Algérie-Maroc: La vengeance des amis d’Oufkir
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Le clan d’Oujda au pouvoir à Alger refuse toujours d’ouvrir la frontière terrestre fermée depuis août 1994, malgré les multiples demandes du gouvernement marocain. Aucune explication de rationalité politique, diplomatique, économique ou sociale ne peut justifier la persistance d’un tel refus. C’est d’autant plus incompréhensible que la majorité des membres du clan d’Oujda sont originaires du Maroc et que la monarchie alaouite a grandement soutenu la guerre de libération nationale et leur accession au pouvoir en 1962.
En reconstituant le puzzle historique algéro-marocain, on peut situer la dégradation profonde des relations entre les deux pays frères après le coup d’Etat manqué du 16 août 1972 du général Mohamed Oufkir, ministre de la Défense, qui fut aussitôt exécuté et sa famille placée en détention secrète. Oufkir était le mentor du MALG et de l’armée des frontières, le recruteur de nombreux marocains qui ont rallié le FLN, et l’ami personnel de Abdelhafid Boussouf, Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika, Kasdi Merbah, Nouredine Zerhouni, et des DAF (déserteurs algériens de l’armée française).
C’est après la mort d’Oufkir que les relations entre Boumediene et Hassan II se sont gravement détériorées et que le Front Polisario a été créé en 1973 entraînant une guerre froide avec le Maroc, un schisme entre les deux peuples et les deux économies, de graves perturbations dans les relations maghrébines, africaines, arabes, méditerranéennes et internationales.
37 ans après sa mort, le fantôme d’Oufkir continue encore d’alimenter la soif de vengeance de ses amis algériens contre la monarchie marocaine.
Mohamed Oufkir, héros de guerre français
Mohamed Oufkir est né en 1920 à Ain-Chair, un douar dans la région du Tafilalet, fief des Berbères du Haut Atlas marocainà quelques kilomètres de Bechar. Il est mentionné dans son livret militaire qu’Oufkir «appartient à une influente famille du sud-est marocain qui a rendu des services appréciables à la cause française.» Son père avait été nommé Pacha par Lyautey en 1910.
Les références militaires d’Oufkir, reproduites dans le livre de son fils Raouf (1), sont impressionnantes : «Jeune officier plein d’allant et d’énergie, conservant dans toutes les situations le calme le plus parfait… d’une valeur et d’un sang-froid magnifiques. Exemple de baroudeur né… Remarquable entraîneur d’hommes… faisant preuve d’une ardeur et d’un sens tactique, manoeuvrant avec audace… d’un dynamisme et d’un cran exceptionnels.»
Héros de la campagne d’Italie, il entra à Rome avec le maréchal Juin en porte-drapeau à la tête du défilé de l’armée coloniale d’Afrique. Puis il s’illustra dans la campagne d’Indochine. Deux fois blessé au combat, promu Chevalier et Officier de la Légion d’Honneur pour faits de guerre, Oufkir a obtenu plusieurs citations et médailles: Croix de guerre, Palmes, Etoile de vermeil, Etoile d’argent, Etoile de bronze, Silver Star de l’armée américaine, etc…
Grâce à ses remarquables états de service, Oufkir est considéré comme un «Officier marocain complet, au loyalisme absolu sur lequel on peut compter en toutes circonstances… s’est acquitté parfaitement de toutes les missions qui lui ont été confiées et donne entière satisfaction… Est appelé à faire une brillante carrière.»
En 1950, Oufkir est «détaché au cabinet du général commandant supérieur des troupes du Maroc», le général Duval dont le plus sinistre fait d’armes fût le massacre de mai 1945 dans le Constantinois algérien. A ses côtés jusqu’à 1953, Oufkir devient un spécialiste des services de renseignement français en pleine naissance et structuration où sont affectés nombre de ses supérieurs [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]«Il est en contact avec tous les services de sécurité français… Il est plus qu’un honorable correspondant : un agent actif du maintien de l’ordre français au Maroc». (3)
Par la suite, Oufkir «est affecté au cabinet militaire du Résident général de France au Maroc comme aide de camp» de 1953 à 1955. Le capitaine Mohamed Oufkir a été formaté en pur produit du colonialisme qui aura servi aux côtés de cinq résidents généraux, comme correspondant du SDECE et de la DST.
Après la proclamation de l'indépendance en novembre 1955, la France l’impose au roi Mohammed V comme aide de camp, avec tout ce qu’elle compte d’officiers, tirailleurs, spahis, goumiers, et tabors. Avec Oufkir et les OAF (officiers marocains de l’armée française), la France coloniale voulait gérer «l’indépendance dans l’interdépendance», selon la célèbre formule d’Edgar Faure. «Grâce à l’aide matérielle de la France et à l’expérience des officiers ayant servi sous ses drapeaux, l’armée marocaine est mise sur pied en cinq mois. Elle défile devant le Roi dans Rabat en liesse avec Oufkir marchant à sa tête.» (1)
La double mission d’Oufkir
Après le coup d’Etat manqué de 1972, le roi Hassan II avait déclaré avec malice dans une interview restée fameuse qu’il venait de découvrir le véritable rôle d’Oufkir : «Depuis quelques jours, je me pose la question. On aurait dit que la Résidence nous avait servi Oufkir comme sur un plateau. Le 16 novembre 1955, jour du retour de mon père à Rabat, il se trouva déjà à ses côtés dans le Delahaye noire. Ce n’est que depuis trois jours que je me demande pourquoi il nous fût ainsi «servi» dès le début.» (3)
La puissance coloniale avait donné à Oufkir deux missions essentielles. La première a été de construire les structures policières et de renseignement officielles, secrètes et parallèles du Maroc.
La deuxième a été de construire les FAR (Forces Armées Royales) tout en détruisant l’ALN marocaine (Armée de Libération Nationale) et saboter l’influence des partis nationalistes, Istiqlal et UNFP.
Au sortir du protectorat, le Maroc disposait d’une classe politique nationaliste d’élite forgée à la lutte armée et porteuse de solides capacités intellectuelles et militantes: Mehdi Ben Barka, Allel El Fassi, Bouabid, Ibrahim, fqih Basri, etc …
Oufkir est vite devenu l’ennemi intime des nationalistes de la résistance marocaine qu’il combattait férocement «au nom du Roi» … et de la France. Il détestait particulièrement Mehdi Ben Barka qui traitait les médailles militaires sur l’uniforme d’Oufkir de «quincaillerie de mercenaire indigne».
Pour Ben Barka, le passé colonial des chefs de l’armée hypothéquait l’avenir. Il prononça cette lumineuse prophétie : «L’armée marocaine est un obstacle à toute évolution démocratique…et à toute option révolutionnaire… certains éléments dirigeants… ont un passé douteux : ils ont été formés, ils ont servi, ils se sont distingués et ils ont été récompensés et promus dans les guerres coloniales de l’empire français.» (3) Il le paiera de sa vie lorsqu’il fut enlevé par des barbouzes le 29 octobre 1965 à Paris, puis succomba aux tortures pratiquées par Oufkir et son adjoint Ahmed Dlimi. Oufkir fût condamné par la justice française aux travaux forcés à perpétuité, mais il ne sera jamais inquiété.
Promu colonel puis général de division, Oufkir se distingua par une cruauté anti-populaire (soulèvement du Rif en 1958, émeutes de Casablanca en 1965, …). La répression et la torture exécutées avec zèle lui valurent le surnom de «Boucher». Oufkir inaugura les terribles «années de plomb» que connut le Maroc et qu’Hassan II poursuivra avec la police politique créée par Oufkir et les tortionnaires qu’il a formés. Les auditions de la Commission Equité et Réconciliation ont dévoilé l’ampleur de l’horreur subie par les opposants marocains.
Après avoir mis en place le système policier et de renseignement, dont le fameux Cab 1, ancêtre de la DST marocaine, Oufkir entra au gouvernement comme ministre de l'intérieur de 1967 à 1971. Une tentative sanglante de putsch, dont Oufkir avait été informé, échoue le 10 juillet 1971 et pousse Hassan II à liquider une bonne partie des OAF, compagnons d’Oufkir, qui dirigeaient les FAR.
Ne doutant pas de l’implication d’Oufkir, qui se trouvait à ses côtés au palais de Skhirat, le roi lui conserve sa confiance et le nomme sur le champ Commandant en chef de l'armée et ministre de la défense. A ce poste, Oufkir acquiert une nouvelle dimension qui impressionne ses amis du renseignement qui le voient désormais en futur chef d’Etat: Richard Helms directeur de la CIA, Alexandre de Marenches patron du SDECE, le MI 5 britannique, les services espagnols et le Mossad israélien avec lequel Oufkir a développé des relations indépendantes de celles de Hassan II. Un agent secret espagnol témoigne : «J’ai appris à quel point Oufkir était lié aux divers services secrets occidentaux : CIA, SDECE ou renseignements espagnols. Mais il ne se comportait ni comme un informateur, ni comme un honorable correspondant. Non, il discutait à égalité et on le respectait.» (4)
Un an après sa promotion, obtenant l'appui de plusieurs officiers marocains et le feu vert du SDECE, la CIA, le Mossad et Boumediene, Oufkir organise maladroitement un putsch qui échoue lamentablement le 16 août 1972. L'avion royal mitraillé en plein vol réussit à se poser et renforce aux yeux du peuple la baraka d’Hassan II. Oufkir fut immédiatement exécuté et ses complices arrêtés.
Hassan II renforça ses pouvoirs en exerçant lui-même les fonctions de ministre de la défense et de Chef d’état-major des FAR, postes qui ne seront plus jamais délégués par le roi du Maroc à ce jour. Le roi purgera de manière radicale son armée et sa police de ce qui restait des OAF et organisera les conditions d’une loyauté absolue des nouveaux gradés qu’il placera sous la surveillance renforcée des SSS (Services Spéciaux de Sa Majesté) dirigés par Moulay Hafid Alaoui et de la Gendarmerie Royale dirigée par Housni Benslimane....
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Le clan d’Oujda au pouvoir à Alger refuse toujours d’ouvrir la frontière terrestre fermée depuis août 1994, malgré les multiples demandes du gouvernement marocain. Aucune explication de rationalité politique, diplomatique, économique ou sociale ne peut justifier la persistance d’un tel refus. C’est d’autant plus incompréhensible que la majorité des membres du clan d’Oujda sont originaires du Maroc et que la monarchie alaouite a grandement soutenu la guerre de libération nationale et leur accession au pouvoir en 1962.
En reconstituant le puzzle historique algéro-marocain, on peut situer la dégradation profonde des relations entre les deux pays frères après le coup d’Etat manqué du 16 août 1972 du général Mohamed Oufkir, ministre de la Défense, qui fut aussitôt exécuté et sa famille placée en détention secrète. Oufkir était le mentor du MALG et de l’armée des frontières, le recruteur de nombreux marocains qui ont rallié le FLN, et l’ami personnel de Abdelhafid Boussouf, Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika, Kasdi Merbah, Nouredine Zerhouni, et des DAF (déserteurs algériens de l’armée française).
C’est après la mort d’Oufkir que les relations entre Boumediene et Hassan II se sont gravement détériorées et que le Front Polisario a été créé en 1973 entraînant une guerre froide avec le Maroc, un schisme entre les deux peuples et les deux économies, de graves perturbations dans les relations maghrébines, africaines, arabes, méditerranéennes et internationales.
37 ans après sa mort, le fantôme d’Oufkir continue encore d’alimenter la soif de vengeance de ses amis algériens contre la monarchie marocaine.
Mohamed Oufkir, héros de guerre français
Mohamed Oufkir est né en 1920 à Ain-Chair, un douar dans la région du Tafilalet, fief des Berbères du Haut Atlas marocainà quelques kilomètres de Bechar. Il est mentionné dans son livret militaire qu’Oufkir «appartient à une influente famille du sud-est marocain qui a rendu des services appréciables à la cause française.» Son père avait été nommé Pacha par Lyautey en 1910.
Les références militaires d’Oufkir, reproduites dans le livre de son fils Raouf (1), sont impressionnantes : «Jeune officier plein d’allant et d’énergie, conservant dans toutes les situations le calme le plus parfait… d’une valeur et d’un sang-froid magnifiques. Exemple de baroudeur né… Remarquable entraîneur d’hommes… faisant preuve d’une ardeur et d’un sens tactique, manoeuvrant avec audace… d’un dynamisme et d’un cran exceptionnels.»
Héros de la campagne d’Italie, il entra à Rome avec le maréchal Juin en porte-drapeau à la tête du défilé de l’armée coloniale d’Afrique. Puis il s’illustra dans la campagne d’Indochine. Deux fois blessé au combat, promu Chevalier et Officier de la Légion d’Honneur pour faits de guerre, Oufkir a obtenu plusieurs citations et médailles: Croix de guerre, Palmes, Etoile de vermeil, Etoile d’argent, Etoile de bronze, Silver Star de l’armée américaine, etc…
Grâce à ses remarquables états de service, Oufkir est considéré comme un «Officier marocain complet, au loyalisme absolu sur lequel on peut compter en toutes circonstances… s’est acquitté parfaitement de toutes les missions qui lui ont été confiées et donne entière satisfaction… Est appelé à faire une brillante carrière.»
En 1950, Oufkir est «détaché au cabinet du général commandant supérieur des troupes du Maroc», le général Duval dont le plus sinistre fait d’armes fût le massacre de mai 1945 dans le Constantinois algérien. A ses côtés jusqu’à 1953, Oufkir devient un spécialiste des services de renseignement français en pleine naissance et structuration où sont affectés nombre de ses supérieurs [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]«Il est en contact avec tous les services de sécurité français… Il est plus qu’un honorable correspondant : un agent actif du maintien de l’ordre français au Maroc». (3)
Par la suite, Oufkir «est affecté au cabinet militaire du Résident général de France au Maroc comme aide de camp» de 1953 à 1955. Le capitaine Mohamed Oufkir a été formaté en pur produit du colonialisme qui aura servi aux côtés de cinq résidents généraux, comme correspondant du SDECE et de la DST.
Après la proclamation de l'indépendance en novembre 1955, la France l’impose au roi Mohammed V comme aide de camp, avec tout ce qu’elle compte d’officiers, tirailleurs, spahis, goumiers, et tabors. Avec Oufkir et les OAF (officiers marocains de l’armée française), la France coloniale voulait gérer «l’indépendance dans l’interdépendance», selon la célèbre formule d’Edgar Faure. «Grâce à l’aide matérielle de la France et à l’expérience des officiers ayant servi sous ses drapeaux, l’armée marocaine est mise sur pied en cinq mois. Elle défile devant le Roi dans Rabat en liesse avec Oufkir marchant à sa tête.» (1)
La double mission d’Oufkir
Après le coup d’Etat manqué de 1972, le roi Hassan II avait déclaré avec malice dans une interview restée fameuse qu’il venait de découvrir le véritable rôle d’Oufkir : «Depuis quelques jours, je me pose la question. On aurait dit que la Résidence nous avait servi Oufkir comme sur un plateau. Le 16 novembre 1955, jour du retour de mon père à Rabat, il se trouva déjà à ses côtés dans le Delahaye noire. Ce n’est que depuis trois jours que je me demande pourquoi il nous fût ainsi «servi» dès le début.» (3)
La puissance coloniale avait donné à Oufkir deux missions essentielles. La première a été de construire les structures policières et de renseignement officielles, secrètes et parallèles du Maroc.
La deuxième a été de construire les FAR (Forces Armées Royales) tout en détruisant l’ALN marocaine (Armée de Libération Nationale) et saboter l’influence des partis nationalistes, Istiqlal et UNFP.
Au sortir du protectorat, le Maroc disposait d’une classe politique nationaliste d’élite forgée à la lutte armée et porteuse de solides capacités intellectuelles et militantes: Mehdi Ben Barka, Allel El Fassi, Bouabid, Ibrahim, fqih Basri, etc …
Oufkir est vite devenu l’ennemi intime des nationalistes de la résistance marocaine qu’il combattait férocement «au nom du Roi» … et de la France. Il détestait particulièrement Mehdi Ben Barka qui traitait les médailles militaires sur l’uniforme d’Oufkir de «quincaillerie de mercenaire indigne».
Pour Ben Barka, le passé colonial des chefs de l’armée hypothéquait l’avenir. Il prononça cette lumineuse prophétie : «L’armée marocaine est un obstacle à toute évolution démocratique…et à toute option révolutionnaire… certains éléments dirigeants… ont un passé douteux : ils ont été formés, ils ont servi, ils se sont distingués et ils ont été récompensés et promus dans les guerres coloniales de l’empire français.» (3) Il le paiera de sa vie lorsqu’il fut enlevé par des barbouzes le 29 octobre 1965 à Paris, puis succomba aux tortures pratiquées par Oufkir et son adjoint Ahmed Dlimi. Oufkir fût condamné par la justice française aux travaux forcés à perpétuité, mais il ne sera jamais inquiété.
Promu colonel puis général de division, Oufkir se distingua par une cruauté anti-populaire (soulèvement du Rif en 1958, émeutes de Casablanca en 1965, …). La répression et la torture exécutées avec zèle lui valurent le surnom de «Boucher». Oufkir inaugura les terribles «années de plomb» que connut le Maroc et qu’Hassan II poursuivra avec la police politique créée par Oufkir et les tortionnaires qu’il a formés. Les auditions de la Commission Equité et Réconciliation ont dévoilé l’ampleur de l’horreur subie par les opposants marocains.
Après avoir mis en place le système policier et de renseignement, dont le fameux Cab 1, ancêtre de la DST marocaine, Oufkir entra au gouvernement comme ministre de l'intérieur de 1967 à 1971. Une tentative sanglante de putsch, dont Oufkir avait été informé, échoue le 10 juillet 1971 et pousse Hassan II à liquider une bonne partie des OAF, compagnons d’Oufkir, qui dirigeaient les FAR.
Ne doutant pas de l’implication d’Oufkir, qui se trouvait à ses côtés au palais de Skhirat, le roi lui conserve sa confiance et le nomme sur le champ Commandant en chef de l'armée et ministre de la défense. A ce poste, Oufkir acquiert une nouvelle dimension qui impressionne ses amis du renseignement qui le voient désormais en futur chef d’Etat: Richard Helms directeur de la CIA, Alexandre de Marenches patron du SDECE, le MI 5 britannique, les services espagnols et le Mossad israélien avec lequel Oufkir a développé des relations indépendantes de celles de Hassan II. Un agent secret espagnol témoigne : «J’ai appris à quel point Oufkir était lié aux divers services secrets occidentaux : CIA, SDECE ou renseignements espagnols. Mais il ne se comportait ni comme un informateur, ni comme un honorable correspondant. Non, il discutait à égalité et on le respectait.» (4)
Un an après sa promotion, obtenant l'appui de plusieurs officiers marocains et le feu vert du SDECE, la CIA, le Mossad et Boumediene, Oufkir organise maladroitement un putsch qui échoue lamentablement le 16 août 1972. L'avion royal mitraillé en plein vol réussit à se poser et renforce aux yeux du peuple la baraka d’Hassan II. Oufkir fut immédiatement exécuté et ses complices arrêtés.
Hassan II renforça ses pouvoirs en exerçant lui-même les fonctions de ministre de la défense et de Chef d’état-major des FAR, postes qui ne seront plus jamais délégués par le roi du Maroc à ce jour. Le roi purgera de manière radicale son armée et sa police de ce qui restait des OAF et organisera les conditions d’une loyauté absolue des nouveaux gradés qu’il placera sous la surveillance renforcée des SSS (Services Spéciaux de Sa Majesté) dirigés par Moulay Hafid Alaoui et de la Gendarmerie Royale dirigée par Housni Benslimane....
Dernière édition par admin le Sam 11 Juil - 13:42, édité 2 fois