«Abdelkader nous manque»
Des sociologues croient fermement « au sursaut populaire d'un peuple blasé, trahi et terrifié ». Pour eux, ce peuple n'oubliera pas les années de terrorisme « mais aujourd'hui, il voit que la Charte a été violée, le pouvoir a libéré des tueurs, pourtant il lui a promis de ne pas le faire... »
Le Conseil de la Nation a organisé, récemment, un colloque sur l'Emir Abdelkader, une initiative que les chercheurs et les historiens ont apprécié. Cependant, de grandes interrogations s'imposent quand il s'agit d'évoquer l'Emir en tant que père fondateur de l'Etat moderne. L'on se demande pourquoi ce grand homme n'a-t-il pas déteint sur nos politiques pour qu'ils soient capables, comme lui, d'ériger un Etat moderne comme il l'a pensé, juste, basé sur le droit et l'équité. « Une pensée politique puisée aux grands principes : liberté de pensée et de conscience, démocratie, tolérance et respect des croyances des autres », écrit un membre de la fondation Emir Abdelkader qui termine son intervention par un profond soupir « aujourd'hui, Abdelkader nous manque ». Interrogé mardi par la radio, Ahmed Bedjaoui, qui n'est pas à présenter, a dit « Si j'ai à interviewer quelqu'un, aujourd'hui, ce serait l'Emir Abdelkader et je lui demanderais qu'est-ce que la tolérance, qu'aurait-il fait, lui, aujourd'hui. Il nous manque beaucoup ! » L'Emir a-t-il fait tout faux ou s'est-il trompé de société ? L'interrogation fait mal mais oblige à reprendre, encore une fois, la définition de l'Etat de Valéry. « L'Etat est un être énorme, terrible, débile, cyclope, d'une puissance et d'une maladresse insignes, enfant monstrueux de la force et du droit ». Dans une correspondance (archives) qu'il a adressée à son ami de Mascara, l'Emir a expliqué pourquoi a-t-il été obligé d'aller à la mobayai. Il lui a surtout rappelé qu'il n'a pas été trahi par la France, mais par les siens, et qu'il était convaincu que les tribus qu'il a laissées derrière lui, quand il s'est exilé, ne seraient jamais capables de construire un Etat...
Mythes fondateurs
Tant que le régime algérien restera le même, il n'y aura pas à espérer de normalisation. L'Etat algérien, créé ex nihilo par l'ex-puissance colonistratrice en 1962 possède comme un de ses mythes fondateurs, une donnée structurelle: la haine et le rejet du Maroc. Des raisons historiques, culturelles, politiques et idéologiques ont abouti à un schisme entre les deux pays. Les peuples s'éloignent, chacun absorbé par ses problèmes propres. Je suis partisan d'une ligne dure contre ce régime que l'on peut aisément qualifier de voyou de par ses agissements contraires au principe de base du bon voisinage et (soyons fous) de la pseudo solidarité arabe ou musulmane. Sans la proximité avec l'Europe, je pense que les deux pays se seraient fait la guerre, chose qui aurait été catastrophique pour les deux. Je pense qu' actuellement, il faut maintenir une ligne diplomatique dure (contre propagande et proactivité diplomatique) tout en maintenant une politique d'ouverture et de main tendue, qui est certes motivée par un besoin économique, mais relève également d'une nouvelle vision qui consiste à faire apparaître le régime algérien pour ce qu'il est: une mafia militaro FLNiste au fonctionnement opaque, fébrile et belliqueuse. L'émergence d'un modèle de développement marocain économique, social et (bientôt) territorial inquiète plus que jamais ce régime, qui reste, ne l'oublions pas, prêt à tout, sans toutefois dépasser la ligne rouge de la provocation directe.
Ecrit par : D K | 27.05.2008
Des sociologues croient fermement « au sursaut populaire d'un peuple blasé, trahi et terrifié ». Pour eux, ce peuple n'oubliera pas les années de terrorisme « mais aujourd'hui, il voit que la Charte a été violée, le pouvoir a libéré des tueurs, pourtant il lui a promis de ne pas le faire... »
Le Conseil de la Nation a organisé, récemment, un colloque sur l'Emir Abdelkader, une initiative que les chercheurs et les historiens ont apprécié. Cependant, de grandes interrogations s'imposent quand il s'agit d'évoquer l'Emir en tant que père fondateur de l'Etat moderne. L'on se demande pourquoi ce grand homme n'a-t-il pas déteint sur nos politiques pour qu'ils soient capables, comme lui, d'ériger un Etat moderne comme il l'a pensé, juste, basé sur le droit et l'équité. « Une pensée politique puisée aux grands principes : liberté de pensée et de conscience, démocratie, tolérance et respect des croyances des autres », écrit un membre de la fondation Emir Abdelkader qui termine son intervention par un profond soupir « aujourd'hui, Abdelkader nous manque ». Interrogé mardi par la radio, Ahmed Bedjaoui, qui n'est pas à présenter, a dit « Si j'ai à interviewer quelqu'un, aujourd'hui, ce serait l'Emir Abdelkader et je lui demanderais qu'est-ce que la tolérance, qu'aurait-il fait, lui, aujourd'hui. Il nous manque beaucoup ! » L'Emir a-t-il fait tout faux ou s'est-il trompé de société ? L'interrogation fait mal mais oblige à reprendre, encore une fois, la définition de l'Etat de Valéry. « L'Etat est un être énorme, terrible, débile, cyclope, d'une puissance et d'une maladresse insignes, enfant monstrueux de la force et du droit ». Dans une correspondance (archives) qu'il a adressée à son ami de Mascara, l'Emir a expliqué pourquoi a-t-il été obligé d'aller à la mobayai. Il lui a surtout rappelé qu'il n'a pas été trahi par la France, mais par les siens, et qu'il était convaincu que les tribus qu'il a laissées derrière lui, quand il s'est exilé, ne seraient jamais capables de construire un Etat...
Mythes fondateurs
Tant que le régime algérien restera le même, il n'y aura pas à espérer de normalisation. L'Etat algérien, créé ex nihilo par l'ex-puissance colonistratrice en 1962 possède comme un de ses mythes fondateurs, une donnée structurelle: la haine et le rejet du Maroc. Des raisons historiques, culturelles, politiques et idéologiques ont abouti à un schisme entre les deux pays. Les peuples s'éloignent, chacun absorbé par ses problèmes propres. Je suis partisan d'une ligne dure contre ce régime que l'on peut aisément qualifier de voyou de par ses agissements contraires au principe de base du bon voisinage et (soyons fous) de la pseudo solidarité arabe ou musulmane. Sans la proximité avec l'Europe, je pense que les deux pays se seraient fait la guerre, chose qui aurait été catastrophique pour les deux. Je pense qu' actuellement, il faut maintenir une ligne diplomatique dure (contre propagande et proactivité diplomatique) tout en maintenant une politique d'ouverture et de main tendue, qui est certes motivée par un besoin économique, mais relève également d'une nouvelle vision qui consiste à faire apparaître le régime algérien pour ce qu'il est: une mafia militaro FLNiste au fonctionnement opaque, fébrile et belliqueuse. L'émergence d'un modèle de développement marocain économique, social et (bientôt) territorial inquiète plus que jamais ce régime, qui reste, ne l'oublions pas, prêt à tout, sans toutefois dépasser la ligne rouge de la provocation directe.
Ecrit par : D K | 27.05.2008
Dernière édition par Admin le Jeu 29 Mai - 21:41, édité 1 fois