Justice et droit a deux mesures.
Algérie: Pétition contre le harcèlement de l'Eglise en Algérie
10/04/2008: "Le christianisme a précédé l’islam sur la terre algérienne. Il a fait son apparition en l’An 180. Florissant aux premiers siècles, il a connu son apogée aux 4ème-5ème siècles..." (SIAWI)
Depuis la loi adoptée en février 2006 fixant les «conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans», dont on disait qu'elle visait «la tolérance et le respect entre les différentes religions», les difficultés s'amoncellent pour les Chrétiens d'Algérie, de plus en plus harcelés par l'administration algérienne.
Il y a deux ans, une vingtaine d'étudiants africains qui avaient participé à une rencontre biblique à Tizi-Ouzou, en Kabylie, avaient été expulsés. En décembre 2007, un directeur d'école et un instituteur, Algériens de confession chrétienne, ont été radiés de l'Éducation nationale pour «prosélytisme».
Le 30 janvier 2008, le père Pierre Wallez, du diocèse d'Oran, est condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal de Maghnia, pour avoir prié, un mois plus tôt, avec des immigrants camerounais «hors d'un lieu de culte». Un médecin algérien a été condamné à deux ans de prison ferme pour « avoir utilisé des médicaments du dispensaire public », des médicaments que l'Eglise affirme avoir payés.
Depuis quelques semaines, le pasteur protestant Hugh Johnson, qui vit en Algérie depuis 45 ans, est menacé d'expulsion.
La communauté chrétienne d'Algérie compte 11000 âmes au milieu d'une population de plus de 32 millions de musulmans. Quelle menace exerce-t-elle contre la religion musulmane? Que signifie cette persécution? Pourquoi ces invectives et ce dénigrement ? Ce sont là des actes d'intolérance inacceptables.
Nous appelons au respect de la constitution « qui garantit l’inviolabilité de la personne humaine, proscrit toute forme de violence physique ou morale ou d’atteinte à la dignité humaine » et protège la liberté d'exercice des cultes pour l'ensemble des Algériens et de tous ceux qui vivent sur le sol algérien. Le climat d’intolérance suscité et entretenu, les atteintes à la liberté du culte chrétien, sont l’expression d’un renfermement obscurantiste et dogmatique; une menace pour la liberté de conscience de chacun et traduisent le refus d’assumer le riche patrimoine historique et civilisationnel du pays, dans toute sa diversité, y compris pour l’islam universel et humaniste.
Nous tenons notamment à rappeler que :
- Le christianisme a précédé l’islam sur la terre algérienne. Il a fait son apparition en l’An 180. Florissant aux premiers siècles, il a connu son apogée aux 4ème-5ème siècles ;
- Saint Augustin en fut une plus des plus grandes figures. L'auteur des « Confessions » et de « la Cité de Dieu », celui nommé « l'Algérien » ou encore « le marabout », a fait l’objet en 2001, d'un colloque en Algérie, dans sa ville, Annba (ex-Hippone). N’y avait-on d’ailleurs pas entendu dans le discours officiel d’ouverture : « Augustin traitait une question de droit comme un avocat de Rome, une question d'exégèse comme un docteur d'Alexandrie. Il argumentait comme un philosophe d'Athènes. Il racontait une anecdote comme un bourgeois de Carthage... » ?
- durant la guerre d'indépendance, celui qui dirigea l'Eglise d'Algérie, Monseigneur Duval, fut une des premières personnalités à condamner publiquement la torture pratiquée par l’armée française, et nombre de chrétiens se sont engagés dans le combat indépendantiste.
- durant ces 15 dernières années de terrorisme, l'Eglise d’Algérie a chèrement payé son engagement pour la démocratie et la défense de la République, avec 19 des siens assassinés, dont les 7 moines de Tibéhirine ; et aujourd'hui, elle est considérée, dans le monde chrétien, comme un possible modèle d’une « Eglise de la rencontre », à l'opposé de tout prosélytisme.
Persuadés que les invectives et le dénigrement contre l'Eglise d'Algérie peuvent mener au pire, comme en 1976 avec l’assassinat de l’Evêque Jacquier, les signataires appellent les autorités algériennes à mettre fin à cette campagne de stigmatisation et à prendre toutes les dispositions à même « d'assurer l'égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l'épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous, à la vie politique, économique, sociale et culturelle » Art.31 de la Constitution.
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Achour Rachid, mouvement associatif
Belaskri Yahia, journaliste, écrivain
Bénisti Jean-Louis, médecin,
Benrabah Mohamed, professeur de linguistique
Benkamla Karim-Hervé, responsable associatif, militant politique, assureur
Blidia Ahmed, économiste
Buono Geneviève, écrivain
Chérifi Lakhdar, juriste
Cabrera Dominique, cinéaste
Colonna Fanny, universitaire
Agnès Evesque-Huber, pianiste
Denis Evesque, retraité de l'Education Nationale, Conseiller culturel honoraire
Fréha Pierre, romancier
Guemriche Salah , écrivain
Gonzalès Jean-Jacques, éditeur, philosophe et écrivain
Higonnet-Dugua Elisabeth, professeur de littérature, écrivain
Kaddar Miloud, fonctionnaire international
Morsly Dalila, universitaire
Lledo Jean-Pierre, cinéaste
Lledo Naouel, ingénieur
Rezigat Abderrahim, militant associatif
Silem Ali, artiste-peintre
Vial Eric, professeur d'histoire contemporaine
Zahraoui Said, journaliste
Sylvie Ducout, sage-femme;
Mohamed-Chérif Lachichi, journaliste
Guy Dugas, Professeur des universités, directeur du Fonds Roblès-patrimoine méditerranéen
Evelyne Tschirhart, professeur
Ygal Assouline, publiciste
Martine Loquet, sophrologue
Brahim Hadj Slimane, journaliste, écrivain
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Elles ont signé un appel - Des personnalités algériennes défendent la liberté de culte
Par: Rédaction de Liberte
Des personnalités algériennes du monde de la culture, de l’université, de la presse et des droits de l’homme ont signé un appel “pour la tolérance” et “le respect des libertés”. Parmi les signataires, l’écrivain Boualem Sansal, l’historien Mohammed Harbi, l’universitaire Salem Chaker, le président de la Ligue des droits de l’homme Abdennour Ali Yahia et le caricaturiste de Liberté Ali Dilem. Dans un texte rendu public hier, ces intellectuels dénoncent ce qu’ils qualifient de harcèlement des chrétiens pour “délit de prière”. Les signataires expriment leur “solidarité avec la communauté chrétienne d’Algérie, cible de mesures aussi brutales qu’injustifiées”. Ils affirment leur attachement “à la liberté de conscience, du droit de chacun à pratiquer la religion de son choix, ou de ne pas pratiquer”.
Algérie: Pétition contre le harcèlement de l'Eglise en Algérie
10/04/2008: "Le christianisme a précédé l’islam sur la terre algérienne. Il a fait son apparition en l’An 180. Florissant aux premiers siècles, il a connu son apogée aux 4ème-5ème siècles..." (SIAWI)
Depuis la loi adoptée en février 2006 fixant les «conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans», dont on disait qu'elle visait «la tolérance et le respect entre les différentes religions», les difficultés s'amoncellent pour les Chrétiens d'Algérie, de plus en plus harcelés par l'administration algérienne.
Il y a deux ans, une vingtaine d'étudiants africains qui avaient participé à une rencontre biblique à Tizi-Ouzou, en Kabylie, avaient été expulsés. En décembre 2007, un directeur d'école et un instituteur, Algériens de confession chrétienne, ont été radiés de l'Éducation nationale pour «prosélytisme».
Le 30 janvier 2008, le père Pierre Wallez, du diocèse d'Oran, est condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal de Maghnia, pour avoir prié, un mois plus tôt, avec des immigrants camerounais «hors d'un lieu de culte». Un médecin algérien a été condamné à deux ans de prison ferme pour « avoir utilisé des médicaments du dispensaire public », des médicaments que l'Eglise affirme avoir payés.
Depuis quelques semaines, le pasteur protestant Hugh Johnson, qui vit en Algérie depuis 45 ans, est menacé d'expulsion.
La communauté chrétienne d'Algérie compte 11000 âmes au milieu d'une population de plus de 32 millions de musulmans. Quelle menace exerce-t-elle contre la religion musulmane? Que signifie cette persécution? Pourquoi ces invectives et ce dénigrement ? Ce sont là des actes d'intolérance inacceptables.
Nous appelons au respect de la constitution « qui garantit l’inviolabilité de la personne humaine, proscrit toute forme de violence physique ou morale ou d’atteinte à la dignité humaine » et protège la liberté d'exercice des cultes pour l'ensemble des Algériens et de tous ceux qui vivent sur le sol algérien. Le climat d’intolérance suscité et entretenu, les atteintes à la liberté du culte chrétien, sont l’expression d’un renfermement obscurantiste et dogmatique; une menace pour la liberté de conscience de chacun et traduisent le refus d’assumer le riche patrimoine historique et civilisationnel du pays, dans toute sa diversité, y compris pour l’islam universel et humaniste.
Nous tenons notamment à rappeler que :
- Le christianisme a précédé l’islam sur la terre algérienne. Il a fait son apparition en l’An 180. Florissant aux premiers siècles, il a connu son apogée aux 4ème-5ème siècles ;
- Saint Augustin en fut une plus des plus grandes figures. L'auteur des « Confessions » et de « la Cité de Dieu », celui nommé « l'Algérien » ou encore « le marabout », a fait l’objet en 2001, d'un colloque en Algérie, dans sa ville, Annba (ex-Hippone). N’y avait-on d’ailleurs pas entendu dans le discours officiel d’ouverture : « Augustin traitait une question de droit comme un avocat de Rome, une question d'exégèse comme un docteur d'Alexandrie. Il argumentait comme un philosophe d'Athènes. Il racontait une anecdote comme un bourgeois de Carthage... » ?
- durant la guerre d'indépendance, celui qui dirigea l'Eglise d'Algérie, Monseigneur Duval, fut une des premières personnalités à condamner publiquement la torture pratiquée par l’armée française, et nombre de chrétiens se sont engagés dans le combat indépendantiste.
- durant ces 15 dernières années de terrorisme, l'Eglise d’Algérie a chèrement payé son engagement pour la démocratie et la défense de la République, avec 19 des siens assassinés, dont les 7 moines de Tibéhirine ; et aujourd'hui, elle est considérée, dans le monde chrétien, comme un possible modèle d’une « Eglise de la rencontre », à l'opposé de tout prosélytisme.
Persuadés que les invectives et le dénigrement contre l'Eglise d'Algérie peuvent mener au pire, comme en 1976 avec l’assassinat de l’Evêque Jacquier, les signataires appellent les autorités algériennes à mettre fin à cette campagne de stigmatisation et à prendre toutes les dispositions à même « d'assurer l'égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l'épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous, à la vie politique, économique, sociale et culturelle » Art.31 de la Constitution.
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Achour Rachid, mouvement associatif
Belaskri Yahia, journaliste, écrivain
Bénisti Jean-Louis, médecin,
Benrabah Mohamed, professeur de linguistique
Benkamla Karim-Hervé, responsable associatif, militant politique, assureur
Blidia Ahmed, économiste
Buono Geneviève, écrivain
Chérifi Lakhdar, juriste
Cabrera Dominique, cinéaste
Colonna Fanny, universitaire
Agnès Evesque-Huber, pianiste
Denis Evesque, retraité de l'Education Nationale, Conseiller culturel honoraire
Fréha Pierre, romancier
Guemriche Salah , écrivain
Gonzalès Jean-Jacques, éditeur, philosophe et écrivain
Higonnet-Dugua Elisabeth, professeur de littérature, écrivain
Kaddar Miloud, fonctionnaire international
Morsly Dalila, universitaire
Lledo Jean-Pierre, cinéaste
Lledo Naouel, ingénieur
Rezigat Abderrahim, militant associatif
Silem Ali, artiste-peintre
Vial Eric, professeur d'histoire contemporaine
Zahraoui Said, journaliste
Sylvie Ducout, sage-femme;
Mohamed-Chérif Lachichi, journaliste
Guy Dugas, Professeur des universités, directeur du Fonds Roblès-patrimoine méditerranéen
Evelyne Tschirhart, professeur
Ygal Assouline, publiciste
Martine Loquet, sophrologue
Brahim Hadj Slimane, journaliste, écrivain
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Elles ont signé un appel - Des personnalités algériennes défendent la liberté de culte
Par: Rédaction de Liberte
Des personnalités algériennes du monde de la culture, de l’université, de la presse et des droits de l’homme ont signé un appel “pour la tolérance” et “le respect des libertés”. Parmi les signataires, l’écrivain Boualem Sansal, l’historien Mohammed Harbi, l’universitaire Salem Chaker, le président de la Ligue des droits de l’homme Abdennour Ali Yahia et le caricaturiste de Liberté Ali Dilem. Dans un texte rendu public hier, ces intellectuels dénoncent ce qu’ils qualifient de harcèlement des chrétiens pour “délit de prière”. Les signataires expriment leur “solidarité avec la communauté chrétienne d’Algérie, cible de mesures aussi brutales qu’injustifiées”. Ils affirment leur attachement “à la liberté de conscience, du droit de chacun à pratiquer la religion de son choix, ou de ne pas pratiquer”.