Un passé glorieux, un futur des plus incertains
Un récent travail de recherche, utilisant des images de résonance magnétique sur de jeunes volontaires, montre que la région du cerveau qui pense le futur est aussi celle de la mémoire, donc du passé. Ce qui explique de manière spectaculaire pourquoi, sans mémoire et donc sans passé, les amnésiques ne peuvent se projeter dans l’avenir. Le Monde musulman se réfère très souvent à son âge d’or mais dans l’amnésie ou sans analyse sérieuse à la fois des raisons objectives de sa splendeur passée et de la décadence qui l’a suivie, refusant ainsi de considérer son présent, tout en hypothéquant son avenir. Au delà la puissance de sa foi, l’apogée de la civilisation musulmane est directement liée à sa maîtrise des sciences, des arts et de la culture et à ses avancées décisives dans tous les domaines : mathématiques, philosophie, médecine, chimie, astronomie… Ce développement prodigieux a été rendu possible par une ouverture totale sur le Monde et par l’intégration systématique de tout ce qu’il pouvait lui fournir de positif, pour justement se projeter dans l’avenir. La tolérance, le raisonnement critique, la primauté de la science et la liberté de pensée étaient alors la règle des Califes abbassides : Al Mansur, Harun Al Rashid et Al Ma’mun qui, entre 754 et 833, ont posé les jalons du rayonnement qui a permis pendant des siècles à une pléthore de savants, écrivains, poètes et artistes musulmans de briller au firmament et sur tous les registres : Al Razi et El Khawarizmi en algèbre et en trigonométrie, Ibn Rochd en logique et dans la relation religion-science, Ibn Khaldun a qui on doit les bases de la sociologie moderne, Ibn Sina dont l’œuvre monumentale a fait autorité pendant près de 6 siècles en médecine et en philosophie de l’éthique (2,3,7)… Depuis, l’abandon irrémédiable de ses valeurs cardinales par le Monde musulman, et en particulier par les pays arabes, les a plongé dans un repli sur eux-mêmes et dans un immobilisme stupéfiant et suicidaire. Désormais relégués sur le bas côté de l’Histoire, ils regardent impuissants passer le train du progrès dont ils ont été pourtant une puissante locomotive. La gravité de la situation dans le Monde arabe a été clairement confirmée par un rapport signé par un collectif de chercheurs arabes sous l’égide du PNUD en 2003 et qui avait fait à sa sortie beaucoup de remous. Ses conclusions vraiment accablantes ont été abondamment commentées, et nous ne revenons que sur un de ses nombreux constats qui permet de comprendre la situation actuelle : moins d’un étudiant arabe sur 20 suit des études scientifiques contre 1 sur cinq en Corée du Sud qui a produit en 20 ans (1980-2000) 41 fois plus de brevets que les 22 pays arabes réunis.
El watan.
Un récent travail de recherche, utilisant des images de résonance magnétique sur de jeunes volontaires, montre que la région du cerveau qui pense le futur est aussi celle de la mémoire, donc du passé. Ce qui explique de manière spectaculaire pourquoi, sans mémoire et donc sans passé, les amnésiques ne peuvent se projeter dans l’avenir. Le Monde musulman se réfère très souvent à son âge d’or mais dans l’amnésie ou sans analyse sérieuse à la fois des raisons objectives de sa splendeur passée et de la décadence qui l’a suivie, refusant ainsi de considérer son présent, tout en hypothéquant son avenir. Au delà la puissance de sa foi, l’apogée de la civilisation musulmane est directement liée à sa maîtrise des sciences, des arts et de la culture et à ses avancées décisives dans tous les domaines : mathématiques, philosophie, médecine, chimie, astronomie… Ce développement prodigieux a été rendu possible par une ouverture totale sur le Monde et par l’intégration systématique de tout ce qu’il pouvait lui fournir de positif, pour justement se projeter dans l’avenir. La tolérance, le raisonnement critique, la primauté de la science et la liberté de pensée étaient alors la règle des Califes abbassides : Al Mansur, Harun Al Rashid et Al Ma’mun qui, entre 754 et 833, ont posé les jalons du rayonnement qui a permis pendant des siècles à une pléthore de savants, écrivains, poètes et artistes musulmans de briller au firmament et sur tous les registres : Al Razi et El Khawarizmi en algèbre et en trigonométrie, Ibn Rochd en logique et dans la relation religion-science, Ibn Khaldun a qui on doit les bases de la sociologie moderne, Ibn Sina dont l’œuvre monumentale a fait autorité pendant près de 6 siècles en médecine et en philosophie de l’éthique (2,3,7)… Depuis, l’abandon irrémédiable de ses valeurs cardinales par le Monde musulman, et en particulier par les pays arabes, les a plongé dans un repli sur eux-mêmes et dans un immobilisme stupéfiant et suicidaire. Désormais relégués sur le bas côté de l’Histoire, ils regardent impuissants passer le train du progrès dont ils ont été pourtant une puissante locomotive. La gravité de la situation dans le Monde arabe a été clairement confirmée par un rapport signé par un collectif de chercheurs arabes sous l’égide du PNUD en 2003 et qui avait fait à sa sortie beaucoup de remous. Ses conclusions vraiment accablantes ont été abondamment commentées, et nous ne revenons que sur un de ses nombreux constats qui permet de comprendre la situation actuelle : moins d’un étudiant arabe sur 20 suit des études scientifiques contre 1 sur cinq en Corée du Sud qui a produit en 20 ans (1980-2000) 41 fois plus de brevets que les 22 pays arabes réunis.
El watan.