Sahara-USA-ONU : Quand le vent souffle sur les voiles, il ne faut pas rester à quai
.- Par Abdelkrim El-Mouss -. Rabat, 14/09/08- La déclaration jeudi du porte-parole du département d'Etat soulignant que la position des Etats-Unis sur la question du Sahara, reste inchangée, à valeur de rappel à l'ordre, à l'endroit de ceux qui ont bizarrement décelé dans les propos à Rabat de Mme Condoleeza Rice, un changement de cette position, oubliant ou feignant d'oublier, que toute diplomatie qui se respecte, ne peut avoir en un laps de temps extrêmement court, un comportement à la girouette tournant dans tous les sens au gré de la force et de la direction des vents, qui plus est, sur une question, en l'occurrence celle du Sahara, inscrite depuis fort longtemps en bonne place sur l'agenda international.
Les Etats-Unis avaient exprimé clairement, et de manière solennelle, au Conseil de Sécurité, à Washington, et partout ailleurs à diverses occasions, leur soutien à la proposition marocaine d'un statut d'autonomie au Sahara, sous souveraineté du Royaume, proposition qu'ils considèrent comme "sérieuse et crédible", deux qualificatifs entonnés également et à plusieurs reprises au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU, instance suprême de régulation internationale.
Tout récemment encore, plus précisément au mois de juin dernier, le président George W.Bush avait réitéré cette même position dans une lettre adressée à SM le Roi Mohammed VI où il affirme textuellement que l'autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réaliste au conflit du Sahara, et qu'un Etat indépendant au Sahara, n'est guère une option réaliste.
La position américaine à ce sujet n'a donc pas changé d'un iota. Prétendre le contraire par le biais d'une entreprise nauséabonde de désinformation, c'est renouer de nouveau avec cet "art" si sombre qui consiste à brouiller les pistes et à répandre la brume sur les repères.
De fait, sur la question du Sahara, la Maison Blanche ne fait que se ranger du côté de la légalité internationale décrétée par le Conseil de Sécurité dans ses résolutions pertinentes, débattues et votées à l'unanimité de ses membres.
Toutes convergent dans leur lettre et dans leur esprit, vers une seule et même approche pour la solution du problème du Sahara, lequel ne peut trouver dénouement, selon ces mêmes résolutions que par une "solution politique" négociée, étant entendu, que dans leurs documents officiels, les Nations Unies avaient déjà écarté l'idée du référendum, qui s'est avéré totalement inapplicable après maintes tentatives et une perte considérable de temps et d'énergie, tout comme elles avaient estimé irréaliste toute option indépendantiste, conclusion à laquelle est parvenu M. Peter Van Walsum, à l'époque envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, après plusieurs visites dans la région, quatre rounds de négociations et divers entretiens avec une multitude de responsables à tous les niveaux.
Cette conclusion est consignée en termes claires dans son deuxième rapport approuvé par le Conseil de sécurité, et explicitée dans son exposé oral devant cette même instance qui l'a avalisée.
Il s'en est suivi une approbation internationale en plusieurs salves. Pour les Nations Unies, il ne restait donc sur la table de négociation que la proposition marocaine de statut d'autonomie, comme idée centrale ouverte à la discussion et au débat de fond.
Quand Mme Condoleeza Rice parle de "nouvelles idées", ce que la presse algérienne qui n'est pas à sa première incartade, a absurdement interprété comme un revirement américain, elle entendait par là, ce débat de fond auquel le Maroc appelle de ses voeux sur la base de l'idée centrale d'autonomie.
Ceux qui ont constamment l'oeil en trou de serrure, sont pourtant mieux placés pour savoir que le Maroc n'a jamais prétendu que sa proposition, par ailleurs bien packagée, était un prêt à porter, à prendre ou à laisser. Il s'agit plutôt d'une vaste plate-forme aux contours mûrement réfléchis, susceptible d'être améliorée, enrichie, complétée et éventuellement remodelée avec un seul préalable non négociable, celui de la souveraineté du Maroc sur l'intégralité de son territoire.
Toute idée nouvelle susceptible de fructifier le dialogue, de permettre aux négociateurs de penser plus haut et de voir plus loin, sera la bienvenue. C'est l'esprit même de la proposition marocaine. Le chemin de la raison est donc tout indiqué. Reste le courage politique à enclencher pour s'y engager résolument.
Pour l'heure, il paraît toutefois que l'Algérie et le "polisario" se montrent plutôt dans l'incapacité de se projeter hors de l'approche indépendance, synonyme pour elle d'autodétermination, une bien curieuse assimilation qui n'existe dans aucun lexique politique ou juridique à travers les âges.
Quand le Conseil de sécurité appelle dans sa dernière résolution, au "réalisme et au sens du compromis", il entend par là qu'aucune partie ne doit être réfractaire au devoir d'adaptation aux réalités nouvelles sur le terrain, aucune partie ne doit rester sourde et insensible au consensus international dûment construit et exprimé, aucune partie ne doit vivre dans une bulle, totalement coupée de son environnement immédiat et lointain.
De toute évidence, les joutes oratoires chassent les propos de fond, tout autant que le discours carré tue le langage commun, annihile la convivialité et la fraternité à travers lesquelles il importe de voir le présent et d'entrevoir l'avenir.
Le problème du Sahara reste aux yeux de tous une épine enfoncée dans la chair maghrébine. L'extraire au plus vite, est un devoir de tous, s'affranchir de cet affrontement stérile entre deux pays frères, le Maroc et l'Algérie, est une urgence, redonner espoir et perspectives aux peuples maghrébins est un impératif de tout premier plan, une espérance à ne pas fossoyer.
MAP
.- Par Abdelkrim El-Mouss -. Rabat, 14/09/08- La déclaration jeudi du porte-parole du département d'Etat soulignant que la position des Etats-Unis sur la question du Sahara, reste inchangée, à valeur de rappel à l'ordre, à l'endroit de ceux qui ont bizarrement décelé dans les propos à Rabat de Mme Condoleeza Rice, un changement de cette position, oubliant ou feignant d'oublier, que toute diplomatie qui se respecte, ne peut avoir en un laps de temps extrêmement court, un comportement à la girouette tournant dans tous les sens au gré de la force et de la direction des vents, qui plus est, sur une question, en l'occurrence celle du Sahara, inscrite depuis fort longtemps en bonne place sur l'agenda international.
Les Etats-Unis avaient exprimé clairement, et de manière solennelle, au Conseil de Sécurité, à Washington, et partout ailleurs à diverses occasions, leur soutien à la proposition marocaine d'un statut d'autonomie au Sahara, sous souveraineté du Royaume, proposition qu'ils considèrent comme "sérieuse et crédible", deux qualificatifs entonnés également et à plusieurs reprises au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU, instance suprême de régulation internationale.
Tout récemment encore, plus précisément au mois de juin dernier, le président George W.Bush avait réitéré cette même position dans une lettre adressée à SM le Roi Mohammed VI où il affirme textuellement que l'autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réaliste au conflit du Sahara, et qu'un Etat indépendant au Sahara, n'est guère une option réaliste.
La position américaine à ce sujet n'a donc pas changé d'un iota. Prétendre le contraire par le biais d'une entreprise nauséabonde de désinformation, c'est renouer de nouveau avec cet "art" si sombre qui consiste à brouiller les pistes et à répandre la brume sur les repères.
De fait, sur la question du Sahara, la Maison Blanche ne fait que se ranger du côté de la légalité internationale décrétée par le Conseil de Sécurité dans ses résolutions pertinentes, débattues et votées à l'unanimité de ses membres.
Toutes convergent dans leur lettre et dans leur esprit, vers une seule et même approche pour la solution du problème du Sahara, lequel ne peut trouver dénouement, selon ces mêmes résolutions que par une "solution politique" négociée, étant entendu, que dans leurs documents officiels, les Nations Unies avaient déjà écarté l'idée du référendum, qui s'est avéré totalement inapplicable après maintes tentatives et une perte considérable de temps et d'énergie, tout comme elles avaient estimé irréaliste toute option indépendantiste, conclusion à laquelle est parvenu M. Peter Van Walsum, à l'époque envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, après plusieurs visites dans la région, quatre rounds de négociations et divers entretiens avec une multitude de responsables à tous les niveaux.
Cette conclusion est consignée en termes claires dans son deuxième rapport approuvé par le Conseil de sécurité, et explicitée dans son exposé oral devant cette même instance qui l'a avalisée.
Il s'en est suivi une approbation internationale en plusieurs salves. Pour les Nations Unies, il ne restait donc sur la table de négociation que la proposition marocaine de statut d'autonomie, comme idée centrale ouverte à la discussion et au débat de fond.
Quand Mme Condoleeza Rice parle de "nouvelles idées", ce que la presse algérienne qui n'est pas à sa première incartade, a absurdement interprété comme un revirement américain, elle entendait par là, ce débat de fond auquel le Maroc appelle de ses voeux sur la base de l'idée centrale d'autonomie.
Ceux qui ont constamment l'oeil en trou de serrure, sont pourtant mieux placés pour savoir que le Maroc n'a jamais prétendu que sa proposition, par ailleurs bien packagée, était un prêt à porter, à prendre ou à laisser. Il s'agit plutôt d'une vaste plate-forme aux contours mûrement réfléchis, susceptible d'être améliorée, enrichie, complétée et éventuellement remodelée avec un seul préalable non négociable, celui de la souveraineté du Maroc sur l'intégralité de son territoire.
Toute idée nouvelle susceptible de fructifier le dialogue, de permettre aux négociateurs de penser plus haut et de voir plus loin, sera la bienvenue. C'est l'esprit même de la proposition marocaine. Le chemin de la raison est donc tout indiqué. Reste le courage politique à enclencher pour s'y engager résolument.
Pour l'heure, il paraît toutefois que l'Algérie et le "polisario" se montrent plutôt dans l'incapacité de se projeter hors de l'approche indépendance, synonyme pour elle d'autodétermination, une bien curieuse assimilation qui n'existe dans aucun lexique politique ou juridique à travers les âges.
Quand le Conseil de sécurité appelle dans sa dernière résolution, au "réalisme et au sens du compromis", il entend par là qu'aucune partie ne doit être réfractaire au devoir d'adaptation aux réalités nouvelles sur le terrain, aucune partie ne doit rester sourde et insensible au consensus international dûment construit et exprimé, aucune partie ne doit vivre dans une bulle, totalement coupée de son environnement immédiat et lointain.
De toute évidence, les joutes oratoires chassent les propos de fond, tout autant que le discours carré tue le langage commun, annihile la convivialité et la fraternité à travers lesquelles il importe de voir le présent et d'entrevoir l'avenir.
Le problème du Sahara reste aux yeux de tous une épine enfoncée dans la chair maghrébine. L'extraire au plus vite, est un devoir de tous, s'affranchir de cet affrontement stérile entre deux pays frères, le Maroc et l'Algérie, est une urgence, redonner espoir et perspectives aux peuples maghrébins est un impératif de tout premier plan, une espérance à ne pas fossoyer.
MAP
Dernière édition par Admin le Ven 3 Oct - 2:24, édité 1 fois