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Il était une fois dans l’Oriental (Zoudj Bghal)

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admin"SNP1975"

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Nous sommes les Marocains d'Algerie. Nous sommes les Algeriens du Maroc . On est le trait d'union. !

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Il était une fois dans l’Oriental

Dans les mailles du trafic illicite transfrontalier)
Il était une fois dans l’Oriental
Il y a 14 ans, Oujda, capitale de la région de l’Oriental, fêtait son premier millénaire. En 994, Ziri Bnou Attya a fondé cette ville, sur ordre des califes Omeyyades de Cordoue, au milieu de la plaine des Angads. Son emplacement en faisait le point de croisement de deux grandes routes commerciales, celle qui va de l’ouest à l’est, de Fès à Tlemcen, et celle du nord au sud, qui relie la Méditerranée à Sidjilmassa. Aujourd’hui encore, c’est une plate forme d’échanges commerciaux…illicites, les caravaniers ayant été remplacés par…les contrebandiers !
Des endroits comme souk El fellah, souk Tanja et souk Mellilia ont acquis une notoriété partout à travers le pays pour tous les produits bons marché qu’on peut y trouver, importés illégalement d’Algérie et de Mellilia.

Quotidiennement, les marchandises de contrebande sont déversées par voitures et camions sur ces marchés, qui en assurent la distribution à l’échelle nationale.

La région de l’Oriental, c’est la deuxième plus grande région du Maroc, 82 820 km2, soit 11,6% de la superficie totale. Elle est composée de la préfecture d’Oujda-Angad et de 5 provinces : Jerrada, Berkane, Taourirt, Figuig et Nador. C’est aussi l’une des régions du pays les moins développées.

La population de l’Oriental est de 1,9 millions d’habitants (recensement générale de 2004), dont 1,1 millions en milieu urbain.

49.9% des habitants de l’Oriental sont des jeunes de moins de 25 ans. Et le chômage touche la moitié de la population active. Dans toute la région, il n’y a pas plus de 239 entreprises industrielles, dont 110 établissements qui offrent du travail à quelques 4245 personnes.

« Presque chaque famille de la région comprend un membre émigré. C’est grâce aux transferts financiers de ces derniers que nombre de familles arrivent à survivre », explique un enseignant oujdi à la retraite, qui a eu l’opportunité et le temps de voir grandir des générations de jeunes de sa ville. En effet, 28,3% des Marocains Résidants à l’Etranger sont originaires de l’Oriental.

En fait, sa situation géographique, qui devrait assurer sa prospérité, est la cause, au contraire, de ses difficultés actuelles. La région de l’Oriental est baignée au nord par la Méditerranée, bordée à l’est et au sud-est par la frontière maroco-algérienne, appuyée sur les provinces d’Al Hoceima, Taza, Boulmane et Errachidia sur son flanc ouest. Sa position excentrée par rapport aux régions économiquement les plus dynamiques du pays (Oujda est située à 632Km de Casablanca), ajoutée à la fermeture des frontières maroco-algériennes, l’ont condamnée pendant longtemps à l’exclusion.

Le plus dure pour la population locale, s’agissant de la fermeture des frontières, relève surtout du plan affectif. Pendant des siècles, les habitants de la région, des deux côtés des frontières, ont entretenus des relations familiales et économiques très importantes. Plus que le commerce, ce sont les familles déchirées qui espèrent, un jour, pouvoir se retrouver sans avoir à emprunter des chemins détournés.

Trafic de subsistance

Car si les frontières terrestres sont fermées, depuis 1994, cela n’empêche pas pour autant la circulation des biens et personnes, non sans risques et difficultés.

La frontière entre la région de l’Oriental et l’Algérie court sur 540Kms, de Saïdia à Figuig, avec tout un chapelet de petites villes et de douars le long du tracé frontalier. Face à Saïdia se trouve, du côté algérien, Marsa Ben Mhidi, Ahfir est limitrophe de Boukanoun, et Oujda est à quelques kilomètres seulement de Maghniya. Et quand les frontières sont closes, la contrebande remplace les activités commerciales que l’on ne peut plus mener légalement.

Selon une étude menée par la Chambre de commerce, d’industrie et des services d’Oujda, l’économie parallèle est devenue « la principale source de revenus pour les populations frontalières ». Cette étude souligne, par ailleurs, qu’il y a « une absence de spécialisation sociale dans le milieu des contrebandiers, car tout le monte trafique, du plus petit paysan au grand négociant, femmes et enfants y participent aussi activement selon leurs forces ». La contrebande ne serait, donc, qu’un trafic de subsistance, dans une région rongée par le chômage.

La CCIS d’Oujda ne partage pas, toutefois, cette conclusion. « Selon les lieux et les produits, la contrebande relève d’individus isolés (ou regroupés à l’occasion), de fraudeurs occasionnels, mais aussi de grandes bandes professionnelles puissamment organisées ».

S’il est un village qui traduit le mieux l’ampleur de la contrebande le long de la ligne frontalière, c’est bien Béni Drar. Situé à une vingtaine de kilomètres d’Oujda, le village, qui ne fait pas plus de 10.000 habitants, est entièrement consacré à la contrebande.

A part les cafés et les maisons d’habitations, situées toutes à l’étage, Béni Drar, ce sont rues et ruelles le long desquelles s’alignent des garages remplis de jerricans d’essence et de pneus, d’autres bondés de produits de contrebande, marmites, casseroles, cocottes, poêles, fabriqués en Algérie, des matelas et couvertures, des sacs de 50Kg de farine et de lait en poudre, importé de Belgique, des dattes... Et les prix sont très concurrentiels. Du thé vert importé de Chine, à 50 dhs le kilo, le pneu neuf à 370 dhs,…

Le produit phare de Béni Drar, toutefois, celui qui lui a valu l’appellation de Koweït-City, c’est le carburant, vendu en jerricans de 30 litres à 125 dhs. Si par malheur, un jour, un incendie devait se déclarer dans l’une des nombreuses « stations d’essence » de fortune de Béni Drar, c’est tout le village qui sautera et l’explosion se fera entendre à des kilomètres à la ronde.

En fait, c’est tout au long de la route reliant Oujda à Saïdia que l’on peut voir des “vendeurs” de carburant de contrebande. De temps à autre, apparaissent des bidons de plastique jaune coupé en deux, fixés par le goulot à des bâtons planté par terre et soutenus par des pierres. A côté, des hommes accroupis, se couvrant la tête contre le soleil avec ce qui se présente. D’autres font signe de la main, le pouce tourné vers le bas.

D’autres encore tiennent à la main des bidons et les agitent au passage des voitures. « C’est pour signaler aux automobilistes qu’ils vendent du carburant. Les jerricans d’essence sont cachés dans les maisons. Ils les ramènent en brouettes pour servir les clients.

Avant, ils exposaient les jerricans d’essence au bord même de la route, mais depuis que les gendarmes se sont mis à sévir contre eux, ils se contentent de tenir leurs bidons vides à la main. Il y a beaucoup de petits revendeurs de ce genre. « Ils s’approvisionnent directement auprès des passeurs » indique Mohamed, un habitant de la région qui nous a fait découvrir les petits secrets de la zone frontalière.
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Ânes “citernes” et “Moukatilates”

Et comme pour se justifier, étant lui-même un consommateur de carburant de contrebande, il a tenu à préciser que « sans ce carburant bon marché, nombre d’habitants de la région n’auraient pas pu se permettre d’avoir une voiture. C’est quasiment une aubaine ».

Au départ d’Algérie, les trafiquants locaux s’approvisionnent tout à fait légalement dans les stations service. Ils prennent alors le chemin vers les frontières où le carburant est échangé contre d’autres produits rapportés par leurs “confrères” marocains.

Pour transporter ce carburant, tous les moyens sont bons. Tout dépend en fait du relief. Quand la voie de passage des contrebandiers est un terrain impraticable en véhicule, même pour un tout terrain, le transport se fait à dos d’ânes. Sur des chemins plus faciles d’accès, les contrebandiers privilégient, bien sûr, vélomoteurs, voitures et camions. Les “moukatilates”, véhicules appelés ainsi en raison de leur chargement à risque et de l’esprit kamikaze qui anime leurs conducteurs, sont de vielles voitures bonnes pour la ferraille qui servent à transporter le carburant.

« Quand deux “moukatilates” se télescopent, ça donne un très grand feu d’artifice, ironise Mohamed. En pareil cas, il vaut mieux se trouver très loin ».

« Récemment, à Taourirt, un véhicule de douaniers a tenté de barrer le passage à un convoi de “moukatilates”. Les passeurs s’en sont alors pris aux douaniers qu’ils ont attaqué avec jet de pierres. Un douanier a eu deux dents cassées », raconte Demni Mohammadi, un vieux douanier qui en a beaucoup vu le long de la ligne frontalière. « C’est hallucinant de voir tout ce qu’ils peuvent porter dans leurs véhicules comme bâtons, sabres et couteaux pour nous affronter quand nous tentons de les arrêter. Ce sont des fous prêts à tout. La plupart du temps, ils sont drogués au “karkoubi” (psychotropes) ».

Des histoires de ce genre sont devenues anodines, chacun en ayant une a raconté. « Des douaniers ont tenté d’arrêter, dernièrement, un convoi de 20 à 30 “moukatilates” », dit Mohamed, en riant. Mal leur en pris. Les conducteurs sont sortis de leurs véhicules, sabres à la main, pour les attaquer… .

Les plus grandes voitures, les breaks, peuvent transporter jusqu’à 100 jerricans de 30 litres. Les autres voitures, de 50 à 60 jerricans. Avec 8 à 10 jerricans accrochés dessus, les vélomoteurs ne sont pas en reste, même si c’est pour des trajets beaucoup plus court. « Pour se faire plus d’argent, les passeurs doivent multiplier les allers et retours aux frontières » indique Mohamed, notre guide de la zone frontalière.

La marque de voiture la plus longtemps appréciée par les contrebandiers pour ses qualités de résistance, la “moukatila” par excellence, c’est la Renault 18, dite aussi “Fatna el oujdia”. « Maintenant, ce sont les Mercedes 190 et 250 qui ont la cote auprès des contrebandiers » précise un officier de police.

« Certains camions de la région ont deux réservoirs, ajoute Mohamed. L’un est pour leur propre usage, l’autre pour en vendre le contenu ailleurs dans la région. De toute manière, l’aire de commercialisation de ce carburant de contrebande est limitée par le coût de son transport. A partir d’une certaine distance des sources d’approvisionnement, le carburant de contrebande n’est plus concurrentiel. A une faible différence de prix près, les automobilistes tiennent compte d’autres facteurs et craignent pour les mécaniques de leurs véhicules ». Certains habitants de la région affirment, en effet, que le carburant de contrebande est coupé avec de l’huile de moteur, ce qui comporte un risque pour les véhicules.

« Aujourd’hui, les frontières sont très surveillées du côté algérien, je crois qu’il y a de nouveaux soldats », indique un vendeur de carburant, le regard tourné vers l’est. « Les gardes frontières et la gendarmerie algériens sont très bien équipés. Ils disposent même d’hélicoptères dotés de lunettes de vision infrarouge ».

Puis il se fait aussitôt rassurant, disant que les gardes frontières algériens étaient relevés périodiquement, qu’il fallait aux nouveaux venus un certain temps pour “s’adapter”…

Station d’essence en voie de disparition

« Il existe des pistes qui ont été aménagées par les contrebandiers, qui ne sont mentionnées sur aucune carte. Ils sont les seuls à les connaître », souligne l’officier de police.

En circulant à Oujda, comme dans tout son arrière pays, le visiteur ne peut s’empêcher de constater le nombre de stations d’essence qui semblent avoir mis la clé sous le paillasson. Et il y a vraiment de quoi.

« L’activité commerciale des stations d’essence est agonisante, explique un pompiste à Oujda, dans l’une des rares stations services qui sont encore en activités. Nous ne traitons actuellement qu’avec les administrations publiques et les entreprises. Or ces clients achètent à crédit et nous ne sommes remboursés qu’après un certain temps, selon les termes du contrat.

Ce qui veut dire que, pour assurer l’approvisionnement de nos clients, nous devons aussi emprunter auprès des banques. Quand un client tarde à payer, la banque, de son côté, ne veut rien entendre. Avec tout ce que cela entend comme frais financiers.

»Il y a quelques années, il y avait une quinzaine de stations d’essence à Oujda. Nous ne sommes plus que six. Et seulement cinq dans un très proche avenir, puisque l’un de nos confrères vient de décider la fermeture définitive.

“Hezzou iddihoum, Allah ihsan elâoun”. Si on ferme tous, je me demande où les voitures des administrations publiques vont-elles s’approvisionner ?

L’association des propriétaires des stations d’essence a eu beau se plaindre auprès des autorités, ces dernières ont eu beau lancer des campagnes contre le trafic de carburant, la situation n’a pas changé pour autant. Les contrevenants pris en flagrant délits payent des amendes, les autres se font plus discrets, et quand passe la tempête, les choses redeviennent comme avant. L’éradication de ce trafic ne peut se résumer à des campagnes ponctuelles.

»Le parc automobile s’est agrandi à Oujda et, pourtant, nous n’avons pas plus de clients. Il faut attendre qu’un automobiliste dépense une fortune pour faire réparer son carburateur, pour cause d’usage de carburant de mauvaise qualité, pour le voir reprendre le chemin de la station d’essence pour s’approvisionner.

»En été, il nous arrive de tomber en rupture de stock. Quand les résidents marocains à l’étranger rentrent en vacances, la demande est exceptionnellement forte. Le distributeur se fonde sur notre consommation habituelle pour nous livrer du carburant, il ne tient pas compte de la demande qui progresse de manière considérable en période estivale. Comme nous nous approvisionnons à Mohammedia en ce qui concerne certains produits, tels que l’essence sans plomb et le gasoil 350, il faut beaucoup de temps avant de recevoir de la marchandise supplémentaire. On aimerait bien que le gasoil 350 et l’essence sans plomb deviennent disponibles à Nador, qui est beaucoup plus proche ».

Si la contrebande de carburant, en ces temps de cherté du prix du baril de pétrole, semble être une bonne chose pour le pays, qui économise ainsi des devises, il en est différemment pour les compagnies de distribution et le Trésor public. Le manque à gagner se chiffre en centaines de millions de dirhams.

Au cours d’une discussion avec un cadre supérieur résidant à Oujda, un intellectuel très au fait de la situation socio politique des deux côtés de la frontière, celui-ci avance une autre crainte, celle de la fermeture du “robinet”.

« Ce que je crains le plus, c’est de voir les Algériens serrer la vis au trafic transfrontalier de carburant, juste pour embêter les Marocains. Car ils savent très bien que les habitants de l’Oriental sont très dépendants du carburant de contrebande algérien.

Chapelet de casernes

»Ce qui me rassure, c’est que les habitants de l’ouest algérien sont aussi très dépendants de la contrebande transfrontalière en général, celle du carburant en étant une composante essentielle. Je viens d’apprendre par des amis algériens que les habitants d’un village frontalier ont eu récemment un affrontement avec des gardes frontières qui ont intercepté des camions transportant des produits de contrebande destinés au marché marocain. Les habitants du village s’en sont pris aux gardes frontières à jets de pierre, obligeant ces derniers à tirer en l’air pour les disperser.

»Vous savez ce qui s’est passé à Oran dernièrement. Les gens, là bas, en ont marre de la gabegie et du pillage organisé de leurs gouvernants. Chacun de leur généraux porte en surnom le produit qu’il importe, légalement ou en contrebande, et dont il a le monopole. Chez les algériens des régions frontalières, qui vivent comme leurs voisins du côté marocain, faute de mieux, de la contrebande transfrontalière, il y a un fort sentiment de “hogra”. Pourquoi est ce qu’ils ne peuvent faire ce que leurs généraux font presque au vu et au su de tous ? ».

A l’est d’Oujda, les responsables politiques semblent obnubilés par le tout sécuritaire, au point d’avoir fait ériger quelques 150 casernes militaires, le long du tracé frontalier avec le Maroc.

« Selon des amis algériens, qui disposent de sources fiables dans les milieux sécuritaires de leur pays, chacune de ses casernes a coûté près d’un milliard de centimes », rapporte notre cadre supérieur. Elles sont on ne peut plus visibles, ces casernes algériennes étalées le long du tracé frontalier, quand on parcourt la route menant d’Oujda à Saïdia. Ce sont, à vue d’œil, bien plus que de simples postes, et il y en a un presque tous les 500m. A quelques kilomètres de Saïdia, une caserne algérienne construite mais inachevée. Elle ne devrait pas devenir opérationnelle croient savoir des habitants de la région, qui ne savent cependant pas vraiment pourquoi.
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Sur le flanc d’une montagne rocheuse creusée, bordant la route qui parcourt le tracé frontalier du côté algérien, sont peints ces mots : « L’Algérie…d’abord…toujours…et pour l’éternité » !

Les deux routes, marocaine et algérienne, sont si proches l’une de l’autre, séparées par Oued Isly, que l’on ne se croirait pas dans deux pays différents.

On peut voir de très près des voitures rouler de l’autre côté de la frontière.

Des automobilistes algériens s’arrêtent et descendent avec leurs familles regarder du côté marocain. Certains font signe de la main. Triste et saisissant. On se croirait des deux côtés de l’ancien “Rideau de fer” ou encore à Panmunjom entre les deux Corées !

D’ailleurs, c’est toute la zone frontalière qui semble constituer une seule et même région. Difficile de distinguer de quel côté de la frontière on se trouve, sur le terrain. On imagine aisément que pour les habitants limitrophes, ce tracé frontalier n’a aucune signification.

Mais s’il est un endroit où l’en ressent le plus l’absurdité de cette situation, c’est bien à Ahfir, située à 40Kms d’Oujda. Là encore, il n’y a que des cafés et des garages pleins de bidons d’essence. En face, le poste frontière algérien de Boukanoun doit son nom à trois petites montagnes regroupées, dont la forme n’est effectivement pas sans rappeler la forme d’un “kanoun” (Brasero).

Imaginez une ruelle bordée de plantes montantes, très calme, avec un charme de banlieue tranquille. On n’y ferait pas attention, si ce n’était ces barrières au fond de la ruelle pour signaler que l’Algérie commence de l’autre côté. En regardant bien à gauche, à travers une végétation luxuriante, on distingue un véhicule 4x4 peint en vert et blanc, une voiture de la police algérienne postée à quelques centaines de mètres dans un terrain dégagé.

« Attention, ils ont la gâchette facile ! » prévient Mohamed.

« De 1999 à 2008, plus de 30 personnes ont été tuées par les gardes frontières algériens, des contrebandiers ou des bergers qui ont eu le tort de mettre les pieds de l’autre côté d’un tracé frontalier que rien ne permet de distinguer sur le terrain. Il arrive même à ces fous de la gâchette de tirer sur des moutons ou des chiens qui passeraient à leur porté de tir.

»Il y a quelques années encore, les forces de sécurité algériennes se permettaient même de passer de ce côté-ci de la frontière pour embêter les habitants de douars frontaliers ou leur voler leur bétail ! ».

Le nouveau mur de Berlin

Le poste frontière de Zouj Bghal, Akid Lotfi du côté Est, est située à 14Kms d’Oujda et à peu près autant de Maghniyya. Il symbolise parfaitement les relations politiques difficiles entre les deux pays voisins. Barrières métalliques collées les unes aux autres, blocs de béton et herses qui barrent la route, une impression de se trouver malencontreusement comme dans un film sur la guerre froide, devant un des “check point” du Mur de Berlin.

Un panneau avec un appareil photo peint dessus et barré d’une bande rouge signale qu’il est interdit de prendre des photos. Les agents de police présents sur place veillent au respect de cette consigne, à moins d’avoir une autorisation de la Wilaya. Unique note agréable et quasiment inattendue de ce décor, un café ouvert juste à côté du poste de Zouj Bghal.

Seuls les services postaux des deux pays continuent d’échanger le courrier aux frontières terrestres.

« Pour 100 dhs glissés aux gardes frontières marocains et 100 autres dhs aux gardes frontières algériens, les habitants des zones frontalières passent d’un côté à l’autre sans trop de difficultés », raconte en riant un oujdi venu prendre un café dans cette ambiance qu’il dit divertissante ! « Si vous voulez apprécier à sa juste mesure l’ampleur de la bêtise humaine, venez contempler le “monument Zouj Bghal” qui lui est dédié.

»Pour rendre visite à des parents résidant à Maghniyya par exemple, un oujdi devrait aller jusqu’à Casablanca, prendre l’avion pour Alger et faire le chemin dans l’autre sens par voie terrestre ! Alors que Maghniyya est juste à une trentaine de kilomètres d’ici ».

Les riverains du tracé frontalier utilisent des puces algériennes dans leurs téléphones portables pour communiquer entre eux, le coût de la communication étant moins cher en Algérie.

Inversement, les algériens ont un goût prononcé pour les téléphones cellulaires introduits en contrebande du Maroc.

Outre les légumes et fruits, les Algériens “achètent” également du Maroc produits vestimentaires, tissus et chaussures.

Mais il y aussi la bière et le whisky ! Depuis qu’un supermarché Marjane a ouvert à Oujda, des cartons de bière quittent massivement ses rayons à destination du marché algérien. Dire que c’est pour combattre la contrebande que ce supermarché a été installé !

Pour attirer les oujdis, habitués aux produits électroménagers en provenance d’Algérie, Marjane a lancé une promotion sur les réfrigérateurs, reprenant un vieux réfrigérateur à bon prix à l’achat d’un neuf. C’est qu’un réfrigérateur de contrebande de 320 litres coûte 11% moins cher qu’en magasin, observe un officier de police ; celui de 620 litres, 40% de moins. Difficile à concurrencer !

Outre le carburant et les appareils électroménagers, les Marocains sont également friands de lait en poudre, café soluble, sucre, huile, pâtes, savon, yaourts, limonade, vêtements, matériaux de construction, quincaillerie, peinture, équipements sanitaires, pneumatiques et pièces détachées pour automobiles en provenance d’Algérie, à des prix très abordables.
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Vamos BARCAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!
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70% de l’économie de l’Oriental

Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Algérie, ce ne sont pas plus de 200 millions de dollars. La contrebande transfrontalière, c’est un volume d’échanges sept à dix fois plus important. Les contrebandiers marocains et algériens, auraient-ils inauguré le libre échange entre les deux pays de manière informelle, le temps que les responsables politiques admettent la réalité géographique et fassent plus que de stériles professions de foi maghrébines ?

Officiellement, les deux pays ambitionnent de porter les échanges commerciaux entre les deux pays à 1 milliard de dollars par an…Mais en quelle année ?

En attendant, le trafic de contrebande transfrontalier aurait déjà atteint les quelques 6 milliards de dirhams par an, d’après une étude effectuée par la Chambre du commerce de l’industrie et des services d’Oujda. Cela veut dire que cette activité illicite représente pas moins de 70 % de l’économie de l’Oriental, soit l’équivalent du chiffre d’affaires de pas moins de 1200 PME-PMI de la région, s’insurge la Chambre de commerce, de l’industrie et des services d’Oujda. Réfutant l’argument de la création d’emploi pour la population d’une région dévorée par le chômage, la CCIS d’Oujda indique que si la contrebande fournit un revenu à 6 000 personnes, elle occasionne un manque à gagner de 32 400 emplois et ruine beaucoup de secteurs d’activités, dont celui de l’agro-alimentaire et des boissons gazeuses.

Pour se faire une idée de l’extension du phénomène de la contrebande à Oujda, un universitaire a proposé de prendre en considération la multiplication des points de vente et celui des produits exposés.

Si Souk El fellah était le seul marché spécialisé à Oujda, il y a quelques années, dans la vente de produits algériens, comme ceux de Tanja et de Mellilia le sont toujours pour les produits en provenance de Mellilia, aujourd’hui, ce sont plusieurs “kissariates” (Souk El Qods, souk Oujda, souk Angad,…) qui écoulent les marchandises venant de l’Est des frontières. En conséquence de quoi, les prix des magasins commerciaux ont plafonné en quelques années.

L’avenue Allal El Fassi, où se situe souk El fellah, est une véritable place marchande où des centaines de boutiques écoulent toute sorte de produits en provenance d’Algérie.

L’entrée du souk est située entre deux immeubles d’habitations, au point que l’on aurait de la peine à deviner que s’y trouve le souk au nom devenu si célèbre à travers le Royaume. L’appellation d’« El fellah » qui lui a été donnée ne manque pas d’ironie. Il s’agit de l’enseigne d’une chaîne algérienne de magasins d’Etat qui n’existe plus. Ne trouve-t-on pas, d’ailleurs, à souk El fellah, affirme fièrement un commerçant oujdi, des produits introduits d’Algérie que l’on n’apercevrait pas dans ce pays ?

Un agent de police et un agent des forces auxiliaires surveillent l’entrée du souk. Ils semblent surtout là pour empêcher les voitures de s’y arrêter longuement.

« Ce sont des voitures qui viennent décharger des marchandises » explique un oujdi, attablé dans un café, qui semble lui-même un “commerçant”.

Moins visibles, même s’il n’est pas trop difficile de les repérer, trois agents en civil discutent entre eux en jetant occasionnellement des regards inquisiteurs sur les flux de personnes qui entrent et sortent du souk avec leurs emplettes dans des sacs en plastique.

Ce qui a fait, ces dernières années, la mauvaise réputation de ce souk pas comme les autres, ce sont les produits pharmaceutiques et autres psychotropes qui y sont écoulés massivement, en vue d’une distribution à travers tout le Royaume.

Des officines ont cessé toute activité à Oujda en raison de la concurrence de médicaments algériens, meilleur marché. Les médicaments, importés de France et de pays d’Europe de l’est, quelque fois de Chine ( ?!), y sont vendus sans emballages. Souvent, les dates de péremptions sont dépassées.

Médicaments en vente libre

Ahmed est vendeur en pharmacie depuis 15 ans, à Oujda. Il ne cache pas son écoeurement. « C’est une situation que tout le monde connaît. Les médicaments de contrebande vendus à souk El fellah, c’est de notoriété publique dans la région de l’Oriental, comme dans tout le Maroc.

»Globalement, nous arrivons à nous en tirer, mais l’impact de l’existence de ce marché parallèle est réel sur les officines. A souk El Fellah, les gens qui s’adonnent à ce commerce “clandestin” sont devenus comme de vrais pharmaciens. Ils arrêtent les gens pour leur demander quels médicaments ils veulent acheter. Ils leur demandent d’attendre sur place et vont ensuite les leur chercher. Ils disent pouvoir apporter tout ce dont le “client” aurait besoin. S’ils n’ont pas le médicament sur place, ils en gardent le nom et le ramènent le lendemain de l’autre côté de la frontière…

»Ils interpellent les passants sans vergogne, criant littéralement : “Eddoua, eddoua !”. Ils sont devenus de “vrais connaisseurs”. Donnez leurs l’ordonnance du médecin et ils vous rapportent tous les médicaments qu’elle comporte. Dites leurs de quoi vous souffrez et ils vous trouvent les médicaments “qu’il vous faut” !

»Il y a longtemps je les ai vus vendre de l’insuline au bord de la route ! Sans réfrigération, sans aucune mesure de prudence ! J’allais en devenir fou ! A quoi pouvezvous vous attendre quand des médicaments sont vendus par des ignorants ! J’avais d’ailleurs entendu raconter par plusieurs personnes qui avaient acheté des médicaments à souk El fellah, qu’ils leur ont été vendus sans emballages, juste des tablettes.

»Ces derniers temps, j’ai l’impression que leur situation est devenue plus dur, je n’en vois plus apostropher les passants comme ils le faisaient auparavant. J’ai des parents qui habitent juste à côté de souk El fellah que je vais voir régulièrement. S’ils continuent leur business, ce n’est plus en plein jour mais discrètement.

»Avant, ces voyous qui vendent les médicaments faisaient vraiment peur aux gens, surgissant à l’improviste pour vous crier à la figure : “Eddoua, eddoua, eddoua !”. Nombre d’entre eux sont des drogués aux psychotropes. D’ailleurs, à propos des psychotropes, leur commerce est très florissant. C’est vrai que là encore, on ne voit plus de gens en vendre au vu et au su de tous, mais ils continuent d’en écouler discrètement.

»Quand je vois ça, j’en ai vraiment très mal au cœur. Il faut que les autorités mettent le paquet pour en finir définitivement avec souk El fellah, qui a atteint les proportions d’un supermarché aux médicaments en vente libre. C’est une véritable menace à la santé publique. Il s’agit de véritables réseaux qui exploitent le marché parallèle des médicaments. Il y a des gens qui ont fait fortune ainsi.

»Au début, le phénomène était très réduit, sans grande gravité. En fait, souk El fellah a commencé comme simple marché ou l’on écoulait des marchandises introduites frauduleusement d’Algérie. Je pense que c’est la demande qui a créé ce marché des médicaments de contrebande. Des gens qui savaient que les médicaments coûtent moins cher de l’autre côté de la frontière, devaient demander à des contrebandiers de leur en ramener. Petit à petit, c’est devenu une activité commerciale à part entière.

»Cela à du commencer gentiment avec des médicaments sans grand risque du genre paracétamol, comme la Doliprane, pour ensuite évoluer vers des médicaments qui ne peuvent être, normalement, commercialisés par n’importe qui, n’importe comment.

Arracher le mal à la racine

»L’insuline, par exemple, est vendue à 197 dhs en pharmacie. A souk El fellah, elle ne coûte pas plus de 100 dhs. La plupart des gens n’ont pas encore d’assurance maladie, ni les moyens d’acheter les médicaments qui leur ont été prescrits, surtout ceux qui souffrent de maladies chroniques. Les personnes diabétiques dans cette situation se disent qu’avec les 97 dhs ainsi économisés, ils pourront toujours couvrir d’autres besoins de leurs familles. Pauvreté et ignorance se sont conjugués pour stimuler le développement du marché parallèle des médicaments ».

« A souk El fellah, ils ont toute sorte de médicaments, pour toutes les maladies. Et cela dure depuis une bonne quinzaine d’années, confirme un autre pharmacien oujdi. La vente de médicaments en contrebande doit être si lucrative que, maintenant, même nos émigrés se sont lancés dans ce commerce. Ils ramènent des médicaments d’Europe, quand ils viennent en vacances, pour les vendre au Maroc. Il y a à peine quelques jours, une femme est venue nous proposer des médicaments, meilleur marché que nous ne pourrions nous les procurer auprès des distributeurs agrées !

»Ceux qui se livrent à ce commerce sont devenus des professionnels. Ils passent commande à des passeurs pour leur ramener des médicaments d’Algérie, des médicaments très demandés et assez chers auprès des officines. Ils se font même livrer d’importantes quantités. C’est qu’ils connaissent bien l’état de santé de leurs “clients”, savent quels médicaments leurs ont été prescrits et pendant combien de mois et calculent le nombre de boîtes que ces derniers vont leur acheter régulièrement. Malgré la campagne menée par les autorités contre ce phénomène, la vente de médicaments de contrebande continue toujours.

»Il y a bien des agents des forces de l’ordre qui sont désormais postés devant l’entrée de souk El fellah, mais cela n’empêche pas ce commerce de continuer de plus belle, les médicaments de contrebande étant maintenant vendus sous le manteau. C’est vrai que c’est déjà mieux qu’auparavant, quand souk El fellah était un marché de vente de médicaments au grand jour, mais c’est aux fournisseurs qu’il faudrait s’attaquer pour arracher le mal à la racine.

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»Le pire est que certains médecins n’hésitent pas à conseiller à leurs patients d’aller se fournir en médicaments à souk El fellah en leur précisant qu’ils y sont vendus moins chers. Plusieurs clients nous ont raconté ce genre d’histoires. Ces médecins, “Allah ihdihoum”, encouragent ce phénomène ».

Le syndicat des pharmaciens s’est plaint à plusieurs reprises aux autorités, des conférences de presse ont été organisées pour informer l’opinion publique de cette menace qui pèse sur la santé publique et pour faire pression sur les décideurs. En vain !
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