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Sahara marocain ou sahara occidental ?

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moi même
admin"SNP1975"
6 participants

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Ce sont ces deux articles de deux journalistes algériens qui m'ont poussé à ouvrir le sujet épineux du conflit du sahara.

A vos plumes et avec modération.

Régler le problème entre le Maroc et le Polisario

L'Egypte, la France, les Etats-Unis, le Maroc… Quatre pays qui, à des degrés divers, entretiennent des relations inamicales avec l'Algérie. Mais que lui reprochent-ils au juste ? Le soutien au Polisario, la loi des finances 2010, une victoire dans un match de foot sans dommages et intérêts, un manque d'ardeur dans la lutte antiterroriste ? C'est selon, mais on a de la peine à comprendre les arguments des uns et des autres. Reprenons rapidement ceux du Maroc, à titre d'exemple. Il voudrait que l'Algérie cautionne sa politique au Sahara occidental alors qu'elle y est opposée depuis plusieurs décennies déjà. Manifestement ni l'un ni l'autre ne peuvent revenir sur leurs décisions. C'est donc l'impasse. L'arbitrage international n'a pas été efficace jusque-là. Deux initiatives sont en présence : le référendum du peuple sahraoui ou l'autonomie dite élargie accordée par les Marocains. A défaut de les concilier, ne peut-on invalider ces deux thèses au profit d'une autre approche ? Ou, dans une première étape, il sera concédé au Maroc l'autonomie élargie sur les provinces sahraouies du Nord et l'Indépendance par référendum pour les provinces du Sud anciennement occupées par la Mauritanie. De sorte que l'on aura un Sahara occidental divisé en deux. Cette opération nécessitera éventuellement une tutelle onusienne. L'avantage d'une telle démarche est d'offrir à chaque partie en conflit (Maroc et Sahara) une demi-satisfaction : l'autonomie élargie (mais seulement pour le Nord, l'argument étant que le Sud était revendiqué par la Mauritanie avec l'accord du Maroc lui-même) et le référendum (mais seulement pour le Sud, ce qui représente tout de même une avancée pour le Polisario). La démarche en question n'aura pas de sens si elle devait s'arrêter là. Dans une étape suivante, ou simultanément, il s'agira d'initier un processus d'Union maghrébine politique agencé sur un calendrier précis, union à laquelle les deux Sahara seront invités pour intégration, soit de manière concertée soit isolément. La dynamique maghrébine dédramatisera ainsi la situation entre l'Algérie et le Maroc et dévalorisera les entités, y compris celle du Sahara occidental, au profit d'un ensemble que toutes les parties seraient engagées à réaliser prioritairement. Dans ces conditions, tout retour en arrière deviendrait impossible : le Sahara occidental sera non seulement la chance du Maghreb mais aussi son plus sûr garant. Il ne dépendra plus des aléas et de la volonté des dirigeants de le mener à son terme, puisqu'il constituera une logique de situation géopolitique. Dès lors que la RASD aura accepté, avec l'implication de l'Algérie, l'autonomie élargie pour la moitié de son territoire, et que le Maroc aura accepté la souveraineté des Sahraouis sur l'autre moitié, tout retour à la situation ante deviendra impossible.


Quant aux autres trois pays, l'influence négative qu'ils pourraient avoir sur nous s'atténuerait d'elle-même dès lors qu'il ne leur sera plus permis d'exploiter des tensions de voisinage pour exercer des pressions de toutes sortes pour la satisfaction de leurs intérêts.


Par Aïssa Khelladi


Les Débats, 27/1/2010





Dernière édition par admin le Mar 12 Oct - 0:16, édité 5 fois

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admin"SNP1975"

admin
Admin

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5142182

par Ali Brahimi

A la fin du XVIIIe siècle, Bled el-makhzen désigne le pays soumis aux impôts collectés sur un tiers du territoire septentrional du royaume alaouite, fondé en 1664.

Tandis que « Bled el-siba » est considéré comme insoumis tout en demeurant relié, d'une façon ou d'une autre, à l'institution du Maghzen. En fait, un territoire imprécis et extensible dans l'imaginaire collectif post andalous des populations tribalisées et, notamment, dans celui des maîtres à penser du Maghzen alaouite. Ainsi, il demeure un mythe héréditaire que les royaumes et dynasties, se succédant depuis le moyen age, s'y attachent profondément en entremêlant foi divine et divination.

Jusqu'à nos jours des tribus algériennes sédentaires et nomades, notamment de l'Atlas saharien, prétendent être originaires de Seguia el Hamra ou Oued Dhahab. Il existe même des lieux-dits portant leurs noms. A l'image des nobles Touaregs dont leur reine mythique Tin-Hinan serait originaire de Tafilalet siége du maraboutisme et le foyer initial de la monarchie alaouite, d'extraction sahelo-africaine, et des autres filiations dites chérifiennes par analogie a Idris 1er venu d'Orient, porteur de la baraka, s'installant à Volubilis cité romaine prés de Meknès...



Dernière édition par admin le Jeu 16 Sep - 1:47, édité 1 fois

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Rappel du dernier discours du Roi Mohamed VI au peuple marocain concernant le sahara.

Je cite:" « Le Maroc reste attaché à sa souveraineté sur le Sahara occidental et ne cédera pas un pouce de son Sahara », a affirmé le souverain marocain dans un discours à la Nation.

http://www.marocainsdalgerie.net

moi même

moi même

L'image du dernier repas de Mahfoud Ali Beiba avant sa liquidation





Comme dans la plus pure tradition soviétique, un condamné à mort a droit à un dernier repas fastueux avant de rencontrer son destin. Mahfoud Ali Beiba- co-fondateur et N° 2 du Polisario disparu dans des circonstances étranges cet été n’a pas dérogé à la règle, partageant comme on le voit dans cette photo exclusive un mouton avec Mohammed Abdelaziz et deux hauts gradés des services algériens, et ce quelques heures avant de trouver la mort.
Sahara marocain ou sahara occidental ? 2391688-3350603

Plus étrange encore est le mode d’apparition de cette photographie, qui a été postée sur le site de partage d’images « Facebook », par un sahraoui qui promet des révélations fracassantes « une fois qu’il sera arrivé en Espagne ».



Assisterait-on à une accélération des défections au sein du Front Polisario sur fond de règlement de comptes entre dirigeants ?



Ce qui est certain, c’est que la mort suspecte de Ali Beiba, -qui faisait partie des négociateurs avec le Maroc et que l’on disait enclin à trouver un terrain d’entente- ajoutée à l’emprisonnement du secrétaire général de la police Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud a divisé profondément le Front Polisario, et que l’on devrait assister à une nouvelle vague de défections sous peu.

Mardi 5 Octobre 2010

Polisario Confidentiel

Atavisme

Atavisme

Bofff un article des services marocains!!...cette info n'a de valeur que pour les propagandistes usrpateurs et falsuficateurs.

Les marokkis repetent à l'infini leurs mensonges jusqu'à ce qu'ils deviennent vérités dans leurs petites têtes.

Atavisme

Atavisme

Maroc RASD : l'insurection populaire contre l'occupation continue à El Ayoun



par saidabiida @ 2010-10-05 – 16:42:27

Plus de 40 familles sahraouies s'installent sous des tentes pour dénoncer la répression marocaine
Selon l'APS ils ont abandonné la capitale sahraouie occupée d'El-Ayoun et se sont installés dans des tentes à l'Est de la ville pour protester contre la "répression systématique" du Maroc, rapporte mardi l'agence de presse sahraouie SPS, citant un communiqué de l'Association des familles de prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA). Ils sont plus de quarante familles à camper actuellement dans des tentes à l'Est de la capitale sahraouie occupée pour dénoncer les "traitements inhumains" des autorités marocaines à leur encontre, a ajouté SPS. Cette action intervient en réaction à l'agression contre la délégation de militants sahraouis et des observateurs internationaux à El-Ayoun à leur retour, après avoir pris part à Alger à la conférence internationale sur "Le droit des peuples à la résistance: cas du peuple sahraoui".

Atavisme

Atavisme

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Maroc RASD : Le film "El problema" sur la lutte du peuple sahraoui suscite une grande émotion à Londres



par saidabiida @ 2010-10-09 – 11:48:14

Un court-métrage intitulé "El problema" (Le problème) retraçant le combat du peuple sahraoui pour son autodétermination, diffusé jeudi soir dans une salle à Londres, a particulièrement ému le public présent suscitant également son indignation. Ce film, réalisé à l'aide d'une caméra cachée par une équipe de journalistes internationaux, montre directement les horreurs et les pratiques courantes, d'une atrocité indescriptible, perpétrées au quotidien par l'armée et la police marocaines à l'encontre des Sahraouis. Une scène montre une manifestation pacifique de citoyens d'El Ayoun brandissant le drapeau de la République Sahraouie, sauvagement réprimée par la police. Les images sont si choquantes avec du sang, des enfants piétinés, des mères traînées au sol et battues à coups de "rangers" au visage, que certaines personnes dans la salle n'ont pu supporter de voir ainsi l'horreur en direct, a-t-on constaté sur place.
Le tournage clandestin donne aussi la parole à des anciens détenus qui ont subi la barbarie de l'armée royale. "J'ai passé 25 ans dans les geôles marocaines et je suis sans doute le plus ancien détenu politique d'Afrique après Nelson Mandela", affirme Mohamed Ould Mokhtar, évoquant les tortures qu'il aurait subies au cours de son séjour carcéral.
"Ce que fait le Maroc sur nos territoires et une violation permanente des Droits de l'Homme", soutient encore Ould Mokhtar faisant un parallèle avec ce que subit le peuple palestinien sous le joug d'Israël.
Les témoignages des Sahraouis qui interviennent dans ce film évoquent tous "la complicité de l'Espagne, qui a signé des accords avec le Maroc pour exploiter" les ressources naturelles du Sahara occidental.
Ils pointent également un doigt accusateur sur "le silence de la France", le pays, disent-il, "soit disant de la liberté, de l'égalité et de la fraternité et qui oeuvre à ce que les massacres du Sahara occidental soient tus".
D'autres citoyens encore s'indignent devant la camera: "Aucun pays au monde ne s'intéresse a nous, à l'exception notoire de l'Algérie qui soutient courageusement une cause juste".
"Nous sommes complètement isolés du monde", confirme la célèbre militante Aminatou Haidar assenant que "pour le Maroc, le fait d'être Sahraoui est déjà un délit". Parlant des conditions de détention dans les prisons marocaines où elles était elle-même détenue récemment avant d'être relâchée sous la pression de la société civile internationale, Mme Haider parle de "viols systématiques des femmes et filles sahraouies par les soldats" et d'"arrestations, disparitions, tortures et humiliations au quotidien".
Une autre ancienne détenue, Amina, insiste sur les violations des Droits de l'Homme affirmant qu'il y a des personnes au Sahara occidental qui n'ont pas vu les leurs depuis au moins trente ans", une déclaration publique qui aura particulièrement ému l'assistance.
Le film montre aussi la présence des soldats marocains a l'intérieur des écoles sahraouies, et fait un "zoom" sur le visage blême d'un enfant terrorisé par la vue, dans sa classe, d'hommes armés et en uniformes.
Ces pratiques de violence contraste totalement, dans le film, avec cette phrase du président de la RASD: "Le peuple du Sahara occidental est un peuple démocratique, épris de liberté et de paix, nous rejetons toute forme de violence".
Sur le plan militaire, "El Problemo" retrace l'historique de la lutte du front polisario sur le terrain affirmant que la guerre, même si elle n'est pas déclarée, coûte au Maroc 3 millions de dollars par jour.
Le débat qui suivi la projection de ce film d'une quarantaine de minutes, a été particulièrement instructif du fait que la plupart des personnes qui se trouvaient dans la salle, connaissaient un tant soit peu le problème sahraoui.
Les questions ont tourné autour du rôle de l'ONU dans cette région notamment par le biais de la Minurso. "L'ONU est censée faire régner la paix et de relever les cas de violation des Droits de l'Homme, comment ces pratiques de violence barbares sont elles possibles aujourd'hui, c'est-à-dire au 21e siècle?", se sont interrogés des intervenants.
"Nous sommes avec vous", ont dit la plupart des orateurs qui se sont basés avant tout sur les principes fondamentaux et universels de la démocratie et de la liberté, "principes qui se conjuguent, dans le contexte actuel, avec l'autodétermination d'un peuple pour qu'il puisse disposer librement de son destin".
La situation des Droits de l'Homme au Sahara Occidental est "inadmissible", ont jugé la plupart des intervenants.
Catherine, étudiante, s'est dite "choquée" par ce qu'elle a vu ce soir à l'écran. Pour elle, la culture de l'espoir et la foi du peuple sahraoui retracés dans ce film l'incitent a croire que la lutte sera longue mais que le peuple sahraoui sera un jour indépendant".
Les autres intervenants se sont interrogés sur l'inefficacité de la Minurso, en ces termes interrogatifs: "Pourquoi la Minurso est-elle si inefficace, n'y a-t-il pas connivence avec le régime marocain?".
Sur ce et plus largement, l'assistance s'est demandée pourquoi la question des violations des Droits de l'Homme n'est jamais discutée au Conseil de Sécurité de L'ONU.
Le film a obtenu en 2010 un prix d'Amnesty international à San Sebastian et un autre prix à Oslo.

admin"SNP1975"

admin
Admin

Suite à l'empiétement du topic concernant le Sahara sur les autres sujet et pour éviter l'éparpillement des posts en rapport avec le titre. Je vais procéder à fusionner tous les billets se rapportant à ce sujet avec le titre du Sahara marocain ou Sahara occidental.

Prière de respecter cette consigne.

La modération[b]

http://www.marocainsdalgerie.net

9Sahara marocain ou sahara occidental ? Empty 30 ANNEES DE CONFLIT Mar 12 Oct - 2:34

slimane

slimane

Trente ans de conflit
Comment les USA et le Maroc se sont emparés du Sahara espagnol


Jacob A. Mundy
Traduit par ARSO

Novembre dernier nous a rappelé le 30ème anniversaire de la crise du Sahara, éclatée en automne 1975, quand le Maroc a réussi à bouter Madrid hors de sa colonie désertique. Malgré les démentis des Etats-Unis, des documents déclassifiés démontrent que le succès du roi Hassan II a été possible grâce à l'intervention des USA.

En octobre 1975, la Cour Internationale de Justice déclare - dans un avis consultatif requis par le Maroc - que "les éléments et renseignements portés à sa connaissance n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d'une part, le Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part." Quelques heures plus tard le roi Hassan II prétend le contraire. La Haye, déclare-t-il à ses sujets, a soutenu son intransigeance: 350.000 civils marocains vont pénétrer au Sahara espagnol en moujahidines pour le "récupérer" pour la mère patrie.

S'en suit une intense agitation diplomatique. En Espagne, le cabinet est désorienté, Franco à l'agonie. Une lutte de pouvoir a lieu entre ceux favorables à l'indépendance (les administrateurs coloniaux et des éléments du ministère des Affaires étrangères) et les ultraconservateurs du mouvement national, soucieux des relations avec le Maroc. Alors que les uns sont en faveur de pressions des Nations unies pour stopper la marche verte de Hassan II, les autres engagent un dialogue bilatéral contradictoire pour obtenir un arrangement avec Rabat, qui permette aux deux partenaires de sauver la face. Mais le cabinet espagnol, privé de guide, craint par-dessus tout l'éclatement d'une sale guerre coloniale avec le Maroc.

Suite à l'annonce de la marche par Hassan II, le Conseil de sécurité demande au secrétaire général Kurt Waldheim de consulter les parties. La principale pierre d'achoppement réside dans le droit à l'autodétermination des habitants du Sahara occidental. Depuis le milieu des années 60, les Nations unies avaient appelé à la décolonisation du Sahara occidental par l'organisation d'un vote populaire, et avaient plus tard souligné le droit à l'indépendance du territoire. En 1974 l'Espagne avait promis qu'elle organiserait bientôt un plébiscite, ce qui avait amené Hassan II à saisir La Haye. Au moment de la crise, la majorité des membres du gouvernement espagnol ne sont pas disposés à abandonner le Sahara avant la tenue d'un référendum, ni à charger l'ONU de l'organiser. Le Maroc, d'autre part, sait que les chances de gagner un tel référendum sont faibles, voire nulles. La plupart des observateurs, y compris l'ONU et la CIA, ont déjà conclu que le territoire est manifestement en faveur de l'indépendance. La stratégie de Hassan II est d'intervenir avant qu'une telle consultation puisse avoir lieu.

Le 6 novembre, la marche démarre sans accroc, bien que le jour même une résolution du Conseil de sécurité "l'ait déplorée". Comme le remarquait récemment le magazine marocain Tel Quel, seul un petit nombre des moujahidines de Hassan II ont pénétré dans le territoire - et sont rapidement retournés en arrière, menaçant tout juste la "ligne espagnole de dissuasion" à 10 kilomètres derrière la frontière. Pourtant, pratiquement à l'insu du monde entier, les forces armées marocaines sont déjà passées à l'attaque dans la région nord-est du territoire, le 31 octobre, dans le but d'empêcher toute contre-offensive algérienne. Là, les forces de Hassan II ont rencontré la résistance sporadique du Polisario, un mouvement de libération créé deux ans auparavant.

Hassan II l'a emporté dans sa surenchère avec Madrid. Il rappelle ses marcheurs le 9 novembre, proclamant que la situation avait évolué mieux que prévu. En effet, le 14 novembre, des représentants du Maroc, de la Mauritanie et de l'Espagne annoncent qu'ils ont conclu un accord, qui met en place une administration tripartite jusqu'au départ formel de l'Espagne début 1976. L'autodétermination, déclarent-ils, se réalisera simplement par la consultation de la Jama'a, un organisme colonial constitué des notables sahraouis. Mais avant que cela n'ait lieu, la Jama'a se dissout, proclamant que le Polisario est le véritable représentant du peuple du Sahara occidental. Près de la moitié de la population indigène se rallie au drapeau du Polisario en exil en Algérie, où elle vit encore aujourd'hui dans quatre camps de réfugiés près de Tindouf. L'autodétermination, refusée en 1975, est toujours sur le tapis, même si l'ONU annonce en 1991 qu'elle organiserait le vote dans quelques mois.

Guerre et paix

Le roi Hassan II aussi bien que le président mauritanien, Ould Daddah, avaient considérablement sous-estimé les capacités du Polisario à mener une guerre de guérilla, mais aussi la fureur du président algérien Houari Boumedienne. Deux aspects surtout de l'abandon du Sahara par l'Espagne avaient dérangé Boumedienne: la carte de l'Afrique du Nord avait été redessinée sans le consentement de l'Algérie et les puissances occidentales avaient œuvré durant la crise contre les intérêts algériens. Champion des mouvements de libération nationale, Boumedienne ne pouvait pas laisser passer cet affront. Le régime d'Ould Daddah succombe bientôt aux guérilleros sahraouis et le Maroc se retrouve presque totalement refoulé du Sahara, quatre ans après l'avoir reçu de l'Espagne.

C'est l'aide des Saoudiens, des Français et des Américains qui a permis de renverser la tendance en faveur du roi Hassan, permettant au monarque de regagner une grande partie du territoire. À l'exception de l'Egypte, le Maroc a reçu plus d'aide économique et militaire des USA que n'importe quel autre pays africain. En 1988, quand l'ONU a été à nouveau impliquée dans le conflit, le Maroc était en bien meilleure position pour accepter ou refuser de négocier. Bien qu'un cessez-le-feu ait été décidé en 1991, le contrôle du territoire par l'armée marocaine est à peu près le même aujourd'hui, sinon plus important.

Non seulement le Maroc gagne illégalement des milliards de dollars tous les ans en pêchant dans les eaux riches en poissons de la côte, mais des généraux de haut rang des forces armées marocaines contrôlent ces industries essentielles. La combinaison d'intérêts économiques et militaires au Sahara est l'une des principales raisons du Maroc de refuser un référendum. Bien que l'ONU soit redevable d'un vote aux Sahraouis, aucun membre du Conseil de sécurité n'a actuellement la volonté d'obliger le Maroc de permettre un tel plébiscite. La France et les USA sont plutôt en faveur d'un référendum qui ratifierait un accord d'autonomie favorable au Maroc.

Sujet à spéculations

Le rôle du gouvernement des USA lors de la crise d'octobre-novembre 1975 a été le sujet de beaucoup de spéculations, alors que peu de faits sont connus. Avec peu d'arguments, souvent circonstanciels, divers observateurs ont accusé les USA de toute une gamme d'attitudes, allant de la passivité à la complicité.

Ces accusations de complicité n'étaient pas totalement infondées. Trois ans après la crise, le parlement espagnol a enquêté sur l'affaire. Plusieurs fonctionnaires ont déclaré que la France et les USA avaient fait pression sur Madrid pour accéder aux demandes de Hassan. Et le directeur-adjoint de la CIA à l'époque, le lieutenant-général Vernon Walters, a laissé entendre qu'il était intervenu au nom des USA pendant la crise, déclaration reprise plus tard par d'autres sources dans le New York Times en 1981. Etant donné les étroites relation de Walters avec Hassan II, datant du débarquement allié à Casablanca, le journaliste Bob Woodward l'a décrit une fois comme l'agent personnel du monarque au sein de la CIA.

Il y a ensuite les mémoires de Daniel Patrick Moynihan, représentant des USA à l'ONU pendant la crise de 1975. Dans un passage souvent cité, Moynihan a comparé les histoires parallèles de Timor Leste et du Sahara occidental : "La Chine a soutenu le Fretilin au Timor, et a perdu. Au Sahara espagnol, la Russie a tout aussi clairement appuyé l'Algérie et son mouvement, connu sous le nom de Polisario, et a perdu. Dans les deux cas, les Etats-Unis désiraient une évolution telle qu'elle a eu lieu et ont travaillé dans ce sens. Le Département d'Etat a souhaité que les Nations unies prouvent leur inefficacité quoi qu'elles entreprennent. C'était mon travail et je l'ai effectué, non sans succès."

Richard Parker, ambassadeur des USA en Algérie pendant la crise, a écrit plus tard qu'il est possible que Hassan ait cru recevoir "le feu vert" des USA pour s'emparer du Sahara espagnol, au cours d'une réunion avec Henry Kissinger en été 1975, bien que telle n'ait peut-être pas été l'intention du secrétaire d'Etat. Mentionnant "le manque de soutien des USA aux résolutions de l'ONU contre la marche verte" comme "preuve indirecte", qui "donne du crédit à l'allégation" que Washington a soutenu Hassan, Parker estime que les "documents officiels ne révèleront jamais toute la vérité." Il a néanmoins conclu que "tout était possible à cette époque.

La réponse des USA à la crise

L'annonce du roi Hassan du 16 octobre [de la marche verte] n'a pas été le premier signal reçu par le gouvernement des USA que la situation était en train de s'aggraver au Sahara. Deux semaines plus tôt, le directeur de la CIA, William E. Colby, avait fait parvenir un mémorandum à Kissinger, dans lequel il déclarait carrément : "Le roi Hassan a décidé d'envahir le Sahara espagnol dans les trois prochaines semaines." Il ajoutait que Hassan craignait que l'avis de La Haye pourrait ne pas être favorable à la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, de telle sorte qu'une invasion militaire devait être préparée. Le monarque était également certain que les militaires espagnols ne combattraient pas. De plus, comme le mémorandum le suggérait, "il est possible que Hassan en soit arrivé à la conclusion qu'une intervention armée provoquerait une médiation internationale favorable." Que Hassan en soit arrivé à cette conclusion dangereuse s'explique. Une analyse ultérieure de la CIA ajoutait : "Le roi Hassan est apparemment poussé par ses commandants militaires."

Kissinger a rapidement envoyé une lettre à Hassan II, lui demandant de patienter, mais n'a pas reçu de réponse avant le 14 octobre. Dans celle-ci, Hassan assurait le gouvernement des USA qu'il n'attaquerait pas l'Espagne, bien qu'il ne ferait pas la même promesse à quiconque s'opposerait à ses ambitions.

Le lendemain de la publication de l'avis de la CIJ et de l'annonce de la marche verte, Kissinger a informé dans le bureau ovale le président Ford et le conseiller à la sécurité nationale, le lieutenant-général Brent Scowcroft :

Kissinger : Le Maroc menace d'entreprendre une marche monstre sur le Sahara espagnol. La CIJ a donné une opinion qui attribue la souveraineté au Maroc et à la Mauritanie. C'est fondamentalement ce que Hassan voulait.

Le président : Que va-t-il se produire ?

Kissinger : L'Espagne penche pour l'indépendance. C'est ce que l'Algérie voudrait aussi. Je parlerai à l'ambassadeur marocain aujourd'hui.

A SUIVRE.................

slimane

slimane


....../.....SUITE

La Cour, comme nous l'avons mentionné, avait donné un avis tout à fait opposé. Hassan II était probablement la seule personne au monde à partager la lecture partisane de Kissinger de l'avis de la CIJ.

Après l'annonce par Hassan de la marche verte, l'Espagne a demandé au Conseil de sécurité de stopper le roi. La réponse, considérée comme insuffisante par le gouvernement espagnol, força Madrid à poursuivre un dialogue bilatéral avec le Maroc. Rencontrant Hassan lors d'un voyage pré-programmé pour discuter du conflit israélo-arabe, le vice-secrétaire d'Etat, Alfred Atherton, a rapporté le 22 octobre que le Maroc et l'Espagne avaient conclu un accord permettant la marche tout en sauvant la face. Ils utiliseraient par la suite l'ONU pour légitimer l'occupation marocaine au moyen d'un plébiscite contrôlé, permettant ainsi à l'Espagne de se retirer avec élégance.

À la recherche d'une formule

Même Kurt Waldheim était au courant. Parlant avec Moynihan le 29 octobre, Waldheim a indiqué qu'il avait proposé une solution basée sur "le précédent de l'Irian occidental." (En 1961 l'Indonésie avait envahi la Nouvelle Guinée occidentale, actuellement West Irian Jaya, avant que la colonie hollandaise ne puisse accéder à l'indépendance. Le territoire fut placé brièvement sous administration de l'ONU en 1962, et remis à l'Indonésie en 1963. Un référendum controversé d'autodétermination avait formalisé en 1969 la souveraineté indonésienne).

Le Maroc abandonnerait la marche si l'Espagne acceptait de se retirer début 1976 ; par la suite une administration intérimaire de l'ONU organiserait un référendum. Waldheim avait admis qu'il serait difficile de trouver une "formule pour consulter la population", acceptable par Hassan, mais comme le signalait à ce moment-là un rapport de la CIA, "le secrétaire général avait pensé auparavant que le Maroc approuverait sa proposition, à condition que l'administration onusienne soit 'manipulée', de sorte que le territoire retourne bientôt à Rabat et à Nouakchott."

Le matin du 3 novembre Ford, Scowcroft et Kissinger se réunissaient dans le bureau ovale où on discuta, entre autres, de l'imminente marche verte. Lors de cette réunion, il s'avéra que Ford avait mis au point les lignes générales de la politique des USA face à la crise menaçante, basées sur une proposition de Kissinger.

Kissinger : ... A propos du Sahara espagnol, la pression algérienne a fait renoncer les Espagnols. L'Algérie veut un port et il y a de riches gisements de phosphate. Les Algériens nous ont menacés avec leur position au Moyen Orient. Nous avons envoyé des messages aux Marocains hier. Je pense que nous devrions nous désengager. C'est encore un de ces problèmes du genre Grèce - Turquie, où nous allons être perdants. Nous pourrions dire à Hassan que nous nous opposons à lui ; cela pourrait l'arrêter mais c'est nous qui nous serions le bouc émissaire. Ou alors nous pourrions pousser Waldheim en avant.

Président : Je pense que l'ONU devrait s'occuper davantage de ces problèmes. God damn, nous ne devrions pas devoir tout faire et encaisser les coups.

Kissinger : L'ONU pourrait faire comme en Irian occidental, où ils ont magouillé la "consultation de la volonté populaire", et sont partis.

Président : Utilisons la voie de l'ONU.


Le lendemain, après que Ford ait apparemment précisé la politique des USA, Kissinger présentait aux mêmes un exposé très court sur la crise du Sahara :

Au Sahara, c'est un gâchis. L'armée espagnole ne veut pas avoir l'air d'être jetée dehors. Juan Carlos a dit que le Maroc pourrait avoir le Sahara si la marche était stoppée, mais elle ne peut plus l'être.


Le 5 novembre, la veille de la marche, tôt le matin, Kissinger et ses collaborateurs discutent de la crise lors d'une réunion. Atherton commence en récapitulant les dernières activités diplomatiques et fait allusion à une proposition espagnole. Il est interrompu avant de révéler le contenu de la "suggestion raisonnable". Kissinger l'arrête pour dire, "renvoie-le [le Sahara] à l'ONU avec la garantie qu'il reviendra au Maroc." Le vice-secrétaire d'Etat pour les affaires européennes, Arthur Hartman, propose alors "d'escorter" certains des marcheurs à travers la frontière, mais Atherton le coupe pour donner ces instructions : "Laissez les marcheurs entrer sur dix kilomètres et laissez un groupe aller jusqu'au bout [Al-`Ayun], et après ça, faire demi-tour et rentrer. C'est ce qui a été transmis à Hassan."

Rappelant que "le moment devient critique", Atherton poursuit en laissant entendre que cet arrangement pourrait ne pas satisfaire tous les Marocains. "Le problème de Hassan", explique alors Atherton, "c'est que, s'il a l'air de trop se soumettre, il aura des difficultés chez lui, bien sûr." Kissinger demande alors, "mais il va obtenir le territoire, n'est-ce pas ?" A quoi Atherton réplique:

Bon, il le veut garanti à cent pour cent. Je pense qu'il obtiendra moins que ça - mais il obtiendra probablement le maximum qu'il peut espérer maintenant, vu la position des Espagnols. Il peut...

Secrétaire Kissinger : Il obtient le maximum qu'il peut espérer...

Atherton : Sous forme d'une promesse qu'à la fin il aura ce qu'il veut, après être passé par la procédure de l'ONU. Ce n'est pas une garantie à cent pour cent. Mais je ne vois pas ce qu'il peut espérer de plus ni ce qu'il peut trouver comme appui ailleurs.

Tout était prévu d'avance

Hartman fait alors référence à un télégramme dans lequel le gouvernement espagnol était "très explicite" au sujet "de ce qu'il ferait pour influencer" un référendum (c'est-à-dire, en faveur du Maroc).

Que la marche se soit poursuivie sans accroc, et que l'Espagne n'ait jamais soulevé la question de l'invasion militaire du Maroc dans le nord-est du territoire, indique que l'affaire était vraiment décidée d'avance. Pour Washington, cependant, un certain doute persistait quant à l'issue, favorable ou non à Hassan.

Le lendemain, après que Hassan ait annoncé le retrait de ses marcheurs du Sahara, Kissinger, Scowcroft et Ford se retrouvèrent dans le bureau ovale au matin du 10 novembre. Selon les notes de la réunion, Kissinger leur a indiqué,

Hassan s'est retiré du Sahara. Mais s'il ne l'obtient pas, il est fini. Nous devrions maintenant travailler à ce qu'il l'obtienne. Nous allons agir au sein de l'ONU [pour] assurer un vote favorable.


Les notes de la réunion ne relèvent pas la réponse de Ford ou de Scowcroft. Selon les mémoires de Moynihan, nous savons ce qui s'est passé après.

Lors d'une réunion semblable le lendemain, 11 novembre, l'échange suivant eut lieu :

Président : Comment va le Sahara espagnol ?

Kissinger : Ça s'est calmé, mais j'ai peur que Hassan puisse être renversé s'il n'obtient pas un succès. On compte sur un vote truqué à l'ONU, mais s'il ne se produit pas...


Malheureusement pour Kissinger, l'ONU n'a pas été capable d'organiser un vote "truqué" durant l'administration tripartite transitoire, qui a vu la moitié de la population indigène fuir vers le désert avant le retrait de l'Espagne en février 1976. La sanction des urnes étant refusée, le Polisario a essayé de réaliser l'autodétermination par le fusil.

En 1991 la communauté internationale a une nouvelle fois promis l'autodétermination aux Sahraouis. Cette fois Hassan a essayé de fausser le vote en inondant les listes électorales de non-Sahraouis. Plutôt que de forcer son successeur, le Roi Mohamed, d'accepter l'échec de cette tentative, les USA ont soutenu la proposition de Baker en 2003 de permettre aux colons marocains de participer au vote. Peu disposé à faire confiance même à ses propres citoyens, le Maroc a rejeté cette proposition. Privé une nouvelle fois de son droit fondamental, le Sahara occidental occupé a connu les plus importantes démonstrations pro-indépendantistes, suivies d'une violente répression. Les récents rapports du secrétaire général relèvent une augmentation des violations du cessez-le-feu, des deux côtés.

Un mois après la crise, Kissinger a rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères - l'actuel président - Abdelaziz Bouteflika. Il a expliqué le paradoxe de la politique étrangère des USA à Bouteflika, qu'il a appelé un enfant terrible. "Empêcher la marche verte", a expliqué Kissinger, "aurait mis à mal nos relations avec le Maroc, de fait un embargo." Bouteflika a répliqué, "vous auriez pu le faire. Vous pouviez couper l'aide économique et l'aide militaire." Kissinger a tenté une réplique : "mais cela aurait signifié la ruine complète de nos relations avec le Maroc." Bouteflika a persisté et insisté sur le fait que le gouvernement des USA a favorisé l'une des parties. "Je ne pense pas que nous ayons favorisé une partie," a dit Kissinger. "Nous avons essayé de rester en dehors du conflit." Mais, a-t-il ajouté, "pour nous aligner sur [votre] position, nous aurions dû changer complètement de point de vue."

En 1976, le spécialiste renommé de droit international, Thomas Franck, a décrit avec justesse la politique des USA pendant la crise comme "un acte d'opportunisme politique fondé sur des alliances est/ouest." On pourrait en dire autant aujourd'hui de la politique américaine de "neutralité" par rapport au conflit du Sahara occidental, ainsi qu'à d'autres conflits touchant à la négation de l'autodétermination nationale. La seule différence entre 1975 et 2005 réside dans le contexte géopolitique justificateur. On est passé de la guerre froide à la guerre contre le terrorisme, ce qui nous amène à croire que notre neutralité proclamée est un luxe que nous ne pouvons pas encore nous permettre. Mais la persistance du conflit du Sahara occidental démontre les imperfections de la politique américaine de "neutralité" au Sahara. Durant les 30 dernières années, Washington ne s'en est pas rendu compte.

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Merci à LE MONDE DIPLOMATIQUE

slimane

slimane

.../...suite
La Cour, comme nous l'avons mentionné, avait donné un avis tout à fait opposé. Hassan II était probablement la seule personne au monde à partager la lecture partisane de Kissinger de l'avis de la CIJ.

Après l'annonce par Hassan de la marche verte, l'Espagne a demandé au Conseil de sécurité de stopper le roi. La réponse, considérée comme insuffisante par le gouvernement espagnol, força Madrid à poursuivre un dialogue bilatéral avec le Maroc. Rencontrant Hassan lors d'un voyage pré-programmé pour discuter du conflit israélo-arabe, le vice-secrétaire d'Etat, Alfred Atherton, a rapporté le 22 octobre que le Maroc et l'Espagne avaient conclu un accord permettant la marche tout en sauvant la face. Ils utiliseraient par la suite l'ONU pour légitimer l'occupation marocaine au moyen d'un plébiscite contrôlé, permettant ainsi à l'Espagne de se retirer avec élégance.

À la recherche d'une formule

Même Kurt Waldheim était au courant. Parlant avec Moynihan le 29 octobre, Waldheim a indiqué qu'il avait proposé une solution basée sur "le précédent de l'Irian occidental." (En 1961 l'Indonésie avait envahi la Nouvelle Guinée occidentale, actuellement West Irian Jaya, avant que la colonie hollandaise ne puisse accéder à l'indépendance. Le territoire fut placé brièvement sous administration de l'ONU en 1962, et remis à l'Indonésie en 1963. Un référendum controversé d'autodétermination avait formalisé en 1969 la souveraineté indonésienne).

Le Maroc abandonnerait la marche si l'Espagne acceptait de se retirer début 1976 ; par la suite une administration intérimaire de l'ONU organiserait un référendum. Waldheim avait admis qu'il serait difficile de trouver une "formule pour consulter la population", acceptable par Hassan, mais comme le signalait à ce moment-là un rapport de la CIA, "le secrétaire général avait pensé auparavant que le Maroc approuverait sa proposition, à condition que l'administration onusienne soit 'manipulée', de sorte que le territoire retourne bientôt à Rabat et à Nouakchott."

Le matin du 3 novembre Ford, Scowcroft et Kissinger se réunissaient dans le bureau ovale où on discuta, entre autres, de l'imminente marche verte. Lors de cette réunion, il s'avéra que Ford avait mis au point les lignes générales de la politique des USA face à la crise menaçante, basées sur une proposition de Kissinger.

Kissinger : ... A propos du Sahara espagnol, la pression algérienne a fait renoncer les Espagnols. L'Algérie veut un port et il y a de riches gisements de phosphate. Les Algériens nous ont menacés avec leur position au Moyen Orient. Nous avons envoyé des messages aux Marocains hier. Je pense que nous devrions nous désengager. C'est encore un de ces problèmes du genre Grèce - Turquie, où nous allons être perdants. Nous pourrions dire à Hassan que nous nous opposons à lui ; cela pourrait l'arrêter mais c'est nous qui nous serions le bouc émissaire. Ou alors nous pourrions pousser Waldheim en avant.

Président : Je pense que l'ONU devrait s'occuper davantage de ces problèmes. God damn, nous ne devrions pas devoir tout faire et encaisser les coups.

Kissinger : L'ONU pourrait faire comme en Irian occidental, où ils ont magouillé la "consultation de la volonté populaire", et sont partis.

Président : Utilisons la voie de l'ONU.


Le lendemain, après que Ford ait apparemment précisé la politique des USA, Kissinger présentait aux mêmes un exposé très court sur la crise du Sahara :

Au Sahara, c'est un gâchis. L'armée espagnole ne veut pas avoir l'air d'être jetée dehors. Juan Carlos a dit que le Maroc pourrait avoir le Sahara si la marche était stoppée, mais elle ne peut plus l'être.


Le 5 novembre, la veille de la marche, tôt le matin, Kissinger et ses collaborateurs discutent de la crise lors d'une réunion. Atherton commence en récapitulant les dernières activités diplomatiques et fait allusion à une proposition espagnole. Il est interrompu avant de révéler le contenu de la "suggestion raisonnable". Kissinger l'arrête pour dire, "renvoie-le [le Sahara] à l'ONU avec la garantie qu'il reviendra au Maroc." Le vice-secrétaire d'Etat pour les affaires européennes, Arthur Hartman, propose alors "d'escorter" certains des marcheurs à travers la frontière, mais Atherton le coupe pour donner ces instructions : "Laissez les marcheurs entrer sur dix kilomètres et laissez un groupe aller jusqu'au bout [Al-`Ayun], et après ça, faire demi-tour et rentrer. C'est ce qui a été transmis à Hassan."

Rappelant que "le moment devient critique", Atherton poursuit en laissant entendre que cet arrangement pourrait ne pas satisfaire tous les Marocains. "Le problème de Hassan", explique alors Atherton, "c'est que, s'il a l'air de trop se soumettre, il aura des difficultés chez lui, bien sûr." Kissinger demande alors, "mais il va obtenir le territoire, n'est-ce pas ?" A quoi Atherton réplique:

Bon, il le veut garanti à cent pour cent. Je pense qu'il obtiendra moins que ça - mais il obtiendra probablement le maximum qu'il peut espérer maintenant, vu la position des Espagnols. Il peut...

Secrétaire Kissinger : Il obtient le maximum qu'il peut espérer...

Atherton : Sous forme d'une promesse qu'à la fin il aura ce qu'il veut, après être passé par la procédure de l'ONU. Ce n'est pas une garantie à cent pour cent. Mais je ne vois pas ce qu'il peut espérer de plus ni ce qu'il peut trouver comme appui ailleurs.

Tout était prévu d'avance

Hartman fait alors référence à un télégramme dans lequel le gouvernement espagnol était "très explicite" au sujet "de ce qu'il ferait pour influencer" un référendum (c'est-à-dire, en faveur du Maroc).

Que la marche se soit poursuivie sans accroc, et que l'Espagne n'ait jamais soulevé la question de l'invasion militaire du Maroc dans le nord-est du territoire, indique que l'affaire était vraiment décidée d'avance. Pour Washington, cependant, un certain doute persistait quant à l'issue, favorable ou non à Hassan.

Le lendemain, après que Hassan ait annoncé le retrait de ses marcheurs du Sahara, Kissinger, Scowcroft et Ford se retrouvèrent dans le bureau ovale au matin du 10 novembre. Selon les notes de la réunion, Kissinger leur a indiqué,

Hassan s'est retiré du Sahara. Mais s'il ne l'obtient pas, il est fini. Nous devrions maintenant travailler à ce qu'il l'obtienne. Nous allons agir au sein de l'ONU [pour] assurer un vote favorable.


Les notes de la réunion ne relèvent pas la réponse de Ford ou de Scowcroft. Selon les mémoires de Moynihan, nous savons ce qui s'est passé après.

Lors d'une réunion semblable le lendemain, 11 novembre, l'échange suivant eut lieu :

Président : Comment va le Sahara espagnol ?

Kissinger : Ça s'est calmé, mais j'ai peur que Hassan puisse être renversé s'il n'obtient pas un succès. On compte sur un vote truqué à l'ONU, mais s'il ne se produit pas...


Malheureusement pour Kissinger, l'ONU n'a pas été capable d'organiser un vote "truqué" durant l'administration tripartite transitoire, qui a vu la moitié de la population indigène fuir vers le désert avant le retrait de l'Espagne en février 1976. La sanction des urnes étant refusée, le Polisario a essayé de réaliser l'autodétermination par le fusil.

En 1991 la communauté internationale a une nouvelle fois promis l'autodétermination aux Sahraouis. Cette fois Hassan a essayé de fausser le vote en inondant les listes électorales de non-Sahraouis. Plutôt que de forcer son successeur, le Roi Mohamed, d'accepter l'échec de cette tentative, les USA ont soutenu la proposition de Baker en 2003 de permettre aux colons marocains de participer au vote. Peu disposé à faire confiance même à ses propres citoyens, le Maroc a rejeté cette proposition. Privé une nouvelle fois de son droit fondamental, le Sahara occidental occupé a connu les plus importantes démonstrations pro-indépendantistes, suivies d'une violente répression. Les récents rapports du secrétaire général relèvent une augmentation des violations du cessez-le-feu, des deux côtés.

Un mois après la crise, Kissinger a rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères - l'actuel président - Abdelaziz Bouteflika. Il a expliqué le paradoxe de la politique étrangère des USA à Bouteflika, qu'il a appelé un enfant terrible. "Empêcher la marche verte", a expliqué Kissinger, "aurait mis à mal nos relations avec le Maroc, de fait un embargo." Bouteflika a répliqué, "vous auriez pu le faire. Vous pouviez couper l'aide économique et l'aide militaire." Kissinger a tenté une réplique : "mais cela aurait signifié la ruine complète de nos relations avec le Maroc." Bouteflika a persisté et insisté sur le fait que le gouvernement des USA a favorisé l'une des parties. "Je ne pense pas que nous ayons favorisé une partie," a dit Kissinger. "Nous avons essayé de rester en dehors du conflit." Mais, a-t-il ajouté, "pour nous aligner sur [votre] position, nous aurions dû changer complètement de point de vue."

En 1976, le spécialiste renommé de droit international, Thomas Franck, a décrit avec justesse la politique des USA pendant la crise comme "un acte d'opportunisme politique fondé sur des alliances est/ouest." On pourrait en dire autant aujourd'hui de la politique américaine de "neutralité" par rapport au conflit du Sahara occidental, ainsi qu'à d'autres conflits touchant à la négation de l'autodétermination nationale. La seule différence entre 1975 et 2005 réside dans le contexte géopolitique justificateur. On est passé de la guerre froide à la guerre contre le terrorisme, ce qui nous amène à croire que notre neutralité proclamée est un luxe que nous ne pouvons pas encore nous permettre. Mais la persistance du conflit du Sahara occidental démontre les imperfections de la politique américaine de "neutralité" au Sahara. Durant les 30 dernières années, Washington ne s'en est pas rendu compte.
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oranaisfier

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NEW YORK (Nations unies) - La 4e Commission de l'Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation a adopté à l'unanimité, lundi à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, rejetant ainsi l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc.
Suite à cette résolution, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, s'est félicité de l'adoption de cette résolution, soulignant que durant une semaine les membres des Nations unies, individuellement ou collectivement, "ont multiplié les appels pour l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ainsi que pour l'organisation du référendum dans les plus brefs délais en vue de mettre fin à l'occupation illégale de notre pays par le Maroc".

Encore un fiasco diplomatique du Maroc ?

moi même

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Le Maroc appelle l'Algérie à s'"impliquer positivement dans les négociations" sur le Sahara



New York (Nations Unies)- Le Maroc a appelé, lundi, l'Algérie à "assumer pleinement ses responsabilités légales et conventionnelles" et à "s'impliquer positivement dans les négociations" sur le Sahara marocain.



Le Maroc, fort de son consensus national, est résolu à s'engager dans le processus de négociations, et émet le souhait de voir les autres parties faire de même dans "l'intérêt de la paix, de la stabilité, de la concorde dans la région maghrébine et de l'unité du Continent africain", a déclaré devant la 4ème commission des Nations unies l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, M. Mohamed Loulichki.



LE PRINCIPE DE L'AUTODETERMINATION N'A JAMAIS ETE UN INSTRUMENT D'ECLATEMENT



Le diplomate a ajouté que le principe de l'autodétermination "n'a jamais été, ni dans sa conception ni dans sa mise en Âœuvre, un instrument d'éclatement de l'unité et de l'intégrité territoriale des Etats, ni un prétexte pour priver des Etats de parties intégrantes de leur territoire dont la contiguïté, la communauté de langue, de religion, de tradition et de culture attestent de leur appartenance à une même Nation, comme c'est le cas pour le Sahara Marocain".



Ce sont ces "mêmes paramètres qui ont permis notamment à l'ensemble des Etats d'Afrique du Nord, y compris l'Algérie, de préserver la partie saharienne de leur territoire national, a-t-il rappelé.



A cet égard, il a cité la résolution de 1960 qui plaide en faveur de l'unité nationale et l'intégrité territoriale des pays.



L'énoncé, par la résolution 1541 et plus tard par la résolution 2625, de ces modalités révèle l'importance accordée à l'expression libre et démocratique des populations concernées quelle que soit la technique utilisée, a-t-il par ailleurs fait valoir.



C'est pour cela, a-t-il dit, que le Maroc a tenu à inclure dans son initiative d'autonomie la consultation des populations du Sahara pour sceller le résultat des négociations.



En soumettant en 2007 au Conseil de Sécurité son initiative d'autonomie, le Maroc, a-t-il affirmé, a veillé à lui conférer une légitimité nationale et une reconnaissance internationale.



Et c'est en toute logique, que le Conseil de Sécurité a, depuis lors, qualifié cette initiative de crédible et loué les efforts investis par le Maroc dans sa préparation, a-t-il souligné, rappelant que cette initiative a déclenché un processus de négociation sur lequel la Communauté Internationale continue de fonder de grands espoirs et dans lequel le Maroc s'est engagé de bonne foi et avec la ferme volonté de le faire réussir.



MANOEUVRES ALGERIENNES ET POLISARIENNES POUR DETOURNER L'ATTENTION



Evoquant le rôle passif de l'Algérie dans le processus de négociation, l'ambassadeur a déploré que "face à cette initiative, l'Algérie et le Polisario ont persisté dans leur immobilisme et leur velléité de ressusciter des approches dont l'inapplicabilité et la non viabilité ont été amplement démontrées par les Nations unies".



"Leur stratégie, depuis la présentation de l'initiative du Maroc, a consisté à tout faire pour détourner l'attention de la Communauté Internationale et les efforts des Nations unies, de l'objectif stratégique, celui de la recherche d'une solution politique, réaliste et définitive", a-t-il regretté.



"Tant d'allégations ont été construites de toutes pièces comme un écran de fumée destiné à masquer les véritables intentions de leurs instigateurs", a relevé le diplomate, rappelant "les vastes réformes dans le domaine des droits de l'homme entrepris, sous la conduite de SM le Roi, pour le renforcement de l'Etat de droit et la promotion des droits de la personne au Maroc".

Le rejet par "l'Algérie et par le polisario de l'Initiative d'autonomie avant même sa discussion démontre à contrario son attrait et son exemplarité en tant que mode de gestion démocratique régionale et de bonne gouvernance territoriale", a poursuivi le diplomate, faisant observer qu'il n'était donc pas surprenant que la simple expression de l'intention de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud de faire campagne dans les camps de Tindouf en faveur de ce projet ait été perçue comme une menace par le polisario qui s'est empressé de l'enlever.



A cet égard, il a relevé que l'annonce de la libération de M. Salma n'absout pas l'Algérie de sa responsabilité de le protéger, de lui permettre de rejoindre les siens et d'assurer sa liberté d'expression et de circulation.



NUL DIFFEREND NE PEUT PERDURER SANS INTERPELLER LES CONSCIENCES

Après avoir rappelé l'état de blocage imposé par l'Algérie à toute la région du Maghreb, M. Loulichki a estimé que "nul différend régional, en particulier, lorsque son coût humain se traduit par la détresse et l'isolement de populations retenues dans des camps de fortune ne peut perdurer pendant des décennies sans interpeller légitimement les consciences ".



De même, a-t-il ajouté "nul différend régional ne peut, en toute logique, trouver d'issue définitive lorsque les frontières de deux Etats voisins, le Maroc et l'Algérie, sont fermées".



Revenant sur la déclaration faite devant l'Assemblée générale de l'ONU par le ministre algérien des Affaires étrangères, qui a affirmé que "conformément à ses responsabilités et ses devoirs, l'Algérie est disposée à apporter son plein soutien aux efforts de l'ONU visant à résoudre ce conflit", M. Loulichki a formé le vÂœu que "le gouvernement algérien joindra l'acte à la parole en assumant effectivement et pleinement ses devoirs et responsabilités tant sur le plan politique qu'humanitaire".



POUR UN MAGHREB UNI ET SOLIDAIRE

"Le Maghreb a besoin du Maroc, tout comme de l'Algérie. Le Maghreb uni que nous appelons de nos vÂœux est celui du respect de l'intégrité territoriale des uns et des autres, celui de la réconciliation et de l'engagement sincère pour construire un ensemble maghrébin fort économiquement et solidaire politiquement", a-t-il affirmé, précisant que le Royaume a fait le choix stratégique de la négociation pour réaliser ce devenir commun.



Cette approche "nécessite une flexibilité de part et d'autre et une volonté politique réelle de parvenir à un compromis. C'est là le vÂœu de la Communauté internationale et c'est en réponse à son appel que le Maroc a présenté en 2007 une Initiative d'Autonomie inclusive, transparente, démocratique et respectueuse des standards internationaux en la matière", a-t-il rappelé.

Et de conclure que le Maroc, qui a toujours apporté son soutien au Secrétaire général de l'ONU et à son Envoyé Personnel, "fonde de grands espoirs dans ce processus de négociations. Toutefois, les efforts des Nations unies resteront vains sans l'implication sérieuse, sincère et directe de l'Algérie dans ce processus".



Encore d’autres bavures algériennes

oranaisfier

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Qu'elle bavure? Il doit penser que l'ONU, c'est l'Algérie !

oranaisfier

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Don brésilien

Une caravane d'aide humanitaire d'un montant de 300.000 dollars fournie par le Brésil a quitté mercredi Oran, vers le camp de réfugiés sahraoui de Tindouf dans le sud. Le départ de la caravane a donné lieu à une cérémonie à laquelle participaient le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'Algérie Ussama Osman et l'ambassadeur du Brésil, Henrique Sardinha Pinto.

L'ambassadeur brésilien a indiqué que ces dons représentaient une première aide brésilienne de ce type pour les réfugiés sahraouis et à déclaré: "C'est une aide humanitaire que notre gouvernement a décidé d'accorder suite à la visite que nous avons effectuée dans les camps de réfugiés sahraoui Cette aide est destinée aux quelque 100.000 réfugiés du camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien.

MJB



Contrairement à fin 2009 qui avait vu l'affaire Aminatou Haïdar redonner des ardeurs à un Polisario vieillissant, l'année 2010 (en tout cas jusqu'à aujourd'hui), est une véritable année cauchemar pour le mouvement. Si l'affaire Mustapha Salma constitue le plus dur coup politique pour les séparatistes, il y a d'autres chiffres qui viennent étayer ce constat. Analyse.
Malgré le soleil du Sahara, perspectives sombres pour le Polisario ? Alors que l'étau du plan d'autonomie se resserrait sur le Polisario, il avait terminé l’année 2009 sur une note qu’il pouvait estimer positive en sa faveur. L’affaire Aminatou Haïdar étant passée par là et donné quelques gages de succès au mouvement. Ce fut plutôt une bonne manière d’entamer 2010, qui s’annonçait alors sous de bons auspices.

Mais à presque un an jour pour jour après l’affaire Aminatou Haïdar, la vapeur s'est renversée. L’affaire Mustapha Salma vient de lever un coin du voile sur la manière dont les choses fonctionnent du côté de Tindouf, notamment sur la délicate question des droits humains. Mais l’affaire Mustapha Salma n’est que l’ultime épisode d’une succession d’évènements qui continuent de malmener le Polisario depuis janvier dernier.

Ainsi, en dix mois, 1561 personnes auraient quitté les camps de Tindouf pour rallier le Maroc. La dernière vague, de 46 personnes, vient de rejoindre le Royaume le week-end dernier. Depuis le tournant des années 90 et jusqu'en 2009, 8000 personnes avaient rallié le Maroc. Pendant les seuls 10 derniers mois, le flux a augmenté de plus de 18%.
Ces ralliements successifs des populations de Tindouf témoignent certainement des conditions de vie peu enviables dans les camps, une situation dans laquelle le Maroc ne devient que plus attrayant. Dans un numéro d'avril 2010, TelQuel parlait d'une « sorte de hrig mi-politique mi-économique ». Dans tous les cas, les ralliements mettent à mal la légitimité des dirigeants des camps de Tindouf.

La reconnaissance internationale de la "RASD" en mode rétropédalage

Autre coup dur pour le Polisario, l'effritement de sa popularité sur le plan international. Ce qui, de plus en plus, se traduit par le gel de relations diplomatiques ou du retrait de la reconnaissance accordée par la plupart des Etats.

Un petit aperçu historique démontre l'envergure du phénomène. A noter qu'il est difficile d'avoir des informations concordantes sur le sujet, mais les tendances restent les mêmes. Selon les informations fournies sur Wikipedia.fr, dans les 4 années après sa proclamation en 1976, 31 pays avaient officiellement reconnu la prétendue "République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD)" comme Etat souverain. Les années 80 ont vu 41 pays proclamer leur soutien au Polisario en reconnaissant la "RASD". De plus, la "RASD" est devenue membre de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) en 1982 (raison pour laquelle le Maroc s'est retiré de l'organsation).

Ces vagues de reconnaissance ont fortement chuté dès les années 90, où seuls 2 pays se sont joints au mouvement. La dynamique a quelque peu reprise dans les années 2000, avec 6 pays déclarant reconnaître la "RASD", et notamment l'Afrique du Sud en 2004. Mais depuis 2006 (Haïti), aucun pays s'est ajouté à la liste. Y a-t-il un lien avec l'annonce, en 2007, du plan d'autonomie proposé par le Maroc ? Il y a de fortes chances.

Mais pourquoi la chute dans les années 90 ? Le cessez-le-feu de 1991 a surement constitué un élément important. A l'ONU et la MINURSO de gérer le conflit désormais, se disaient certains dirigeants. De plus, avec la fin de la Guerre Froide, le conflit était sorti de son contexte international. De nouveaux soutiens auraient nécessité des efforts diplomatiques considérables, et ce dans une décennie dans laquelle le principal parrain du Polisario, l’Algérie traverse guerre civile, crise économique et plan d’ajustement structurel... Les moyens n'y étaient pas.
D'ailleurs, s'il y a un enseignement à tirer des dates auxquelles la reconnaissance de la "RASD" auprès de pays tiers évoluait, c'est bien le lien avec les efforts diplomatiques entrepris au préalable. Le soutien d'un pays comme Saint-Christophe-et-Niévès pour la "RASD", acquis en 1987, n'a que peu à voir avec des sentiments de solidarités. Il est le fruit d'efforts et d'incitations précis.

Mais au vu des efforts entrepris, ces soutiens des pays tiers évoluent. Le 16 août de cette année 5 pays de l'archipel des Antilles ont retiré leur reconnaissance de la "RASD". Cela ne faisait que corroborer une dynamique qui a débutée dans les années 90, venue contrecarrer les efforts

Ainsi, il n'y a pas seulement eu un ralentissement des reconnaissances de la "RASD", mais de nombreux pays qui, s'ils ne retiraient pas leur soutien, l'ont gelé. Si, encore une fois, le nombre exact est controversé, la tendance est univoque. Les offensives diplomatiques marocaines auraient été couronnées de succès. Et l'année 2010 constitue, encore une fois l'année la plus douloureuse. Pas moins de 7 pays ont retiré leur reconnaissance à la "RASD", ce qui constitue une année record. A ce rythme, il ne restera plus que l'Algérie et les deux autres pays communistes, Cuba et la Corée du Nord.

L'année 2010 n'a-t-elle finalement vu qu'une accélération d'une évolution qui tend vers l'isolation du Polisario ? Dans tous les cas, la partie est loin d’être gagnée pour le Maroc. Accélérer le processus de démocratisation et le développement des provinces du Sud doivent être des priorités pour séduire davantage les populations de Tindouf.
Oumar Baldé
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Au Sahara, on n’exclut pas le recours aux armes


C’est une sensation aigre-douce qu’a provoquée l’annonce de la prochaine tournée de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, dans la région pour relancer le processus de négociations.
Mijek (territoires libérés)
Sahara occidental
De notre envoyé spécial

Le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, en a donné hier un avant-goût lors d’une rencontre avec les médias en marge du rassemblement de solidarité avec les détenus sahraouis. Content, certes, que l’émissaire onusien va encore tenter de rapprocher les positions, mais ne se faisant guère d’illusions quant à sa capacité à faire entendre raison à l’occupant marocain qui ne veut rien céder. Taleb Omar reconnaît que Christopher Ross est le «plus objectif» parmi tous ses prédécesseurs et que c’est toujours «un plaisir de le recevoir chez nous». Mais les chances de succès de sa mission sont quasiment nulles, laisse entendre le Premier ministre en faisant remarquer qu’il avait critiqué récemment la position marocaine. «Dans sa dernière lettre adressée aux amis du SG de l’ONU, Ross a précisé, de manière claire, la partie qui entrave le processus de paix, à savoir le Maroc», rappelle le Premier ministre sahraoui. Faute de pouvoir espérer un déblocage de la situation, le Premier ministre sahraoui formule le vœu que le SG de l’ONU mette «la pression sur le Maroc afin de l’amener à changer sa position».
Ross partant ?
Mais il constate à juste titre que le Maroc ne manifeste «aucun signe positif». C’est pourquoi il s’est même interrogé si Christopher Ross «ne va pas jeter l’éponge comme l’avaient fait ses prédécesseurs, à l’instar de James Baker qui avait démissionné». Et sa dernière lettre à Ban Ki-moon en donne le tempo. C’est donc un Premier ministre plutôt amer qui a commenté l’arrivée de Ross.Une amertume justifiée par cette conviction que la reprise des armes est quasiment une fatalité.
Le peuple et les membres du Polisario piaffent, visiblement, d’impatience d’en découdre avec l’occupant, en témoignent leurs slogans et leur ferveur patriotique. Taleb Omar est conscient que la cause nationale fait face à un mur infranchissable par les voies diplomatiques.Il pose d’ailleurs un regard froid sur les 19 années du cessez-le-feu qui ont, d’après lui, plus profité au Maroc. «Il paraît évident que le Maroc, qui a profité de la trêve pour revenir sur ses engagements, a renforcé, de cette sorte, les combattants et militants sahraouis dans leur conviction que seul le retour à la lutte armée est susceptible d’amener l’occupant marocain à réviser ses positions», a-t-il expliqué. Le mot est lâché : la lutte armée. Pour le Premier ministre, le prochain congrès du Polisario en 2011 devrait entériner le retour aux armes. Ces 13es assises reportées d’une année «pour donner une chance au processus des négociations et de paix» s’annoncent cruciales.
Une grenade dégoupillée
«Cette année a été importante, dans le sens qu’elle a permis de donner une visibilité sur la stratégie à adopter à l’avenir», glisse Taleb Omar, qui ne s’est pas encombré de formule pour évoquer la reprise des armes. Son argument ?
«En 35 ans de lutte, les seize années de combat ont été plus porteuses que les dix-neuf ans de diplomatie», regrette-t-il.
Taleb Omar révèle qu’«une grande partie des combattants et militants sahraouis pense que la période de la lutte armée a été plus bénéfique dans le combat pour la liberté». Et pour cause, «ce fut la période qui a amené le régime marocain à accepter le principe de l’organisation d’un référendum d’autodétermination, après des années de refus», dit-il.
C’est dire qu’un consensus national semble se dégager sur l’illusion d’une autodétermination du peuple sahraoui par la voie diplomatique, compte tenu de l’alignement clair des Etats-Unis, de la France mais surtout de l’Espagne sur la thèse du Maroc.Ce dernier s’emploie à coups de millions de dollars et d’une propagande intensive à s’acheter des soutiens, quitte à tordre le cou à la légalité internationale.
Cette dure réalité, les responsables sahraouis et leur peuple l’ont irrémédiablement comprise. Et dans la bouche d’un Premier ministre, la perspective de reprendre les armes est déjà une grenade dégoupillée en attendant qu’elle explose au nez et à la barbe du Maroc et de ses sponsors à l’ONU.
Hassan Moali[u]

http://www.elwatan.com//international/au-sahara-on-n-exclut-pas-le-recours-aux-armes-14-10-2010-94578_112.php

http://www.marocainsdalgerie.net

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