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origines et permanence du racisme et d’une xénophobie d’Etat

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admin"SNP1975"

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Olivier LE COUR GRANDMAISON




Colonisés-immigrés et “périls migratoires” : origines et permanence du racisme et d’une xénophobie d’Etat (1924-2007)

Immigrés, “clandestins”, “flux migratoires” et menaces diverses supposées peser sur la France en raison de la présence de “trop nombreux étrangers” que l’on dit mal intégrés à la société : vieille est cette antienne. En mai 2007, c’est elle qui a justifié la création, sans précédent connu, d’un ministère ad hoc doté de compétences multiples qui vont de la « gestion » de l’immigration à la défense de l’identité nationale en passant par l’intégration et le co-développement. Vaste programme. Pour l’heure, cette nouvelle administration et celui qui en a la charge se font surtout connaître par une activité menée avec un acharnement que rien ne vient tempérer : les expulsion massives d’étrangers en situation irrégulière pratiquées dans la continuité des orientations mises en œuvre par l’ancien ministre de l’Intérieur devenu président de la République. Comme le prouvent certains documents présents sur le site officiel du ministère que dirige Brice Hortefeux, une telle politique permet, conformément à la “culture du résultat” aujourd’hui de saison, de faire croire aux Français qu’en ces matières le chef de l’Etat et le gouvernement font ce qu’ils disent et disent ce qu’ils font . Nouveauté ? Rupture comme l’affirme le credo présidentiel relayé par de nombreux experts en communication ? A rebours de ce bruit médiatique savamment orchestré, on s’interrogera sur les origines républicaines, et la permanence, d’un racisme et d’une xénophobie d’Etat que l’on découvre déjà présents dans les années 20 du siècle précédent. Quels ont été leurs ressorts anthropologiques, ethnologiques et politiques ? Dans quelles circonstances ont-ils surgi ? Quelles furent, pour les populations coloniales visées alors, les conséquences juridiques des dispositions adoptées ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles nous chercherons à répondre.





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Immigrés, “clandestins”, “flux migratoires” et menaces diverses supposées peser sur la France en raison de la présence de “trop nombreux étrangers” que l’on dit mal intégrés à la société : vieille est cette antienne. En mai 2007, c’est elle qui a justifié la création, sans précédent connu, d’un ministère ad hoc doté de compétences multiples qui vont de la « gestion » de l’immigration à la défense de l’identité nationale en passant par l’intégration et le co-développement. Vaste programme. Pour l’heure, cette nouvelle administration et celui qui en a la charge se font surtout connaître par une activité menée avec un acharnement que rien ne vient tempérer : les expulsions massives d’étrangers en situation irrégulière pratiquées dans la continuité des orientations mises en œuvre par l’ancien ministre de l’Intérieur devenu président de la République. Comme le prouvent certains documents présents sur le site officiel du ministère que dirige Brice Hortefeux, une telle politique permet, conformément à la “culture du résultat” aujourd’hui de saison, de faire croire aux Français qu’en ces matières le chef de l’Etat et le gouvernement font ce qu’ils disent et disent ce qu’ils font [1]. Nouveauté ? Rupture comme l’affirme le credo présidentiel relayé par de nombreux experts en communication ? A rebours de ce bruit médiatique savamment orchestré, on s’interrogera sur les origines républicaines, et la permanence, d’un racisme et d’une xénophobie d’Etat que l’on découvre déjà présents dans les années 20 du siècle précédent. Quels ont été leurs ressorts anthropologiques, ethnologiques et politiques ? Dans quelles circonstances ont-ils surgi ? Quelles furent, pour les populations coloniales visées alors, les conséquences juridiques des dispositions adoptées ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles nous chercherons à répondre.

Jugée impossible par certains, l’assimilation est réputée nuisible par d’autres en raison de ses conséquences néfastes pour les autochtones eux-mêmes car elle trouble leur tempérament et favorise des désirs nouveaux, sources de frustration puis de haine pour les « roumis. » S’appuyant sur sa bonne connaissance de l’Algérie et sur de nombreux exemples mobilisés à l’appui de sa thèse, le colonel Azan soutient donc que « l’assimilation » des « indigènes » ne « produit (…) que de mauvais effets : elle leur enlève la tranquillité d’âme, l’insouciance et les convictions religieuses qui font leur bonheur, elle étouffe en eux les qualités qu’ils pouvaient avoir sans en faire naître d’autres, elle éveille leurs appétits sans les satisfaire, et leur fait, en somme, adopter tous les vices de notre race sans leur en faire acquérir les vertus. ». Les causes de cette situation ne sont pas conjoncturelles ou liées à quelques défauts de la politique assimilatrice qui pourraient être corrigés ; au contraire, elles sont liées à un « phénomène d’atavisme bien connu » qui rend « l’Arabe inapte à comprendre nos idées et à adopter nos mœurs » affirme Azan. Il est donc impossible de l’élever « dans l’espoir de s’en faire un auxiliaire dévoué, on s’aperçoit toujours à un moment donné qu’on a entrepris une tâche [2] » vouée à l’échec. Affirmation classique et commune à tous les adversaires de l’assimilation qui professent en cette matière une sorte de lebonisme dominant et dégradé en vulgate quand bien même ils ne partagent pas l’ensemble des analyses de Gustave Le Bon. Relativement à l’éducation des « indigènes » d’ailleurs, ce dernier, qui a officiellement rapporté sur ce thème au Congrès colonial international de Paris tenu en 1889, ne prétend pas à l’originalité lorsqu’il affirme qu’il est « impossible de faire adopter aux Arabes d’Algérie notre civilisation. ». « Toutes les personnes » ayant étudié la région, « sans préjugés ni intérêts d’aucune sorte, en un mot sans théorie préconçue » sont d’accord sur ce constat qui repose sur des observations nombreuses, objectives et concordantes, selon lui. En ces matières, donc, Le Bon n’innove en rien et il ne fait que mettre ses pas dans ceux des spécialistes de l’ancienne Régence d’Alger.

Vaine est la « francisation » des « Musulmans » et des autres « indigènes » en raison d’un complexe de différences raciales, culturelles et cultuels héréditaires qui interdit une telle évolution. De même en métropole où des causes identiques engendrent des effets plus néfastes encore puisqu’ils sont susceptibles de nuire à la pureté de la race à cause du développement d’un métissage coupable. « On oublie, écrit ainsi le docteur Jauréguiberry, que les hommes de couleur ne sont pas plus aptes à vivre en pays tempérés et froids que les blancs en pays chauds. (…). La nature leur a départi des climats différents et elle n’aime point que l’on transgresse ses lois. ». En 1924, cette mise en garde est commune dans un contexte où, réhabilitée par les “progrès” de la géographie, de la psychologie des peuples et de la sociologie, la théorie des climats nourrit une multitude de travaux qui ont débouché, quelques années plus tard, sur la constitution d’une véritable spécialité internationalement reconnue et soutenue par des personnalités importante du monde médical, entre autres [3]. En changeant de continent et de conditions climatériques, comme on l’écrit alors, les membres des différentes races sont victimes de graves désagréments susceptibles de déboucher sur une dégénérescence physique et psychologique générale. Ce qui est vrai pour les Blancs, appelés à demeurer longtemps dans les colonies tropicales, l’est aussi pour les « indigènes » lorsqu’ils résident en France, par exemple, où ils perdent leurs rares qualités sans en acquérir de nouvelles. De plus, et c’est là un péril plus grave encore, ils corrompent la collectivité au sein de laquelle ils se trouvent, menacent sa vitalité et les conditions de la reproduction de ses membres. Non sans provocation, puisqu’il est un partisan convaincu de l’empire, Jauréguiberry conclut son ouvrage par cette sentence : « Au diable les colonies avec produits et habitants, si de leur commerce devait résulter, à la longue un mélange qui abâtardit notre sang qui a inscrit Verdun sur les registres de l’Histoire. [4] ». La dangerosité raciale de l’immigration venue d’Afrique et d’ailleurs fonde une mixophobie revendiquée et légitime puisqu’elle se présente comme une réaction indispensable pour préserver la pureté du sang et le « tempérament » des Français.

Partisan, comme les Anglais, de la séparation des colons et des « indigènes » en outre-mer, Jauréguiberry plaide en faveur de restrictions draconiennes imposées à l’entrée des populations coloniales en métropole. Il s’agit des deux volets complémentaires d’une même politique destinée à combattre des maux identiques par le recours à des moyens adaptés aux spécificités de chaque situation. Sous les tropiques, pour éviter son « indigénisation », le Blanc doit vivre « enfermé dans sa tour d’ivoire [5] » en se gardant de tout contact avec les autochtones. En France, la présence de ces derniers doit être limitée au maximum et ceux qui pourront y résider légalement feront l’objet d’une sélection rigoureuse. Les objectifs de cette proscription et de cette sélection sont clairs : protéger le corps social de la corruption raciale engendrée par le métissage, et de la transmission de maladies contagieuses – la tuberculose et la syphilis, notamment. L’ensemble relève d’un eugénisme négatif destiné à empêcher que des hommes de “qualité inférieure” nuisent à la vie et à la santé de ceux qui sont réputés être au sommet de la hiérarchie humaine.

Suite

http://terra.rezo.net/article734.html

http://www.marocainsdalgerie.net

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