Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a accordé une interview au journal qatari Al Arab, dont voici le texte intégral :
Pourriez-vous nous donner un aperçu des relations algéro-qataries et la coordination bilatérale sur les questions arabo-islamiques et internationales ?
Les relations algéro-qataries sont excellentes et exceptionnelles au plan politique. Ce sont des relations empreintes de respect et de considération et marquées par un échange de visites au plus haut niveau et les deux pays œuvrent ensemble à leur insuffler un nouvel élan et à approfondir la concertation et la coordination bilatérales autour de plusieurs questions d'intérêt commun. Quant aux relations de coopération économique, elles ne sont pas à la hauteur des relations politiques. Dès lors, un besoin pressant se fait ressentir en vue d'une relance de la coopération économique au volet investissement et partenariat et d'une redynamisation de la commission mixte qui n'a tenu que deux réunions dont la dernière en 2002 à Alger.
Concernant les questions arabo-islamiques et internationales d'intérêt commun, il existe une convergence de vues des deux pays autour des questions les plus importantes. L'Algérie n'a pas manqué de saluer à temps les efforts diplomatiques consentis par notre frère le Qatar au conseil de sécurité, en sa qualité de membre non-permanent en 2006-2007.
L'Algérie a également salué les médiations du Qatar pour aider au règlement de certaines questions sur la scène arabo-islamique, notamment en Palestine, en Irak, au Yémen et au Liban. Il n'a eu de cesse d'apporter son soutien à tous les efforts méritoires pour aboutir à des solutions consensuelles à ces crises.
Que pensez-vous des investissements qataris en Algérie ?
Ce qui pourrait être dit, en premier lieu, sur les investissements qataris en Algérie, c'est qu'ils sont faibles et en deçà du niveau des relations exceptionnelles qui lient les deux pays et des potentialités offertes au regard des opportunités d'investissement que recèle l'Algérie dans divers domaines outre les capacités des hommes d'Affaires qataris, détenteurs de capitaux, qui maîtrisent les moyens modernes de gestion et l'utilisation optimale des technologies modernes.
En termes de chiffres, nous avons enregistré en 2006, un projet d'investissement d'une valeur de 186 millions de dollars auquel contribuent des investisseurs de l'Etat frère du Qatar dans le domaine des prestations.
Il s'agit d'un complexe multiservices qui compte un centre d'Affaires, des appartements hôteliers et un centre commercial à Bab Ezzouar, banlieue d'Alger. Un deuxième projet, enregistré en 2007, à l'initiative de Son Altesse Cheikh Fayçal, d'une valeur de 48 millions de dollars concerne la réalisation d'un centre d'Affaires à El Hamma qui vient s'ajouter à un autre projet d'une valeur de 1,5 millions de dollars portant élargissement du réseau "Trust Assurances".
Tous ces projets, aussi importants soient-ils, demeurent en deçà du niveau des relations politiques excellentes qui unissent les deux pays nonobstant la disponibilité des moyens offerts aux hommes d'affaires qataris.
Que pensez-vous de la coordination algéro-qatarie au sein de l'OPEP ?
L'Etat du Qatar a adhéré à l'OPEP en 1961, soit une année après sa fondation tandis que l'Algérie l'a rejoint en 1969.
La production des deux pays, comparativement à celle des autres pays membres de l'organisation, est relativement modeste. l'Algérie produit 1,4 million de barils/jour et le Qatar, 0,8 million de barils/jour.
Etant deux producteurs moyens, les deux pays ont pu jouer un rôle privilégié au sein de l'OPEP en matière de médiation et de recherche de solutions consensuelles aux fins de garantir la cohésion et l'efficacité de l'organisation. Ces efforts ont été visibles dans de nombreuses occasions notamment, pendant les moments difficiles que l'organisation a vécu.
Cette coordination apparaît clairement lorsque l'Algérie ou le Qatar assurent la présidence de l'OPEP. A titre d'exemple, lorsque l'Algérie a proposé en octobre 2006, l'idée de la tenue d'une conférence ministérielle extraordinaire de l'OPEP pour faire face aux éventuelles chutes des prix, le Qatar a répondu favorablement et a soutenu la proposition algérienne en appelant l'organisation à tenir cette rencontre à Doha le 19 octobre de la même année.
L'Algérie et le Qatar sont unis par une caractéristique très importante dans la dynamique de l'OPEP, les deux pays étant parmi les plus grands producteurs et exportateurs de gaz. La coordination établie entre eux au sein de l'organisation, pour la stabilité du marché pétrolier, aura également des répercussions positives sur leurs exportations gazières, tant que le niveau du prix du gaz sur le marché mondial est lié au prix du pétrole.
Ainsi la coordination et la concertation entre les deux pays dans le cadre de l'OPEP est bénéfique pour les deux pays à plus d'un titre.
Les relations excellentes entre les deux pays, au sein de l'organisation, a participé à l'élargissement des espaces de concertation entre eux englobant de nombreuses organisations pétrolières et énergétiques internationales, tels la conférence internationale sur le pétrole qui tiendra ses prochaines assises à Doha en 2011 et le forum international de l'énergie qui assure la promotion du dialogue entre producteurs et consommateurs.
La concertation entre les deux pays est évidemment permanente et privilégiée au niveau des deux dirigeants, notamment lors des réunions périodiques des chefs d'Etat membres de l'OPEP.
Je voudrais évoquer avec vous les grands projets économiques que vous avez lancés. Comment les évaluez-vous ?
Pour répondre à votre question, il me faudra revenir au programme quinquennal (2005-2009) en cours d'application, parallèlement aux programmes de développement des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. L'objectif premier étant le développement des infrastructures de base, tant économiques que sociales, pour soutenir la croissance économique, consolider le développement et réaliser l'équilibre entre les différentes régions du pays.
L'enveloppe allouée aux programmes publics enregistrés pour cette période quinquennale dépasse aujourd'hui les 189 milliards de dollars.
Les projets restants, si nous considérons, à titre d'exemple, le montant de 150 millions de dollars, le nombre de ses projets s'élève aujourd’hui à 83, représentant dans l'ensemble 35% du total des autorisations de programmes lancés entre 2005 et 2008. Ils sont répartis, par secteur, entre 43% pour les chemins de fer, 35% pour la voirie, 15% pour les grands projets hydrauliques et 7% pour d'autres secteurs.
Il faut préciser cependant que la liste des grands projets n'inclut pas les nouveaux et importants programmes de logements (1.255.000 unités), de l'enseignement supérieur (520.000 postes budgétaires et 374.500 lits pour les étudiants) et de l'énergie (alimentation de 293.721 logements en électricité et de 263.994 logements en gaz naturel), durant la même période quinquennale.
Pourriez-vous nous donner un aperçu des relations algéro-qataries et la coordination bilatérale sur les questions arabo-islamiques et internationales ?
Les relations algéro-qataries sont excellentes et exceptionnelles au plan politique. Ce sont des relations empreintes de respect et de considération et marquées par un échange de visites au plus haut niveau et les deux pays œuvrent ensemble à leur insuffler un nouvel élan et à approfondir la concertation et la coordination bilatérales autour de plusieurs questions d'intérêt commun. Quant aux relations de coopération économique, elles ne sont pas à la hauteur des relations politiques. Dès lors, un besoin pressant se fait ressentir en vue d'une relance de la coopération économique au volet investissement et partenariat et d'une redynamisation de la commission mixte qui n'a tenu que deux réunions dont la dernière en 2002 à Alger.
Concernant les questions arabo-islamiques et internationales d'intérêt commun, il existe une convergence de vues des deux pays autour des questions les plus importantes. L'Algérie n'a pas manqué de saluer à temps les efforts diplomatiques consentis par notre frère le Qatar au conseil de sécurité, en sa qualité de membre non-permanent en 2006-2007.
L'Algérie a également salué les médiations du Qatar pour aider au règlement de certaines questions sur la scène arabo-islamique, notamment en Palestine, en Irak, au Yémen et au Liban. Il n'a eu de cesse d'apporter son soutien à tous les efforts méritoires pour aboutir à des solutions consensuelles à ces crises.
Que pensez-vous des investissements qataris en Algérie ?
Ce qui pourrait être dit, en premier lieu, sur les investissements qataris en Algérie, c'est qu'ils sont faibles et en deçà du niveau des relations exceptionnelles qui lient les deux pays et des potentialités offertes au regard des opportunités d'investissement que recèle l'Algérie dans divers domaines outre les capacités des hommes d'Affaires qataris, détenteurs de capitaux, qui maîtrisent les moyens modernes de gestion et l'utilisation optimale des technologies modernes.
En termes de chiffres, nous avons enregistré en 2006, un projet d'investissement d'une valeur de 186 millions de dollars auquel contribuent des investisseurs de l'Etat frère du Qatar dans le domaine des prestations.
Il s'agit d'un complexe multiservices qui compte un centre d'Affaires, des appartements hôteliers et un centre commercial à Bab Ezzouar, banlieue d'Alger. Un deuxième projet, enregistré en 2007, à l'initiative de Son Altesse Cheikh Fayçal, d'une valeur de 48 millions de dollars concerne la réalisation d'un centre d'Affaires à El Hamma qui vient s'ajouter à un autre projet d'une valeur de 1,5 millions de dollars portant élargissement du réseau "Trust Assurances".
Tous ces projets, aussi importants soient-ils, demeurent en deçà du niveau des relations politiques excellentes qui unissent les deux pays nonobstant la disponibilité des moyens offerts aux hommes d'affaires qataris.
Que pensez-vous de la coordination algéro-qatarie au sein de l'OPEP ?
L'Etat du Qatar a adhéré à l'OPEP en 1961, soit une année après sa fondation tandis que l'Algérie l'a rejoint en 1969.
La production des deux pays, comparativement à celle des autres pays membres de l'organisation, est relativement modeste. l'Algérie produit 1,4 million de barils/jour et le Qatar, 0,8 million de barils/jour.
Etant deux producteurs moyens, les deux pays ont pu jouer un rôle privilégié au sein de l'OPEP en matière de médiation et de recherche de solutions consensuelles aux fins de garantir la cohésion et l'efficacité de l'organisation. Ces efforts ont été visibles dans de nombreuses occasions notamment, pendant les moments difficiles que l'organisation a vécu.
Cette coordination apparaît clairement lorsque l'Algérie ou le Qatar assurent la présidence de l'OPEP. A titre d'exemple, lorsque l'Algérie a proposé en octobre 2006, l'idée de la tenue d'une conférence ministérielle extraordinaire de l'OPEP pour faire face aux éventuelles chutes des prix, le Qatar a répondu favorablement et a soutenu la proposition algérienne en appelant l'organisation à tenir cette rencontre à Doha le 19 octobre de la même année.
L'Algérie et le Qatar sont unis par une caractéristique très importante dans la dynamique de l'OPEP, les deux pays étant parmi les plus grands producteurs et exportateurs de gaz. La coordination établie entre eux au sein de l'organisation, pour la stabilité du marché pétrolier, aura également des répercussions positives sur leurs exportations gazières, tant que le niveau du prix du gaz sur le marché mondial est lié au prix du pétrole.
Ainsi la coordination et la concertation entre les deux pays dans le cadre de l'OPEP est bénéfique pour les deux pays à plus d'un titre.
Les relations excellentes entre les deux pays, au sein de l'organisation, a participé à l'élargissement des espaces de concertation entre eux englobant de nombreuses organisations pétrolières et énergétiques internationales, tels la conférence internationale sur le pétrole qui tiendra ses prochaines assises à Doha en 2011 et le forum international de l'énergie qui assure la promotion du dialogue entre producteurs et consommateurs.
La concertation entre les deux pays est évidemment permanente et privilégiée au niveau des deux dirigeants, notamment lors des réunions périodiques des chefs d'Etat membres de l'OPEP.
Je voudrais évoquer avec vous les grands projets économiques que vous avez lancés. Comment les évaluez-vous ?
Pour répondre à votre question, il me faudra revenir au programme quinquennal (2005-2009) en cours d'application, parallèlement aux programmes de développement des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. L'objectif premier étant le développement des infrastructures de base, tant économiques que sociales, pour soutenir la croissance économique, consolider le développement et réaliser l'équilibre entre les différentes régions du pays.
L'enveloppe allouée aux programmes publics enregistrés pour cette période quinquennale dépasse aujourd'hui les 189 milliards de dollars.
Les projets restants, si nous considérons, à titre d'exemple, le montant de 150 millions de dollars, le nombre de ses projets s'élève aujourd’hui à 83, représentant dans l'ensemble 35% du total des autorisations de programmes lancés entre 2005 et 2008. Ils sont répartis, par secteur, entre 43% pour les chemins de fer, 35% pour la voirie, 15% pour les grands projets hydrauliques et 7% pour d'autres secteurs.
Il faut préciser cependant que la liste des grands projets n'inclut pas les nouveaux et importants programmes de logements (1.255.000 unités), de l'enseignement supérieur (520.000 postes budgétaires et 374.500 lits pour les étudiants) et de l'énergie (alimentation de 293.721 logements en électricité et de 263.994 logements en gaz naturel), durant la même période quinquennale.