L’Algérie se conjugue au passé décomposé ou... au futur conditionnel ?
par Mohammed Guétarni *
par Mohammed Guétarni *
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Une des causes de cette régression est, peut-être, la gérontocratie qui continue à gérer le pays avec des réflexes archaïques en total porte-à-faux avec les aspirations d’une population juvénile trop désireuse et trop ambitieuse.
Pourtant, les pays avancés techniquement, technologiquement, économiquement, politiquement, culturellement sont souvent gouvernés par de jeunes chefs et qui, en sus, sont élus démocratiquement au suffrage universel sans la moindre fraude électorale : Sarkozy, Zapaterro, Obama (qui ne cesse d’avancer dans les sondages) et d’autres sous d’autres cieux parce qu’ils sont l’assurance garantie du changement.
Sous le nôtre, des droits inaliénables pour une vie décente sont occultés en raison de l’incompétence et l’impéritie flagrante. Tous les organismes sociaux crient au scandale pour dénoncer unanimement la marginalisation programmée et appliquée de l’intelligentsia des grandes décisions nationales.
Sommes-nous en train de vivre une situation de troc où il faut échanger sa liberté contre sa sécurité ? Est-ce ça la mécanique huilée d’un système usé qui n’a plus ni la force, parce que essoufflé, ni la volonté requise à fournir les efforts nécessaires pour combattre les fléaux qui prennent, de plus en plus, de l’ampleur ? Ces derniers n’ont de cesse à gangrener le pays et empoisonner la vie du citoyen tels que la corruption, le cousinage, le copinage, le népotisme, le despotisme... Les membres de l’APN, par exemple, sont plus désignés par des hauts placés sur l’unique critère « accointances » qu’élus réellement par leurs électeurs sur la base des deux critères fondamentaux : « compétence et probité ». Nous sommes encore trop loin du compte pour que la voix de l’électeur trouve sa voie. Voilà pourquoi il n’est jamais courtisé par nos candidats.
Dans un pareil système, le droit recule, le devoir s’efface, l’opinion se démobilise et la morale s’éclipse. Légalité de la loi ne signifie pas l’égalité de tous devant la loi.
Pourtant, le Prophète (QSSL) disait, dans un hadith avéré authentique : « les Musulmans sont égaux comme les dents d’un peigne ». Par « égaux», entendons en droits, devoirs et surtout devant la justice. C’est là où le bât (politique) blesse.
L’État est une entité, normalement, conçue par la volonté du peuple pour organiser la vie en société et assurer le bien-être du citoyen. Chez nous, il est un moyen, aux arrivistes de tous bords, d’arriver au sommet de la pyramide du pouvoir afin d’assouvir des appétences matérielles insatiables.
Dans le régime « égocratique », la loi s’évanouit et devient évanescente, l’administration s’immobilise par son inefficacité, parce que plus bureaucrate qu’experte. L’État se délabre, alors, dangereusement en ce que l’injustice l’emporte sur le droit, l’incompétence sur l’expertise, la violence sur la raison...
Tout homme qui vient avec des idées nouvelles est « persona non grata » dans notre système figé. Il est considéré comme réactionnaire parce qu’il dérange l’ordre (que dis-je ? le désordre) établi.
Il est, donc, inlassablement combattu par des poches d’inertie pour torpiller la propagation des idées évolutionnaires. Ce qui explique que le pouvoir ne sort jamais d’un cénacle jalousement préservé. Ses membres ne doivent rien au peuple. D’ailleurs, ils n’en ont cure. Pourtant, il est démontré, dans le temps et dans l’espace, que la fusion synergique des politiques avec les scientifiques est comme l’union de l’âme avec le corps. L’un sans l’autre, le corps social devient un cadavre. Ce qui est loin d’être le cas chez nous. Le Président est assuré de sa réélection s’il se représente pour un nouveau mandat, les députés ont l’assurance de retrouver « leur » hémicycle pour qui le souhaite. La classe au pouvoir est prête à torturer l’hiver pour garantir « son » printemps éternel aux commandes.
Que peut faire le peuple dans un système où la violence gagne, où l’injustice règne, un pays qui ne cesse de s’enrichir (plus de 100 dollars le baril) mais le peuple ne cesse de se paupériser ? On parle de la libéralisation des prix mais jamais des salaires, d’ailleurs de plus en plus éprouvés.
Le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de se fragiliser tragiquement car le monopole du commerce est entre les mains d’une poignée d’importateurs.
Ces derniers se comptent sur les doigts d’une main mais jouissent d’une solide protection pour dicter leur loi de la « pénurie ». Le citoyen est pressuré par la cherté de la vie. Les dirigeants ne semblent aucunement s’en soucier parce que outrageusement rétribués. Ce qui permet de dire que l’Algérien est optimiste quant à l’avenir de son pessimisme.
La loi d’or promise durant la Guerre de Libération s’est muée en loi d’airain.
Le paradis promis de vivre mieux, après l’Indépendance, est tourné à l’enfer. Les harraga, les suicides, la drogue et tous les maux et fléaux sociaux sont réunis pour faire foi.
Certes, les politiques peuvent se tromper comme tous les humains. Cependant, que leurs erreurs causent le moins de dommage possible au pays et la société.
Dans les régimes démocratiques, le principe philosophique du pouvoir est fondé sur l’amour de la justice et de la patrie en tant que moteur de la nation. L’éthique en est son carburant, le super. Un chef équitable est l’architecte d’une politique qui assure le bonheur à son peuple. Or, il est plus que très clair qu’une politique du bricolage ne produit que de l’échec. Tel est, hélas, le cas de la nôtre dénuée de toute éthique parce que non scientifique. Un État, sans idéal, ravale ses intellectuels à des penseurs de souterrains comme s’ils sont des tares ou des tarés à dissimuler au lieu d’être « la race aryenne » à arborer et protéger. Les indicateurs de la détresse des Algériens sont au rouge. Il est urgent de prendre la température du corps social pendant qu’il en est encore temps. Il faut être aveugle de cœur et simple d’esprit pour refuser de se rendre à l’évidence que rien ne va plus. Que ça ne va pas dans le bon sens souhaité.
Il serait, donc, sage de la part des décideurs de faire le bon diagnostic pour éviter au pays, malade de ses politiques, des dérapages dont il sied de faire l’économie. De même, vu les secousses telluriques à répétition dans la région d’Alger, il est seyant de délocaliser la capitale vers une autre zone moins exposée au séisme, comme au Brésil.
En conclusion, gérer, c’est prévoir parce que les dirigeants sont jugés par ce qu’ils font et non par ce qu’ils sont. Cependant, ils font que l’Algérie est souffrante. Les germes pathogènes de sa maladie chronique sont clairs pour tous : les fraudes électorales, le népotisme, la hogra, la marginalisation de la matière grise et son exode à l’étranger, la répartition inéquitable des richesses nationales chacun selon ses compétences, le refus de prendre sérieusement en charge la frange juvénile.
Ceci est le résultat, on ne peut plus clair, d’une mauvaise gestion due à la prévarication et l’inaptitude de beaucoup de responsables - tous niveaux confondus - dans l’exercice de leur fonction.
Nos dirigeants sont au carrefour de l’Histoire : sont-ils au pouvoir pour construire l’Algérie ou... pour bâtir leurs fortunes ? Ils sont les seuls à le savoir. Les autres, tous les autres... ???
Aux bons gestionnaires, nation et société sont reconnaissantes.
* Docteur ès lettres
Université de Chlef
L’Algérie n’est-elle plus que l’ombre d’elle-même ?
Espère-t-on la voir, un jour très proche, remise sur
rails et lancée à toute vapeur pour rattraper le concert
des nations développées et guérir définitivement
du cancer des nations sous-développées ?
L’Algérie est-elle en train de préparer son avenir à
l’envers ? Développe-t-elle sa régression sur tous les
plans : économique (800 millions de dollars seulement
d’exportation hors hydrocarbure), social (insécurité),
culturel (dépravation des valeurs morales)...?
Espère-t-on la voir, un jour très proche, remise sur
rails et lancée à toute vapeur pour rattraper le concert
des nations développées et guérir définitivement
du cancer des nations sous-développées ?
L’Algérie est-elle en train de préparer son avenir à
l’envers ? Développe-t-elle sa régression sur tous les
plans : économique (800 millions de dollars seulement
d’exportation hors hydrocarbure), social (insécurité),
culturel (dépravation des valeurs morales)...?
Une des causes de cette régression est, peut-être, la gérontocratie qui continue à gérer le pays avec des réflexes archaïques en total porte-à-faux avec les aspirations d’une population juvénile trop désireuse et trop ambitieuse.
Pourtant, les pays avancés techniquement, technologiquement, économiquement, politiquement, culturellement sont souvent gouvernés par de jeunes chefs et qui, en sus, sont élus démocratiquement au suffrage universel sans la moindre fraude électorale : Sarkozy, Zapaterro, Obama (qui ne cesse d’avancer dans les sondages) et d’autres sous d’autres cieux parce qu’ils sont l’assurance garantie du changement.
Sous le nôtre, des droits inaliénables pour une vie décente sont occultés en raison de l’incompétence et l’impéritie flagrante. Tous les organismes sociaux crient au scandale pour dénoncer unanimement la marginalisation programmée et appliquée de l’intelligentsia des grandes décisions nationales.
Sommes-nous en train de vivre une situation de troc où il faut échanger sa liberté contre sa sécurité ? Est-ce ça la mécanique huilée d’un système usé qui n’a plus ni la force, parce que essoufflé, ni la volonté requise à fournir les efforts nécessaires pour combattre les fléaux qui prennent, de plus en plus, de l’ampleur ? Ces derniers n’ont de cesse à gangrener le pays et empoisonner la vie du citoyen tels que la corruption, le cousinage, le copinage, le népotisme, le despotisme... Les membres de l’APN, par exemple, sont plus désignés par des hauts placés sur l’unique critère « accointances » qu’élus réellement par leurs électeurs sur la base des deux critères fondamentaux : « compétence et probité ». Nous sommes encore trop loin du compte pour que la voix de l’électeur trouve sa voie. Voilà pourquoi il n’est jamais courtisé par nos candidats.
Dans un pareil système, le droit recule, le devoir s’efface, l’opinion se démobilise et la morale s’éclipse. Légalité de la loi ne signifie pas l’égalité de tous devant la loi.
Pourtant, le Prophète (QSSL) disait, dans un hadith avéré authentique : « les Musulmans sont égaux comme les dents d’un peigne ». Par « égaux», entendons en droits, devoirs et surtout devant la justice. C’est là où le bât (politique) blesse.
L’État est une entité, normalement, conçue par la volonté du peuple pour organiser la vie en société et assurer le bien-être du citoyen. Chez nous, il est un moyen, aux arrivistes de tous bords, d’arriver au sommet de la pyramide du pouvoir afin d’assouvir des appétences matérielles insatiables.
Dans le régime « égocratique », la loi s’évanouit et devient évanescente, l’administration s’immobilise par son inefficacité, parce que plus bureaucrate qu’experte. L’État se délabre, alors, dangereusement en ce que l’injustice l’emporte sur le droit, l’incompétence sur l’expertise, la violence sur la raison...
Tout homme qui vient avec des idées nouvelles est « persona non grata » dans notre système figé. Il est considéré comme réactionnaire parce qu’il dérange l’ordre (que dis-je ? le désordre) établi.
Il est, donc, inlassablement combattu par des poches d’inertie pour torpiller la propagation des idées évolutionnaires. Ce qui explique que le pouvoir ne sort jamais d’un cénacle jalousement préservé. Ses membres ne doivent rien au peuple. D’ailleurs, ils n’en ont cure. Pourtant, il est démontré, dans le temps et dans l’espace, que la fusion synergique des politiques avec les scientifiques est comme l’union de l’âme avec le corps. L’un sans l’autre, le corps social devient un cadavre. Ce qui est loin d’être le cas chez nous. Le Président est assuré de sa réélection s’il se représente pour un nouveau mandat, les députés ont l’assurance de retrouver « leur » hémicycle pour qui le souhaite. La classe au pouvoir est prête à torturer l’hiver pour garantir « son » printemps éternel aux commandes.
Que peut faire le peuple dans un système où la violence gagne, où l’injustice règne, un pays qui ne cesse de s’enrichir (plus de 100 dollars le baril) mais le peuple ne cesse de se paupériser ? On parle de la libéralisation des prix mais jamais des salaires, d’ailleurs de plus en plus éprouvés.
Le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de se fragiliser tragiquement car le monopole du commerce est entre les mains d’une poignée d’importateurs.
Ces derniers se comptent sur les doigts d’une main mais jouissent d’une solide protection pour dicter leur loi de la « pénurie ». Le citoyen est pressuré par la cherté de la vie. Les dirigeants ne semblent aucunement s’en soucier parce que outrageusement rétribués. Ce qui permet de dire que l’Algérien est optimiste quant à l’avenir de son pessimisme.
La loi d’or promise durant la Guerre de Libération s’est muée en loi d’airain.
Le paradis promis de vivre mieux, après l’Indépendance, est tourné à l’enfer. Les harraga, les suicides, la drogue et tous les maux et fléaux sociaux sont réunis pour faire foi.
Certes, les politiques peuvent se tromper comme tous les humains. Cependant, que leurs erreurs causent le moins de dommage possible au pays et la société.
Dans les régimes démocratiques, le principe philosophique du pouvoir est fondé sur l’amour de la justice et de la patrie en tant que moteur de la nation. L’éthique en est son carburant, le super. Un chef équitable est l’architecte d’une politique qui assure le bonheur à son peuple. Or, il est plus que très clair qu’une politique du bricolage ne produit que de l’échec. Tel est, hélas, le cas de la nôtre dénuée de toute éthique parce que non scientifique. Un État, sans idéal, ravale ses intellectuels à des penseurs de souterrains comme s’ils sont des tares ou des tarés à dissimuler au lieu d’être « la race aryenne » à arborer et protéger. Les indicateurs de la détresse des Algériens sont au rouge. Il est urgent de prendre la température du corps social pendant qu’il en est encore temps. Il faut être aveugle de cœur et simple d’esprit pour refuser de se rendre à l’évidence que rien ne va plus. Que ça ne va pas dans le bon sens souhaité.
Il serait, donc, sage de la part des décideurs de faire le bon diagnostic pour éviter au pays, malade de ses politiques, des dérapages dont il sied de faire l’économie. De même, vu les secousses telluriques à répétition dans la région d’Alger, il est seyant de délocaliser la capitale vers une autre zone moins exposée au séisme, comme au Brésil.
En conclusion, gérer, c’est prévoir parce que les dirigeants sont jugés par ce qu’ils font et non par ce qu’ils sont. Cependant, ils font que l’Algérie est souffrante. Les germes pathogènes de sa maladie chronique sont clairs pour tous : les fraudes électorales, le népotisme, la hogra, la marginalisation de la matière grise et son exode à l’étranger, la répartition inéquitable des richesses nationales chacun selon ses compétences, le refus de prendre sérieusement en charge la frange juvénile.
Ceci est le résultat, on ne peut plus clair, d’une mauvaise gestion due à la prévarication et l’inaptitude de beaucoup de responsables - tous niveaux confondus - dans l’exercice de leur fonction.
Nos dirigeants sont au carrefour de l’Histoire : sont-ils au pouvoir pour construire l’Algérie ou... pour bâtir leurs fortunes ? Ils sont les seuls à le savoir. Les autres, tous les autres... ???
Aux bons gestionnaires, nation et société sont reconnaissantes.
* Docteur ès lettres
Université de Chlef