"NOTRE AMI BOUTEFLIKA" (EXTRAITS) « Notre ami Bouteflika : De l’Etat rêvé à l’Etat scélérat » est un ouvrage collectif, écrit sous la direction de Mohammed Benchicou, directeur du journal Le Matin DZ, et préfacé par l'écrivain Gilles Perrault. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’ouvrage, dont la sortie est prévue dans les prochains jours en France aux éditions « Riveneuve », dépeint au vitriol l’Algérie d’aujourd’hui : « Janvier 2010, Alger est devenue le Chicago des années 1930 », annoncent d’emblée les auteurs.
« Le chef de la police est abattu dans son bureau. Qui l’a tué ? » « Affaire de clans », dit-on à Alger. Le sang mêlé aux affaires d’argent sale», selon les auteurs qui dénoncent le « détournement de milliards d’euros blanchis dans l’immobilier dans les quartiers chics d’Alger, de Paris et Barcelone ».
« Un Etat voyou ! Comment en est-t-on arrivé là ? », s’interrogent-ils, avant de déplorer que pendant dix ans, le pouvoir algérien a dupé le monde, stoppé l’élan novateur de la société algérienne et faire le lit d’une kleprocratie. « Un pouvoir de malfrats, qui dirige aujourd’hui un Etat perverti, vide le pays de sa richesse et se livre aujourd’hui une guerre de gangs ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Couverture de l'ouvrage « Notre ami Bouteflika : De l’Etat rêvé à l’Etat scélérat »
Parmi les auteurs de cet ouvrage, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, Djilali Hadjdadj, président de l’Association de lutte contre la corruption, Ali Yahia Abdenour, président de la Ligue des droits de l’Homme, Mehdi El Djazairi, auteur du livre censuré Poutakhine, Hassan Zerouky, Hassiba Mellouk.
Mardi 22 Juin 2010
Hasna Daoudi
DZ
Extrait 1 Janvier 2010.
Le chef de la police est abattu dans son bureau.
Qui l’a tué ? « Affaire de clans », dit-on à Alger.
Le sang mêlé aux affaires d’argent sale. Le ministre de l'Énergie, celui des Travaux publics, celui de la Santé, ou encore l'ex-président de l'Assemblée nationale, tous « amis du président », sont gravement mis en cause dans des affaires de détournement de milliards d'euros blanchis dans l'immobilier dans les quartiers chics d'Alger, Paris et Barcelone.
Un Etat voyou !
Comment en-est-on arrivé là ?
C’est toute l’histoire d’un stratagème, d’une formidable opération de camouflage et de travestissement, orchestrée conjointement par la caste militaire d’Alger, des capitales occidentales – à leur tête Paris – et des monarchies arabes qui, chacun pour ses secrètes ambitions, vont fabriquer de toutes pièces, ce 15 avril 1999, ce personnage factice qui allait duper le monde pendant dix ans, stoppé l’élan novateur de la société algérienne et faire le lit d’une kleptocratie, un pouvoir de malfrats, qui dirige aujourd’hui un Etat perverti, vide le pays de sa richesse et se livre à une guerre de gangs.
Extrait 2 Pourquoi un livre sur Bouteflika puisque l’auguste ne fait plus rire et que la salle est vide ?
Parce que cette histoire, ils ne la raconteront pas.
Ou alors, à leur façon.
Ils diront : « C’est ainsi ! C’est le sud… »
Ils expliqueront, la main sur le cœur, en invoquant Dieu et parfois les prophètes, ils expliqueront que Bouteflika, c’est le symbole de l’échec du projet républicain sur la rive sud de la Méditerranée et qu’il nous faut nous résigner à notre impuissance.
Pourtant, il y a dix ans, ils avaient décrété ce qui est bien pour nous.
Un civil à la place d’un pouvoir militaire.
Un civil providentiel, gage de démocratie, d’une République moderne, une République comme on en montre à la télévision justement, avec de belles femmes, la joie de vivre, la souveraineté populaire, le travail pour tous, l’État de droit, le savoir, la culture, l’alternance au pouvoir… La liberté. La liberté de parler, d’aimer, de marcher la nuit, la grâce d’exister...Comme à la télévision. Un président civil et tu passes d’une dictature à une démocratie ! Vraiment ? Mais oui, puisqu’on te le dit !
Les messieurs qui parlent la main sur le cœur, qui invoquent toujours Dieu, parfois les prophètes, ces messieurs puissants ne pouvaient pas mentir et on les a crus…
Extrait 3 Nous sommes en 1998. L’Algérie est en train de se relever, laborieusement mais triomphalement, d’une bataille impitoyable contre le terrorisme islamiste. Le coût en vies humaines est énorme, Les temps sont durs. Le pétrole est à son plus bas niveau. Le pays est boycotté. Les ambassades ont fermé. Les compagnies étrangères ont quitté le territoire. Il n’y a plus d’argent dans les caisses. Mais l’Etat, en dépit de tout, reste debout et n’a pas capitulé devant l’islamisme comme le recommandait la plateforme de Sant Egidio . Le général Liamine Zéroual est élu massivement, et avec enthousiasme, malgré les mises en garde de l’organisation terroriste, le GIA, qui menaçait de s’en prendre aux citoyens qui se rendraient aux urnes. La Constitution est modifiée pour se baser désormais sur le pluralisme et la représentativité, essentiels pour s’engager dans un processus de transition démocratique. Elle abolit le pouvoir à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à deux (art.74).
Tout est encore loin d’être parfait. Les élections présidentielles de 1995 peuvent difficilement être créditées des caractères de liberté et d’honnêteté qu’exigent la Constitution et les résolutions des organisations internationales.
Il reste que cette Algérie retrouve goût à la grandeur et courtise la démocratie.
La lutte contre l’intégrisme islamiste a redonné une nouvelle légitimité au combat populaire.
Ce pays qui ose l’intransigeance et dont le président Zéroual refuse de serrer la main à Chirac à Washington, inquiète les lobbies occidentaux et arabes.
Un complot international d’émasculation de l’Algérie va voir le jour, qui va faire démissionner Zéroual et livrer le pays à Abdelaziz Bouteflika.
Il a réussi.
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