Algérie, le chaos en embuscade
L’évolution du système politique de l’Algérie laisse présager un avenir sombre et chaotique. L’Algérie se meurt et le peuple vit dans l’incertitude totale et la peur.
Dans ce contexte et au-delà des clivages idéologiques et politiques, l’ensemble des acteurs de l’opposition qui ne gravitent pas autour du régime, s’accordent désormais à reconnaître que l’heure du changement a sonné, et qu’une coordination des efforts est nécessaire pour créer une dynamique politique susceptible de convertir la rhétorique théorique en une action positive concrète.
Dans un environnement de crise financière mondiale et de récession économique à grande échelle, le régime algérien gangréné par la corruption et paralysé par l’incompétence et le clientélisme, entretient une inquiétante opacité sur le devenir des réserves en devise accumulées pendant les années où les prix des hydrocarbures ont atteint des records. Aucun ministre n’est capable de fournir la moindre information vérifiable sur les avoirs algériens placés à l’étranger !
Dans ce contexte on entrevoit une décourageante dérive vers l’aggravation de la fracture sociale et le risque à court terme d’une explosion aux conséquences fâcheuses. Les connaisseurs du régime algérien observent avec perplexité le déplacement des lignes de fracture au sein du système.
Partant de ce fait considérable qu’est la rupture des équilibres au sommet du cercle des décideurs, il est fort probable que l’Algérie se trouve à la veille d’une nuit de longs couteaux. La sortie médiatique de l’ancien président Chadli démissionné de force en janvier 92 et cloîtré dans le silence forcé depuis et l’entretient accordé par son ancien premier ministre Sid Ahmed Ghozali au journal elkhabar, réputé proche de certains décideurs militaires, la compagne orchestrée pour une candidature du général à la retraite Zeroual sont les signes annonciateurs d’une ère de fin de règne.
C’est dans cette atmosphère que le président en exercice a amorcé une fuite en avant en modifiant la constitution par un parlement croupion en dehors de toute concertation, ouvrant la voie royale pour un mandat à vie. A ce niveau du développement de la situation en Algérie, deux scénarios différents et deux attitudes sont possibles :
Le premier scénario s’articule autour de deux axes ; l’instrumentalisation en premier lieu d’une explosion populaire semblable aux évènements d’octobre 88, mais à une échelle réduite qui permettra au clan à la manœuvre de designer un responsable et le neutraliser politiquement. En deuxième lieu, de ramener l’opposition non organisée à la table de la compromission. Le système ressemble à une cellule biologique qui est en constant échange avec le monde extérieur et dépend entièrement de celui-ci. Donc, le pouvoir algérien a besoin de l’apport de cette opposition non structurée et vierge pour se régénérer et se maintenir.
Le deuxième scénario consiste à une explosion réelle et non contrôlée, vu le conflit armé endémique qui secoue le pays et en l’absence d’une alternative démocratique présentée par une opposition organisée et préparée à prendre le relais, avec le risque de voir le schéma somalien se répéter mais avec des conséquences beaucoup plus graves vu la position stratégique qu’occupe l’Algérie.
A la lumière de ces deux scénarios catastrophiques, il y a deux attitudes à adopter ; soit se complaire dans l’opposition archaïque et stérile, où la guerre des chefs et les querelles de chapelles font office de programme, facilitant le travail des officines qui agissent comme des virus de l’immunodéficience politique et détruire toute crédibilité.
L’alternative à la première attitude c’est que les hommes politiques reviennent à la raison et adoptent un comportement responsable et pragmatique, s’assoient autour d’une table et se mettent d’accord pour l’élaboration d’une plate-forme commune qui dessinera les contours de la sortie de la crise structurelle qui secoue l’Algérie. Un premier pas dans ce sens était fait à Genève la deuxième semaine du mois de novembre où lors d'un colloque organisé par le centre d'études de la paix de la fondation Cordoue plusieurs Algériens de divers courants politiques se sont réunis et ont débattu dans le respect avec un seul et unique but : sauver l’Algérie.
Yacine Saadi
Consultant international
30 novembre 2008
L’évolution du système politique de l’Algérie laisse présager un avenir sombre et chaotique. L’Algérie se meurt et le peuple vit dans l’incertitude totale et la peur.
Dans ce contexte et au-delà des clivages idéologiques et politiques, l’ensemble des acteurs de l’opposition qui ne gravitent pas autour du régime, s’accordent désormais à reconnaître que l’heure du changement a sonné, et qu’une coordination des efforts est nécessaire pour créer une dynamique politique susceptible de convertir la rhétorique théorique en une action positive concrète.
Dans un environnement de crise financière mondiale et de récession économique à grande échelle, le régime algérien gangréné par la corruption et paralysé par l’incompétence et le clientélisme, entretient une inquiétante opacité sur le devenir des réserves en devise accumulées pendant les années où les prix des hydrocarbures ont atteint des records. Aucun ministre n’est capable de fournir la moindre information vérifiable sur les avoirs algériens placés à l’étranger !
Dans ce contexte on entrevoit une décourageante dérive vers l’aggravation de la fracture sociale et le risque à court terme d’une explosion aux conséquences fâcheuses. Les connaisseurs du régime algérien observent avec perplexité le déplacement des lignes de fracture au sein du système.
Partant de ce fait considérable qu’est la rupture des équilibres au sommet du cercle des décideurs, il est fort probable que l’Algérie se trouve à la veille d’une nuit de longs couteaux. La sortie médiatique de l’ancien président Chadli démissionné de force en janvier 92 et cloîtré dans le silence forcé depuis et l’entretient accordé par son ancien premier ministre Sid Ahmed Ghozali au journal elkhabar, réputé proche de certains décideurs militaires, la compagne orchestrée pour une candidature du général à la retraite Zeroual sont les signes annonciateurs d’une ère de fin de règne.
C’est dans cette atmosphère que le président en exercice a amorcé une fuite en avant en modifiant la constitution par un parlement croupion en dehors de toute concertation, ouvrant la voie royale pour un mandat à vie. A ce niveau du développement de la situation en Algérie, deux scénarios différents et deux attitudes sont possibles :
Le premier scénario s’articule autour de deux axes ; l’instrumentalisation en premier lieu d’une explosion populaire semblable aux évènements d’octobre 88, mais à une échelle réduite qui permettra au clan à la manœuvre de designer un responsable et le neutraliser politiquement. En deuxième lieu, de ramener l’opposition non organisée à la table de la compromission. Le système ressemble à une cellule biologique qui est en constant échange avec le monde extérieur et dépend entièrement de celui-ci. Donc, le pouvoir algérien a besoin de l’apport de cette opposition non structurée et vierge pour se régénérer et se maintenir.
Le deuxième scénario consiste à une explosion réelle et non contrôlée, vu le conflit armé endémique qui secoue le pays et en l’absence d’une alternative démocratique présentée par une opposition organisée et préparée à prendre le relais, avec le risque de voir le schéma somalien se répéter mais avec des conséquences beaucoup plus graves vu la position stratégique qu’occupe l’Algérie.
A la lumière de ces deux scénarios catastrophiques, il y a deux attitudes à adopter ; soit se complaire dans l’opposition archaïque et stérile, où la guerre des chefs et les querelles de chapelles font office de programme, facilitant le travail des officines qui agissent comme des virus de l’immunodéficience politique et détruire toute crédibilité.
L’alternative à la première attitude c’est que les hommes politiques reviennent à la raison et adoptent un comportement responsable et pragmatique, s’assoient autour d’une table et se mettent d’accord pour l’élaboration d’une plate-forme commune qui dessinera les contours de la sortie de la crise structurelle qui secoue l’Algérie. Un premier pas dans ce sens était fait à Genève la deuxième semaine du mois de novembre où lors d'un colloque organisé par le centre d'études de la paix de la fondation Cordoue plusieurs Algériens de divers courants politiques se sont réunis et ont débattu dans le respect avec un seul et unique but : sauver l’Algérie.
Yacine Saadi
Consultant international
30 novembre 2008