Du banditisme politique à la " monarchie républicaine"... ?[/size]
[size=12]Par : Abdallah el Djazairi
Dans un contexte de culte de la personnalité, les « bandits » dirigèrent leur pays d'une main de fer, réprimant toutes expressions et interdisant toutes institutions. Considérant le pouvoir comme un bien personnel, ils ont privatisé le champ politique au point de transformer les républiques en " monarchies " .
Après une quarantaine d'année de dictature militaire, l'évolution est décevante car on débouche sur un système de " monarques sans monarchies " .
Un système monarchique à des traditions, le prince héritier est préparé très tôt et orienté vers des formations lui permettant de maîtriser son métier de monarque.
Alors que dans un système de monarque sans monarchie, le " prince héritier ", dont la taille est généralement inversement proportionnelle au niveau d'instruction, devrait commencer par résoudre cette équation avant de prétendre au « trône » …
L'attitude clientéliste des occidentaux est scandaleuse, ils se disent les champions de la démocratie, alors qu'ils continuent à soutenir les anciennes et les nouvelles dictatures.
L'une des personnalités politiques qui a le plus souffert du banditisme politique fut Ferhat Abbès. Scandalisé par le pouvoir personnel imposé au peuple Algérien dès les premiers jours de l'indépendance, il démissionna de son poste de président du parlement ce qui lui coûta sa mise en résidence surveillée de 62 jusqu'au début des années 80.
Le non respect des droits de l'homme, la répression et le manque d'institutions démocratiquement élues justifient l'expression de banditisme politique utilisée par Ferhat Abbès pour décrire les régimes successifs.
Dans son livre intitulé "l'indépendance confisquée", Ferhat Abbès dénonce les coups d'état militaires et se demandait si les putschistes ne reproduisent pas tout simplement le système colonial? Il se demandait si les régimes militaires ne faisaient que remplacer une armée d'occupation étrangère par une autre armée?
Si pour Ferhat Abbès l'indépendance de notre pays n'est pas réelle, peut- on dire qu'on est sous occupation? Quelle est alors, cette nouvelle force d'occupation? Et à ce moment, notre indépendance est prévue pour quand ?
Au début des années 60, trois forces se disputaient la prise du pouvoir en Algérie, d'un côté : l’armée des frontières et à sa tête le colonel Boumediene Boukharrouba, de l'autre : l'armée de l'intérieur et enfin le gouvernement provisoire de la république algérienne(G.P.R.A)et à sa tête Ferhat Abbès .
L'armée de l'intérieur, insuffisamment équipée, n'avait aucune chance d'arriver au pouvoir. Tout se jouait alors entre l'armée des frontières et le G.P.R.A.
Usant de la force et la ruse, Bukharrouba écarta Ferhat Abbés imposant ainsi l'armée des frontières à la tête de l’Algérie.
Dans un contexte de banditisme et sur un fond d'anarchie, l'armée de Boumediene se jeta sur l'Algérie qui se transforma au fur et à mesure en une proie difficile à arracher à ses prédateurs.
En s'imposant au pouvoir dès 1962, le F.L.N dont la vocation se limitait à la libération du pays a dépassé son objectif comme le dit le sociologue algérien Lahouari Addi . Ce dépassement d'objectif, a fait de l'Algérie un corps mort-né. Autrement dit, la contre-révolution en Algérie n'a pas commencé en 1978, date de la disparition de Boumediéne, ni en 1992 à la suite du dernier coup d'état, la contre-révolution date de 1962.
Le système s'est auto-condamné dès le départ, d'où la crise actuelle qui n'est que la conséquence de la confiscation de l'indépendance d'un peuple ...!!?
La guerre actuelle aurait pu avoir lieu en 1962. Ce n'est ni l'intuition des décideurs du moment ni leur conception de la légalité et de la justice qui ont préservées l’Algérie. Le mot d'ordre qui fut Sabâa snine baracat(sept années de guerre ça suffit) qui été celui de l'opposition de l'époque, a retardé la guerre sans malheureusement nous l'éviter .
Le régime algérien se distingue pour être le seul au monde à avoir mis sa propre population sous embargo. Les pénuries de tous genres, l’embarras des jeunes par les histoires du service militaire, la censure sur la culture et sur l'histoire, la privatisation du champs politique, la domination de l'économie par une caste de privilégiés, les tracasseries bureaucratiques... sont les manifestations de l'embargo exercé par le régime sur les Algériens.
Tout est fait comme si la misère et la détresse du peuple excitaient et arrangeaient « les représentants du peuple … !! »
Cette perversion politique est à l'origine du sentiment d'injustice qu'éprouvent les Algériens vis à vis de leurs " représentants " d'où le terme de HOUGRA.
Après sept ans de vie de maquis et à défaut d'une psychothérapie de soutien et de retraite anticipée, l'armée des frontières est " promue " à la tête du pays !
Nous avons vécu et nous vivons sous le règne du banditisme politique. Les Syriens ont fait un pas en avant, découvrant ainsi le système de la " monarchie républicaine " . Dans son évolution, l'Algérie a le choix entre un état de droit ou une conception du politique à la Syrienne.
Le chemin qui mène vers un état de droit passe par plusieurs stations dont celle qui consiste à condamner avec rigueur, le Boumedienisme comme phénomène morbide, source de beaucoup de maux en Algérie.
Les atrocités et le conservatisme du Boumediénisme nous ont fait trop mal, l'humanisme et le modernisme de Ferhat Abbes nous font défaut .
Algeria-watch
[size=12]Par : Abdallah el Djazairi
Dans un contexte de culte de la personnalité, les « bandits » dirigèrent leur pays d'une main de fer, réprimant toutes expressions et interdisant toutes institutions. Considérant le pouvoir comme un bien personnel, ils ont privatisé le champ politique au point de transformer les républiques en " monarchies " .
Après une quarantaine d'année de dictature militaire, l'évolution est décevante car on débouche sur un système de " monarques sans monarchies " .
Un système monarchique à des traditions, le prince héritier est préparé très tôt et orienté vers des formations lui permettant de maîtriser son métier de monarque.
Alors que dans un système de monarque sans monarchie, le " prince héritier ", dont la taille est généralement inversement proportionnelle au niveau d'instruction, devrait commencer par résoudre cette équation avant de prétendre au « trône » …
L'attitude clientéliste des occidentaux est scandaleuse, ils se disent les champions de la démocratie, alors qu'ils continuent à soutenir les anciennes et les nouvelles dictatures.
L'une des personnalités politiques qui a le plus souffert du banditisme politique fut Ferhat Abbès. Scandalisé par le pouvoir personnel imposé au peuple Algérien dès les premiers jours de l'indépendance, il démissionna de son poste de président du parlement ce qui lui coûta sa mise en résidence surveillée de 62 jusqu'au début des années 80.
Le non respect des droits de l'homme, la répression et le manque d'institutions démocratiquement élues justifient l'expression de banditisme politique utilisée par Ferhat Abbès pour décrire les régimes successifs.
Dans son livre intitulé "l'indépendance confisquée", Ferhat Abbès dénonce les coups d'état militaires et se demandait si les putschistes ne reproduisent pas tout simplement le système colonial? Il se demandait si les régimes militaires ne faisaient que remplacer une armée d'occupation étrangère par une autre armée?
Si pour Ferhat Abbès l'indépendance de notre pays n'est pas réelle, peut- on dire qu'on est sous occupation? Quelle est alors, cette nouvelle force d'occupation? Et à ce moment, notre indépendance est prévue pour quand ?
Au début des années 60, trois forces se disputaient la prise du pouvoir en Algérie, d'un côté : l’armée des frontières et à sa tête le colonel Boumediene Boukharrouba, de l'autre : l'armée de l'intérieur et enfin le gouvernement provisoire de la république algérienne(G.P.R.A)et à sa tête Ferhat Abbès .
L'armée de l'intérieur, insuffisamment équipée, n'avait aucune chance d'arriver au pouvoir. Tout se jouait alors entre l'armée des frontières et le G.P.R.A.
Usant de la force et la ruse, Bukharrouba écarta Ferhat Abbés imposant ainsi l'armée des frontières à la tête de l’Algérie.
Dans un contexte de banditisme et sur un fond d'anarchie, l'armée de Boumediene se jeta sur l'Algérie qui se transforma au fur et à mesure en une proie difficile à arracher à ses prédateurs.
En s'imposant au pouvoir dès 1962, le F.L.N dont la vocation se limitait à la libération du pays a dépassé son objectif comme le dit le sociologue algérien Lahouari Addi . Ce dépassement d'objectif, a fait de l'Algérie un corps mort-né. Autrement dit, la contre-révolution en Algérie n'a pas commencé en 1978, date de la disparition de Boumediéne, ni en 1992 à la suite du dernier coup d'état, la contre-révolution date de 1962.
Le système s'est auto-condamné dès le départ, d'où la crise actuelle qui n'est que la conséquence de la confiscation de l'indépendance d'un peuple ...!!?
La guerre actuelle aurait pu avoir lieu en 1962. Ce n'est ni l'intuition des décideurs du moment ni leur conception de la légalité et de la justice qui ont préservées l’Algérie. Le mot d'ordre qui fut Sabâa snine baracat(sept années de guerre ça suffit) qui été celui de l'opposition de l'époque, a retardé la guerre sans malheureusement nous l'éviter .
Le régime algérien se distingue pour être le seul au monde à avoir mis sa propre population sous embargo. Les pénuries de tous genres, l’embarras des jeunes par les histoires du service militaire, la censure sur la culture et sur l'histoire, la privatisation du champs politique, la domination de l'économie par une caste de privilégiés, les tracasseries bureaucratiques... sont les manifestations de l'embargo exercé par le régime sur les Algériens.
Tout est fait comme si la misère et la détresse du peuple excitaient et arrangeaient « les représentants du peuple … !! »
Cette perversion politique est à l'origine du sentiment d'injustice qu'éprouvent les Algériens vis à vis de leurs " représentants " d'où le terme de HOUGRA.
Après sept ans de vie de maquis et à défaut d'une psychothérapie de soutien et de retraite anticipée, l'armée des frontières est " promue " à la tête du pays !
Nous avons vécu et nous vivons sous le règne du banditisme politique. Les Syriens ont fait un pas en avant, découvrant ainsi le système de la " monarchie républicaine " . Dans son évolution, l'Algérie a le choix entre un état de droit ou une conception du politique à la Syrienne.
Le chemin qui mène vers un état de droit passe par plusieurs stations dont celle qui consiste à condamner avec rigueur, le Boumedienisme comme phénomène morbide, source de beaucoup de maux en Algérie.
Les atrocités et le conservatisme du Boumediénisme nous ont fait trop mal, l'humanisme et le modernisme de Ferhat Abbes nous font défaut .
Algeria-watch