Affaire du Sahara : Van Walsum conclut à l’irréalisme de l’option de l’indépendance
Le rapport de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter van Walsum, a appelé à l’exclusion de la voie de l’indépendance estimant qu’elle est irréalisable.
Faire preuve de réalisme politique ou opter pour le maintien du statu quo? Ce sont les deux options que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter van Walsum, a présentées devant les membres du Conseil de sécurité, lundi 21 avril.
Jamais, auparavant, un responsable onusien n’a été aussi pertinent et pragmatique sur le dossier du Sahara. «L’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option réaliste», a-t-il déclaré devant les quinze membres du Conseil réunis pour examiner les suites à donner à l’affaire à quelques jours de l’expiration du mandat de la Minurso. Nommé médiateur onusien dans ce conflit par l’ancien secrétaire général, Kofi Annan, en juillet 2005, Van Walsum est arrivé à cette conclusion après trois ans de prospections des différentes voies de solution et après de multiples déplacements sur le terrain et de contacts avec la population concernée que ce soit dans les provinces du Sud ou dans les camps de Tindouf. «La principale raison pour laquelle je trouve intolérable le statu quo est qu’il est trop aisément accepté, non pas seulement par des spectateurs non engagés des pays lointains, mais aussi par les partisans inconditionnels du Front Polisario, qui n’ont pas vécu eux-mêmes dans les camps, mais qui sont convaincus que ceux qui y vivent préfèreraient y rester indéfiniment au lieu d’opter pour une solution négociée en deçà de l’indépendance totale», explique-t-il. Par «ceux que le statu quo arrange», le médiateur onusien désigne certainement les autorités algériennes. Ces dernières s’obstinent à promouvoir sur la scène internationale le discours selon lequel leurs habitants des camps de Tindouf préféreraient continuer à vivre dans la souffrance au lieu de rentrer chez eux, au Maroc, dans le cadre d’une solution juste et équitable qu’est l’autonomie.
Mais, M. Van Walsum s’adresse aussi à d’autres pays, notamment des membres du Conseil de sécurité qui refusent d’affronter courageusement la situation et prendre parti pour l’autonomie comme solution. Un non choix dû à la volonté de maintenir des bonnes relations avec l’Algérie. Une attitude égoïste que Peter van Walsun dénonce implicitement. «De nombreux pays trouvent assez confortable le statu quo du moment qu’il leur épargne l’obligation de faire des choix pénibles», a-t-il déclaré.
S’agissant du processus de Manhasset, le médiateur onusien estime que «le processus se trouve dans l’impasse en dépit d’un accord sur un 5ème round». Une impasse due essentiellement au fait que la raison ayant été à l’origine du processus lui-même semble avoir été exclue par l’une des parties. En effet, si le processus a été démarré c’était pour mettre fin à une situation de déblocage due à l’inapplicabilité, dument constatée par l’ONU, du processus d’autodétermination. «J’ai senti le besoin de réitérer cette conclusion que l’indépendance du Sahara occidental n’est pas un objectif réalisable, car il semble, a dit M. Van Walsum, que cette conclusion aurait été éclipsée durant les pourparlers de Manhasset alors même que ce constat, aujourd’hui encore pertinent, se trouve à l’origine du processus de négociations en cours». Que la partie polisarienne aille à Manhasset pour dire que l’autodétermination est la seule solution possible au conflit sachant d’avance que l’indépendance est une option irréaliste et irréalisable, est une manière de vouloir maintenir le statu quo. C’est ce que ressort de l’analyse de la déclaration de l’envoyé onusien.
Mais, M. Van Walsum n’a pas seulement présenté un constat. Pour sortir de l’impasse, il propose une seule solution : ne plus compter sur la volonté des parties de faire des concessions. Il laisse entendre, devant les membres du Conseil de sécurité, que cette instance devrait appuyer la solution de l’autonomie ou, le cas échéant, pousser les parties à négocier, durant une période allant de six à neuf mois, sans conditions préalables, mais en excluant l’option de l’indépendance qui est irréaliste à ses yeux.
La franchise avec laquelle M. Van Walsum s’est adressé au Conseil de sécurité a eu un très bon accueil. «C’est un homme qui a passé beaucoup de temps à travailler sur ce dossier et il a présenté une analyse et des suggestions franches qui méritent une considération sérieuse», a déclaré à la presse le représentant permanent des Etats-Unis auprès de l’ONU, Zalmay Khalilzad. Même son de cloche chez le représentant permanent de la Grande-Bretagne auprès de l’ONU. «La proposition marocaine mérite une considération sérieuse et c’est aux parties dans ce conflit maintenant d’aller de l’avant», a déclaré Sir John Sawers lors d’un point de presse au siège de l’ONU.La présentation d’un constat objectif de la situation est le premier pas vers un examen sérieux de l’affaire du Sahara à l’ONU. Selon les premières analyses des observateurs, le rapport de Peter van Walsum pourrait servir de catalyseur à une approche pragmatique de la question du Sahara. ce qui peut constituer un bon début pour la solution du conflit.
ALM
Le rapport de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter van Walsum, a appelé à l’exclusion de la voie de l’indépendance estimant qu’elle est irréalisable.
Faire preuve de réalisme politique ou opter pour le maintien du statu quo? Ce sont les deux options que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter van Walsum, a présentées devant les membres du Conseil de sécurité, lundi 21 avril.
Jamais, auparavant, un responsable onusien n’a été aussi pertinent et pragmatique sur le dossier du Sahara. «L’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option réaliste», a-t-il déclaré devant les quinze membres du Conseil réunis pour examiner les suites à donner à l’affaire à quelques jours de l’expiration du mandat de la Minurso. Nommé médiateur onusien dans ce conflit par l’ancien secrétaire général, Kofi Annan, en juillet 2005, Van Walsum est arrivé à cette conclusion après trois ans de prospections des différentes voies de solution et après de multiples déplacements sur le terrain et de contacts avec la population concernée que ce soit dans les provinces du Sud ou dans les camps de Tindouf. «La principale raison pour laquelle je trouve intolérable le statu quo est qu’il est trop aisément accepté, non pas seulement par des spectateurs non engagés des pays lointains, mais aussi par les partisans inconditionnels du Front Polisario, qui n’ont pas vécu eux-mêmes dans les camps, mais qui sont convaincus que ceux qui y vivent préfèreraient y rester indéfiniment au lieu d’opter pour une solution négociée en deçà de l’indépendance totale», explique-t-il. Par «ceux que le statu quo arrange», le médiateur onusien désigne certainement les autorités algériennes. Ces dernières s’obstinent à promouvoir sur la scène internationale le discours selon lequel leurs habitants des camps de Tindouf préféreraient continuer à vivre dans la souffrance au lieu de rentrer chez eux, au Maroc, dans le cadre d’une solution juste et équitable qu’est l’autonomie.
Mais, M. Van Walsum s’adresse aussi à d’autres pays, notamment des membres du Conseil de sécurité qui refusent d’affronter courageusement la situation et prendre parti pour l’autonomie comme solution. Un non choix dû à la volonté de maintenir des bonnes relations avec l’Algérie. Une attitude égoïste que Peter van Walsun dénonce implicitement. «De nombreux pays trouvent assez confortable le statu quo du moment qu’il leur épargne l’obligation de faire des choix pénibles», a-t-il déclaré.
S’agissant du processus de Manhasset, le médiateur onusien estime que «le processus se trouve dans l’impasse en dépit d’un accord sur un 5ème round». Une impasse due essentiellement au fait que la raison ayant été à l’origine du processus lui-même semble avoir été exclue par l’une des parties. En effet, si le processus a été démarré c’était pour mettre fin à une situation de déblocage due à l’inapplicabilité, dument constatée par l’ONU, du processus d’autodétermination. «J’ai senti le besoin de réitérer cette conclusion que l’indépendance du Sahara occidental n’est pas un objectif réalisable, car il semble, a dit M. Van Walsum, que cette conclusion aurait été éclipsée durant les pourparlers de Manhasset alors même que ce constat, aujourd’hui encore pertinent, se trouve à l’origine du processus de négociations en cours». Que la partie polisarienne aille à Manhasset pour dire que l’autodétermination est la seule solution possible au conflit sachant d’avance que l’indépendance est une option irréaliste et irréalisable, est une manière de vouloir maintenir le statu quo. C’est ce que ressort de l’analyse de la déclaration de l’envoyé onusien.
Mais, M. Van Walsum n’a pas seulement présenté un constat. Pour sortir de l’impasse, il propose une seule solution : ne plus compter sur la volonté des parties de faire des concessions. Il laisse entendre, devant les membres du Conseil de sécurité, que cette instance devrait appuyer la solution de l’autonomie ou, le cas échéant, pousser les parties à négocier, durant une période allant de six à neuf mois, sans conditions préalables, mais en excluant l’option de l’indépendance qui est irréaliste à ses yeux.
La franchise avec laquelle M. Van Walsum s’est adressé au Conseil de sécurité a eu un très bon accueil. «C’est un homme qui a passé beaucoup de temps à travailler sur ce dossier et il a présenté une analyse et des suggestions franches qui méritent une considération sérieuse», a déclaré à la presse le représentant permanent des Etats-Unis auprès de l’ONU, Zalmay Khalilzad. Même son de cloche chez le représentant permanent de la Grande-Bretagne auprès de l’ONU. «La proposition marocaine mérite une considération sérieuse et c’est aux parties dans ce conflit maintenant d’aller de l’avant», a déclaré Sir John Sawers lors d’un point de presse au siège de l’ONU.La présentation d’un constat objectif de la situation est le premier pas vers un examen sérieux de l’affaire du Sahara à l’ONU. Selon les premières analyses des observateurs, le rapport de Peter van Walsum pourrait servir de catalyseur à une approche pragmatique de la question du Sahara. ce qui peut constituer un bon début pour la solution du conflit.
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Dernière édition par Admin le Jeu 24 Avr - 14:33, édité 1 fois