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[Mémoire] Mémoires en miroir

3 participants

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1[Mémoire] Mémoires en miroir Empty [Mémoire] Mémoires en miroir Lun 8 Déc - 21:25

admin"SNP1975"

admin
Admin

Mémoires en miroir - Autour d’une Méditerranée plurielle




Il existe à Séville, dans le palais de Charles Quint, une carte de la Méditerranée sur laquelle Marseille est située au sud et Alger en haut de la carte : on peut en effet regarder, relire le fait franco-algérien du côté algéro-français. C’est ce qu’a amorcé le président Bouteflika le 6 juillet 1999 à Constantine en rappelant que la culture et l’histoire algériennes avaient une part juive et une part sinon française, tout au moins francophone. Les temps sont donc peut-être venus que nous fassions, de chaque côté de la mer qui nous unit, le travail de deuil, le travail de mémoire et notre devoir d’historiens. Nous devons à l’occasion de la visite du chef d’Etat algérien nous mettre à réfléchir ensemble sur notre histoire commune par-delà les douleurs, les plaies non cicatrisées, les ambiguïtés, pour aller de l’avant. La conférence de Barcelone qui doit se tenir à Marseille en cette fin d’année contribuera au grand projet de paix et de sécurité en Méditerranée auquel nous aspirons tous. Mais le chemin à parcourir est ardu car le contentieux réel et imaginaire est lourd : il nous faudra surmonter beaucoup d’obstacles dont le principal est en nous-mêmes. En effet, par-delà l’histoire propre à l’Algérie et à la France, chacun la sienne, l’histoire franco-algérienne et algéro-française est fondée sur deux balises difficilement franchissables : l’amnésie et l’amnistie. Chacun des deux pays a oublié ou amnistié ses propres fautes ou erreurs et glorifie les aspects inverses des éléments du contentieux commun : on peut prendre des dizaines d’exemples tous plus douloureux les uns que les autres. Cheikh Raymond Leyris et Mouloud Ferraoun, tous deux assassinés, pas par les mêmes bien sûr, me paraissent symboles de cette horreur à laquelle nous étions parvenus. Nous avions Jean Moulin, ils ont eu Abane Ramdane et le même débat sur les responsabilités des uns et des autres dans la résistance. Nous avions nos collaborateurs, ils ont eu leurs harkis. Nous avons fait une guerre injuste à un peuple méconnu et celui-ci est passé à la violence au nom même des principes que la France proposait au monde entier. Mais les vainqueurs ne réussirent pas à transformer leur victoire : l’Algérie fut d’abord décrétée islamo-socialiste avant de sombrer dans le clientélisme. La France maintenait sa pression en continuant les expériences nucléaires au Sahara puis, en dépit de la récupération des ressources naturelles (surtout des hydrocarbures), la pression internationale soumettait l’Algérie à la loi du marché. Aussi la crise sociale et économique, due en grande partie au mauvais partage des richesses et à l’absence de démocratie, provoqua d’abord une émigration massive vers l’Europe de chômeurs sans espoir. La France finit par avouer qu’elle ne pouvait accueillir toute la misère du monde, confrontée qu’elle était à des problèmes de plus en plus insolubles après avoir largement tiré bénéfice du travail des émigrés. Puis la violence réapparut en Algérie sous la forme répressive, d’abord contre la revendication de pluralisme à travers le berbérisme, puis contre la jeunesse d’Alger et d’ailleurs (octobre 1988). Les islamistes qui étaient au travail dans la société civile depuis plusieurs décennies prirent alors le relais politiquement et par la suite violemment, portant même leurs coups jusqu’en France, accusée de soutenir le régime militaire.

Pour les gens de ma génération, l’histoire se reproduisait dramatiquement et accentuait encore un peu plus l’incompréhension réciproque. Il faut maintenant se résoudre à regarder en face l’avenir : Li fat mat, dit un proverbe maghrébin, mais qu’il est dur à enterrer, le passé, sans déshonorer les morts et tous ceux qui ont souffert des deux côtés. Les scientifiques (historiens, sociologues, politologues) français et algériens ont déjà bien amorcé ce travail nécessaire : je pense à Mohammed Harbi et à Benjamin Stora en particulier, mais à d’autres aussi. Les cinéastes, les romanciers, écrivains francophones ou arabophones ont diffusé de nombreux témoignages. Ce qui me choque tient au décalage entre ces travaux pertinents et positifs et les fantasmes, les illusions, les méconnaissances qui continuent à être véhiculés par les médias des deux côtés, comme on a pu le constater lors de l’échec du voyage d’Enrico Macias. Les Français et les Algériens “zappent” des deux côtés de la Méditerranée, des millions d’entre eux habitent réellement des deux côtés et la connaissance mutuelle et réciproque ne progresse pas, bien au contraire. Sans doute parce que la douleur n’est pas encore surmontée : comment pourrais-je oublier la mort suspecte de mon ami Claverie après celle de mon ami Boucebci ? Peut-être faut-il que toute notre génération disparaisse pour que la norme soit banalisée entre nos deux pays. Il nous faut construire la nouvelle Andalousie, la nouvelle Méditerranée occidentale et pour cela rappeler tout ce que nous avons en commun et non pas ce qui nous divise, sans oublier ce qui nous a divisés. C’est en assumant la totalité du passé que nous pourrons donner à nos enfants un lac de paix dans l’équilibre et le respect. Mais la vraie amitié entre les peuples exige que l’on abandonne la langue de bois et que l’on se dise tout ce qu’on a sur le cœur. L’émir Abdelkader, qui est pour moi le plus grand héros positif de notre aventure commune, disait : “La miséricorde universelle découle de la présence du Clément : Al-Rah’mân.”
_____________________________________________



En complément, voici quelques extraits d’un article de la même revue, intitulé Amère Algérie, où Bruno Etienne présentait quelques ouvrages sur l’Algérie.


"Comment faire le travail de deuil d’une histoire commune mais en même temps schizoïde, en tout cas productrice de lectures multiples et incompatibles ? Les obstacles sont nombreux en Algérie, en France - l’incompréhension ravive les blessures."

"La question est de savoir si les Français ont envie d’entendre un discours, sinon objectif, tout au moins scientifique, tellement le contentieux franco-algérien est un fait pathologique qui renvoie à l’effondrement de l’empire colonial, à l’échec de la justification civilisationnelle de la colonisation (l’Autre n’est pas devenu le Même) et surtout au non-dit de la guerre d’Algérie où, contrairement à nos principes, nous avons opposé au terrorisme la torture généralisée."

"La France républicaine, patrie des droits de l’homme, a mené là-bas un combat douteux, injustifié - quelles que soient les méthodes de l’Autre - et surtout inutile, dont les plaies des deux côtés ne sont pas refermées et alourdissent le contentieux franco-algérien pour longtemps encore. C’est dans ce cadre que l’on peut comprendre les difficultés que nous avons à aborder le travail de deuil."

"Pour avoir moi-même travaillé sur les pieds-noirs et sur l’impact de la guerre d’Algérie en France, je suis frappé de l’absence quasi totale de recul de la part de nos compatriotes à ce sujet. Il y a régression dans la connaissance de la guerre et même de la colonisation. La mémoire s’efface et en rajoute sur les fantasmes, les illusions, les récits hagiographiques, apologétiques, voire les falsifications : nous avons donc un devoir d’histoire, pas un devoir de mémoire. Celle-ci sert à la commémoration, pas à la vérité. "


Notes



[1] La pensée de midi est éditée par Actes Sud.

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article641

http://www.marocainsdalgerie.net

boujema kharraj



Je ne peux contredire le bon sens de cet article mais il y a de quoi médité sur notre être Maghrébin.
Le passé ne meurt jamais et ne s'efface pas non plus. Il est répertorié et archivé.
Une chose est certaine il ne doit pas être une ressource de complexe soit de supériorité pour l'un soit d'infériorité pour l'autre.
La civilisation n'est la propriété de personne. Elle est pour tous. Car nous y sommes tous investis en se passant ou en cédant le relais les uns aux autres.
Mais il est vrai que le corps etatique dans sa conceptualité et constitutionnalité et sa tendance universelle soit il Maghrebin ou Méditerranéen mérite réconciliation là où des blessures sont tatoués pour qu'elles deviennent un signe de reconnaissance et de dépassement des fautes de frappes volontaires de notre folie de grandeure (nous aussi Maghrebins avions frapper à POE) et non de haissement des non civilisés. Je dis bien les non civilisés car la civilisation ne rime pas avec haine.
C'est pourquoi ce bon discours Mémoires en miroir dois être aussi voir surtout orienter vers l'intérieur Maghrebin d'abord.
On ne peut demander à la France ou ... ce que nous ne pouvons pas nous en donner inter-maghrebinement. Pourtant nous avions recré ensemble la méditerranée.
Dans ce sens Il y a une réelle problématique qui nous empêche de s'y faire: le Sahara.
Il est le cailloux dans la botte Maghrébine que ni Manhasset 5 ou 10 ne saura s'en débarrasser.
Veuillez m'aider à arracher la parole ONUsiennement puisque je releve le défi. Le Maghrb aura certainement l'occasion de recupérer son respect mérité de tous les Méditerranéens et non seulement de la France. Il ne faut pas oublier qu'il y a actuellemnt dans le musée de l'Algérie un Dinare Al Moravide des plus forts de la méditerranée et que les Italiens s'en avaient inspiré..

boujema kharraj



Et que voici

[Mémoire] Mémoires en miroir 1sd10

MJB



boujema kharraj a écrit:Je ne peux contredire le bon sens de cet article mais il y a de quoi médité sur notre être Maghrébin.
Le passé ne meurt jamais et ne s'efface pas non plus. Il est répertorié et archivé.
Une chose est certaine il ne doit pas être une ressource de complexe soit de supériorité pour l'un soit d'infériorité pour l'autre.
La civilisation n'est la propriété de personne. Elle est pour tous. Car nous y sommes tous investis en se passant ou en cédant le relais les uns aux autres.
Mais il est vrai que le corps etatique dans sa conceptualité et constitutionnalité et sa tendance universelle soit il Maghrebin ou Méditerranéen mérite réconciliation là où des blessures sont tatoués pour qu'elles deviennent un signe de reconnaissance et de dépassement des fautes de frappes volontaires de notre folie de grandeure (nous aussi Maghrebins avions frapper à POE) et non de haissement des non civilisés. Je dis bien les non civilisés car la civilisation ne rime pas avec haine.
C'est pourquoi ce bon discours Mémoires en miroir dois être aussi voir surtout orienter vers l'intérieur Maghrebin d'abord.
On ne peut demander à la France ou ... ce que nous ne pouvons pas nous en donner inter-maghrebinement. Pourtant nous avions recré ensemble la méditerranée.
Dans ce sens Il y a une réelle problématique qui nous empêche de s'y faire: le Sahara.
Il est le cailloux dans la botte Maghrébine que ni Manhasset 5 ou 10 ne saura s'en débarrasser.
Veuillez m'aider à arracher la parole ONUsiennement puisque je releve le défi. Le Maghrb aura certainement l'occasion de recupérer son respect mérité de tous les Méditerranéens et non seulement de la France. Il ne faut pas oublier qu'il y a actuellemnt dans le musée de l'Algérie un Dinare Al Moravide des plus forts de la méditerranée et que les Italiens s'en avaient inspiré..
.
JE VOIS QUE TU PARLES BEAUCOUP DE L'UMA.
PeuX tU nous rappeler les articles N° 14 et 15 de cette charte?.

boujema kharraj



Non je ne parle pas de l'UMA mais du Maghreb

Mais je peux te répondre à ta question un peu en vrac:

Article 14 : Toute agression envers un état est supposée être contre tous les autres Etats membres.

Article 15 : Il concerne l’empêchement des activité d’organisation touchant la sécurité, l’intégrité territoriale et le système politique des Etats de l’UMA. Refuser l’alliance militaire ou politique, dirigé contre l’indépendance politique ou l’unité territoriale des Etats membres



Dans ce sens Puisque j'ai évoqué le Sahara et pour rester dans la droite ligne de l'article nous devons diagnostiquer objectivement:

Il n' y a pas de carte du Maroc dont le Sahara fait partie integrante ni chez l'ONu ni l'UMA ni l'OUA ou UA...

Bien sur ceci ne veux pas dire que je suis contre ou pour mais juste pour bien comprendre la nature des donnés.

Qand à ma position j'ai une proposition des meilleures avec laquelle jai défié aussi un ami du Roi M6 à Laayoune en presence de toutes les tribus déontologiquement avec l'art du politique.

Chose que tu ne comprendra effirmativement jamais.

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