Né le 23 août 1932 à Clauzel, près de la ville de Guelma, Houari Boumediène de son vrai nom Mohamed Boukharouba Ben Brahim, fit ses études primaires à Guelma dans une école française, ainsi que des études arabes dans une école coranique. Jeune adolescent, il vécut les événements sanglants du 8 Mai 1945, dont il dira plus tard: ce jour-là j’ai vieilli prématurément. L’adolescent que j’étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre, et les enfants ont compris qu’il fallait se battre, les armes à la main, pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. De 1946 à 1950, il poursuit des études en arabe à l’Institut El Kettani de Constantine, puis il rejoint Tunis pour poursuivre ses études à la Zitouna et en juin 1952 Le Caire pour s’inscrire à l’Université d’El Azhar. Dès le premier jour du déclenchement de la Révolution, il rejoint le FLN au Caire. Il fait un stage de formation militaire de 3 mois. Le 27 février 1955, il embarque à Alexandrie avec 4 autres Algériens (Nadir Bouzar, Chérif Abdelkader, Mougari Ahmed dit Cheikh Senouci et Arfaoui Mohamed Salah) sur le Dina, yacht de l’ex-épouse du Roi Farouk avec une cargaison d’armes destinées à la Zone V (plus tard Wilaya V). Arrivé au Maroc, il change complètement son nom choisissant les noms de deux saints Houari (Sidi Houari, Oran) et Boumediène (Sidi Boumediène, Tlemcen). Il est porteur d’une lettre d’Ahmed Ben Bella à Larbi Ben M’hidi, responsable de la Zone V. Profitant de sa présence auprès des responsables de la Révolution au Maroc, il se fait remarquer par Mohamed Boudiaf qui se trouve à Nador et Abdelhafid Boussouf, adjoint de Ben M’hidi. Après le Congrès de la Soummam, il est nommé commandant de l’ALN, adjoint militaire de Boussouf qui remplace Ben M’hidi devenu membre du Conseil de Coordination et d’Exécution (CCE). Le 22 mai 1957, j’arrive avec 3 millions de francs à Oujda venant du maquis en compagnie de deux dignitaires de la Révolution. Je me retrouve dans la maison de Si Habib Derdak (un homme qui a sacrifié toute sa fortune pour la Révolution, dont deux des enfants ont rejoint l’ALN et qui, à l’indépendance, n’a rien demandé, finissant, jusqu’à sa mort, sa vie comme imam d’une mosquée à El Mallah, ex-Rio- Salado), l’un des PC de la W 5 où je reçois la visite du lieutenant Nasser (Mohamed Mokrane). Il se présente comme le secrétaire de la Wilaya, je lui remets le sac contenant l’argent que nous commençons à compter. Arrive Boumediène. Devant la réaction du lieutenant Nasser, je comprends qu’il s’agit d’un haut responsable. Je salue, me présente puis je m’assieds et continue à compter. Il m’interpelle: Ali Chérif, arrête de compter, je ne vois pas où tu aurais pu gaspiller l’argent au maquis, d’une part, d’autre part, s’il manque quelques francs je ne vois pas comment tu vas les rembourser. Donne-moi plutôt des nouvelles du maquis, repose-toi et prépare- toi au retour. Signe-lui la décharge, s’adressant à Nasser. A la réunion du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra) de août 1957 au Caire où il assiste en tant que membre, il est désigné colonel commandant la Wilaya V. Deux semaines plus tard, il rejoint le maquis à l’intérieur de la Wilaya V, où il passe en revue les 8 zones composant cette Wilaya passant successivement par les Zones 2, 1, 5, 3, 4, 7, 6 et 8 accompagné par Tahar (Mohamed Khelladi) comme secrétaire. | |
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