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Forum de discussion entre Maghrébins, expulsés marocains d'algerie,algerie-maroc

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Le Maroc acculé au pied du mur par l'Algérie

2 participants

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admin"SNP1975"

admin
Admin

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(Mardi 03 Mars 2009)

Alors que MohaMmed VI exige la réouverture des frontières
Les terres d’Algériens toujours confisquées au Maroc


Par :Salim Tamani




On a souvent réduit le contentieux qui mine les relations entre l’Algérie et le Maroc à la simple question sahraouie.

Or, face à la campagne de déchaînement de Rabat, qui appelle avec une trop bruyante insistance à la réouverture des frontières, le dossier de l’expropriation des terres des Algériens résidant au Maroc n’a toujours pas été réglé par ce pays.
Récemment, le roi Mohammed VI, dans un discours à ses sujets, a encore “exigé” la réouverture des frontières communes. Il a mis en avant la “sincérité” et la “fraternité” qui devraient caractériser les relations bilatérales. Dans les médias marocains, l’hystérie habituelle contre l’Algérie s’enclenche à travers une pression médiatique, diplomatique et associative qui a même poussé certaines associations à déposer une plainte contre le président Bouteflika devant le… TPI.
Il est question de “la marche noire” des expulsés marocains d’Algérie en 1975, de la récupération de biens ou encore des insultes contre le défunt président Boumediène et son ancien ministre des Affaires étrangères, le même Bouteflika, accusés d’avoir humilié les Marocains.
Toutefois, l’argumentaire marocain occulte tout un pan de l’histoire algéro-marocaine. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les relations entre frères maghrébins sont devenues aussi tendues ? Quel est ce contentieux terrien qui, sans règlement, continuera d’empoisonner le climat maghrébin ?
Après l’attentat de l’hôtel Hasni, à Marrakech, le Maroc avait décidé, sous l’impulsion de Hassan II, de chasser des milliers d’Algériens. Brimades, passages à tabac, humiliations, expulsions.
Les ressortissants algériens ont eu droit à un traitement de choc de la part de voisins qui ne trouvaient rien d’autre à dire que d’accuser les services algériens d’être à l’origine de cet attentat. Affirmation largement démentie par le procès des terroristes marocains, exécutants de cet acte terroriste. D’ailleurs, il serait utile de rappeler qu’Alger attend toujours de Rabat les excuses officielles quant à ces accusations infondées.
Or, cette opération de “chasse à l’Algérien” n’était pas la première. Déjà, en 1973, et bien avant que la guerre au Sahara occidental n’éclate, le Maroc avait commis un précédent gravissime occulté par l’histoire officielle comme dicté par le palais royal. L’origine de cette agression a été le dahir (décret) du 2 mars 1973 qui a permis la spoliation de terres de nombreuses et honorables familles algériennes vivant au Maroc qui ont vu leurs propriétés agricoles confisquées et versées à une société d’État de gestion de biens agricoles, la Sogeta.
Selon les chiffres dont nous disposons aujourd’hui, 273 Algériens ont été victimes de la “marocanisation” de leurs terres. Ils possédaient plus de 15 965 hectares en surfaces exploitables et fertiles qui leur ont été carrément pris. Quand on sait que la Sogeta gère actuellement 40 000 hectares sur l’ensemble du Maroc, il s’agit bien de près de 40% du patrimoine foncier agricole public marocain qui a été volé à nos compatriotes.
Les Marocains mettent en avant des mesures de représailles en accusant l’ex-ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Ce dernier a pourtant été signataire, au nom du gouvernement algérien, de la fameuse convention d’établissement, signée le 15 mars 1969, et du protocole annexe modifiant et complétant les dispositions de ladite convention que Bouteflika signera également à Ifrane le 15 février 1969. Ce jour-là, le Maroc était représenté par Ahmed Laraki.
Que dit la convention ? D’abord, que les “ressortissants des deux États sont assimilés aux nationaux en ce qui concerne l’exercice des activités professionnelles et salariées (…)”. En un mot, qu’Algériens et Marocains sont égaux sur le plan professionnel.
Ensuite, la convention stipule qu’“ils pourront librement accéder à la propriété des biens mobiliers et immobiliers, en jouir et exercer tous les droits de possession de propriété et de disposition dans les mêmes conditions que les nationaux”.
En bref, les Algériens spoliés de leurs terres se croyaient aussi à l’abri que les Marocains eux-mêmes.
Enfin, le texte de la convention dans son article 5 précise qu’“ils pourront assurer la gestion sous toutes ses formes, de leurs biens mobiliers et immobiliers, soit directement, soit par mandataire, ainsi qu’exercer toute activité industrielle, commerciale ou agricole, le tout au même titre que les nationaux”.
En conclusion, “les biens des ressortissants de chacun des deux pays situés sur le territoire de l’autre ne pourront faire l’objet d’expropriation (…)”.
Ces accords entre l’Algérie et le Maroc ont été totalement discrédités par l’attitude marocaine qui a “marocanisé” les terres des Algériens. Alors que Rabat met en avant le Sahara occidental comme seule pomme de discorde, l’histoire nous enseigne, dans le cas de cette spoliation, que les Marocains avaient déclenché les hostilités sans en mesurer les conséquences à long terme.
Même le fameux décret du président Boumediène, qui ne faisait qu’appliquer la réciprocité face au dahir de 1973, était empreint d’une certaine amertume naïve à l’égard d’un Maroc pourtant belliqueux :
“Ce que l’Algérie a entrepris en direction des citoyens du Maghreb arabe est seulement une position de principe pour les traiter comme des étrangers. Ceci ne peut être de leur part qu’un reniement de notre passé commun (…)”, ajoutant que “nous croyons profondément et toujours en l’avenir du Maghreb arabe unifié que nous voulons réaliser pas après pas”.
Il faut admettre que cette forme de candeur à l’égard du Maroc allait exploser à la face de l’Algérie quand le Maroc a déclenché sa marche verte contre les Sahraouis, en colonisant tout un territoire au sud du Maroc.
Ce contentieux peut-il être oublié côté algérien ? Certainement pas. Ni par les familles algériennes elles-mêmes dont certaines ont engendré des hauts cadres de l’État et qui avaient vécu, dans leur chair, ce que suppose la “fraternité” marocaine.
L’État ne peut également oublier, ni tolérer ces spoliations, surtout que le Maroc avait même indemnisé les colons français et jamais rien proposé aux Algériens spoliés.
Récemment, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, originaire de Nedroma et connaissant bien ce dossier du fait que certaines familles spoliées sont issues de cette région frontalière, avait estimé que “la construction du Grand-Maghreb est une nécessité historique qui passe par un discours de vérité”.
Cette vérité n’est certainement pas entendue du côté marocain, comme l’explique cet ancien propriétaire terrien au Maroc complètement dépossédé de ses biens et qui occupe un haut poste de responsabilité : “Si le Maroc veut une communauté de destin avec l’Algérie, s’il veut renforcer les liens fraternels, construire un partenariat exemplaire et renforcer nos intérêts communs, avantageux pour les uns et les autres, il doit cesser de pratiquer la mémoire sélective.”
Finalement, le discours de Mohammed VI sur les frontières pose la question fondamentale, côté algérien, de savoir si c’est le bon moment de régler ces contentieux. Le souverain marocain en appelle à la fraternité et à la sincérité. Les Algériens, eux, en appellent à la justice et au droit.
Si le Maroc franchit ce cap psychologique et rend justice à ces spoliés, ce sera certainement une première fenêtre qui s’ouvrira dans l’espérance du Maghreb. Un acte de justice qui sera beaucoup moins pénalisant que la simple fermeture des frontières.
Salim Tamani
Liberté

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
Admin

Les biens spoliés des Algériens, élément essentiel du contentieux algéro-marocain

Les propriétés algériennes toujours sous séquestre

26-02-2009


Par Noureddine Khelassi

Les Algériens du Maroc, issus de l’immigration installée dès 1840, n’ont pas été victimes de la seule politique de marocanisation
des terres et autres biens domaniaux. Quelque 70 000, dont 14 000 inscrits auprès des services consulaires, ont été dépossédés de leurs biens en 1994. Cette année, le Maroc avait fait le constat médusé de l’existence d’un islamisme armé en mesure de passer aux actes.
Il le fera à la faveur de l’attentat contre un palace de la ville de Marrakech. Dans une superbe fuite en avant, dont le makhzen
a le secret, les autorités marocaines accusent les services secrets algériens d’être les instigateurs de cet attentat à la bombe. La réalité des faits prouvera plus tard que cette action d’éclat était le fait exclusif des djihadistes marocains.
Les propriétaires algériens payeront quand même, au prix fort, cet aveuglement politique, leurs biens spoliés étant toujours sous séquestre.
La spoliation a commencé en 1963
Le régime marocain pourra toujours arguer de l’étatisation des biens des Marocains d’Algérie. Dans le contentieux relatif aux biens des
ressortissants algériens et marocains au Maroc et en Algérie, c’est le palais royal qui porte la responsabilité d’avoir inauguré et clos le mouvement d’expropriation. En dépit de textes régissant l’établissement des ressortissants des deux pays sur les territoires respectifs, le Maroc avait lancé le mouvement de spoliation dès 1963.
Le contexte de la «Guerre des sables», agression militaire caractérisée contre l’Algérie fraîchement indépendante, s’y prêtait. Plus tard, en 1973, le dahir (décret) numéro 1.73.213 du 2 mars, relatif «au transfert à l’Etat de la propriété des immeubles agricoles appartenant aux personnes physiques étrangères et aux personnes morales», organisera un nouveau mouvement de dépossession. Destiné à l’expropriation des étrangers, dans le cadre de la marocanisation des terres agricoles, il ne sera appliqué finalement qu’aux seuls propriétaires algériens. Des milliers de nos compatriotes de Guercif, Agadir, Taza, Oujda, Berkane, Casablanca, Nador et Fès, seront carrément spoliés. Ces biens, ainsi que les propriétés reprises en 1963 sont toujours sous séquestre. Ils sont gérés par un organisme d’Etat, la SOGETA.
Ces mouvements de spoliation ont été effectués au mépris de la convention d’établissement algéro-marocaine, signée à Alger, le
15 mars 1963, par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Laraki. Cette convention sera renforcée par un protocole annexe au traité d’Ifrane, la modifiant et la complétant. L’article 5 de cette convention consacre le principe du libre exercice des droits économiques et l’égalité fiscale. Il assimile même les ressortissants des deux Etats aux nationaux de chacun des deux pays. L’assimilation au national est réalisée dans «l’exercice des activités professionnelles et salariées». En vertu de ces dispositions, les citoyens des deux Etats «pourront librement accéder à la propriété des biens mobiliers et immobiliers». Et, de ce fait, «en jouir et exercer tous les droits de possession de propriété et de disposition dans les mêmes conditions que les nationaux». De même et dans les mêmes conditions de jouissance, peuvent-ils «assurer la gestion sous toutes ses formes, de leurs biens mobiliers et immobiliers, commerciales ou agricoles». En matière de statut personnel et de dévolution successorale, y compris les legs, la convention prévoit que «les juridictions de chacune des parties doivent appliquer, conformément aux principes du droit international privé, la loi nationale de l’autre partie sous réserve des règles de l’ordre public.»
La convention d’établissement fixe les conditions d’expropriation. Elle stipule que «les biens des ressortissants de chacun des deux pays situés sur le territoire de l’autre ne pourront faire l’objet d’expropriation que pour cause d’utilité publique et conformément à la loi». Pourtant, en 1994, des milliers de familles algériennes seront purement et simplement spoliées. Les autorités marocaines avaient alors une singulière interprétation de la «cause d’utilité publique» au lendemain d’un attentat à la bombe islamiste. Pour régler les problèmes de toutes sortes, y compris des questions d’expropriation, le traité d’Ifrane, signé le 15 janvier 1969, prévoit de conférer à une commission mixte paritaire les compétences nécessaires pour «régler tout problème pouvant naître» de l’application de la convention d’établissement de 1963.
Biens arch ou biens melk, les possessions des Algériens remontent au début du mouvement migratoire vers le Maroc. C’est-à-dire, à partir de 1840 et jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Beaucoup d’Algériens ont accompagné l’Emir Abdelkader lors de son exil dans ce pays en 1843. La plupart des Algériens viennent surtout de l’Oranie, notamment de Tlemcen, Nedroma et Mascara.
Les Bouabdellah possédaient de grands domaines agricoles
La majorité d’entre eux s’est donc installée avant le protectorat français en 1912. Piliers de l’administration du protectorat et du makhzen (administrateurs, traducteurs, magistrats,fonctionnaires,enseignants), beaucoup participeront à la résistance marocaine contre l’occupant français. Certains, comme la famille Bouabdallah, dont le père, hadj Mustapha, est décédé récemment à l’âge de
105 ans, possédaient des milliers d’hectares et des fermes agricoles d’envergure. La famille Bouabdallah possédait des fermes qui serviront de siège à l’Ecole des cadres de la révolution, d’atelier de fabrication d’armes, d’antenne de l’état-major de l’ALN et de structures du MALG qui abritaient des antennes de renseignement et de transmissions. Aujourd’hui, l’Etat algérien et la famille Bouabdallah peuvent, à bon droit, revendiquer la restitution de ces biens au titre de symboles de la lutte du peuple algérien contre la colonisation.
Parmi les familles d’Algériens spoliés, il y a aussi, à titre d’exemple, celle des Khalef dont est issu l’ancien patron de la Sécurité militaire algérienne (SM), Kasdi Merbah, de son vrai prénom Abdallah. L’ancien chef de gouvernement du président Chadli Bendjedid avait justement fait ses classes de maître espion à l’Ecole des cadres de la révolution abritée dans une des fermes de la famille Bouabdallah. Le père de Kasdi Merbah, hadj Hammou Khalef, avait été spolié d’une ferme de 250 hectares fertiles à Mechraa Belekssiri. Il décédera sans avoir jamais récupéré son bien. Autre exemple de familles injustement expropriées, les Maz, originaires de Mostaganem, étaient également de riches possédants.
La question des biens des Algériens au Maroc, dont une bonne partie est constituée de riches possessions, est un élément important du contentieux entre l’Algérie et le Maroc.
Le Maroc, qui revendique pour ses ressortissants expulsés d’Algérie en 1975, serait plus crédible dans sa démarche s’il consentait lui-même à appliquer aux Algériens spoliés ce qu’il réclame de façon récurrente pour ses propres ressortissants. C’est-à-dire une juste réparation qu’il a généreusement accordée par ailleurs aux anciens colons français et européens. Comme il n’y a pas de petites et de grandes causes, la réouverture de frontières entre les deux pays et l’édification du Maghreb passent aussi par des chemins de traverse comme l’indemnisation des propriétaires injustement dépossédés de leurs biens.

TRIBUNE
N

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
Admin

Algériens spoliés au Maroc

Histoire d’une expropriation étatique




Conformément aux dispositions du dahir portant loi n°1.73.213 du 2 mars 1973, relatif au transfert à l’Etat de la propriété des immeubles agricoles appartenant aux personnes physiques étrangères ou aux personnes morales, des milliers d’Algériens possédant des biens à Guercif, Agadir, Taza, Oujda, Berkane, Casablanca, Nador et Fès ont été inexorablement spoliés.



Le plus grave, c’est que cette loi n’a été appliquée que contre nos ressortissants, comme nous avons pu le constater sur place. Une discrimination que ne peuvent justifier ni expliquer des responsables concernés du royaume. Embarrassés, ils fondent cependant un grand espoir dans le réchauffement des relations entre nos deux pays pour « rétablir nos frères algériens dans leurs droits ». Guercif, dans l’Oriental. Une agglomération moyenne qui, économiquement, reste à la traîne des autres cités du territoire chérifien. Une situation que la fermeture des frontières terrestres en 1994 a davantage noircie. Mohamed-Abdelouahab Bousmaha, le représentant d’une famille algérienne de Sidi Bel Abbès dépossédée, les larmes aux yeux, nous prie de nous arrêter pour nous montrer « les dizaines d’hectares qui nous ont été pris injustement ». Située en plein centre urbain, une partie des terres a été donnée en exploitation à un citoyen marocain qui a pignon sur rue. L’autre a été transférée pour utilité publique. C’est quand même curieux cette réquisition par l’Etat de ces biens en ce sens que cette grande superficie est située en zone urbaine donc, en principe, non concernée par la loi royale. D’ailleurs, le maire de Guercif le reconnaît dans une attestation signée le 10 juin 2003. « Cette parcelle se trouve dans le secteur urbain de la ville de Guercif conformément au découpage administratif de l’année 1992. » A la Conservation foncière de Taza, un responsable qui connaît bien le dossier avoue : « Ce cas est inexpliqué. Normalement, cette terre ne devrait pas être touchée par la loi de 1973, mais... » Gêné, il continue : « Mais il devrait être réglé avec ce dégel entre nos deux pays. Patience. » Et qu’en est-il des autres biens, dont seuls les Algériens ont été touchés ? Notre interlocuteur, embarrassé, dit poliment : « Espérons qu’un autre Dahir sortira pour annuler le premier. » Il n’en dira pas plus. L’avocat de la famille de Mohamed-Abdelouahab Bousmaha, un Algérien installé à Oujda depuis longtemps, est perplexe : « Malgré tous nos documents et un dossier bien ficelé, les différentes instances marocaines continuent de faire la sourde oreille. Nos courriers restent sans réponse. » Au consulat d’Algérie à Oujda, le vice-consul nous reçoit expéditivement et nous rassure : « Le dossier des Algériens expropriés est entre de bonnes mains. » Nous lui avons demandé de nous communiquer le nombre de nos concitoyens victimes de ce Dahir. « Tous les dossiers se trouvent à notre ambassade de Rabat. » Et comme si ce dossier était du domaine du secret défense, le vice-consul précipita notre départ. Qu’à cela ne tienne. A l’ambassade, l’attaché de presse nous informe : « Ce dossier est bien pris en charge par les autorités algériennes. » Nous apprendrons que sur le territoire chérifien 14 000 Algériens sont recensés, mais qu’il en existe plus de 60 000. Quant aux victimes de ce Dahir, point de chiffre. Dans la même circonscription de Guercif, la famille Abbou parle de cette spoliation avec amertume : « Non seulement ils nous ont pris nos terres, mais ils nous ont chassés du Maroc comme des malfrats. Ils nous ont éloignés du royaume pour nous empêcher de défendre nos droits. » La famille Khiter, originaire de Khemis Miliana, se rappelle la période durant laquelle leur ferme de valeur et près de 300 ha situés à Agadir ont été transférés à l’Etat. « Du jour au lendemain, on nous a réduits à des gueux. Mais à ce jour nous continuons à lutter par la voie légale pour récupérer nos biens. » A Casablanca, K. Khiter, une Algérienne, chef d’entreprise, respectée pour les prouesses qu’elle accomplit dans son domaine ( le traitement des eaux), parle de l’expropriation avec tristesse, colère et impuissance : « Loin de juger qui que ce soit, il faut qu’on sache que nos biens actés nous ont été pris. Légalistes, nous continuons à lutter pour recouvrer nos droits. » Et de nous montrer un dossier volumineux transmis à toutes les instances des deux pays. La famille Louzri de Soumaâ, à Blida, possède (ou possédait) des biens à Beni Mellal. « Nous sommes très nombreux éparpillés sur tout le territoire du Maroc. Et tous les Algériens dans notre cas ne demandent qu’une seule chose : nos droits. » Sur le boulevard Mohammed V, à Casablanca, se dresse majestueusement l’hôtel Lincoln.
Une association pour recouvrer les droits


Une infrastructure dont sont fiers les Casablancais de souche. Mais le Lincoln n’est pas fonctionnel. Les travaux de restauration sont à l’arrêt. La raison ? Le propriétaire : la famille Bendra, d’origine algérienne, de l’extrême ouest. Et cela explique tout. Un journaliste du Matin Eco, nous sachant algériens, essaie de commenter cette situation : « Cet hôtel est une fierté pour nous. Sa restauration n’est pas allée à son terme parce que les autorités reprochent au propriétaire, à ce qu’il paraît, de ne pas respecter l’architecture du monument. Espérons que toutes les parties arriveront à une solution parce que cette fermeture dénature quelque peu ce boulevard de renom. » Maigre justification : les Casablancais interrogés sur la situation du Lincoln n’y vont pas par quatre chemins pour reconnaître que la raison est toute simple : « C’est un Algérien et certains acceptent mal qu’un Algérien réussisse. Et puis le projet est tellement grandiose qu’il attise les convoitises. » Les Algériens propriétaires de biens fonciers victimes des dépassements des autorités marocaines sont très nombreux. Pour défendre leurs droits, ils s’attellent à créer une association dénommée Algériens expropriés au Maroc (ALEMA), dont le président provisoire est Mohamed-Abdelouahab Bousmaha, résidant à Sidi Bel Abbès. « Nous lançons un appel à tous les Algériens expropriés au Maroc de nous contacter au 070 36 01 13 ou au 071 33 03 05 pour constituer notre association qui est encouragée par notre ambassade à Rabat et nos différents consulats au Maroc. Nos objectifs sont clairs : nous sommes apolitiques. Nous voulons recenser tous les concernés par ce problème et défendre les droits de cette catégorie d’Algériens résidant en Algérie ou au Maroc. Enfin, nous sommes optimistes quant à l’issue de nos revendications, surtout que les relations entre nos deux pays repartent sur de bonnes bases », souligne M. Bousmaha. Le site de cette association est en construction. Nos différents interlocuteurs affirment : « On ne peut pas envisager le raffermissement des relations entre les deux pays si ce contentieux - un parmi d’autres - n’est pas réglé. Ce serait hypocrite et fragile de rebâtir une union sur des litiges lourds. C’est comme si on construisait une maison sur un volcan. » Quand on pense que les autorités marocaines ne pensent qu’à la réouverture des frontières terrestres, l’on se demande si, quelque part, on essaie encore une fois de duper des Algériens toujours meurtris par mille et un coups fourrés fomentés par nos voisins.


Par [url=mailto://]Chahredine Berriah[/url]

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Slimani9002



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(Mardi 03 Mars 2009)

Alors que MohaMmed VI exige la réouverture des frontières
Les terres d’Algériens toujours confisquées au Maroc


Par :Salim Tamani




On a souvent réduit le contentieux qui mine les relations entre l’Algérie et le Maroc à la simple question sahraouie.

Or, face à la campagne de déchaînement de Rabat, qui appelle avec une trop bruyante insistance à la réouverture des frontières, le dossier de l’expropriation des terres des Algériens résidant au Maroc n’a toujours pas été réglé par ce pays.
Récemment, le roi Mohammed VI, dans un discours à ses sujets, a encore “exigé” la réouverture des frontières communes. Il a mis en avant la “sincérité” et la “fraternité” qui devraient caractériser les relations bilatérales. Dans les médias marocains, l’hystérie habituelle contre l’Algérie s’enclenche à travers une pression médiatique, diplomatique et associative qui a même poussé certaines associations à déposer une plainte contre le président Bouteflika devant le… TPI.
Il est question de “la marche noire” des expulsés marocains d’Algérie en 1975, de la récupération de biens ou encore des insultes contre le défunt président Boumediène et son ancien ministre des Affaires étrangères, le même Bouteflika, accusés d’avoir humilié les Marocains.
Toutefois, l’argumentaire marocain occulte tout un pan de l’histoire algéro-marocaine. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les relations entre frères maghrébins sont devenues aussi tendues ? Quel est ce contentieux terrien qui, sans règlement, continuera d’empoisonner le climat maghrébin ?
Après l’attentat de l’hôtel Hasni, à Marrakech, le Maroc avait décidé, sous l’impulsion de Hassan II, de chasser des milliers d’Algériens. Brimades, passages à tabac, humiliations, expulsions.
Les ressortissants algériens ont eu droit à un traitement de choc de la part de voisins qui ne trouvaient rien d’autre à dire que d’accuser les services algériens d’être à l’origine de cet attentat. Affirmation largement démentie par le procès des terroristes marocains, exécutants de cet acte terroriste. D’ailleurs, il serait utile de rappeler qu’Alger attend toujours de Rabat les excuses officielles quant à ces accusations infondées.
Or, cette opération de “chasse à l’Algérien” n’était pas la première. Déjà, en 1973, et bien avant que la guerre au Sahara occidental n’éclate, le Maroc avait commis un précédent gravissime occulté par l’histoire officielle comme dicté par le palais royal. L’origine de cette agression a été le dahir (décret) du 2 mars 1973 qui a permis la spoliation de terres de nombreuses et honorables familles algériennes vivant au Maroc qui ont vu leurs propriétés agricoles confisquées et versées à une société d’État de gestion de biens agricoles, la Sogeta.
Selon les chiffres dont nous disposons aujourd’hui, 273 Algériens ont été victimes de la “marocanisation” de leurs terres. Ils possédaient plus de 15 965 hectares en surfaces exploitables et fertiles qui leur ont été carrément pris. Quand on sait que la Sogeta gère actuellement 40 000 hectares sur l’ensemble du Maroc, il s’agit bien de près de 40% du patrimoine foncier agricole public marocain qui a été volé à nos compatriotes.
Les Marocains mettent en avant des mesures de représailles en accusant l’ex-ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Ce dernier a pourtant été signataire, au nom du gouvernement algérien, de la fameuse convention d’établissement, signée le 15 mars 1969, et du protocole annexe modifiant et complétant les dispositions de ladite convention que Bouteflika signera également à Ifrane le 15 février 1969. Ce jour-là, le Maroc était représenté par Ahmed Laraki.
Que dit la convention ? D’abord, que les “ressortissants des deux États sont assimilés aux nationaux en ce qui concerne l’exercice des activités professionnelles et salariées (…)”. En un mot, qu’Algériens et Marocains sont égaux sur le plan professionnel.
Ensuite, la convention stipule qu’“ils pourront librement accéder à la propriété des biens mobiliers et immobiliers, en jouir et exercer tous les droits de possession de propriété et de disposition dans les mêmes conditions que les nationaux”.
En bref, les Algériens spoliés de leurs terres se croyaient aussi à l’abri que les Marocains eux-mêmes.
Enfin, le texte de la convention dans son article 5 précise qu’“ils pourront assurer la gestion sous toutes ses formes, de leurs biens mobiliers et immobiliers, soit directement, soit par mandataire, ainsi qu’exercer toute activité industrielle, commerciale ou agricole, le tout au même titre que les nationaux”.
En conclusion, “les biens des ressortissants de chacun des deux pays situés sur le territoire de l’autre ne pourront faire l’objet d’expropriation (…)”.
Ces accords entre l’Algérie et le Maroc ont été totalement discrédités par l’attitude marocaine qui a “marocanisé” les terres des Algériens. Alors que Rabat met en avant le Sahara occidental comme seule pomme de discorde, l’histoire nous enseigne, dans le cas de cette spoliation, que les Marocains avaient déclenché les hostilités sans en mesurer les conséquences à long terme.
Même le fameux décret du président Boumediène, qui ne faisait qu’appliquer la réciprocité face au dahir de 1973, était empreint d’une certaine amertume naïve à l’égard d’un Maroc pourtant belliqueux :
“Ce que l’Algérie a entrepris en direction des citoyens du Maghreb arabe est seulement une position de principe pour les traiter comme des étrangers. Ceci ne peut être de leur part qu’un reniement de notre passé commun (…)”, ajoutant que “nous croyons profondément et toujours en l’avenir du Maghreb arabe unifié que nous voulons réaliser pas après pas”.
Il faut admettre que cette forme de candeur à l’égard du Maroc allait exploser à la face de l’Algérie quand le Maroc a déclenché sa marche verte contre les Sahraouis, en colonisant tout un territoire au sud du Maroc.
Ce contentieux peut-il être oublié côté algérien ? Certainement pas. Ni par les familles algériennes elles-mêmes dont certaines ont engendré des hauts cadres de l’État et qui avaient vécu, dans leur chair, ce que suppose la “fraternité” marocaine.
L’État ne peut également oublier, ni tolérer ces spoliations, surtout que le Maroc avait même indemnisé les colons français et jamais rien proposé aux Algériens spoliés.
Récemment, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, originaire de Nedroma et connaissant bien ce dossier du fait que certaines familles spoliées sont issues de cette région frontalière, avait estimé que “la construction du Grand-Maghreb est une nécessité historique qui passe par un discours de vérité”.
Cette vérité n’est certainement pas entendue du côté marocain, comme l’explique cet ancien propriétaire terrien au Maroc complètement dépossédé de ses biens et qui occupe un haut poste de responsabilité : “Si le Maroc veut une communauté de destin avec l’Algérie, s’il veut renforcer les liens fraternels, construire un partenariat exemplaire et renforcer nos intérêts communs, avantageux pour les uns et les autres, il doit cesser de pratiquer la mémoire sélective.”
Finalement, le discours de Mohammed VI sur les frontières pose la question fondamentale, côté algérien, de savoir si c’est le bon moment de régler ces contentieux. Le souverain marocain en appelle à la fraternité et à la sincérité. Les Algériens, eux, en appellent à la justice et au droit.
Si le Maroc franchit ce cap psychologique et rend justice à ces spoliés, ce sera certainement une première fenêtre qui s’ouvrira dans l’espérance du Maghreb. Un acte de justice qui sera beaucoup moins pénalisant que la simple fermeture des frontières.

Salim Tamani



Liberté

du khorti et de la poudre aux yeux tout ca!

un marocain n'a jamais ete autorisé a acceder a la propriete sauf ceux qui avaient leurs biens avant l'independance; quant au travail, a part les travaux agricoles, ou le commerce (avec moult difficultés pour avoir les autorisations) toutes les autres filieres leur etaient fermées.

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