«Il n'y a pas d'opposition en Algérie, il n'y a que des opposants», avait dit Chadli Bendjedid au début des années 80. Loin d'être une boutade, cette formule résume toute la stratégie machiavélique des dictateurs algériens. Ouyahia vient encore de prouver l'absence totale de considération envers l'opposition politique comme si elle n'existait pas.
Annoncé par Ouyahia, il faut comprendre que le viol de la Constitution pour assurer un troisième mandat au Marocain Bouteflika est une décision prise par le Makhzen du DRS et des DAF qui se sont appropriés le destin de l'Algérie d'une main de fer, sous couvert des puissances coloniales. Tout le monde devine aisément les jeux de coulisses et des anti-chambres des grands de ce monde qui ont abouti à ce nouveau deal.
La dernière invitation de Sarkozy à Bouteflika pour une «visite d'Etat en 2009» en était un signe annonciateur. La récente visite éclair début septembre de Condoleezza Rice ressemble étrangement à celle de son prédécesseur Colin Powell, en décembre 2003, qui avait précédé l'invalidation de Benflis. C'était déjà Ouyahia qui annonçait le deuxième mandat dans une mémorable conférence de presse.
La France et les Etats-Unis qui vivent une alternance démocratique effervescente à chaque élection présidentielle l'interdisent aux indigènes afro-berbéro-arabes. Un universitaire colonial en a même déduit le concept «d'anarchie berbère» (el fawda) pour expliquer que les berbères étaient incapables de s'organiser eux-mêmes, et qu'il avaient besoin en permanence d'être organisés par des colons: Romains, Arabes, Turcs, Français…
Le cynisme et la désinvolture du Chef de Gouvernement en exercice démontre le profond mépris du pouvoir envers l'Histoire douloureuse du peuple algérien.
Cette insulte à la Constitution a été faite le jour du cinquantenaire de la création du GPRA, que l'Etat squatté par des putschistes, des imposteurs et de nouveaux bachaghas n'a jamais fêté en aucune façon… alors que l'anniversaire du 19 juin 1965 est une «fête nationale».
Cette insulte à la mémoire des algériens a été faite à quelques jours du 20ème anniversaire du 5 octobre 1988, où des centaines de jeunes sont morts en martyres du combat démocratique, et où des militants politiques et syndicaux ont été affreusement torturés.
Ceux qui ont fabriqué le monstre Ouyahia dans le laboratoire de l'état d'urgence du DRS ont un objectif qui saute aux yeux à chaque fois qu'ils nous l'ont imposé à la tête du gouvernement : engendrer le plus de mécontentement populaire, le plus de terrorisme sanglant, le plus de divisions politiques et régionales, le plus de sabotage économique, le plus d'isolement diplomatique …
La méthode est universellement connue. La répression économique et sociale crée une pépinière de délinquants. La répression politique crée une pépinière de terroristes.
Quels sont donc les objectifs assignés au troisième mandat du «soldat» Bouteflika et de son «aide de camp» Ouyahia ? Détruire encore plus l'économie nationale. Dilapider encore plus nos ressources d'hydrocarbures. Diviser encore plus le pays par un régionalisme/séparatisme fictif alors que tous les algériens sont berbères. Accentuer davantage le pourrissement de la rébellion touarègue pour provoquer la fermeture des frontières aux immigrants subsahariens et isoler complètement l'Algérie de l'Afrique. Maintenir le statu quo du Sahara Occidental et du non Maghreb. Installer la base américaine de l'Africom…
50 ans après la création du GPRA, on se pose toujours la même question que le grand moudjahid Mohamed Boudiaf dans son livre écrit en 1964 «Où va l'Algérie ?»
Un autre grand moudjahid, Ferhat Abbas 1er président du GPRA, avait prédit le viol permanent de la souveraineté populaire : «Pendant notre guerre de libération, c'était à ce peuple de choisir sa voie. Ceux qui l'ont privé de la parole, l'ont empêché d'exercer ses responsabilités, avec l'arrière-pensée de vivre comme des rois et de régner sur l'Algérie, ont commis une faute grave. Une faute dont nos enfants supporteront les conséquences. Car le jour viendra où ces enfants descendront dans la rue pour réclamer leur liberté et leur pain.» Ce témoignage résume l'histoire du clan «d'Oujda», cantonné aux frontières jusqu'à la signature des accords d'Evian, et rentré à Alger après l'armistice pour prendre le pouvoir par la force. En 2008, il continue de le conserver par la force et le mépris du peuple.
Boutefllika et son clan ont fait perdre 10 ans aux algériens. Tout en reconnaissant qu'ils s'étaient trompés, ils veulent régner à vie dans ce qu'ils croient être leur royaume. Les jeunes disent souvent : «Il y en a marre de vivre à attendre de vivre». En l'absence d'une classe politique consciente et organisée, la colère populaire va s'intensifier dans les fléaux sociaux, la délinquance, les émeutes et le terrorisme. On sait tous ce qu'ont coûté au pays les confrontations entre la volonté populaire et le pouvoir militaire en 1988, 1991, 1992.
En bafouant sans vergogne le nouveau code de conduite de la souveraineté populaire adopté en 1996, Ouyahia vient de franchir dangereusement une ligne rouge. Il ferme la porte de tout espoir démocratique et ouvre la porte justifiant toutes les dérives.
Annoncé par Ouyahia, il faut comprendre que le viol de la Constitution pour assurer un troisième mandat au Marocain Bouteflika est une décision prise par le Makhzen du DRS et des DAF qui se sont appropriés le destin de l'Algérie d'une main de fer, sous couvert des puissances coloniales. Tout le monde devine aisément les jeux de coulisses et des anti-chambres des grands de ce monde qui ont abouti à ce nouveau deal.
La dernière invitation de Sarkozy à Bouteflika pour une «visite d'Etat en 2009» en était un signe annonciateur. La récente visite éclair début septembre de Condoleezza Rice ressemble étrangement à celle de son prédécesseur Colin Powell, en décembre 2003, qui avait précédé l'invalidation de Benflis. C'était déjà Ouyahia qui annonçait le deuxième mandat dans une mémorable conférence de presse.
La France et les Etats-Unis qui vivent une alternance démocratique effervescente à chaque élection présidentielle l'interdisent aux indigènes afro-berbéro-arabes. Un universitaire colonial en a même déduit le concept «d'anarchie berbère» (el fawda) pour expliquer que les berbères étaient incapables de s'organiser eux-mêmes, et qu'il avaient besoin en permanence d'être organisés par des colons: Romains, Arabes, Turcs, Français…
Le cynisme et la désinvolture du Chef de Gouvernement en exercice démontre le profond mépris du pouvoir envers l'Histoire douloureuse du peuple algérien.
Cette insulte à la Constitution a été faite le jour du cinquantenaire de la création du GPRA, que l'Etat squatté par des putschistes, des imposteurs et de nouveaux bachaghas n'a jamais fêté en aucune façon… alors que l'anniversaire du 19 juin 1965 est une «fête nationale».
Cette insulte à la mémoire des algériens a été faite à quelques jours du 20ème anniversaire du 5 octobre 1988, où des centaines de jeunes sont morts en martyres du combat démocratique, et où des militants politiques et syndicaux ont été affreusement torturés.
Ceux qui ont fabriqué le monstre Ouyahia dans le laboratoire de l'état d'urgence du DRS ont un objectif qui saute aux yeux à chaque fois qu'ils nous l'ont imposé à la tête du gouvernement : engendrer le plus de mécontentement populaire, le plus de terrorisme sanglant, le plus de divisions politiques et régionales, le plus de sabotage économique, le plus d'isolement diplomatique …
La méthode est universellement connue. La répression économique et sociale crée une pépinière de délinquants. La répression politique crée une pépinière de terroristes.
Quels sont donc les objectifs assignés au troisième mandat du «soldat» Bouteflika et de son «aide de camp» Ouyahia ? Détruire encore plus l'économie nationale. Dilapider encore plus nos ressources d'hydrocarbures. Diviser encore plus le pays par un régionalisme/séparatisme fictif alors que tous les algériens sont berbères. Accentuer davantage le pourrissement de la rébellion touarègue pour provoquer la fermeture des frontières aux immigrants subsahariens et isoler complètement l'Algérie de l'Afrique. Maintenir le statu quo du Sahara Occidental et du non Maghreb. Installer la base américaine de l'Africom…
50 ans après la création du GPRA, on se pose toujours la même question que le grand moudjahid Mohamed Boudiaf dans son livre écrit en 1964 «Où va l'Algérie ?»
Un autre grand moudjahid, Ferhat Abbas 1er président du GPRA, avait prédit le viol permanent de la souveraineté populaire : «Pendant notre guerre de libération, c'était à ce peuple de choisir sa voie. Ceux qui l'ont privé de la parole, l'ont empêché d'exercer ses responsabilités, avec l'arrière-pensée de vivre comme des rois et de régner sur l'Algérie, ont commis une faute grave. Une faute dont nos enfants supporteront les conséquences. Car le jour viendra où ces enfants descendront dans la rue pour réclamer leur liberté et leur pain.» Ce témoignage résume l'histoire du clan «d'Oujda», cantonné aux frontières jusqu'à la signature des accords d'Evian, et rentré à Alger après l'armistice pour prendre le pouvoir par la force. En 2008, il continue de le conserver par la force et le mépris du peuple.
Boutefllika et son clan ont fait perdre 10 ans aux algériens. Tout en reconnaissant qu'ils s'étaient trompés, ils veulent régner à vie dans ce qu'ils croient être leur royaume. Les jeunes disent souvent : «Il y en a marre de vivre à attendre de vivre». En l'absence d'une classe politique consciente et organisée, la colère populaire va s'intensifier dans les fléaux sociaux, la délinquance, les émeutes et le terrorisme. On sait tous ce qu'ont coûté au pays les confrontations entre la volonté populaire et le pouvoir militaire en 1988, 1991, 1992.
En bafouant sans vergogne le nouveau code de conduite de la souveraineté populaire adopté en 1996, Ouyahia vient de franchir dangereusement une ligne rouge. Il ferme la porte de tout espoir démocratique et ouvre la porte justifiant toutes les dérives.
Saâd Lounès