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GUERRE TRIBALE ENTRE LES COUSINS MAGHREBINS

3 participants

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admin"SNP1975"

admin
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Nadir babaci, 07 Avril, 2008 05:35:25

Il est frappant de constater avec du recul combien la rivalité atavique des états maghrébins, et particulièrement le différent algéro-marocain est en vérité un scénario pathétique et grotesque qui se perpétue en boucle depuis le moyen age. Voici un court extrait d’un texte édifiant que j’ai intitulé « le dernier des Almohades », qui je l’espère va rafraîchir la mémoire historique défaillante des chauvinistes de tout bord qui s’évertuent à leur insu à instiller le venin de la haine et du ressentiment au sein du petit peuple maghrébin au lieu de tacher de confiner la discorde à la stricte sphère officielle de nos états respectifs décadents et autocrates attardés autoproclamés : Dans son introduction consacrée à l’étude de l’histoire de la dynastie des Abd - al –Wadid, voici en résumé un passage que rapporte l’historien algérien Atallah Dhina : Partant du constat que durant cette période de « ni guerre ni paix » qu’entretenaient les Abdalwadides (c’est-à-dire les algériens) avec les deux grandes puissances rivales voisines magrébines de l’époque, formées par l’état Marînide (c’est-à-dire les marocains) à l’ouest et les Hafsides (c’est-à-dire les tunisiens) à l’est, à la faveur de cette stabilité relative, les Abdalwadides (c’est-à-dire les algériens) ont su faire preuve d’une remarquable volonté de survie mais aussi d’un exceptionnel sens de l’organisation pour tenter d’asseoir durablement, les fondations de leur Etat. La création d’un royaume Abdalwadide (Algérie actuelle) au Maghrib central s’opère dans le sillage de la recomposition chaotique des entités régionales au Maghreb consécutif au vide créé suite à l’effondrement de l’empire Almohade, pendant la seconde moitié du XIIIe siècle, et le démembrement progressif de l’Etat centrale qui fut le garant et dans le même temps l’artisan de l’entreprise d’unification de l’Afrique du nord initiée au cours du XIIe siècle. La répartition des aires d’influence et des territoires qui sont administrés sous la coupe plus ou moins directe des trois royaumes maghrébins en compétition (Algérie-Maroc-Tunisie), au XIIIe siècle réduit à néant ce qui reste de l’œuvre d’unification de l’Afrique du nord (UMA : Union du Maghreb Arabe version médiévale) imposé jusque là par les Almohades. La carte géopolitique telles qu’elle se dessine avec ses frontières de démarcation plus ou moins mouvantes est précisément celle du Maghreb tel qu’il était avant l’avènement des almohades, c’est-à-dire l’expression d’un espace maghrébin qui, entre le IVe et la fin du XIe siècle, fut aussi contrôlé par trois royaumes, celui des Idrissides de (Fès), celui des Aghlabides de kairaouan, et celui des Rustumides de Tahert, dont les zones de contrôle territoriales étaient séparés par des frontières fluctuantes et instables. Les états musulmans magrébins du XIIIe siècle étaient de souche ethnique berbère : les Hafsides de l’Ifriqiya étaient des Masmuda (Branès du grand Atlas), les marînides et les Abdalwadides étaient des Zénètes sahariens (Zenâta) d’origine Botr (Butr). Les Abdalwadides au même titre que les marînides , (d’après Atallah Dhina, qui se réfère lui-même aux sources rapportées dans les textes d’Ibn khaldun), sont des Zénètes de « la seconde génération », qui appartenaient à la grande confédération des Banu Wasin unissant les Banu Tudjin, les Banu Rashed et les Banu Mus’ab. L’influence des Abdalwadides a pris son véritable essor sous le règne des almohades. Ils furent de fidèles auxiliaires au service de l’empire lorsque les princes almohades furent confrontés à la rébellion des Banu Ghania qui déchaînèrent une vague de terreur sans précèdent qui entraîna toute l’Afrique du nord dans une spirale de chaos (1185-1203). Ensuite, ils firent preuve d’une loyauté constante à défendre l’autorité déclinante des almohade en luttant contre les manœuvres de déstabilisation Marînides (toujours nos cousins les marocains). Mais l’inexorable agonie de l’Etat Almohade ne tarde pas à se solder par la prise de Marrakech (capitale unifiée des algériens, des marocains et des tunisiens à l’époque), en 1269. L’opportunité qui s’offre alors aux Abdalwadides de s’affranchir de la tutelle de l’empire et de prendre leur destin en main va rapidement se traduire par la formation d’un royaume sous la conduite de son chef Yarmurasan (ancêtre de boutef) qui va s’employer dans un premier temps à placer sous son contrôle les territoires et les fiefs désertés par l’autorité almohades. Mais les ambitions que nourrissait Yaghmurasan ne vont pas tarder à être contrariées par l’implacable hostilité de ses cousins germains, les marînides qui ne sont pas moins aussi ses pires ennemis héréditaires. En dépit des liens de parenté tribale charnelle, Abdalwadides (algériens) et Marînides (marocains) se livraient entre eux à une guerre fratricide perpétuelle alimentée par des conflits de pâturage et des rivalités tribales ancestrales. Si certains lecteurs sont intéressés par la suite rocambolesque de ce « cauchemar qui continue, en buvant du thé tout en restant éveillé », je peux vous raconter comment nous autres, les algériens de l’époque, sous la houlette de Abu Tashefin 1er rejeton de Yaghmurasan ,après avoir tenter d’anéantir et d’expulser nos voisin tunisiens du Maghreb (c’est-à-dire les Hafsides) ont s’est fait anéantir la tronche par nos impayables cousins germains marocains (c’est-à-dire les Marînide) à la suite du siège de Tlemcen, la capitale de notre état à l’époque, qui a durée près de 18 ans. En résumé, nous n’avons pas arrêté de nous étriper et de nous autocoloniser, excepté pendant la brève « parenthèse coloniale française ». Au chapitre des revendications territoriales et des conflits frontaliers qui perdurent, qui réclame quoi et à qui ? Ouargla, qui est aujourd’hui algérienne, a changé de main environ une vingtaine de fois, durant la seule période médiévale, au gré des dynasties et des empires maghrébins qui se sont succédé en Afrique du nord. Aucune ville ou contrée d’Afrique du nord ne peut se targuer d’être historiquement algérienne, tunisienne, marocaine, libyenne ou mauritanienne. En attendant l’hypothétique retour des almohades, j’espère qu’aucun maghrébins ne sera forcé de démolir la tronche de son cousin germain maghrébin par la faute des élucubrations puériles de nos potentats mégalos. Alors de grâce, que cesse les commentaires revanchards et les discours au ras des pâquerettes.

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