Le maroc au moin a deja fait un grand geste, proposant une autonomie aux separatistes , alors que l'algerie n'a meme pas considere donner une autonomie aux Algeriens Kabyles. C'est domage que le maroc ne fait pas de meme et support les Kabyles , comme le fait l'algerie au polisa... merde.
Demande officielle d’une autonomie régionale kabyle
Azul, A l’occasion du 7e anniversaire de sa revendication, le MAK a demandé officellement une autonomie régionale à l’ensemble des instances supérieures de l’Etat algérien avec copie aux instances internationales et à M. Nelson Mandela. C’est la localité d’Adekar située à 1000m d’altitude, à mi distance entre Vgayet et Tizi-Ouzou, tout proche du PC d’Amirouche à Akfadou que le Mouvement autonomiste a choisie pour l’envoi des lettres recommandées avec accusé de réception. La Délégation était composée de MM. Ferhat Mehenni, président ; Mouloud Mebarki, Secrétaire Général ; Mohand Larvi Tayev président du Conseil National et Dr. Djillali Bouzouane. La Délégation a tenu ensuite , vers 15h 30 une conférence de presse à la Médiathèque de Tizi-Ouzou animée par Ferhat Mehenni en présence d’autres membres du MAK en plus de ceux de la délégation, notamment MM Ait Chebbib Bouaziz, Said Laimchi et Mme Kamira Nait Cid.
D’autres initiatives programmées par le MAK seront mises en oeuvre dans les semaines à venir.
Nous avons le plaisir de vous transmettre cette demande en pièce jointe à laquelle sont annexés le PAK et la Charte des droits du peuple kabyle et de la Kabylie.
Adressée à
LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE
AU GOUVERNEMENT ALGERIEN
L’ASSEMBLEE POPULAIRE ALGERIENNE
SENAT ALGERIEN
CONSEIL CONSTITUTIONNEL ALGERIEN
Avec copie à
L’ONU, L’OUA, L’UNION EUROPEENNE, HUMAN RIGHT WATCH, AMNESTY INTERNATIONAL, FIDH, GITPA, CAF (CONFEDERATION DES AUTOCHTONES FRANCOPHONES), SOMMET DE L’UNION POUR LA MEDITERRANEE DU 13/07/2008, NELSON MANDELA
La question kabyle empoisonne le climat politique de l’Algérie depuis que celle-ci a accédé à son indépendance. Au bout de quarante cinq ans de confrontation, les relations tendues entre le pouvoir algérien et la Kabylie ont structuré, de part et d’autre, des réflexes de défiance mutuelle qui, au fil du temps, n’ont fait que radicaliser leurs positions respectives. Leurs rapports sont minés par ce qu’il convient d’appeler le principe de la « rivalité mimétique », ceux d’ennemis irréductibles. L’avenir, selon cette logique et le processus enclenché par la rébellion armée de la Kabylie en 1963 ayant abouti à la révolte du « printemps noir » (2001-2003) en passant par le « printemps berbère » de 1980, est très gros de risques si, du moins, un pacte sérieux n’est pas conclu entre les deux parties.
Nous savons que pour la présente initiative, les élus et les forces politiques auxquelles ils appartiennent auraient pu constituer de plus légitimes « représentants » de la Kabylie et de meilleurs interlocuteurs pour le pouvoir. Hélas ! Dès lors qu’ils ne reconnaissent même pas l’existence du peuple kabyle, celui-ci et l’Histoire les en a disqualifiés déjà à maintes reprises. Une fois insérés dans le jeu électoral algérien, ces partis et leurs élus ont des objectifs de carrières et de pouvoir aux antipodes des aspirations de leur société et de leur peuple. Si tel n’était le cas, le pouvoir algérien n’aurait pas été amené à négocier à deux reprises au moins (Boycott scolaire de 1994-95, et printemps noir en 2003-2004), avec des organisations populaires kabyles officiellement non reconnues : Le Mouvement Culturel Berbère (MCB) et le Mouvement des Ârchs ! Le problème de la représentation démocratique du peuple kabyle sera résolu par les urnes, en temps opportun. L’essentiel pour le moment est d’identifier le vrai problème et d’apporter la vraie solution. C’est du moins notre devoir de le faire devant les hommes et devant l’Histoire avant que cette solution ne soit dépassée sur le terrain.
Entre la Kabylie et le pouvoir algérien, il n’y a pas qu’un malentendu, il y a un abîme.
D’un côté, la Kabylie qui avait son organisation propre avant la colonisation française de 1830 et contre lequel butait déjà la Régence d’Alger, croyait soit en un nouvel Etat algérien basé sur l’autonomie des Wilaya de la guerre d’indépendance, soit sur une Algérie confédérale dans laquelle la citoyenneté serait aux antipodes des « deux collèges » de la période coloniale qui discriminait les « indigènes » au profit des Européens. Bref, elle croyait en un possible recouvrement, ne serait-ce que de manière partielle, de sa souveraineté perdue face à la France. La guerre d’indépendance lancée le 1er novembre 1954 et sa Déclaration étaient davantage dictées par l’urgence historique qu’il y avait à mettre fin au système colonial que par la restauration d’un mythique Etat algérien. L’avenir de liberté était mal défini. Pire ! Il n’a été à aucun moment discuté entre les rédacteurs de la Déclaration du 1er novembre 1954 qui n’énumère que des principes généraux susceptibles d’entraîner le reste des régions du pays autres que la Kabylie et les Aurès qui étaient déjà prêts. L’essentiel était de déclencher un processus armé menant à terme à l’indépendance de l’Algérie. Les problèmes politiques internes étaient différés sine die. Le Congrès de la Soummam, tenu en Kabylie en pleine guerre et sur initiative de Abane Ramdane, un Kabyle, était préoccupé par les mêmes urgences et il fut contesté dans son fond comme dans sa forme par les adversaires déjà déclarés de la Kabylie et dont certains, même après avoir accédé à la magistrature suprême, en récusent à ce jour l’esprit et les termes. Cela n’a pas empêché la Kabylie de s’engager corps et âme dans la guerre jusqu’à son terme, le 19 mars 1962.
C’est à ce moment-là que les responsables politico-militaires kabyles ayant survécu à plus de sept ans de guerre réalisèrent que leur idéal de liberté pour lequel leur peuple kabyle a tant donné, était en train de leur filer entre les doigts. Ils engagèrent une guerre contre le nouvel Etat algérien sous la houlette du FFS et de son leader charismatique Hocine Ait Ahmed qualifié par les tenants du régime de « sécessionniste » et de « séparatiste ».
Après leur défaite face au régime d’Alger, les Kabyles ne se sont jamais reconnus dans l’Etat algérien qui se confond avec son pouvoir. Depuis l’indépendance de l’Algérie, le Kabyle tourne délibérément le dos au pouvoir et à ses institutions oppressives. Luttant pour son identité, sa langue et sa culture dans un nouveau pays qui se dit « arabe » et dans lequel il est minoritaire, il aspire à la démocratie et au respect des droits humains susceptibles de lui garantir un minimum d’espace de survie. La Kabylie a porté les coups de boutoirs les plus décisifs au parti unique à travers le « printemps berbère » d’avril 1980 et la création de la 1ere Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme.
Après 1989, la Kabylie est isolée et son rêve de fraterniser avec l’Algérie démocratique s’envole en fumées de feux de pneus et de barricades, de grèves générales, de sit-in, de matraques et de répression qui la marque au fer pour au moins un siècle encore. Ce refus de s’intégrer dans une Algérie arabo-musulmane, anti-chambre d’une Algérie fasciste et arabo-islamiste à laquelle on arrive ces derniers temps, s’est manifesté par la marche du 25 janvier 1990, le boycott scolaire de 1994/95, la révolte ayant suivi l’assassinat de Matoub Lounes le 25/06/1998, et celle du « printemps noir » de 2001. Depuis, la Kabylie manifeste son désaccord politique avec Alger par le BOYCOTT DE TOUTES LES ELECTIONS (Référendums, présidentielles, législatives ou élections générales).
Du Côté de l’Etat algérien, les actes sont plus graves. En héritant de l’Etat colonial français, le régime algérien en a prolongé les pratiques, les méthodes, les visions et les réflexes colonialistes, du moins envers les Kabyles dont l’identité, la langue et la culture sont déclarés subversifs et férocement combattus par le jeune Etat algérien. Celui-ci s’est donné pour objectif leur extinction définitive en mettant en place une politique de génocide culturel à travers l’arabisation de leur école qui n’a entr’ouvert ses portes (à la langue « amazighe » et non pas à la langue kabyle) que depuis 12 ans. La Constitution algérienne ne l’a intégrée qu’en 2002 en tant que « langue nationale » et non officielle, sans que cela se traduise par un changement réel de la situation de tamazight dans la société. Il y a donc, linguistiquement et culturellement des super-Algériens et des infra-Algériens. La politique des « deux collèges » sur la base de l’identité culturelle tant décriée pendant la période coloniale est ainsi largement reconduite depuis 1962. Les Arabes sont en Algérie citoyens à part entière, les Amazighs en général et les Kabyles en particuliers sont des sous-citoyens. Ils sont tués, emprisonnés, torturés, surveillés, provoqués, insultés, rackettés et désignés à la vindicte nationale pour leur refus de l’arabisme et de l’islamisme, deux éléments qui sont pour le pouvoir la marque exclusive de l’identité algérienne.
Jusqu’ici, tous ceux qui ont eu à présider aux destinées de l’Algérie ont poursuivi inlassablement une politique de dépersonnalisation de la Kabylie pour en finir avec son identité millénaire à travers une arabisation toujours recommencée et toujours plus sophistiquée. Ils n’ont jamais hésité à réprimer, tuer, emprisonner et torturer des opposants ou des manifestants attachés à leur identité kabyle. La résistance insoupçonnée de la Kabylie à ces assauts décuple à chaque fois la hargne des gouvernants à frapper plus fort, à aller plus loin dans leur hostilité et leur volonté de détruire les structures sociales kabyles. Nous en sommes au quadrillage militaire de la Kabylie pour prévenir des intentions qu’elle n’a pas. Les a-t-on du côté du pouvoir algérien ?
On le voit, les suspicions et les méfiances mutuelles sont l’expression d’un long compagnonnage mortifère où l’engrenage de la défiance a mené les deux parties à un point de non-retour. Le pouvoir algérien estime que les prétentions et les revendications kabyles sont irrecevables pour l’ensemble du pays, Les Kabyles qui sont un peuple autochtone d’Algérie n’ont plus confiance en l’Etat algérien quelles que puissent être ses déclarations qui sont immédiatement contredites par ses actes. On n’effacera pas d’un coup d’éponge tant de décennies de souffrance, de discrimination et d’injustice à l’encontre d’un peuple. Un peuple a toujours une mémoire. Même une déclaration lui demandant pardon pour tout ce qu’il a enduré ne résoudra le problème qu’en réparant les crimes commis contre lui. La cicatrisation ne pourra se faire que le jour où la Kabylie accéderait à son autonomie régionale. Il est vital d’éviter l’usage de la force et les dérives de la violence pour résoudre dans le sens des droits reconnus à chaque peuple, la question kabyle.
Les négociations en période de crise aiguë sont toujours tributaires d’un rapport de force déséquilibré qui lèse l’une des deux parties. C’est maintenant qu’il y a une accalmie relative en Kabylie, que le pouvoir devrait faire preuve de sens des valeurs et de responsabilité en acceptant cette main tendue pour une solution de raison.
Aussi, devant l’opinion nationale et internationale, au nom du Mouvement pour l’Autonome de la Kabylie, (M.A.K) nous proposons :
1 – La reconnaissance par l’Etat algérien, du peuple kabyle
2 – l’application d’un statut d’autonomie pour la Kabylie.
Les textes internationaux ratifiés par l’Algérie font, normalement obligation à cette dernière, d’accéder à cette demande officielle émanant d’une organisation kabyle se réclamant du principe des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Si certains ont des doutes sur l’aspiration de la Kabylie à prendre en main son destin à travers un Etat régional articulé à l’Etat central algérien, nous proposons la tenue, le plus tôt possible, d’un référendum précédé d’un débat dans tous les villages et cités de la Région. Pour tout démocrate, le verdict des urnes est la seule façon de connaître la volonté d’un peuple.
Kabylie le 05/06/2008.
Pour le MAK, Ferhat MEHENNI