La Commission des droits s’attaque au discours politiquesamedi 25 octobre 2008, par Annie Lessard, Marc Lebuis« La Commission canadienne des droits menace gravement nos droits civils. En Saskatchewan, elle poursuit un ancien député fédéral pour un mailing non politiquement correct envoyé à ses électeurs il y a 5 ans. Or, pas un jour ne se passe sans qu’un député n’offense un groupe ou l’autre. Nous le permettons, selon la théorie libérale que toutes les idées doivent être entendues, et que du choc des idées, la vérité émergera, pour le meilleur intérêt de la nation. » - Ezra Levant
Les Commissions des droits de la personne au Canada font l’objet de nombreuses critiques pour s’être auto-proclamées Grand Inquisiteur et Gardiennes du Bien. Certains parlent du « racket » de l’anti-racisme, d’« extorsion »...
Deux importants colloques se tiendront bientôt à Halifax et Ottawa sur le thème : « Les commissions des droits, une menace aux libertés ? ». Qui aurait pu imaginer que les commissions des droits en viendraient à menacer la démocratie ?
Traduction de :
A new low for ’human rights’, par Ezra Levant, National Post, le 24 octobre 2008
La Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) a gardé le profil bas pendant la campagne électorale fédérale. Avec pas moins de quatre enquêtes en cours sur sa propre conduite, elle est restée sagement sous le radar. Mais les élections étant passées, elle reprend du service, et d’une manière qui menace gravement nos droits civils.
En Saskatchewan, la CCDP poursuit un ancien député fédéral pour un mailing non politiquement correct qu’il a envoyé à ses électeurs il y a cinq ans.
Jim Pankiw, un député qui a servi de 1997 à 2004, est poursuivi pour l’envoi de dépliants critiquant la criminalité des Indiens de Saskatchewan. S’il est reconnu coupable, Pankiw pourrait faire face à d’énormes amendes. Il pourrait également faire face à d’autres ordonnances, allant des excuses forcées à une interdiction à vie de faire des commentaires sur les questions autochtones. Si Pankiw refuse de se conformer à une telle ordonnance, il pourrait faire de la prison.
La criminalité des Indiens était un problème important pour les électeurs de Pankiw. Selon Statistique Canada, les Autochtones ne représentent que 9% de la population de la Saskatchewan, mais 52% des personnes faisant face à des accusations criminelles.
Pankiw voulait sévir contre le crime, il voulait abandonner l’approche des « cercles de détermination de la peine » chez les autochtones, et mettre fin aux quotas raciaux. Son ton était agressif, mais parler agressivement sur la criminalité n’est pas censé être un crime en soi. Il appartenait à ses électeurs de déterminer si sa solution était la meilleure. C’est comme cela que fonctionne une démocratie.
Que les avocats et les bureaucrates de la CCDP pèsent le pour et le contre des opinions politiques de Pankiw est une scandaleuse incursion dans les affaires politiques du Parlement.
Il est peu probable que Pankiw gagne, car la CCDP n’est pas un vrai tribunal, et les moyens normaux de défense ne s’appliquent pas. Elle est présidée par un non-juge, et l’audience est remplie de tous les apparatchiks politiquement corrects imaginables. Prenez l’un des « experts » sur lesquels s’appuie la CCDP, Derek Smith de l’Université Carleton. Comme l’a rapporté
Terry O’Neill lorsque la plainte a été déposée il y a plus de quatre ans, Smith a trouvé des preuves du racisme de Pankiw dans la couleur de l’encre utilisée dans les dépliants : noire et rouge, sur du papier blanc.
Ce sont « des couleurs très associées avec les peuples autochtones, pour lesquels quatre couleurs symbolisent les quatre points cardinaux et ont une grande signification spirituelle », écrit Smith. Un vrai juge rejetterait cet argument avec un grand éclat de rire. Un vrai procureur serait trop embarrassé pour le présenter.
La poursuite contre Pankiw est clairement contraire à la Constitution. En 1990, la Cour suprême du Canada a statué que les Commissions des droits de la personne ne peuvent poursuivre que des cas de « haine » par des Canadiens dont les messages sont clairement malveillants. Elles ont été expressément empêchées de s’attaquer au discours politique. Il appartient aux électeurs de décider si les vues de Pankiw sur la criminalité indienne sont « légitimes ».
Si Pankiw peut être poursuivi pour propager la « discrimination », chaque député est à risque. Pas un jour ne se passe sans qu’un député n’offense un groupe ou l’autre. Nous le permettons. En fait, nous nous y attendons. Nous offrons plus de liberté aux députés qu’à tout autre Canadien, leurs débats sont même exemptés des lois sur la diffamation, selon la théorie libérale que toutes les idées doivent être entendues, et que du choc des idées, la vérité émergera, pour le meilleur intérêt de la nation. Ça s’appelle le privilège parlementaire, qui remonte à plusieurs siècles. C’est l’un de nos anciens droits civils, conçu pour protéger les représentants du peuple de l’ingérence politique du Roi.
Que Pankiw « gagne » ou perde son procès est dénué de pertinence. Il a déjà perdu, et nous aussi. Le message est fort et clair : la CCDP a mis fin à l’immunité parlementaire. Le fait que la première cible soit un député de la droite n’étonne pas. La CCDP est présidée par Jennifer Lynch, une féministe radicale qui a été directrice du cabinet de Joe Clark. Il est peu probable qu’un député de gauche sera jamais pénalisé de cette manière - à ce jour, 100% des cibles de la CCDP en matière de « propagande haineuse » ont été des conservateurs, blancs ou chrétiens.
Il n’y a rien de surprenant dans cette dernière attaque contre nos véritables droits civils par les voyous de la CCDP. Elle a déjà démontré son mépris de la liberté d’expression et de la liberté de conscience. La seule surprise est que le gouvernement Harper ait laissé cette agence perdre tout contrôle.
Ezra Levant fait actuellement l’objet d’une enquête de la CCDP dans une affaire de propagande haineuse non reliée.
Voir aussi :Caricatures de Mahomet : La saga Ezra Levant (la suite, mais c’est loin d’être la fin)
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