Face à la mort, le respect et l’humilité
Par m.a boumendil , le 09/07/2009 | TSA
Quand on a soi-même fait l'expérience de la perte d'un être cher, quel que soit son âge et quelles que soient les circonstances dans lesquelles il a disparu, on ne peut que compatir à la douleur de celui qui a perdu un des siens. A plus forte raison quand il s'agit de sa propre mère.
Le président de la république vient de perdre la sienne. Qu'elle repose en paix ! En pareilles circonstances, la fonction de l'homme s'efface devant l'homme lui-même et sa condition humaine. Il est face à sa douleur, seul avec sa douleur. Et, confronté à la mort, chacun de nous a un devoir de respect et d'humilité.
La défunte mère de Monsieur Bouteflika ne vaut pas mieux qu'une autre mère. Mais elle ne vaut pas moins. Elle a droit au même respect que toutes les mères appelées un jour aux terres inconnues de l'Au-delà. Avant d'être la mère du président, elle a d'abord été mère. Et cela suffit.
Il n'existe pas d'échelle de Richter de la douleur. Mais il est évident qu'à la perte de sa mère le président a ressenti et ressent encore la même douleur que tous ceux qui, à un moment ou un autre, ont perdu la leur. Cette douleur mérite incontestablement respect.
Qu'on soit au pouvoir ou proche du pouvoir, qu'on soit dans l'opposition ou dans son sillage, il est des moments propices au recueillement et aux remises en causes. De soi-même et de ses certitudes. De soi-même surtout, parce que l'on prend conscience de sa propre insignifiance face à l'inéluctable.
Il est une valeur fondatrice qui, lorsqu'on l'a perdu, on perd en même temps ce que nous avons d'humanité en nous : la pudeur.
Il y a ceux qui, emportés par leur élan et leurs rancoeurs, n'ont pas su enterrer la hache de guerre, l'espace d'un deuil ; il y ceux, forts nombreux, bénéficiaires de situations avantageuses qu'ils doivent à Monsieur Bouteflika, qui ont pleuré plus fort et plus haut que les propres enfants de la défunte.
Sans oser d'inopportunes symétries, les uns comme les autres ont violé cette pudeur et ignoré les règles élémentaires de bienséance. C'est dommage, parce que c'est aussi à cela qu'on mesure le degré de culture et de civilisation d'un peuple.
Ayant rarement fait preuve de complaisance avec la politique et la gouvernance de Monsieur Bouteflika, je le prierai néanmoins de croire à la sincérité de mes condoléances et de ma compassion, que j'adresse et exprime à lui et à l'ensemble de sa famille.
Puisse la disparition de la défunte déclencher le sémaphore qui indique le bon cap, pour que le bateau Algérie arrive à bon port. Avec tous ses dignes enfants à bord.