Au lendemain de l’indépendance confisquée, suite au coup de force contre le GPRA, instrumenté par le clan d’Oujda, des militants du FLN historique se sont dressés contre la mise sous tutelle de leur parti, prélude à la chape de plomb qui allait inexorablement s’abattre sur les Algériennes et les Algériens.
L’indépendance confisquée
Ce mouvement de contestation animé par Hocine Aït Ahmed, chef historique de la Révolution algérienne, Mohand Oulhadj, Ali Yahia Abdennour, Aboubakr Belkaïd, Bélaïd Aït Medri et d’autres militants de la cause nationale, a lancé un appel en direction de toutes les Algériennes et tous les Algériens pour « mettre fin au pouvoir dictatorial et au régime personnel qui tentent de s’imposer à notre pays… (1) ». Ce fut le 29 septembre 1963.Le FFS est né.
Les martyrs du FFS
D’anciens moudjahidine, des cadres du FLN/ALN et une nouvelle génération de jeunes militants, ont répondu à l’appel du FFS pour s’élever contre l’ordre totalitaire établi. Une répression inqualifiable s’est abattue sur ces pionniers des luttes pour les libertés démocratiques de l’Algérie indépendante. Le FFS payera un lourd tribut : plus de quatre cents martyrs, des milliers de militants mutilés, des centaines de prisonniers dans les geôles du pouvoir n’ont dû leur salut qu’aux accords FFS/FLN du 16 juin 1965. Mais les ambitions démesurées du clan d’Oujda n’ont donné aucune chance à l’ouverture démocratique qui se profilait à l’horizon. La force supplante le droit. Ben Bella est déposé par le coup d’Etat militaire du 19 juin 1965. Les aspirations des Algériennes et des Algériens sont mises entre parenthèses et pour longtemps. Le pouvoir changea de main, le système survécut.
Il a « ouvert la porte au banditisme politique (2) » Quarante-cinq ans après, les martyrs du FFS ne sont toujours pas reconnus par l’histoire officielle de notre pays. Les jeunes militants d’alors, fauchés et mutilés, à la fleur de l’âge, ont été abandonnés à leur triste sort. Sans couverture médicale ni protection sociale, ils ont dû faire face aux aléas de la vie, lestés par leur handicap, en ne comptant que sur eux-mêmes. Même le FFS, malgré sa volonté affichée d’être aux côtés de ses anciens, n’a pas su les reconnaître à leur juste valeur et organiser des solidarités militantes et citoyennes. Les veuves de martyrs, elles- mêmes, n’ont pas eu toute la considération qui leur est encore due…Nous sommes collectivement responsables de ces manquements et dénis de droits.Quarante-cinq ans après, comment prétendre, en effet, être fidèle aux idéaux qui ont présidé à la création du FFS, si l’on donne le sentiment de nous désintéresser du sort des militants qui ont défendu les valeurs et principes qui fondent notre identité ? Le FFS doit être plus volontariste dans la prise en charge de cette question prioritaire en pesant de tout son poids politique pour exiger une reconnaissance officielle de nos martyrs, de leurs veuves ainsi que de l’ensemble de nos militants, précurseurs du combat pour la démocratie en Algérie.
Enseignements du passé
Après près d’un demi-siècle environ d’existence, le FFS peine toujours à capitaliser sa longue expérience d’opposition au système militaro-policier en place. Certes, ce système de pouvoir occulte, adossé à une façade civile en perpétuelle mutation, regorge d’« ingéniosité », de machiavélisme, et de cynisme, ce qui lui permet de neutraliser, de domestiquer ou de réprimer les velléités de remise en cause de l’ordre établi. Toutefois, il nous faut admettre la part endogène de responsabilité du parti dans son affaiblissement organique et politique. Le FFS n’a, en effet, pas su réussir la synthèse entre les valeurs du socialisme démocratique que les militants du FFS défendent dans la société et notre fonctionnement au quotidien. L’absence quasi-fatale d’une initiative politique, face au statu quo résigné, face au consensus plus ou moins innocent, il est urgent de se demander si un autre futur pour le FFS est, au moins, imaginable !
Les militants FFS sont déboussolés, les sympathisants déçus, le peuple désabusé. Résignation, fatalité, impasse, faute de projet et de repères, morosité, déception, ont indubitablement enfoncé davantage notre parti, d’où l’aggravation, avec ou sans révolte ! le naufrage programmé sera-t-il effectif ? Le décalage devient criant entre le discours politique et les pratiques anachroniques que tout un chacun constate dans la vie interne du parti. Le mouvement de contestation à ciel ouvert qui perdure depuis la légalisation du parti, est symptomatique du profond malaise qui paralyse la quasi-totalité de nos structures. D’ailleurs, ces mouvements de protestation s’amplifient de plus en plus et se situent radicalement à l’intérieur du FFS(3).
C’est en effet le verrouillage du jeu politique interne, avec la cascade d’exclusions illégales de militants et de dissolutions arbitraires de structures de base, qui ont souvent fait déborder la crise dans la sphère publique. Le refus obstiné de l’appareil du parti d’ouvrir un dialogue avec ses propres militants, reste incompréhensible aux yeux de tous. Pourtant, notre longue expérience aurait pu nous prémunir contre des erreurs politiques dont le FFS n’a pas fini de payer le prix. Dans sa proclamation du 29 septembre 1963, le FFS s’était expliqué sur son passage à une nouvelle étape d’opposition empreinte de plus de radicalité. Il a mis en avant, notamment, le refus obstiné de Ben Bella d’ouvrir un dialogue avec les contestataires de son pouvoir personnel. « …Le pouvoir a fermé la porte à toute possibilité de dialogue… (4) »La direction nationale du FFS a eu tort de fermer toutes les portes du dialogue et de procéder à une purge pernicieuse.
Cela renvoie l’image de dirigeants qui ferment le jeu politique à l’intérieur du parti. Comment, dans ces conditions, peuvent-ils rester crédibles lorsqu’ils revendiquent la réhabilitation du politique et la démocratisation des institutions du pays ? Continuer à vouloir justifier leur attitude en invoquant le spectre du DRS (5), à chaque fois que des voix contestatrices s’élèvent, ne peut convaincre personne. La réalité est que le neuf ne peut venir que des forces contestatrices que notre parti a trop souvent anesthésiées.
Notre seule référence : un meilleur futur, une réponse aux besoins et aux attentes des Algériennes et des Algériens, un FFS plus juste et plus respectueux de ses principes fondateurs. En un mot, une meilleure démocratie pour tous.Pourtant le FFS a un riche passé de lutte démocratique de près d’un demi-siècle. Il peut prétendre concevoir, pour les Algériennes et les Algériens, un palier nouveau de démocratie, une démocratie d’avenir, enthousiasmante et capable de s’affronter aux grands problèmes. Mais pas seulement en condamnant, en critiquant et en éliminant ses militants. Aujourd’hui, un an après la parodie de congrès organisée, en violation des normes juridiques et démocratiques minimales exigées pour ce type d’échéance statutaire, l’heure est à un bilan sans complaisance.
La plupart de nos sections sont inopérantes. Le nouveau concept de « commission administrative » a aggravé notre situation organique. Un changement de cap s’avère vital pour notre parti. Nous sommes tenus, les uns et les autres, de nous reprendre. Cet anniversaire vient nous le rappeler. Le FFS, en effet, a une responsabilité particulière, politique et morale, vis à vis des Algériennes et des Algériens. L’espérance démocratique est une promesse qui a été faite par nos aînés. Les militants que nous sommes ont conscience que l’engagement d’hier pour l’idéal démocratique a été scellé par le sang de nos martyrs. Depuis, des générations de militants du FFS, anonymes dans leur écrasante majorité, l’ont porté au prix d’immenses sacrifices.
Un rôle majeur
L’appareil du parti doit donc prendre la mesure des risques qui pèsent sur l’avenir du FFS. Le statu quo actuel va jusqu’à hypothéquer toute perspective d’édification d’un pôle d’opposition démocratique, capable de peser dans de futurs rapports politiques. Le FFS a, bien entendu, un rôle majeur à jouer dans cette construction politique. A condition de sortir de la léthargie dans laquelle il s’enlise. Pour cela, il lui faut renouer avec une vie organique et politique qui place le militant au cœur de son fonctionnement. Les dirigeants du FFS peuvent manifester leur volonté de changement en annulant toutes les décisions illégales portant radiation des militants. La réhabilitation des nombreux cadres dont les noms ont été jetés en pâture sans qu’aucune notification d’exclusion ne leur soit parvenue, est une nécessité absolue. L’ouverture d’un débat militant dans le cadre d’un processus politique d’évaluation de la situation organique et politique du parti, permettra de redynamiser la vie interne de notre organisation.
C’est de la sorte que le FFS se donnera les moyens d’assumer son rôle historique de moteur de l’opposition démocratique. Il pourra de nouveau être audible et visible grâce à des structures militantes de proximité, capables de relayer la voix de l’opposition dans la société. Les Algériennes et les Algériens pourront se sentir moins abandonnés, notamment les franges de plus en plus larges qui assistent impuissantes à une dégradation vertigineuse de leur situation individuelle et collective.
Conscients que l’idéal démocratique reste encore à concrétiser, seul un large rassemblement de militants, toutes générations confondues, dans un FFS fort, est à même de continuer ce noble combat ardu mais ô combien salutaire pour l’Algérie. Le plus bel hommage que nous puissions rendre à nos martyrs et à nos annciens, pionniers des luttes pour les libertés démocratiques, c’est de sortir le FFS de la crise qu’il traverse et de remettre en ordre de marche le plus vieux parti d’opposition.
Notations :
1. Proclamation du FFS
2. Ferhat Abbas
3. Des correspondants de la presse nationale ont prêté, fin août dernier à la rencontre nationale d’Akbou l’intention de créer tantôt un FFS bis, tantôt un FFS2 ou alors un FFS commission nationale. Ces informations sont totalement infondées.
4. Hocine Aït Ahmed
5. Sorties médiatiques des dirigeants de l’appareil pour « mater » toute velléité de protestation.
Les premiers signataires sont tous militants du FFS. Les sanctions qui ont été prises par l’appareil à l’encontre de certains d’entre eux, sont illégales et donc de nul effet. Ahmed Ali Tahar (ancien militant de la cause nationale et du FFS 63). Dr. Aït Belkacem Hamid (militant), Zit Cherif Ahmed (ex-secrétaire national et ex- président de la commission de discipline). Aïssani Farid (ex-secrétaire national à l’immigration), Dr. Amokrane Lakhdar (ex-secrétaire national et membre du conseil national). Amri Makhlouf (militant) Belala Ramdane (ancien FFS 63), Benadda Zahar(ex-secrétaire national), Bouaggache Hakim (ex-porte-parole du parti), Brahimi Mohamed (ex-1er secrétaire de section), Chaker Djamel (ex-exécutif de section), Firad Laïd (ex-membre du conseil national), Gaci Aomar (militant), Hanifi Massinissa (section universitaire), Kacel Zahia (ex- responsable du FFS (Ile de France) Ibrahim Abdelkader (ex-fédéral, ex- membre du conseil national), Kaouane Abdelkamel (militant), Kaci Ramdane (ancien FFS63), Kharouni Razik (ex-1er secrétaire de section), Melbouci Chérif (ex-membre du conseil national), Merzougui Fatima (ex-membre du conseil national) Messaoudi Belkacem (ex-fédéral, ex-membre du conseil national), Mohand Oussaid Abdelkader (ancien FFS63), Mokhnache Aziz (ex-1er secrétaire de section), Ouarab Youcef (militant), Ould Taleb Mahmoud(militant) Ramdani Salem (ancien militant de la cause nationale et du FFS63), Selmi Abderezak (ex-membre du conseil national) Sid Mohamed (ex-1er secrétaire de section), Si Larbi Hanafi (ex-membre du conseil national), Taâlba Nadia (ex-présidente du FFS Ile de France) Yanat Mahfoud (ex-président par intérim du FFS immigration), Zouia Farid (ex-exécutif de section)
El Watan
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L’indépendance confisquée
Ce mouvement de contestation animé par Hocine Aït Ahmed, chef historique de la Révolution algérienne, Mohand Oulhadj, Ali Yahia Abdennour, Aboubakr Belkaïd, Bélaïd Aït Medri et d’autres militants de la cause nationale, a lancé un appel en direction de toutes les Algériennes et tous les Algériens pour « mettre fin au pouvoir dictatorial et au régime personnel qui tentent de s’imposer à notre pays… (1) ». Ce fut le 29 septembre 1963.Le FFS est né.
Les martyrs du FFS
D’anciens moudjahidine, des cadres du FLN/ALN et une nouvelle génération de jeunes militants, ont répondu à l’appel du FFS pour s’élever contre l’ordre totalitaire établi. Une répression inqualifiable s’est abattue sur ces pionniers des luttes pour les libertés démocratiques de l’Algérie indépendante. Le FFS payera un lourd tribut : plus de quatre cents martyrs, des milliers de militants mutilés, des centaines de prisonniers dans les geôles du pouvoir n’ont dû leur salut qu’aux accords FFS/FLN du 16 juin 1965. Mais les ambitions démesurées du clan d’Oujda n’ont donné aucune chance à l’ouverture démocratique qui se profilait à l’horizon. La force supplante le droit. Ben Bella est déposé par le coup d’Etat militaire du 19 juin 1965. Les aspirations des Algériennes et des Algériens sont mises entre parenthèses et pour longtemps. Le pouvoir changea de main, le système survécut.
Il a « ouvert la porte au banditisme politique (2) » Quarante-cinq ans après, les martyrs du FFS ne sont toujours pas reconnus par l’histoire officielle de notre pays. Les jeunes militants d’alors, fauchés et mutilés, à la fleur de l’âge, ont été abandonnés à leur triste sort. Sans couverture médicale ni protection sociale, ils ont dû faire face aux aléas de la vie, lestés par leur handicap, en ne comptant que sur eux-mêmes. Même le FFS, malgré sa volonté affichée d’être aux côtés de ses anciens, n’a pas su les reconnaître à leur juste valeur et organiser des solidarités militantes et citoyennes. Les veuves de martyrs, elles- mêmes, n’ont pas eu toute la considération qui leur est encore due…Nous sommes collectivement responsables de ces manquements et dénis de droits.Quarante-cinq ans après, comment prétendre, en effet, être fidèle aux idéaux qui ont présidé à la création du FFS, si l’on donne le sentiment de nous désintéresser du sort des militants qui ont défendu les valeurs et principes qui fondent notre identité ? Le FFS doit être plus volontariste dans la prise en charge de cette question prioritaire en pesant de tout son poids politique pour exiger une reconnaissance officielle de nos martyrs, de leurs veuves ainsi que de l’ensemble de nos militants, précurseurs du combat pour la démocratie en Algérie.
Enseignements du passé
Après près d’un demi-siècle environ d’existence, le FFS peine toujours à capitaliser sa longue expérience d’opposition au système militaro-policier en place. Certes, ce système de pouvoir occulte, adossé à une façade civile en perpétuelle mutation, regorge d’« ingéniosité », de machiavélisme, et de cynisme, ce qui lui permet de neutraliser, de domestiquer ou de réprimer les velléités de remise en cause de l’ordre établi. Toutefois, il nous faut admettre la part endogène de responsabilité du parti dans son affaiblissement organique et politique. Le FFS n’a, en effet, pas su réussir la synthèse entre les valeurs du socialisme démocratique que les militants du FFS défendent dans la société et notre fonctionnement au quotidien. L’absence quasi-fatale d’une initiative politique, face au statu quo résigné, face au consensus plus ou moins innocent, il est urgent de se demander si un autre futur pour le FFS est, au moins, imaginable !
Les militants FFS sont déboussolés, les sympathisants déçus, le peuple désabusé. Résignation, fatalité, impasse, faute de projet et de repères, morosité, déception, ont indubitablement enfoncé davantage notre parti, d’où l’aggravation, avec ou sans révolte ! le naufrage programmé sera-t-il effectif ? Le décalage devient criant entre le discours politique et les pratiques anachroniques que tout un chacun constate dans la vie interne du parti. Le mouvement de contestation à ciel ouvert qui perdure depuis la légalisation du parti, est symptomatique du profond malaise qui paralyse la quasi-totalité de nos structures. D’ailleurs, ces mouvements de protestation s’amplifient de plus en plus et se situent radicalement à l’intérieur du FFS(3).
C’est en effet le verrouillage du jeu politique interne, avec la cascade d’exclusions illégales de militants et de dissolutions arbitraires de structures de base, qui ont souvent fait déborder la crise dans la sphère publique. Le refus obstiné de l’appareil du parti d’ouvrir un dialogue avec ses propres militants, reste incompréhensible aux yeux de tous. Pourtant, notre longue expérience aurait pu nous prémunir contre des erreurs politiques dont le FFS n’a pas fini de payer le prix. Dans sa proclamation du 29 septembre 1963, le FFS s’était expliqué sur son passage à une nouvelle étape d’opposition empreinte de plus de radicalité. Il a mis en avant, notamment, le refus obstiné de Ben Bella d’ouvrir un dialogue avec les contestataires de son pouvoir personnel. « …Le pouvoir a fermé la porte à toute possibilité de dialogue… (4) »La direction nationale du FFS a eu tort de fermer toutes les portes du dialogue et de procéder à une purge pernicieuse.
Cela renvoie l’image de dirigeants qui ferment le jeu politique à l’intérieur du parti. Comment, dans ces conditions, peuvent-ils rester crédibles lorsqu’ils revendiquent la réhabilitation du politique et la démocratisation des institutions du pays ? Continuer à vouloir justifier leur attitude en invoquant le spectre du DRS (5), à chaque fois que des voix contestatrices s’élèvent, ne peut convaincre personne. La réalité est que le neuf ne peut venir que des forces contestatrices que notre parti a trop souvent anesthésiées.
Notre seule référence : un meilleur futur, une réponse aux besoins et aux attentes des Algériennes et des Algériens, un FFS plus juste et plus respectueux de ses principes fondateurs. En un mot, une meilleure démocratie pour tous.Pourtant le FFS a un riche passé de lutte démocratique de près d’un demi-siècle. Il peut prétendre concevoir, pour les Algériennes et les Algériens, un palier nouveau de démocratie, une démocratie d’avenir, enthousiasmante et capable de s’affronter aux grands problèmes. Mais pas seulement en condamnant, en critiquant et en éliminant ses militants. Aujourd’hui, un an après la parodie de congrès organisée, en violation des normes juridiques et démocratiques minimales exigées pour ce type d’échéance statutaire, l’heure est à un bilan sans complaisance.
La plupart de nos sections sont inopérantes. Le nouveau concept de « commission administrative » a aggravé notre situation organique. Un changement de cap s’avère vital pour notre parti. Nous sommes tenus, les uns et les autres, de nous reprendre. Cet anniversaire vient nous le rappeler. Le FFS, en effet, a une responsabilité particulière, politique et morale, vis à vis des Algériennes et des Algériens. L’espérance démocratique est une promesse qui a été faite par nos aînés. Les militants que nous sommes ont conscience que l’engagement d’hier pour l’idéal démocratique a été scellé par le sang de nos martyrs. Depuis, des générations de militants du FFS, anonymes dans leur écrasante majorité, l’ont porté au prix d’immenses sacrifices.
Un rôle majeur
L’appareil du parti doit donc prendre la mesure des risques qui pèsent sur l’avenir du FFS. Le statu quo actuel va jusqu’à hypothéquer toute perspective d’édification d’un pôle d’opposition démocratique, capable de peser dans de futurs rapports politiques. Le FFS a, bien entendu, un rôle majeur à jouer dans cette construction politique. A condition de sortir de la léthargie dans laquelle il s’enlise. Pour cela, il lui faut renouer avec une vie organique et politique qui place le militant au cœur de son fonctionnement. Les dirigeants du FFS peuvent manifester leur volonté de changement en annulant toutes les décisions illégales portant radiation des militants. La réhabilitation des nombreux cadres dont les noms ont été jetés en pâture sans qu’aucune notification d’exclusion ne leur soit parvenue, est une nécessité absolue. L’ouverture d’un débat militant dans le cadre d’un processus politique d’évaluation de la situation organique et politique du parti, permettra de redynamiser la vie interne de notre organisation.
C’est de la sorte que le FFS se donnera les moyens d’assumer son rôle historique de moteur de l’opposition démocratique. Il pourra de nouveau être audible et visible grâce à des structures militantes de proximité, capables de relayer la voix de l’opposition dans la société. Les Algériennes et les Algériens pourront se sentir moins abandonnés, notamment les franges de plus en plus larges qui assistent impuissantes à une dégradation vertigineuse de leur situation individuelle et collective.
Conscients que l’idéal démocratique reste encore à concrétiser, seul un large rassemblement de militants, toutes générations confondues, dans un FFS fort, est à même de continuer ce noble combat ardu mais ô combien salutaire pour l’Algérie. Le plus bel hommage que nous puissions rendre à nos martyrs et à nos annciens, pionniers des luttes pour les libertés démocratiques, c’est de sortir le FFS de la crise qu’il traverse et de remettre en ordre de marche le plus vieux parti d’opposition.
Notations :
1. Proclamation du FFS
2. Ferhat Abbas
3. Des correspondants de la presse nationale ont prêté, fin août dernier à la rencontre nationale d’Akbou l’intention de créer tantôt un FFS bis, tantôt un FFS2 ou alors un FFS commission nationale. Ces informations sont totalement infondées.
4. Hocine Aït Ahmed
5. Sorties médiatiques des dirigeants de l’appareil pour « mater » toute velléité de protestation.
Les premiers signataires sont tous militants du FFS. Les sanctions qui ont été prises par l’appareil à l’encontre de certains d’entre eux, sont illégales et donc de nul effet. Ahmed Ali Tahar (ancien militant de la cause nationale et du FFS 63). Dr. Aït Belkacem Hamid (militant), Zit Cherif Ahmed (ex-secrétaire national et ex- président de la commission de discipline). Aïssani Farid (ex-secrétaire national à l’immigration), Dr. Amokrane Lakhdar (ex-secrétaire national et membre du conseil national). Amri Makhlouf (militant) Belala Ramdane (ancien FFS 63), Benadda Zahar(ex-secrétaire national), Bouaggache Hakim (ex-porte-parole du parti), Brahimi Mohamed (ex-1er secrétaire de section), Chaker Djamel (ex-exécutif de section), Firad Laïd (ex-membre du conseil national), Gaci Aomar (militant), Hanifi Massinissa (section universitaire), Kacel Zahia (ex- responsable du FFS (Ile de France) Ibrahim Abdelkader (ex-fédéral, ex- membre du conseil national), Kaouane Abdelkamel (militant), Kaci Ramdane (ancien FFS63), Kharouni Razik (ex-1er secrétaire de section), Melbouci Chérif (ex-membre du conseil national), Merzougui Fatima (ex-membre du conseil national) Messaoudi Belkacem (ex-fédéral, ex-membre du conseil national), Mohand Oussaid Abdelkader (ancien FFS63), Mokhnache Aziz (ex-1er secrétaire de section), Ouarab Youcef (militant), Ould Taleb Mahmoud(militant) Ramdani Salem (ancien militant de la cause nationale et du FFS63), Selmi Abderezak (ex-membre du conseil national) Sid Mohamed (ex-1er secrétaire de section), Si Larbi Hanafi (ex-membre du conseil national), Taâlba Nadia (ex-présidente du FFS Ile de France) Yanat Mahfoud (ex-président par intérim du FFS immigration), Zouia Farid (ex-exécutif de section)
El Watan
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