Suite aux déclarations de son porte-parole sur l’ouverture des frontières terrestres avec le Maroc
Le secrétaire général du FLN suspend Bouhadja de ses fonctions
Par Rachid Matouk
Le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, s’est fait remonter les bretelles après sa dernière sortie médiatique où il a surpris plus d’un observateur en affirmant sur les colonnes d’un journal arabophone que son parti était «favorable à la réouverture de frontière terrestres entre l’Algérie et le Maroc».
Selon une source interne du parti et qui a préféré garder l’anonymat, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, «aurait piqué une vive colère» en prenant connaissance des déclarations de son porte-parole. Il lui aurait immédiatement exigé de remettre sa démission de son poste de porte-parole. Désormais, le FLN sera privé d’un porte-voix, et ce jusqu’à nouvel ordre. C’est ce qui explique le «silence» imposé à Saïd Bouhadja, puisque ce dernier refuse systématiquement de répondre aux sollicitations des journalistes. Il est même pratiquement impossible de le joindre au téléphone.
A titre de rappel, Bouhadja avait tenté d’expliquer le point de vue du FLN en affirmant qu’en tant que parti politique, «nous souhaitons l’ouverture des frontières, car il ne devrait pas y avoir de frontières entre les Etats maghrébins, et nous aspirons à l’union des peuples maghrébins.»
Le porte-parole du FLN avait annoncé que son parti avait reçu une invitation du parti de l’Istiqlal et qu’il sera représenté à cette conférence par une délégation de haut niveau. Cette annonce a dû certainement créer des remous en haut lieu, puisque la position algérienne sur cette question est connue depuis longtemps. Elle a été à maintes fois réitérée lors des traditionnels briefings hebdomadaires du ministre de la Communication, Abdelrrachid Boukerzaza. Le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait rappelé aux dirigeants de ce pays que le problème de la circulation des biens et des personnes aux frontières entre l’Algérie et le Maroc «ne pouvait être dissocié d’une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb».
Pour leur part, les autorités algériennes répondent en chœur que le problème ne se situe pas uniquement au niveau de la simple réouverture des frontières, mais au niveau d’une question qui mérite un large et vrai tour d’horizon à la faveur des dernières évolutions survenues dans la région et plus particulièrement les événements du Sahel. En effet, comment peut-on croire un instant que le Maroc ait subitement changé de position alors que les médias marocains, presse écrite et audiovisuelle et toutes tendances confondues, continuent à verser des insanités et des contrevérités sur l’Algérie ?
Les articles incendiaires contre l’Algérie, d’inspiration royale, sont périodiques. Et même la télévision 2M s’en est donnée à cœur-joie, au moment même où le Maroc souhaitait la réouverture de ses frontières terrestres avec l’Algérie fermées depuis 1994 et la normalisation de ses relations, lors d’une émission consacrée exclusivement à l’Algérie. Les invités ainsi que le principal animateur se sont donnés le mot pour «ternir» l’image de l’Algérie. L’un des invités a même osé attaquer l’ANP en disant que cette dernière «est la vraie source des problèmes et qu’il fallait attendre une génération avant que la situation redevienne normale avec l’Algérie».
Un autre invité est allé carrément de sa haine en soutenant que le Maroc qui a moins de devises que l’Algérie, (il a cité le chiffre de 100 milliards de dollars de réserves) arrive à maintenir un niveau de vie supérieur à celui de l’Algérien. Il a ajouté que «la misère et la pauvreté gagnent des millions d’Algériens qui n’arrivent pas à se nourrir convenablement».
Ainsi, durant toute cette émission qui a duré plus d’une heure, les «invités» et l’animateur se sont «bardés» de compliments et autres autosatisfactions de ce genre.
La déontologie et la politique de bon voisinage ont toujours commandé à la presse algérienne «une certaine retenue» vis-à-vis des peuples maghrébins.
Comment peut-on alors demander la réouverture des frontières et en même temps tomber à bras raccourcis sur les dirigeants de ce même pays ?
Il est à se demander à quoi joue le Maroc quand elle lâche ses «plumes de service» pour répandre de fausses vérités sur l’Algérie. Si ce n’est pas carrément une provocation à peine voilée, c’est que les Marocains doivent se sentir pousser des ailes pour proférer de telles insanités.
La presse marocaine dans son ensemble s’est déchaînée, ces derniers jours, sur la personne du président de la République Abdelaziz Bouteflika, lui imputant, au passage, la responsabilité du climat délétère qui règne actuellement entre les deux pays. Est-ce à dire que se sont les Algériens qui sont demandeurs ? Evidemment non ! N’est-ce pas les responsables marocains qui font de la réouverture des frontières un «abcès de fixation». Il faut dire que nos voisins, qui cultivent l’art de l’esquive et de l’esbroufe, ne doivent pas ignorer que la normalisation des relations entre les deux pays passe inévitablement par la mise à plat de tous les contentieux entre les deux pays. Et la liste des problèmes est longue.
En premier, les Marocains ont toujours refusé d’engager avec les Algériens la résolution du conflit relatif au bornage et au tracé frontalier, considérant toujours Tindouf et Béchar comme faisant partie de leur territoire.L’Algérie a bien vécu et surmonté la terrible tragédie qui l’a frappée, et ce sans le soutien des Marocains qui, il faut bien le préciser pour l’histoire, ont plutôt jeté de l’huile sur le feu.
Le problème du Sahara occidental qui empoisonne la vie des diplomates marocains est, depuis une décennie, entre les mains du SG de l’ONU. La question sahraouie n’est pas nouvelle Elle constitue une constante dans la politique algérienne. Elle le fut du temps du président Ben Bella, en passant par feu Houari Boumediène et les présidents Chadli et Zeroual.
En quoi l’actuel Président devrait-il déroger à la règle et dévier de ce principe constant dans la politique étrangère ? Même les Nations unies reconnaissent qu’il s’agit d’une question de décolonisation.
Les insultes et les invectives semblent devenir la seule et unique ligne de conduite de cette presse de caniveau qui ne mesure pas ses responsabilités dans ce conflit et fait foi de la complexité du phénomène irréversible d’une décolonisation fortement appuyée par la communauté internationale.
La balle n’a jamais été dans le camp de l’Algérie, car notre pays n’aime pas à jouer des affaires sérieuses, de surcroît lorsqu’il s’agit du destin de tout un peuple. R. M.
Jeune independant
Le secrétaire général du FLN suspend Bouhadja de ses fonctions
Par Rachid Matouk
Le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, s’est fait remonter les bretelles après sa dernière sortie médiatique où il a surpris plus d’un observateur en affirmant sur les colonnes d’un journal arabophone que son parti était «favorable à la réouverture de frontière terrestres entre l’Algérie et le Maroc».
Selon une source interne du parti et qui a préféré garder l’anonymat, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, «aurait piqué une vive colère» en prenant connaissance des déclarations de son porte-parole. Il lui aurait immédiatement exigé de remettre sa démission de son poste de porte-parole. Désormais, le FLN sera privé d’un porte-voix, et ce jusqu’à nouvel ordre. C’est ce qui explique le «silence» imposé à Saïd Bouhadja, puisque ce dernier refuse systématiquement de répondre aux sollicitations des journalistes. Il est même pratiquement impossible de le joindre au téléphone.
A titre de rappel, Bouhadja avait tenté d’expliquer le point de vue du FLN en affirmant qu’en tant que parti politique, «nous souhaitons l’ouverture des frontières, car il ne devrait pas y avoir de frontières entre les Etats maghrébins, et nous aspirons à l’union des peuples maghrébins.»
Le porte-parole du FLN avait annoncé que son parti avait reçu une invitation du parti de l’Istiqlal et qu’il sera représenté à cette conférence par une délégation de haut niveau. Cette annonce a dû certainement créer des remous en haut lieu, puisque la position algérienne sur cette question est connue depuis longtemps. Elle a été à maintes fois réitérée lors des traditionnels briefings hebdomadaires du ministre de la Communication, Abdelrrachid Boukerzaza. Le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait rappelé aux dirigeants de ce pays que le problème de la circulation des biens et des personnes aux frontières entre l’Algérie et le Maroc «ne pouvait être dissocié d’une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb».
Pour leur part, les autorités algériennes répondent en chœur que le problème ne se situe pas uniquement au niveau de la simple réouverture des frontières, mais au niveau d’une question qui mérite un large et vrai tour d’horizon à la faveur des dernières évolutions survenues dans la région et plus particulièrement les événements du Sahel. En effet, comment peut-on croire un instant que le Maroc ait subitement changé de position alors que les médias marocains, presse écrite et audiovisuelle et toutes tendances confondues, continuent à verser des insanités et des contrevérités sur l’Algérie ?
Les articles incendiaires contre l’Algérie, d’inspiration royale, sont périodiques. Et même la télévision 2M s’en est donnée à cœur-joie, au moment même où le Maroc souhaitait la réouverture de ses frontières terrestres avec l’Algérie fermées depuis 1994 et la normalisation de ses relations, lors d’une émission consacrée exclusivement à l’Algérie. Les invités ainsi que le principal animateur se sont donnés le mot pour «ternir» l’image de l’Algérie. L’un des invités a même osé attaquer l’ANP en disant que cette dernière «est la vraie source des problèmes et qu’il fallait attendre une génération avant que la situation redevienne normale avec l’Algérie».
Un autre invité est allé carrément de sa haine en soutenant que le Maroc qui a moins de devises que l’Algérie, (il a cité le chiffre de 100 milliards de dollars de réserves) arrive à maintenir un niveau de vie supérieur à celui de l’Algérien. Il a ajouté que «la misère et la pauvreté gagnent des millions d’Algériens qui n’arrivent pas à se nourrir convenablement».
Ainsi, durant toute cette émission qui a duré plus d’une heure, les «invités» et l’animateur se sont «bardés» de compliments et autres autosatisfactions de ce genre.
La déontologie et la politique de bon voisinage ont toujours commandé à la presse algérienne «une certaine retenue» vis-à-vis des peuples maghrébins.
Comment peut-on alors demander la réouverture des frontières et en même temps tomber à bras raccourcis sur les dirigeants de ce même pays ?
Il est à se demander à quoi joue le Maroc quand elle lâche ses «plumes de service» pour répandre de fausses vérités sur l’Algérie. Si ce n’est pas carrément une provocation à peine voilée, c’est que les Marocains doivent se sentir pousser des ailes pour proférer de telles insanités.
La presse marocaine dans son ensemble s’est déchaînée, ces derniers jours, sur la personne du président de la République Abdelaziz Bouteflika, lui imputant, au passage, la responsabilité du climat délétère qui règne actuellement entre les deux pays. Est-ce à dire que se sont les Algériens qui sont demandeurs ? Evidemment non ! N’est-ce pas les responsables marocains qui font de la réouverture des frontières un «abcès de fixation». Il faut dire que nos voisins, qui cultivent l’art de l’esquive et de l’esbroufe, ne doivent pas ignorer que la normalisation des relations entre les deux pays passe inévitablement par la mise à plat de tous les contentieux entre les deux pays. Et la liste des problèmes est longue.
En premier, les Marocains ont toujours refusé d’engager avec les Algériens la résolution du conflit relatif au bornage et au tracé frontalier, considérant toujours Tindouf et Béchar comme faisant partie de leur territoire.L’Algérie a bien vécu et surmonté la terrible tragédie qui l’a frappée, et ce sans le soutien des Marocains qui, il faut bien le préciser pour l’histoire, ont plutôt jeté de l’huile sur le feu.
Le problème du Sahara occidental qui empoisonne la vie des diplomates marocains est, depuis une décennie, entre les mains du SG de l’ONU. La question sahraouie n’est pas nouvelle Elle constitue une constante dans la politique algérienne. Elle le fut du temps du président Ben Bella, en passant par feu Houari Boumediène et les présidents Chadli et Zeroual.
En quoi l’actuel Président devrait-il déroger à la règle et dévier de ce principe constant dans la politique étrangère ? Même les Nations unies reconnaissent qu’il s’agit d’une question de décolonisation.
Les insultes et les invectives semblent devenir la seule et unique ligne de conduite de cette presse de caniveau qui ne mesure pas ses responsabilités dans ce conflit et fait foi de la complexité du phénomène irréversible d’une décolonisation fortement appuyée par la communauté internationale.
La balle n’a jamais été dans le camp de l’Algérie, car notre pays n’aime pas à jouer des affaires sérieuses, de surcroît lorsqu’il s’agit du destin de tout un peuple. R. M.
Jeune independant