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Les révélations choc de Chadli Bendjedid

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admin"SNP1975"

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Evénement du 5 octobre, processus électoral et question amazigh Les révélations choc de Chadli Bendjedid
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Un document historique et académique algérien a été récemment publié au Japon. Il s’agit d’une longue interview accordée par l’ex-président de la République, Chadli Bendjedid, à deux chercheurs japonais, Kisaichi Masatoshi et Watanabe Shoko. Ces deux derniers travaillent sur l’Algérie depuis plusieurs années et ont déjà publié le premier livre en japonais sur l’Algérie.Liberté a pu se procurer le document écrit en deux langues, arabe et japonaise. Chadli Bendjedid y aborde, parfois avec une légèreté déconcertante, des sujets aussi sensibles que l’arrêt du processus électoral, l’amazighité et les évènements du 5 octobre. Ses déclarations sont quasiment inédites. Ainsi à la question : le pouvoir algérien devait-il accepter un gouvernement du FIS ?, l’ex-président a eu cette réponse. “oui, c’est vrai. Si le pouvoir avait accepté les résultats des élections, on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation. J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté (…) il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut (FIS) de constituer son gouvernement.” Se voulant plus explicite, il dira qu’“il fallait juger le FIS par les lois et la constitution qui régissent l’état, et le fait de ne pas avoir respecté le choix du peuple a été une très grande erreur.” Constant dans sa position, il affirma que “la démocratie a donné au peuple algérien le choix des islamistes en toute liberté, exactement comme cela s’est passé en Palestine quand le peuple palestinien a voté pour Hamas”. Sa “lecture” est d’ailleurs anecdotique. Alors qu’il était le président du pays, il a expliqué que c’était un vote sanction “pour se venger des responsables du FLN qui ont commis de grandes erreurs à l’encontre du peuple algérien et dilapidé son argent, c’est ça la vérité”. Sur sa démission du 12 janvier 1992, Chadli a nié avoir été démis de ses fonctions en relatant ce qui s’est passé. “j’étais pour le processus démocratique et comme le peuple algérien avait choisi l’autre camp, nous devions leur donner le pouvoir et la possibilité de gérer le pays, mais les membres du FLN ont eu peur et ils m’ont demandé d’annuler les résultats des élections et de les refaire. j’ai refusé par respect à la constitution et à la promesse que je m’étais donnée quand j’avais juré sur le Coran de respecter la volonté du peuple algérien (…) quelle aurait été la réaction de l’opinion nationale et internationale si je les avais annulées ? Ils auraient pensé que les réformes qu’avait réalisées Chadli n’étaient qu’une manœuvre pour rester au pouvoir et c’est pour cette raison que j’ai décidé de tout quitter. j’ai déposé ma démission par respect au peuple algérien.” D’ailleurs, il insista sur ce point pour affirmer que “celui qui prétend qu’il y a eu un coup d’état se trompe, parce que j’ai démissionné de mon plein gré sans pression d’une quelconque partie”.
Sur la question amazigh, Chadli a exposé un point de vue très réducteur et qui va faire sans doute réagir plus d’un. Ainsi, pour celui qui a présidé aux destinées du pays pendant 12 ans (1980-1992), “l’amazighité est une sorte de tradition et de langue de quelques tribus appartenant à des civilisations et cultures près-islamiques et il reste encore peu de tribus qui tiennent encore à ces origines”. S’improvisant anthropologue, l’ex-président va encore plus loin. “l’amazighité est une langue qui est dépassée par le temps et qui ne pourra pas se développer.” avant d’ajouter : “la langue amazigh a disparu.”
Confirmant l’état d’esprit de nombreux représentants du système algérien, et en revenant sur le printemps berbère de 1980, Chadli n’a pas hésité à relier la question amazigh avec… la France. “je le dis sincèrement, il y avait un plan colonialiste de la part des services secrets français pour alimenter le sentiment d’appartenance à l’amazighité pour gagner la sympathie de ses groupes et les relier à la France afin de créer des problèmes internes dans le but d’exercer des pressions politiques sur le gouvernement algérien. et pour prouver ce que je dis, il faut voir ce que fait la France pour enseigner l’amazighité dans ses universités.” Il ajoutera que les évènements de 1980 étaient “politiques sous le couvert de la question amazigh et on peut dire qu’ils étaient politiques et culturels en même temps”.
Mieux encore, continuant sur la question identitaire, il souligna qu’“il y a pas de spécificité à la nationalité algérienne ; les algériens appartiennent à la civilisation arabo-islamique”. Il soutiendra que, mis à part l’aspect politique, il n’y avait aucune différence entre les algériens, les tunisiens et les marocains. “du côté culturel, on appartient à la même histoire, culture et civilisation, qui est l’arobo-islamique. cette appartenance culturelle et civilisationnelle se prolonge de l’est du monde arabe jusqu’à l’Ouest et tous nous parlons la langue arabe, mais avec des dialectes différents, rien de plus”.
à propos du 5 octobre 1988, l’homme de 91 ans insiste en précisant que “certains membres du FLN” étaient derrière “les évènements”. Selon lui, la cause des manifestations violentes (le bilan officiel était de 110 morts, alors que des sources médicales ont donné le chiffre de 500 morts et plusieurs milliers de blessés) était due au fait que “plusieurs responsables de l’appareil du FLN, et d’autres aussi, étaient contre la démocratie que j’essayais d’appliquer. la démocratie, la liberté de la presse et le fait de permettre au peuple de choisir ses représentants allaient mettre la lumière sur les erreurs des responsables. Tout cela mettrait en danger les avantages qu’ils avaient obtenus grâce au parti unique”.
En plus de se présenter comme un démocrate, Chadli Bendjedid s’est aussi affiché comme un capitaliste convaincu. “je suis celui qui a changé le système du socialisme au capitalisme”, soutient-il, avant de revenir sur son parcours personnel. “À travers les longues expériences que j’ai vécues dans le système communiste de Ben Bella et le système socialiste de Boumediene, qui ont échoué totalement, j’ai eu une idée complète et claire sur la situation de l’Algérie.” Il expliquera sa “thèse” en affirmant que “c’est l’immobilisme qui m’a poussé à décider de changer le système et j’ai réalisé l’importance de léguer le pouvoir au peuple algérien, et ce, dans le cadre d’une véritable démocratie”.
Cette longue interview publiée dans le n°27 du The journal Sophia Asian Studies est l’une des très rares interventions de Chadli Bendjedid depuis qu’il a quitté le pouvoir en janvier 1992. En 18 ans, il a donné deux interviews : en 2006 à l’hebdomadaire algérien Al Mouhakik et en 2007 à El Khabar.
il a également fait une intervention, le 27 novembre 2008, lors du colloque organisé à El-Tarf en hommage au moudjahid Amar Laskri, dit Amara Bouglez, et la dernière remonte au 4 décembre 2008 sur les colonnes de Liberté et d’El-Khabar.

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Dernière édition par admin le Lun 4 Oct - 0:22, édité 1 fois

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admin"SNP1975"

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Editorial (Lundi 04 Octobre 2010)

5 Octobre bis !
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Les propos qu’aurait tenus le président Chadli Bendjedid à un universitaire japonais, dans le cadre d’un livre sur l’Algérie, marquent une nouvelle rupture dans la perception de ces évènements et leurs conséquences politiques ultérieures qui apparaissent, aujourd’hui, sous un nouveau jour.
Demain, nous serons le 5 octobre. Dans l’imaginaire collectif des Algériens, ce jour reste une date phare, car elle signifie la fin du système du parti unique et l’avènement du “printemps démocratique”. Cela fait vingt-deux ans que ces évènements, qui n’ont nulle trace dans l’historiographie officielle, sont revisités sans pour autant livrer tous les mystères et toutes les interrogations qui entourent leur genèse.
Comme s’il y avait de la part du pouvoir en place une volonté de déchirer la page et de faire passer “la révolution d’Octobre” pour pertes et profits. Mais les propos qu’aurait tenus le président Chadli Bendjedid à un universitaire japonais, dans le cadre d’un livre sur l’Algérie, marquent une nouvelle rupture dans la perception de ces évènements et leurs conséquences politiques ultérieures qui apparaissent, aujourd’hui, sous un nouveau jour. En forçant un peu le trait, on pourrait même dire qu’au plan du témoignage, c’est un 5 Octobre bis tant les révélations de l’ex-président sont majeures et inédites.
Ainsi, au détour de ses déclarations, on apprendra qu’il a quitté le pouvoir de son propre gré par respect à ses engagements de respecter “la volonté du peuple”. En décrypté, cela veut dire que ce ne sont pas les militaires de l’époque qui lui avaient mis le couteau sous la gorge pour s’en aller. Cette confession n’est pas un “simple détail” pour l’intelligence de ce qui s’est passé ce jour immortalisé ad vitam par le JT de l’ENTV où l’on voyait Chadli Bendjedid bégayant remettre sa lettre de démission à Benhabylès, président du Conseil constitutionnel de l’époque.
Mais on apprendra aussi, et c’est sans doute le plus important, que le président Chadli était partisan de laisser le processus électoral aller à son terme et donc permettre à l’ex-FIS de prendre le pouvoir en comptant sur les instruments constitutionnels pour le contrer en cas de dérive. En professant une telle thèse, l’ancien président fait de facto le procès de ceux qui avaient pris alors leur responsabilité historique pour sauver l’ordre républicain.
Une chose est sûre : les propos de l’ancien président, si tant est qu’il les a tenus, ne manqueraient pas dans les jours à venir de provoquer des remous politiques, surtout que vingt-deux ans après ces événement, nous sommes revenus à la case départ. Alors, octobre rupture révolutionnaire ou erreur politique d’aiguillage ?

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5 octobre, arrêt du processus électoral, amazighitéLes dérives de Chadli

L'ancien président a fait une sortie publique pour le moins inattendue dans une revue japonaise où il affirme que «l'amazighité n'est pas une composante de l'identité algérienne». Le successeur de Boumediène nie avoir été déposé par les militaires en janvier 1992.
On savait que le FIS était, en 1991, à deux doigts de prendre le pouvoir, mais que Chadli Bendjedid, à l’époque chef de l’Etat, tienne à le lui servir sur un plateau d’argent, non. Mais on le sait désormais. C’est lui-même qui l’apprend à l’opinion publique. Dans une interview qu’il a accordée à deux chercheurs japonais, publiée dans une revue universitaire, dont le quotidien Liberté a repris hier de larges extraits, l’ancien président révèle que le pouvoir devait accepter un gouvernement du FIS. Selon lui, si le pouvoir avait accepté les résultats des élections, on ne serait pas arrivés à cette dangereuse situation… «Il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut de constituer son gouvernement.»
C’est son refus d’arrêter le processus électoral qui avait poussé Chadli à la démission. Voilà qui est dit ! L’aveu est de taille, mais toute la vérité n’est pas dite. Pour ce faire, il faut alors replacer le débat dans son contexte. C’est un dangereux raccourci que d’affirmer, de but en blanc, que c’est le peuple algérien qui avait donné victoire au FIS. Il suffit, pour comprendre la réalité de cette époque-là, de revenir un peu en arrière et s’interroger sur la naissance du parti dissous en particulier et de la mouvance islamiste algérienne en général. Le sujet mérite une thèse ! L’ancienne formation de Abassi Madani et de Ali Benhadj n’est pas sortie du néant. Tout le monde sait comment l’intégrisme a prospéré sous l’ère Chadli dans les années 1980. Comment l’école et l’université étaient livrées au mouvement islamiste.
Le wahhabisme s’est installé en Algérie grâce à la bénédiction du pouvoir de l’époque qui s’en accommodait à souhait pour étouffer la lame de fond démocratique qui travaillait la société algérienne, faut-il le rappeler à l’ancien chef de l’Etat, depuis le printemps berbère en avril 1980. Un mouvement qu’il veut réduire aujourd’hui à une manipulation de l’étranger, citant la France. Ce n’est pas nouveau, c’est l’anathème que voulait jeter, à l’époque, lui, son gouvernement et leurs relais dans la société, sur les luttes démocratiques. Le résultat du FIS était prévisible, l’on est tenté même de dire qu’il était programmé, vu les moyens mis, y compris une répression féroce, pour asphyxier les luttes pour les libertés dont le mouvement berbère était porteur et que Chadli Bendjedid veut réduire, aujourd’hui, injustement – c’est une insulte pour l’histoire – à quelques tribus. Aussi, c’est une contrevérité de se contenter de dire, en expliquant la déferlante du FIS, que la faute incombait au peuple algérien qui se devait, selon lui, d’en «assumer le choix» et ses conséquences. Qui avait livré les mosquées à l’intégrisme ? Ce n’est assurément pas le peuple.
Dans les années 1980, c’est-à-dire sous le règne de Chadli, le pouvoir considérait que la menace venait plutôt des militants pacifiques de la démocratie que des promoteurs du wahhabisme qui avaient pourtant démontré que la violence ne pouvait pas être dissociée de leur projet funeste par le biais des maquis de Bouyali et de l’assassinat en 1982 de Kamel Amzal à la cité universitaire de Ben Aknoun.
L’ancien chef de l’Etat veut aujourd’hui avoir le beau rôle d’apparaître comme quelqu’un qui était favorable au principe de l’alternance au pouvoir. «J’étais, dit-il, pour le processus démocratique et comme le peuple algérien avait choisi l’autre camp, nous devions lui donner le pouvoir et la possibilité de gérer le pays, mais les membres du FLN ont eu peur et m’ont demandé d’annuler les résultats des élections et de les refaire. J’ai refusé par respect à la Constitution et la promesse que je m’étais donnée quand j’avais juré sur le Coran.»
C’est ainsi, soutient-il, qu’il a donné sa démission, laissant un pays livré aux quatre vents. Le FIS qui se dirigeait droit vers le palais d’El Mouradia avait puisé ses forces dans toute la volonté mise par le pouvoir de Chadli, qui l’avait instrumentalisé, d’ailleurs, à castrer les forces démocratiques. Faut-il rappeler, à juste titre, du fort taux d’abstention (41% des électeurs inscrits) qui avait caractérisé les élections de 1991. Dans les conditions que tout le monde sait, le parti dissous, ayant fait la promesse de tuer la démocratie par la voix des urnes, avait bien plusieurs longueurs d’avance. Une mobilisation rendue possible par un scénario qui voulait maintenir la société dans la régression.

Said Rabia

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L'édito de Ali Bahmane
Taisez-vous M. Chadli





N’eut été leur extrême gravité, les propos de Chadli Bendjedid tenus à une publication japonaise et rapportés hier par le quotidien Liberté n’auraient pas mérité qu’on s’y attarde. Mais ils émanent d’un ex-président de la République qui, au lieu de contribuer à écrire l’histoire contemporaine du pays, s’est fourvoyé dans des contrevérités, développant, par endroits, un discours de haine. Ces propos ouvrent des plaies non cicatrisées et jettent de l’huile sur le feu sur des questions d’une extrême sensibilité. Chadli Bendjedid fait preuve d’une grave ignorance de l’histoire de l’Afrique du Nord en ne sachant pas que les Berbères en sont les premiers habitants, se dotant d’une langue vivace et d’une grande culture.
Mais, depuis l’Antiquité, ils ont été confrontés à d’incessantes politiques de déculturation, dont celles qui se prévalent à partir de l’indépendance d’un certain nationalisme arabe. Chadli Bendjedid y a contribué lorsque, nouveau président de la République, il ordonna la répression du Printemps berbère (avril 1980). Il récidive aujourd’hui en réduisant les Amazighs avec mépris à de vagues tribus, un combat d’arrière-garde car même le régime actuel a fini par se résoudre à mettre fin à l’ostracisme frappant la langue amazigh en la constitutionnalisant comme langue nationale, bien qu’il reste encore du chemin à faire, principalement son officialisation par la Loi fondamentale.
Sur la question de l’islamisme, l’ex-chef de l’Etat regrette l’interruption du processus électoral au motif qu’il fallait laisser une chance au FIS «au nom de la démocratie». Mais il omet de rappeler la vérité fondamentale que les intégristes religieux avaient déclarée, en son temps, que la démocratie était kofr (impie). Leur slogan était clair et net : ni constitution ni charte, seule devait prévaloir la parole de Dieu… Cadeaux inespérés de Chadli Bendjedid, la reconnaissance officielle du FIS et le scrutin du 26 décembre 1991 étaient les deux tremplins utilisés par les fondamentalistes pour la conquête du pouvoir et la mise en œuvre de leur idéologie mortifère.
La décennie 1990 a vu une centaine de milliers d’Algériens perdre la vie mais le pays a échappé au sort programmé par eux : devenir le plus grand cimetière du monde à ciel ouvert. S’agissant du 5 octobre 1988, Chadli Bendjedid se dédouane totalement de la tragédie, l’imputant à des responsables du FLN «hostiles à la démocratie». Or, il est établi aujourd’hui, avec le recul de 22 années, que le soulèvement des jeunes a été une réponse à son règne de dix années marqué par une corruption généralisée, la montée de la paupérisation et du désespoir au sein de la population.
L’appareil du FLN avait une seule fonction : distiller la pensée unique tandis que la sécurité militaire devait tenir le pays d’une main de fer. La démocratie, elle, ne fut la revendication que des seuls jeunes. Des centaines d’entre eux le payèrent d’ailleurs de leur vie par des rafales tirées d’armes de soldats de leur propre pays. Le mot démocratie, aujourd’hui, dans la bouche de Chadli Bendjedid a une étrange consonance. Il aurait dû se taire avec le désastreux bilan qu’il traîne.
Ali Bahmane

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L’ancien président concernant l’identité amazigh Chadli connaît-il vraiment l’histoire de son pays ?


Tissus d’inepties», «propos irresponsables», «méconnaissance totale de l’histoire»… Quand l’ancien président Chadli Bendjedid se met en mode ethnolinguiste, revisite à sa convenance idéologique l’histoire plusieurs fois millénaire de son peuple, de son pays, vaut mieux en rire que s’en f…!
Dans une interview accordée en 2009 à la revue japonaise The Journal Sophia Asian Studies (n°27), le président Bendjedid (1979-1992) se livre à un exercice à la limite de l’autoflagellation… identitaire: «L’amazighité ? Une sorte de tradition, de langue appartenant à quelques tribus remontant aux civilisations et cultures préislamiques (…) A ceux qui se revendiquent amazighs, je leur répond avec fierté : l’Islam nous a arabisés.» La langue amazigh, quant à elle, est «éculée, dépassée par le temps, incapable de se développer».Le docteur Kamel Bouaâmara, linguiste, enseignant de tamazight à l’université de Béjaïa, est ulcéré par les déclarations incendiaires de l’ancien président de la République : «C’est dégoûtant ! C’est le mot, surtout quand de tels propos émanent d’une personne qui a présidé aux destinées de ce pays pendant plus d’une décennie, et qui dénotent d’une ignorance totale de la composition sociologique de son peuple. Une langue «morte» signifie au sens propre qu’elle est parlée par zéro individu, or là on est en présence de millions de personnes qui parlent et pratiquent couramment cette langue et ce, à travers toute l’Afrique du Nord.»
L’interview a fait le buzz sur Internet. Les propos de l’ancien président font scandale, y compris dans certains milieux réputés proches du pouvoir. Youcef Merahi, secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité, se dit «choqué» par la violence de certaines déclarations: «Quand l’ancien président de la République définit l’amazighité comme «une sorte de tradition, de langue, etc.», pour moi ce n’est plus du mépris, mais de la hogra.» «S’il s’était seulement contenté de présenter l’amazighité comme un ensemble de traditions, langue, on aurait peut être compris qu’il ait essayé de réfléchir et que dans son esprit il n’y avait pas une espèce de rejet, de dilettantisme intellectuel. Maintenant, on a tellement dit sur les amazighs : on a les rattachés à toutes les régions du monde ; on a dit qu’on était des yéménites, des moyen-orientaux, qu’on étaient asiatiques, même rattachés aux teutons germaniques, Chadli, comme beaucoup d’autres, a malheureusement oublié de nous rattacher à l’Afrique du Nord.»
Tamazight, langue morte ou langue vivante ? M. Merahi ne se pose plus la question : «Jamais tamazight n’a été aussi vivante, dynamique, audacieuse. J’en veux pour preuve toutes les thèses de magistère, de doctorat qui sont soutenues chaque année. Plus de 400 licenciés en tamazight sortent chaque année des universités, et ce n’est certainement grâce à Chadli.» Des déclarations «irresponsables», d’une extrême «légèreté», juge pour sa part l’ancien délégué des archs Bélaïd Abrika, qui ne se dit pas surpris pour autant. La référence à la matrice arabo-islamique fait partie du bréviaire du «système» algérien. «L’idéologie du système en place, le discours dominant a toujours enfermé la dimension amazigh dans un carcan arabo-islamique. Rien n’a changé. C’est le discours du Mouvement national qui se perpétue à nos jours», dit-il.
Bélaïd Abrika ne ménage l’ancien président de la République : «Il n’est pas seulement à côté de l’histoire, il est à contre-courant de l’histoire. Car l’Afrique du Nord est amazigh, personne ne peut le dénier aujourd’hui. La diversité et la pluralité sont une donne incontestable. Tamazight occupe une place importante, même s’il ne s’agit pas encore de celle qui lui revient de droit, mais que Chadli sache que les amazighs n’ont pas été arabisés par l’Islam. L’Islam n’a pas vocation à arabiser, c’est une religion. Qu’il sache qu’il y a une diversité culturelle, le multilinguisme, en Algérie, est une réalité et que l’arabe classique qu’il prône est une langue étrangère pour nous, les Algériens, les arabophones y compris.» Ancien détenu du Printemps berbère d’avril 1980, le député Ali Brahim qualifie de «tissu d’inepties» les déclarations de Chadli Bendjedid : «On n’en est plus à ce débat, tamazight est une langue nationale quoi qu’en dise Monsieur Chadli.
Elle avance à grands pas au Maroc et finira par s’imposera au dictateur libyen (…). Lorsque Chadli déclare que les Amazighs ne sont que quelques tribus en voie de disparition, c’est un discours qui tranche totalement avec ce qu’il avait dit en 1980 – «nous sommes des amazigh arabisés par l’Islam».Il faut croire qu’entre temps, Chadli s’est découvert des racines identitaires autres.» Le député de Bouira refuse néanmoins de hurler avec les loups ; Chadli n’est qu’un pare-feu : «Chadli a été actionné pour susciter un faux débat sur des questions relativement tranchées par l’histoire et par le droit. J’ai l’impression que le système veut nous faire réagir sur tamazight pour meubler une scène politique totalement verrouillée et empêcher qu’un débat ait lieu sur les vrais problèmes du pays qui sont la corruption, les questions de développement, l’absence de démocratie. Car la vraie question d’aujourd’hui est de savoir comment se débarrasser du zaïmisme qui mine le mouvement démocratique pour créer une alternative pour le triomphe des libertés démocratiques. » Fin de citation.
Mohand Aziri

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جهات تريد تشويهي و سلب إنجازاتي..ووطنيتي غير قابلة للمزايدة والموازنة

فند رئيس الجمهورية الأسبق السيد الشاذلي بن جديد تفنيدا قاطعا التصريحات التي تم تداولها على لسانه مؤخرا في الصحافة، سواء بالداخل أو الخارج، محتسبا الله في كل من نسب إليه تصريحات مغلوطة ومزيفة للحقائق ولا أساس لها من الصحة، مؤكدا أن هذه "الخرجة" غير البريئة في ظرف غير بريء، أهداف أصحابها معلومة لديه منذ أمد بعيد، مؤكدا أن تاريخ الشاذلي بن جديد معلوم لدى كل الجزائريين، ووطنيته غير قابلة للمزايدة أو الموازنة، ومناعته تحول دون التأثر بمثل هذه الأكاذيب والتحريفات.

* وأضاف رئيس الجمهورية الأسبق السيد الشاذلي بن جديد في تصريح خاص "للشروق اليومي" بخصوص التصريحات التي نقلها عدد من الجهات الإعلامية في الداخل والخارج قائلا: "كل ما تم تداوله على لساني لا أساس له من الصحة، ليست أبدا تصريحاتي، وإنما هي مجرد مغالطات وكذب وتزييف للحقائق، ومحاولة لتشويه الوقائع والسطو على التاريخ ليس إلا"، مشككا ضمن هذه السياق في نوايا الجهات التي نقلت هذه التصريحات وزعمها أنها عصارة بحث علمي ليابانيين، حيث قال محدثنا "الجهات التي نقلت هذه الأخبار معلومة عندي جيدا، وأهدافها أعرفها، كما أعرف عداءها‭ ‬لي‭ ‬منذ‭ ‬أمد‭ ‬طويل‭ ‬وليس‭ ‬اليوم‭ ‬فقط‮".
* واستغرب رئيس الدولة الأسبق الذي وعد "الشروق اليومي" بلقاء مطول هذه "الخرجة" التي وصفها بغير البريئة، وقال "بعد كل هذه السنوات استفقت على سلب إنجازاتي وإصلاحاتي وإلحاقها بغيري"، في إشارة منه الى ما نسب إليه بالاستناد على ما دونه باحثان يابانيان، في حين قال الأب الروحي للديمقراطية والإصلاحات في الجزائر وفاتح أبواب التعددية الحزبية في الجزائر بكل عفوية أثاروا "طنطانو" بالكذب والتزييف والتلفيق، هو ليس كلامي، وأهداف أصحابه أعرفها جيدا، فما الجديد في مقولتي المعروفة والمتعلقة بكون الجزائر أمازيغية عربها الإسلام،‮ ‬قلتها‭ ‬ولازلت‭ ‬أرددها،‮ ‬وأنا‭ ‬أمازيغي‭ ‬عربني‭ ‬الإسلام،‮ ‬ومازلت‭ ‬على‭ ‬موقفي‮.
* وبكل‭ ‬طلاقة‭ ‬وصراحة‮ ‬ودون‭ ‬أية‭ ‬برتوكولات،‭ ‬أطلق‭ ‬الرئيس‭ ‬الأسبق‭ ‬دعوة‭ ‬الى‭ ‬الله‭ ‬قال‭ ‬فيها‭ ‬‮"‬حسبي‭ ‬الله‭ ‬ونعم‭ ‬الوكيل‭ ‬في‭ ‬كل‭ ‬من‭ ‬يحاول‭ ‬تشويه‭ ‬الحقائق‭ ‬بالكذب‮"‬‭.
* وعن الظرف الزمني لما يتم تداوله، مؤخرا وتزامنه مع ذكرى أحداث أكتوبر، استبعد محدثنا كلية أن تكون التصريحات التي وصفها بالكاذبة بريئة، ودون أهداف مسطر لها، يرجى تحقيقها من سلب الآخر إنجازاته وإصلاحاته، وقال أنه وصل الى نتيجة مفادها أن بعض الأطراف التي تحاول النبش في التاريخ وتحريفه تريد النيل من سمعته ومن ضرب وطنيته والتشكيك فيها، غير أن الشاذلي وبلغة المتحدي والواثق من نفسه، قال "تاريخي معروف عند الجزائريين، ووطنيتي غير قابلة للمزايدة أو الموازنة"، هذه الشطحات والتزييف للحقائق لن يؤثر علي بأي شكل من الأشكال، لأن ثقتي في الله عظيمة وثقتي في نفسي لا تتزعزع وطوال حياتي تصرفت رتعاملت مع الجميع بالنية والصدق والإخلاص والصراحة التامة، فأنا صافي وتاريخي صاف ونقي وناصع لا تؤثر فيه مثل هذه الخرجات المكشوفة.
* تصريحات الشاذلي "للشروق اليومي" تأتي في أعقاب تناول بعض الأطراف الإعلامية لأحاديث وتصريحات نسبت إليه وتبرأ منها، ويتعلق الأمر بقوله أنه لم يتعرض لانقلاب عسكري لإبعاده من السلطة، كما زعمت أنه قال أن وقف زحف الإسلاميين نحو السلطة كان خطأ كبيرا أنتج الوضع الذي اجتازته الجزائر خلال التسعينيات، كما نسب إليه على لسان يابانيين أن الحزب الحاكم يومها مارس عليه ضغوطا ليتدخل من أجل إلغاء الإنتخابات، وكذا قوله أن الأمازيغية لا تدرج ضمن عناصر الهوية الوطنية وهي التصريحات التي كذبها الرئيس جملة وتفصيلا

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Dernière édition par admin le Mer 6 Oct - 1:12, édité 1 fois

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Il y a deux jours, la presse algérienne a fait dire à Chadli, s’appuyant sur des sources médiatiques japonaises, auxquelles il aurait remis un écrit sous forme d’interview, que "si le pouvoir avait accepté les résultats des élections remportées par le FIS, en 1992, « on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation ». « J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut (FIS) de constituer son gouvernement. »

  • L’ancien président Chadli Bendjedid a catégoriquement démenti dans un entretien exclusif donné à Echorouk, les allégations qui lui ont été attribué par la presse ces derniers jours, affirmant « prendre à témoin Dieu et l’Histoire, que tout ce qui a été dit en son nom est en globalité mensonges et allégations ». Chadli affirme que cette sortie médiatique « n’est pas innocente, dans un contexte qui n’est pas innocent non plus, et que les parties qui ont amplifié ses dires sont identifiables ». Il dit que nul n’a le droit de porter atteinte à son nationalisme.
  • Il y a deux jours, la presse algérienne a fait dire à Chadli, s’appuyant sur des sources médiatiques japonaises, auxquelles il aurait remis un écrit sous forme d’interview, que "si le pouvoir avait accepté les résultats des élections remportées par le FIS, en 1992, « on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation ». « J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut (FIS) de constituer son gouvernement. » Il a aussi été rapporté qu’il a affirmé que « la démocratie a donné au peuple algérien le choix des islamistes en toute liberté, exactement comme cela s’est passé en Palestine quand le peuple palestinien a voté pour Hamas »
  • Concernant sa démission, il affirme qu’il s’agit d’une démission et non un coup d'état comme ce fut prétendu: « celui qui prétend qu’il y a eu un coup d’état se trompe, parce que j’ai démissionné de mon plein gré sans pression d’une quelconque partie ».
  • Le point le plus controversé qui lui été attribué est celui se rapportant à la question amazighe. Selon la presse, Bendjedid aurait dit que l’amazighité est une langue qui est dépassée par le temps et qui ne pourra pas se développer » et qu’il y avait « un plan colonialiste de la part des services secrets français pour alimenter le sentiment d’appartenance à l’amazighité pour gagner la sympathie de ses groupes et les relier à la France afin de créer des problèmes internes dans le but d’exercer des pressions politiques sur le gouvernement algérien ».
  • Chadli, qui a promis de revenir longuement sur cette affaire dans un entretien à venir avec Echorouk, affirme que son propos sur l’amazighité est connu de tous, à savoir « que l’Algérie est une terre amazighe qui a été islamisée », et que lui-même « est un Amazigh qui a été islamisé ».
  • Chadli Bendjedid dit amèrement qu’il s’est brusquement « réveillé sur l’inanité de mes réalisations et l’inutilité de mes réformes », pointant un doigt accusateur sur ceux-là mêmes qui essayent depuis toujours d’égratigner sa droiture, ses avancées-en son temps- dans la démocratie et les droits de l’Homme », précisant que le jour viendra ou tout sera connu de tous, « et que de toute façon, le peuple connaît son intégrité et sa loyauté envers son pays »

L’ancien président de la République, Chadli Bendjedid, dément les allégations que lui attribue la presse en Algérie

2010.10.05 Samira Belamri

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«Travail d'arabe» sur terre algérienne
par Kamel Daoud



De tout ce qu'a dit Chadli à une revue japonaise, tel que rapporté par des journaux algériens, une phrase heurte, scandalise, fait peur, terrifie et plonge dans le désespoir et la consternation. Il ne s'agit pas de son explication usée des évènements du 5 octobre 88, ni de sa vision «bande dessinée» sur l'amazighité, sa thèse sur un FIS qui aurait été moins nuisible s'il avait pris le pouvoir, ni de son explication de l'histoire à la façon d'un ethnologue colonialiste. Non, il s'agit d'une seule phrase incroyable de «honte de soi», de déni, d'ingratitude, de myopie et d'aveuglement : «Il n'y a pas d'identité algérienne spécifique à l'Algérie, à part l'identité arabe et musulmane».

C'est dit par un homme qui, comme des millions de «dénigrateurs» de soi dans ce pays, mange le pain de cette nation, a eu des enfants dans ce pays, respire l'air de ce pays, se fait payer par l'argent de ce pays, parle la langue algérienne de ce pays, a ses morts et ses proches dans ce pays, a représenté ce pays et qui proclame aujourd'hui que… ce pays n'existe pas. Qu'il n'est qu'une sorte de terrain vague à qui la colonisation arabe et la religion ont donné de l'épaisseur et de la visibilité dans l'histoire universelle. Exactement ce qu'ont dit tous ceux qui sont venus coloniser ce pays.

Le pire aussi est que cet attentat à l'identité est enfermé dans le duel connu, usé et fatiguant qui veut que si on se dit arabe on n'est pas amazigh et si on se proclame amazigh, c'est pour expliquer qu'on n'est pas arabe, et que quand on est arabe on est musulman et quand on est musulman on est arabe et qu'on n'est pas les deux, on est antinationaliste, un «reste de tribu» et une menace sur l'unité nationale.

Le débat sur l'identité algérienne étant enfermé dans deux camisoles de force (soit on est berbériste, et donc plus algérien que les autres, soit on est arabe et musulman et donc pas amazigh), n'a aucun regard ni tendresse pour l'évidence : l'algérianité. Cette nationalité qui a déjà sa langue, sa présence, sa terre, ses gens, ses chants et ses évidences.

Toute une génération de baathistes et d'intégristes de la berbérité exclusive nous a réduits à un troisième déni de soi : celui de la négation de l'algérianité. Comme si pour avoir une identité, il fallait toujours remonter le temps au lieu de le descendre et de l'honorer par son acte et sa récolte. Comme si l'enjeu était celui de sauver des ancêtres au lieu de sauver nos enfants. Comme si, encore une fois, l'algérien et l'algérianité étaient une question plébéienne, d'accident, d'amalgame postcolonial et de basse caste : les berbéristes traitent l'algérien et l'algérianité de la même manière que ces aliénés du baathisme : avec la moue du mépris en expliquant que la langue s'impose mais ne se crée pas. Chadli, par ces propos, confirme que ce pays sera longtemps malade de se nier et de cracher sur le ventre qui l'a enfanté.

Pour comprendre les propos d'un homme qui a gouverné un pays qu'il dit aujourd'hui ne pas exister et qu'il n'a jamais existé que comme appendice d'un Moyen-Orient mythique envers lequel nous devons des remerciements pour nous avoir accueillis dans son arbre généalogique, il faut transposer. Imaginer par exemple une sorte de colonisation française qui aura réussi après deux siècles d'écrasements et de guerre contre les fellagha et qui aura produit, deux ou trois siècles après l'invasion, une génération de colonisés et d'aliénés revendicateurs de leur statut de colonisés, fiers de l'être et capables de prendre les armes et le crachat contre ceux qui leur rappelleront leur vraie histoire : des sortes de «peaux noires, masques blancs», qui deviendront plus tard présidents, clercs, intellectuels et idéologues capables de prononcer ce genre de verdict assassin : «il n'y a pas d'identité propre à ce pays, sauf celle de ses pères fondateurs, les colons, et de la métropole». Il suffit de remplacer, pour comprendre, le «nos ancêtres les arabes» enseigné aujourd'hui, par «nos ancêtres les Gaulois» enseigné il y a 60 ans.

La colonisation arabe est une réalité, elle s'est faite au nom de Dieu par le sabre. L'histoire de l'homme n'est pas une histoire d'amour mais de violence, de conquête, de séduction, d'épopée, d'honneur et de réformes. La colonisation arabe est une réalité : elle a eu gain de cause parce qu'elle a été soutenue par une vaste vision du monde inédite : une nouvelle religion. Faire le procès de ces conquérants n'est pas le procès de la religion : la religion ne tue pas, ce sont ses fidèles qui peuvent le faire en son nom. La religion ne prend pas la terre, n'impose pas les impôts et ne réduit pas les conquis à ses serfs. Ce sont les hommes et leurs appétits. Il y a des colonisations qui réussissent : celle des arabes en est une. L'Islam n'est pas une propriété des arabes. Etre religieux n'impose pas de cracher sur ses ancêtres ou sa langue ou son pays. Etre musulman, c'est un choix, une foi ou une quête.

Se proclamer arabe dans une Algérie qui vous a été offerte parce que vous y étiez un militaire âgé avec le plus haut grade, est une maladie. Enfermer l'Algérie soit en Kabylie soit en Arabie saoudite est une négation et une dénégation. Dire que ce pays n'existe pas après avoir mangé son pain est une ingratitude. C'est à en pleurer de désespoir en regardant ses propres enfants marcher sur une terre qu'on leur dit appartenir à d'autres géographies et parler une langue qu'on veut leur arracher de la bouche. Pourquoi faut-il être du MAK pour être algérien ou être arabe pour être algérien ? Pourquoi cela ne suffit pas, n'honore pas, n'émeut pas d'être simplement algérien sur une terre présente avec une langue qui est là ? Pourquoi on vous crache dessus lorsque vous répétez que «l'arabité m'appartient. Je ne lui appartiens pas». Autant que l'amazighité. La seule chose à qui j'appartiens, c'est ce pays, et pour cela, je n'ai besoin ni d'une religion ni d'une maladie : seulement de regarder autour de moi et de surmonter cette petite voix que nous ont léguée nos aînés et qui dit que tout ce qui est algérien est mauvais, mal fait, ne vaut rien.


Le Quotidien d'Oran

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RÉFUTANT TOUTES LES DÉCLARATIONS QUI LUI ONT ÉTÉ ATTRIBUÉES
Chadli: «Je reviendrai avec plus de détails»

07 Octobre 2010

Il a promis de revenir, dans les prochains jours, avec plus de détails sur ses années de gouvernance du pays.

L’ancien président de la République, Chadli Bendjedid, a nié en bloc toutes déclarations qui lui ont été attribuées dans les colonnes de la presse nationale reprenant une interview qui serait publiée dans le n°27 du The journal Sophia Asian Studies. «Je prends à témoin Dieu et l’Histoire, que tout ce qui a été dit en mon nom est en globalité mensonges et allégations», a déclaré l’ancien chef d’Etat dans les colonnes du journal arabophone Echourouk Al Yaoumi. Il a soutenu que cette sortie médiatique vise à lui nuire puisqu’ «elle n’est pas innocente, dans un contexte qui n’est pas innocent non plus, et que les parties qui ont amplifié ses dires sont identifiables».
Chadli Bendjedid qui a gouverné le pays de 1979 à 1992 affirme que nul n’a le droit de douter de son nationalisme. Toujours dans les colonnes du journal Echourouk, l’ancien président affirme qu’il s’est brusquement «réveillé sur l’inanité de mes réalisations et l’inutilité de mes réformes», non sans accuser ses nombreux détracteurs qui ne lui ont pas pardonné ses années de règne à la tête du pays pointant un doigt accusateur sur ceux-là mêmes qui «essayent depuis toujours d’égratigner sa droiture, ses avancées - en son temps - dans la démocratie et les droits de l’Homme», précisant que le jour viendra où tout sera connu de tous, «et que, de toute façon, le peuple connaît son intégrité et sa loyauté envers son pays».
Décidément, affecté par ce qui a été rapporté par la presse, l’ancien président promet de revenir avec des détails sur les années de son règne et notamment sur les événements qui avaient jalonné sa mandature. Il y a quatre jours, les quotidiens Liberté puis Al Watan ont rapporté de larges extraits de déclaration d’une incroyable légèreté faites par l’ancien président à deux chercheurs japonais en 2009.
Selon ces deux journaux, l’ancien président a tout simplement fait étalage de son ignorance de l’Histoire de son pays quand il s’est exprimé sur la question amazighe. M.Chadli aurait déclaré que «l’amazigh est une langue qui est dépassée par le temps et qui ne pourra pas se développer».
Plus encore, le Printemps berbère de 1980 a été «un plan colonialiste de la part des services secrets français pour alimenter le sentiment d’appartenance à l’amazighité pour gagner la sympathie de ses groupes et les relier à la France afin de créer des problèmes internes dans le but d’exercer des pressions politiques sur le gouvernement algérien».
Dans son «démenti» sur Echourouk, M. Chadli affirme que son propos sur l’amazighité est connu de tous, à savoir «que l’Algérie est une terre amazighe qui a été islamisée», et que lui-même «est un Amazigh qui a été islamisé».
Parlant de l’ex-FIS dissous qui a remporté les élections législatives en 1992, il a déclaré que «si le pouvoir avait accepté les résultats des élections remportées par le FIS, on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation». C’est les propos du président de la République et qui parlait du «pouvoir» sans préciser lequel.
«J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté, il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut (FIS) de constituer son gouvernement.».
Les journaux ont également rapporté que Chadli Bendjedid a déclaré que «la démocratie a donné au peuple algérien le choix des islamistes en toute liberté, exactement comme cela s’est passé en Palestine quand le peuple palestinien a voté pour Hamas».
Au sujet de sa démission, le 11 janvier 1992, il a nié qu’il s’est agi d’un coup d’Etat. «Celui qui prétend qu’il y a eu un coup d’Etat se trompe, parce que j’ai démissionné de mon plein gré sans pression d’une quelconque partie.»

Nabil BELBEY



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The Journal of Sophia Asian Studies n° 27 (2009)

Interview de l’ancien président algérien Chadli Bendjedid et la signification historique de son témoignage.

Par Masatoshi Kisaichi et Watanabe Shoko

Masatoshi Kisaichi : Professeur à l’Institut des Etudes Asiatiques. Université Sophia.

Watanabe Shoko : Etudiante PhD. Graduate School of Arts and Sciences. Université de Tokyo.

Interview réalisée le 4 mai 2008 en langue arabe au domicile de Mr Chadli Bendjedid. Durée : 2 heures (10h -12h 15
)

Traduction réalisée de la langue arabe par l’équipe de LQA. Nous tenons à remercier Mohamed Jabara pour sa très précieuse collaboration.

Nos remerciements également à notre compatriote universitaire Nasser El Djazaïr, pour nous avoir scanné et envoyé l’interview en langue arabe. La traduction a concerné uniquement la période allant de la désignation de Mr Chadli Bendjedid en 1979 par l’armée à sa démission forcée en 92, suite au coup d’Etat du 11 janvier.

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Kisaichi : Le président Chadli est arrivé au pouvoir la même année du déclenchement de la révolution iranienne en 1979. A cette époque, la révolution islamique iranienne a provoqué en tant que religion et culture, une forte impression dans les rangs du peuple Algérien. Quel est le rôle joué par la révolution iranienne dans le renforcement de l’Islam en Algérie ?

Chadli : En réalité, l’Algérie était au début de la Révolution en harmonie avec ses traditions, ses principes et son authenticité. C’est-à-dire son appartenance civilisationnelle à la Nation arabe et islamique avec tout ce qu’elle représente comme civilisation, histoire, en plus de son appartenance spirituelle. Et la révolution a débuté sur la base de ces principes dont l’appartenance religieuse à l’Islam. La révolution iranienne n’a joué aucun rôle dans l’évolution de la situation en Algérie. Bien au contraire, nous avons aidé les iraniens à résoudre leurs problèmes avec les américains et le Chah. Comme nous le savons, les iraniens appartiennent au chiisme et nous en Algérie et au Maghreb arabe, nous appartenons au rite Malékite. Et là, il y a une grande différence entre le chiisme et le rite malékite.

Kisaichi : Qu’en est-il de l’augmentation des mosquées dans les années 70 et la promulgation d’une loi en 1972 interdisant la vente des boissons alcoolisées aux musulmans ? Etes-vous d’accord avec moi pour dire que la société algérienne est passée d’une société laïque à une société plus religieuse ?

Chadli : Oui, cela est exact. Mais ce changement a été progressif. Au lendemain de l’indépendance nous avons opté pour une orientation socialiste du temps du président Ben Bella. Mais nous avons refusé cette orientation car elle était plus proche du communisme et ce dernier n’a aucune relation avec les valeurs et traditions algériennes. Il ne s’agit que d’une chose importée qui n’a aucun rapport avec l’Algérie et la vie des Algériens. La présence communiste en Algérie et son rôle influent au sein du pouvoir qui a essayé d’imposer l’orientation socialiste proche du communisme a suscité une confusion et a ouvert les portes à l’extrémisme religieux. Ceci a aboutit à l’éviction de Ben Bella du pouvoir car son régime avait imposé au peuple algérien un modèle de développement et une orientation politique, économique et social très proches des systèmes communistes. L’échec de son système dans la réalisation de la politique de développement a permis au courant religieux d’activer pour contrer le courant communiste. C’est pour cette raison que le courant religieux est apparu et que son activité politique a augmenté dans les années 70, par la construction de mosquées. A l’époque il y avait un seul parti, le front de libération nationale, et en son sein, il y avait de nombreuses sensibilités politiques telles que les communistes, les islamistes et autres. Le FLN constituait le parapluie sous lequel se trouvait un grand mélange d’orientations diverses. Et cette mixture continua à se développer jusqu’aux années 80.

Watanabe : N’y avait-il pas déjà un conflit entre le courant socialiste et le courant islamiste durant la guerre de libération ?

Chadli : Non, ces courants n’existaient pas durant la guerre de libération nationale car la condition imposée pour rejoindre le FLN était de laisser de côté son appartenance partisane. Et seuls ceux qui avaient accepté cette condition ont pu adhérer au programme du FLN et à la déclaration du 1er novembre. Le FLN n’a jamais accepté l’adhésion dans ses rangs de ceux qui refusaient de se défaire de leur appartenance partisane. Et c’est grâce à cela que nous avons pu vaincre tous ces courants contradictoires. Ainsi la réflexion était une durant la guerre de libération. Mais, après l’indépendance, certains ont commencé au sein du FLN à reprendre leurs appartenances idéologiques. C’est le cas des islamistes, des communistes, des socialistes, des laïcs, des progressistes et autres.

Watanabe : Cela signifie-t-il que tous les courants politiques et intellectuels étaient rassemblés au sein du FLN autour d’un dénominateur commun qu’était la libération de l’Algérie ?

Chadli : Oui, c’est exact !

Kisaichi : En octobre 80, un violent séisme a frappé la ville d’El Asnam et les associations religieuses ont joué un rôle important dans l’aide apportée aux sinistrés. Quel est votre évaluation du rôle de ces associations à cette époque ?

Chadli : Ces associations islamiques ont commencé à œuvrer au sein de la population, après leur travail de solidarité auprès des sinistrés. Mais c’est l’Etat qui a pris en charge la reconstruction des maisons détruites et le rôle de ces associations était très limité comparativement à ce qu’a fait l’Etat.

Kisaichi : Mais beaucoup d’observateurs ont affirmé que le rôle joué par ces associations islamiques dans le soutien des citoyens était de beaucoup supérieur à celui joué par le gouvernement.

Chadli : Cela n’est pas vrai. C’est le gouvernement qui a pris en charge les sinistrés mais les portes de la solidarité étaient ouvertes à tout le monde y compris les associations islamiques et dont le rôle, encore une fois était limité car leurs moyens étaient inférieurs à ceux de l’Etat et le gouvernement a octroyé une aide très importante aux sinistrés après le séisme.

Kisaichi : Est-ce le président Chadli qui a initié le changement en Algérie en passant de la politique socialiste vers la politique capitaliste ?

Chadli : Oui c’est moi qui ai changé le système du socialiste vers le capitalisme car j’avais constaté que le système socialiste avait échoué. Il n’y a pas un autre comme moi qui a vécu la révolution depuis ses débuts jusqu’aux années 90. J’étais responsable au commandement militaire jusqu’à l’indépendance et j’ai assuré des responsabilités sans interruption au sein du pouvoir politique et militaire jusqu’en 1992. Cela signifie que j’ai vécu toutes les étapes de la révolution jusqu’à l’indépendance tout comme j’étais un haut responsable militaire. C’est nous qui avons ramené Ben Bella au pouvoir. Personnellement, je n’ai pas eu l’occasion de faire les écoles militaires durant la colonisation française ni après. J’étais un militant et au cours de mon activisme, je me suis entrainé à la vie révolutionnaire et j’ai assumé des responsabilités en tant que militaire ni plus ni moins. C’est ainsi que j’ai vécu les étapes de la Révolution de ses débuts jusqu’à l’indépendance. Puis durant la période de Ben Bella et de Boumediene après, où j’étais membre du conseil de la Révolution qui représentait le pouvoir essentiel autour du président de la République. De par ces longues expériences que j’ai vécues du régime communiste de Ben Bella au régime socialiste de Boumediene, régimes qui ont tous deux totalement échoué, je me suis fait une idée complète et claire de la situation en Algérie.

Kisaichi : Quel est le principal problème du système socialiste en Algérie ?

Chadli : Nous n’avons pas pu réaliser ce que nous souhaitions à l’ombre du système socialiste. Ce système en tant que philosophie et principes était admirable mais a prouvé son échec en Algérie. Notre compréhension et notre foi en le socialisme relevait d’un seul principe qu’était la justice sociale. Et nous croyons à ce jour en cette justice sociale. La philosophie est une chose, l’application en est une autre. Et nous avons échoué dans l’application. Et le seul choix était d’ouvrir la porte au peuple algérien pour choisir ses représentants. Tel est le choix d’avenir car le monde est devenu petit, nous sommes une partie de ce monde et notre développement est tributaire de ce monde. Notre immobilisme et notre entêtement à nous accrocher à une philosophie particulière sont condamnés à l’échec. Et le meilleur exemple à ce que je dis est l’échec de l’union soviétique et son retour aux réalités. J’ai changé le système par conviction personnelle car j’ai vécu toutes les étapes économiques, politiques et sociales du régime algérien en tant que responsable et sur cette base, j’ai pris totalement mes responsabilités. Quand je me suis aperçu que le régime socialiste à l’époque ne pouvait plus assurer les changements voulus, j’ai décidé de le changer.

Kisaichi : D’où est venue cette inspiration concernant l’idée du changement ?

Chadli : De par mon expérience au pouvoir, c’est moi-même qui ai décidé du changement du système en commençant par la modification de la constitution et la suppression de la charte car le système et la constitution étaient liés entre eux. Sur le plan politique il est difficile à l’exécutif l’application sans toucher aux prérogatives de la Constitution car le gouvernement devait appliquer le contenu de la charte du FLN et cela devenait impossible car avec le changement de la situation en Algérie, l’appareil exécutif /le gouvernement devait être en adéquation avec les changements opérés dans le pays. Et c’est cet immobilisme qui m’a poussé à prendre la décision de changer le système. Je me suis rendu compte de l’importance de remettre le pouvoir au peuple algérien dans un cadre organisé et d’aller vers une véritable démocratie. Le peuple algérien a choisi ses représentants au sein du parlement en toute liberté. Tout comme il a été donné à ce parlement de larges prérogatives ce qui a permis à l’appareil exécutif de contrôler le gouvernement. Ces réformes que j’avais initiées ont touché directement les acquis et les intérêts de certains responsables qui avaient profité de la décision centralisée et du pouvoir du parti et de l’individu unique.

Lorsque j’ai proposé la nouvelle constitution qui permettait au peuple de choisir ses représentants, du président de la République au maire, en toute liberté et à travers des élections libres, le peuple est devenu responsable dans le choix de ses représentants et cela a diminué la critique envers le président de la République ou le chef du gouvernement. Ce qui signifie que je voulais donner au peuple une réelle liberté dans le choix de ses représentants. Hélas, ces réformes que j’avais initiées ont abouti aux événements du 5 octobre 88. Certains prétendent que les événements du 5 octobre sont à l’origine de la démocratie. La vérité est toute autre, tout le contraire. Lorsque ceux que menaçait la démocratie véritable qui donnait au peuple de larges prérogatives, se sont rendus compte qu’ils allaient perdre leur influence et leurs privilèges, ils ont pris peur. Car quand le peuple devient libre dans le choix de ses élus, il choisira évidemment des gens honnêtes et dont il a confiance. Quand c’est l’appareil exécutif qui propose des candidats, cela va à l’encontre des principes élémentaires de la démocratie.

J’étais convaincu, suite à mon étude du système politique algérien que l’option socialiste, le centralisme dans la prise de décision et le pouvoir du parti unique n’étaient pas efficients. L’Histoire me jugera dans l’échec ou la réussite de cette politique, car je suis le premier responsable et le dernier de ces réformes. Les événements du 5 octobre étaient le résultat du refus de ces réformes et de ces changements par ces responsables au sein du pouvoir et du parti. Ils ont essayé de me forcer à revenir sur ces réformes en provoquant ces manifestations. Mais je leur ai signifié qu’ils se trompaient car il était dans l’intérêt du peuple algérien d’ouvrir la voie de la démocratie en lui permettant de choisir ses représentants et d’assumer ses responsabilités et son destin. Et je tiens à certifier que les réformes ont commencé bien avant les événements du 5 octobre et ces derniers n’étaient que le résultat de pressions exercées contre moi pour me forcer à revenir sur ces réformes. Mais j’ai tenu à ces réformes et j’ai soumis au référendum une nouvelle constitution en 1989. Les services de sécurité m’ont informé que le parti du FLN avait incité les gens à voter contre cette constitution car elle allait ouvrir la voie à la démocratie. Mais ne me suis pas alarmé de ce qu’ils ont fait en affirmant que j’étais responsable au sein du FLN. Il y avait un certain nombre de personnes au sein du FLN qui avaient peur pour leurs privilèges en ce qu’ils étaient liés avec la continuité de la gestion du parti unique. C’est pourquoi j’ai décidé de m’en remettre au peuple afin qu’il statue entre mes opposants et moi même à travers la mise en place des réformes sous l’aspect d’une nouvelle constitution. Afin d’assurer l’intégrité des résultats j’ai ordonné aux services de sécurité de ne pas permettre la falsification des résultats et de rester à l’écart du scrutin. J’avais décidé de continuer les réformes au cas où le peuple entérinait la constitution où de démissionner au cas de son refus. J’avais posé ces deux conditions comme préalables et tout le peuple algérien est au courant de cela. Le peuple algérien s’est exprimé à 85 %. Ces résultats du scrutin ont constitué une gifle aux partis et au FLN et j’ai pris conscience à travers ce suffrage et l’adhésion que lui a apporté le peuple, que j’étais sur la bonne voie. L’intérêt du peuple pour moi était plus important que les intérêts des responsables qui étaient autour de moi et si j’avais écouté ces responsables l’Algérie aurait sombré dans l’abime. J’ai compris à travers les résultats du scrutin que le peuple algérien voulait la démocratie véritable afin d’endosser ses responsabilités et procéder aux choix de ses représentants en toute liberté, du président au maire de la commune. De cette façon le parlement serait indépendant et aurait toute latitude afin de contrôler l’organe exécutif, comme cela se passe dans les démocraties véritables. Le parlement est le représentant officiel du peuple et c’est à partir de cet organe qu’a lieu le contrôle de l’exécutif et son questionnement. La position opposée du FLN à cette évolution et aux réformes a amené le peuple à se solidariser avec le courant islamiste en cours d’expansion et ce par sanction envers les responsables du FLN et non pas à l’égard du FLN en tant que symbole. C’est pourquoi le peuple algérien a voté pour le FIS et le résultat fut la victoire des islamistes, ce qui constitue un désaveu des responsables du FLN qui ont commis des fautes, notamment le pillage des deniers de l’État et qui avaient peur d’être soumis à contrôle et de devoir rendre des comptes et de répondre de leur actes au peuple. Ils m’ont demandé de refaire les élections mais j’ai refusé.
Kisaichi : Laissez nous revenir s’il vous plait à la question principale. Je suis allé mon étudiante (Shoko Watanabé) et moi à Constantine l’année dernière et nous avons visité l’université Émir Abdelkader de sciences islamiques. Quel est le but du gouvernement algérien en instituant cette université en 1984 ?
Chadli : En réalité cette université était une mosquée avant d’être transformée en une université des sciences islamiques. L’idée d’élargir la mosquée à germé et à abouti à sa transformation en institut puis en université. Nous avons décidé d’y faire enseigner la théologie musulmane. Des professeurs de haut niveau ont été ramenés pour la gérer et c’était la seule université en Algérie qui s’occupait de la théologie musulmane. Compte tenu de l’importance de cette université, j’ai ramené le professeur Cheikh El Ghazali d’Egypte afin qu’il y enseigne. Bien que les gens le rendaient responsable de la diffusion de l’extrémisme islamiste en Algérie, c’était un homme modéré. Le professeur El Ghazali était un homme docte et responsable et qui avait une bonne réputation parmi les égyptiens et les arabes en général. Il s’est occupé de la gestion de l’université. L’extrémisme n’est pas apparu à partir de cette université mais avait pour source d’autres parties et d’autres organisations externes. Les professeurs de l’Université Émir Abdelkader de sciences islamiques étaient parmi les modérés et ils ont participé également à promouvoir des professeurs modérés qui sont sortis du rang. Au point où qu’au moment de l’insurrection civile en Algérie, très peu d’étudiants de cette université s’y sont ralliés.

L’extrémisme en Algérie a émergé par le fait d’éléments, doctrines et idées qui ne sont pas rattachées a l’Islam véritable et qui proviennent de l’extérieur de l’Algérie. Il n’y a pas que l’Algérie qui a souffert de ce problème, mais toute la nation arabe jusqu’à aujourd’hui. L’Islam est étranger à ces organisations extrémistes.
Kisaichi : Quelles sont les causes à l’origine du 5 Octobre 1988.
Chadli : Les causes des évènements d’octobre étaient liées aux réformes que j’avais entreprises. Il y avait beaucoup de responsables du FLN et d’autres qui étaient opposés à la démocratie que j’ai essayé d’appliquer. Le fait est que la démocratie, la liberté de presse et l’ouverture offerte au peuple de choisir ses représentants en toute liberté permettait de mettre à nu les tares des responsables et allait les priver des privilèges associés au pouvoir qu’ils exerçaient dans le cadre des anciennes normes du parti unique et du pouvoir personnel.
En résumé, la restructuration du pouvoir a constitué une menace pour l’influence de beaucoup de gens parmi les membres de l’appareil du FLN et autres et c’est pourquoi ils ont eu recours à l’incitation aux émeutes qui ont eu lieu et aux violences pour m’obliger à revenir sur le projet de démocratisation du pays. Quant à dire que c’est la démocratie qui est la cause des évènements du 5 Octobre, ceci n’est pas vrai, le contraire est vrai. Les réformes économiques et politiques ont amené les évènements par le biais de ceux auxquels elles portaient préjudice et qui voulaient m’obliger à délaisser le projet de démocratisation.

WATANABE : Y avait-il derrière ces faits une organisation précise ?
Chadli : Non. C’était les éléments du FLN et ce sont eux qui ont encouragé ces évènements.

WATANABE : Voulez vous dire que ces évènements et ces manifestations n’étaient pas organisés ?

Chadli : Non. Aucune organisation n’était responsable de ces évènements. Les islamistes ont utilisé ces évènements pour apparaître sur la scène politique et obtenir l’adhésion populaire après que le peuple leur avait donné sa confiance par sanction envers le FLN.

Kisaichi : Pourquoi le FIS a pu réaliser des résultats importants lors des élections de 1990 ?

Chadli : La démocratie a permis au peuple algérien de choisir les islamistes en toute liberté de la même façon que ce qui est arrivé en Palestine lorsque le peuple palestinien a voté pour les islamistes du mouvement Hamas. Le choix des islamistes par les palestiniens était une sanction en réaction aux erreurs et comportements du FATAH à l’égard des palestiniens et le pillage des ressources publiques commis par ses membres. C’est exactement ce qui s’est passé en Algérie lorsque le peuple s’est vengé des responsables du FLN qui ont commis des lourdes fautes à l’égard du peuple algérien et ont pillé ses biens. Voilà la vérité.

Kisaichi : Comme cela est connu, le pouvoir algérien n’a pas reconnu les résultats du scrutin de 1991, le FIS a été interdit et les conséquences furent tragiques et ont conduit à plus de 100.000 morts en ce temps là. Pensez vous que si le pouvoir avait accepté les résultats des élections et la participation du FIS au gouvernement on aurait pu éviter les évènements qui ont suivi ?
Chadli : Naturellement. Il était nécessaire de régler les problèmes nés après les élections dans le cadre du parlement. Et en toute franchise je n’accuse pas l’ensemble du FLN car certains ont accepté les résultats des élections et ont préféré que le FIS désigne son gouvernement et ainsi transférer les conflits politiques dans l’enceinte du parlement par l’exposé des différents points de vue.

Normalement les choses n’auraient pas dû aboutir à cette grave crise dont nous supportons encore les conséquences jusqu’à présent. J’étais pour le cadre démocratique et puisque le peuple avait choisi la partie islamiste, nous devions leur remettre les instruments de gouvernement et les laisser diriger l’Algérie. Mais les membres du FLN ont pris peur pour eux mêmes et m’ont demandé d’annuler les élections et de les refaire, ce que j’ai refusé par respect pour la constitution et en conformité avec la promesse que je me suis faite lorsque j’ai fait le serment sur le Coran de respecté la volonté du peuple Algérien. C’est pourquoi je n’ai pas demandé au peuple algérien de revoir son choix concernant les islamistes

D’autre part, qu’aurait dit l’opinion publique nationale et internationale si j’avais annulé les élections ? Ils auraient pensé que les réformes qu’a entreprises Chadli n’étaient que des manœuvres destinées à le maintenir au pouvoir. C’est pourquoi j’ai décidé de me retirer et j’ai démissionné par respect pour le choix du peuple. Celui qui dit qu’il s’agit d’un coup d’État est dans l’erreur car j’ai démissionné de ma propre volonté sans contrainte de qui que ce fusse.

Kisaichi : Le pouvoir algérien devait accepter le gouvernement du FIS n’est ce pas ?

Chadli : Oui, c’est vrai. Si le gouvernement (le pouvoir) avait accepté les résultats du scrutin nous ne serions pas arrivés à cette situation dangereuse. J’ai voulu du peuple algérien qu’il assume la responsabilité du choix de ses représentants en toute liberté et à travers eux de constituer un gouvernement.. Nous devions respecter les choix du peuple algérien et donner au FIS l’occasion de constituer son gouvernement Le FIS aurait du être jugé en fonction des règles et procédures constitutionnelles qui régissent l’action du gouvernement. Sortir du cadre de la volonté populaire et des choix du peuple dans le scrutin était une faute très grave. Juste pour vous mettre dans le cadre, au décès de Boumedienne j’ai été pressenti par le conseil de la révolution pour être présenté comme candidat à la présidence, mais j’ai refusé en leur disant que je n’étais pas prêt pour ce poste et ce n’est que lorsque la situation a commencé à dégénérer en crise que j’ai accepté. Le pays s’orientait vers la guerre civile et si je n’avais pas accepté la responsabilité, la situation se serait aggravée après le décès de Houari Boumedienne. Ils m’ont demandé de me porter candidat à la présidence car l’armée et le FLN me respectaient pour le fait que je n’étais dirigé par aucune partie. Le peuple algérien aussi me respectait car j’étais dans l’armée et éloigné des magouilles politiques. J’étais obligé d’accepter le poste de président de la république après que le peuple algérien eut mis sa pleine confiance en moi. C’est pourquoi le poste de président de la république m’a été imposé par la société et par les responsables algériens et je l’ai dit publiquement au peuple que le poste de président de la république m’a été imposé. Le peuple m’a donné sa confiance car il sait que je suis ancien dans l’armée. C’est par respect pour cette confiance que j’ai voulu ouvrir la porte du changement du système socialiste de Boumedienne.

Watanabe : Je voudrais vous poser une question d’ordre culturelle. Quelle est l’identité culturelle de l’Algérie ? Est-ce qu’elle a une identité spécifique en dehors de celle arabo-islamique ?

Chadli : Il n’y a pas d’identité spécifique à l’Algérie en dehors de l’identité arabo-islamique. Nous appartenant à une société arabo-islamique qui a sa civilisation et nous tenons à l’appartenance à cette société et à cette civilisation et ses valeurs. Notre conflit interne a été provoqué par quelques responsables qui voulaient imposer leurs idées au peuple algérien et qui sont contraires à ses traditions et ses coutumes. Nous avons par exemple refusé le communisme au début et nous avons crû au socialisme dans le cadre de la justice sociale seulement. Et nous avons refusé également par la suite le socialisme, quand nous nous sommes rendu compte qu’il s’opposait à notre appartenance arabo-islamique. L’Algérie a appartenu et continue d’appartenir à la civilisation arabo-islamique

Watanabe : Qu’en est –il de l’amazighité ?

Chadli : l’amazighité représente des traditions et des langues de certaines tribus qui appartiennent à des civilisations et des cultures qui existaient avant l’avènement de l’Islam. Et il reste quelques très rares tribus qui tiennent à leurs origines. Mais il est difficile de déterminer l’origine de ces gens et leur appartenance amazighe. L’amazighité représente un ensemble de dialectes locaux et de civilisations et en relation spirituelle avec l’Islam, car cette religion et plus particulièrement en Afrique du nord n’a pas été imposée par la force de l’épée mais a été embrassée par les algériens car elle est venu avec un esprit de justice sociale. C’est notre appartenance civilisationnelle qui nous a aidé en tant que société maghrébine de la Lybie, à l’Algérie, à la Tunisie et au Maroc à nous attacher fermement aux principes de l’Islam. Quant à ceux qui prétendent être des Amazighs, je leur dit avec fierté : nous avons été arabisés par l’Islam. Avant de commencer à parler en arabe, les populations d’Afrique du Nord utilisaient les dialectes locaux et la langue tamazight n’était pas uniforme entre les gens dans ce qui est connu aujourd’hui comme étant le Maroc et l’Algérie par exemple. La langue tamazight est dépassée par le temps et ne peut évoluer. C’est pour cette raison que nous disons, nous algériens que l’Islam nous a arabisé et de par notre foi en cette religion, nous avons voulu parler la langue arabe. La langue tamazight s’est éteinte et la langue arabe l’a remplacée car c’est la langue d’une grande civilisation sur le plan mondial au point où les élèves européens étudiaient en arabe dans les universités d’Andalousie et étaient fiers d’avoir la possibilité de s’exprimer en arabe comme nous sommes fiers aujourd’hui de maitriser les langues anglaise et française comme seconde langue. La langue arabe était respectée sur le plan international et avait un rôle important dans le monde.

Watanabe : Considérez-vous alors que l’amazighité ne constitue pas un élément important dans la personnalité algérienne ?

Chadli : Oui.

Watanabe : Est-ce une identité limitée sans plus ?

Chadli : Elle est limitée aux régions kabyles et le reste des algériens s’exprime en arabe. On peut dire que leurs origines lointaines sont amazighs mais lorsqu’est arrivé l’Islam, les algériens ont préféré l’embrasser et parler la langue arabe. Des gens qui habitaient dans les régions lointaines et qui n’ont pas été touchées par la civilisation arabo-musulmane ou les autres civilisations qu’a connu le pays, parlent leurs dialectes locaux. Quant à ceux qui habitaient les Hauts Plateaux et les plaines, ils ont abandonné leurs dialectes pour parler la langue arabe car c’était la langue d’une civilisation, à l’époque. La langue tamazight est une langue limitée et c’est un mélange d’arabe et de français et ce dernier est une langue étrangère à la langue tamazight. Et je le dis en toute franchise, il existe une stratégie coloniale de la part des « services » français pour alimenter cette appartenance amazigh afin d’acquérir une sympathie de ces groupes et les rattacher à la France pour créer des problèmes internes et exercer des pressions politiques sur le gouvernement algérien. La preuve de ce que je dis est l’enseignement de tamazight qu’assure la France dans ses universités.

Watanabe : Les événements du printemps berbère de 1980 avaient-ils une dimension politique ?

Chadli : Oui. Ces événements étaient politiques sous couvert de la question amazigh. Nous pouvons dire qu’ils étaient à la fois politiques et culturels et le but était d’exercer des pressions politiques sur l’Algérie sous pretexte de la question amazigh.

Watanabé : Existe-t-il une spécificité culturelle algérienne différente de celle des tunisiens et marocains ? Quelle différence y a-t-il entre les cultures algérienne, tunisienne et marocaine ?

Les régions où résident ce qu’on appelle des Amazigh se situent seulement en Algérie et au Maroc. Ils sont pratiquement inexistants en Tunisie. Les dialectes amazighs différents d’une région à une autre. Par exemple, les tribus du nord du Maroc et d’Algérie possèdent un dialecte spécifique. Les tribus qui se trouvent dans le Rif marocain sur les rivages de la mer méditerranée parlent des dialectes qui sont très proches les uns des autres. Quant aux tribus des chaouia amazigh, elles parlent un dialecte totalement différent des autres tribus amazigh. Chez les tribus touaregs, il existe un dialecte qui est différent de la langue tamazight et du dialecte des tribus des chaouia. Bref, la langue amazigh n’est pas uniforme. Il s’agit de dialectes différents qui sont parlés par de multiples tribus. Il n’y a pas de différence entre elles car elles appartiennent toutes à une seule région, à une seule culture et à une seule civilisation qui est la civilisation arabo-musulmane. Tous ces pays ont en commun la présence d’une minorité amazigh sur leur sol. Les français donnent aux amazigh l’appellation de berbères et ce concept, en réalité, minimise les minorités amazigh, les dépouillant d’une civilisation propre à elles. Il n’existe pas de spécificité à la nationalité algérienne. Les Algériens appartiennent à la civilisation arabo-musulmane.

Kisaichi : Voulez-vous dire qu’il n’y a pas de différence entre la nationalité algérienne, tunisienne et marocaine ?

Il peut y avoir une différence dans le domaine politique. Mais sur le plan culturel, nous appartenons à la même histoire, à la même culture, à la même civilisation arabo-musulmane. Et cette appartenance culturelle et civilisationnelle s’étend de l’est à l’ouest du monde arabe. Nous parlons tous la langue arabe avec des dialectes différents, sans plus

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Je cite l'article plus haut:

Kisaichi : Le pouvoir algérien devait accepter le gouvernement du FIS n’est ce pas ?

Chadli : Oui, c’est vrai. Si le gouvernement (le pouvoir) avait accepté les résultats du scrutin nous ne serions pas arrivés à cette situation dangereuse. J’ai voulu du peuple algérien qu’il assume la responsabilité du choix de ses représentants en toute liberté et à travers eux de constituer un gouvernement.. Nous devions respecter les choix du peuple algérien et donner au FIS l’occasion de constituer son gouvernement Le FIS aurait du être jugé en fonction des règles et procédures constitutionnelles qui régissent l’action du gouvernement. Sortir du cadre de la volonté populaire et des choix du peuple dans le scrutin était une faute très grave.


Admin

Chadli et Feu hassanII partagent la même réflexion sur le Front Islamique du Salut(FIS ).

Rappelez vous de la fameuse expression de feu Hassan II à l'occasion de l'arrêt du processus électorale en décembre 1992 en Algérie.


feu Hassan II (« l’Algérie est un laboratoire intéressant ») en parlant de l'expérience de l'Islamisme en Algérie[u]

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MJB



admin a écrit:Je cite l'article plus haut:

Kisaichi : Le pouvoir algérien devait accepter le gouvernement du FIS n’est ce pas ?

Chadli : Oui, c’est vrai. Si le gouvernement (le pouvoir) avait accepté les résultats du scrutin nous ne serions pas arrivés à cette situation dangereuse. J’ai voulu du peuple algérien qu’il assume la responsabilité du choix de ses représentants en toute liberté et à travers eux de constituer un gouvernement.. Nous devions respecter les choix du peuple algérien et donner au FIS l’occasion de constituer son gouvernement Le FIS aurait du être jugé en fonction des règles et procédures constitutionnelles qui régissent l’action du gouvernement. Sortir du cadre de la volonté populaire et des choix du peuple dans le scrutin était une faute très grave.


Admin

Chadli et Feu hassanII partagent la même réflexion sur le Front Islamique du Salut(FIS ).

Rappelez vous de la fameuse expression de feu Hassan II à l'occasion de l'arrêt du processus électorale en décembre 1992 en Algérie.


feu Hassan II (« l’Algérie est un laboratoire intéressant ») en parlant de l'expérience de l'Islamisme en Algérie[u]
.
Feu hassan II et president Ben Ali ont bien deconseillé à Chadli de ne pas donner le pouvoir au FIS: malheureusement, il a refusé et le peuple algerien a bien payé les pots cassés.
Suite à ce qu'a vecu l'algerie de son islamisation integriste: hassan II et les autres responsables du monde ont bien raison de prendre en consideration ce qui s'est passé et ce que vit jusqu'à nos jours l'algerie.

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A lire pour comprendre la décennie noire pour les uns et le printemps démocratique de 1988 à 1992 pour les autres.

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Événements du 5 Octobre 1988 -Mechati : “j’avais mis en garde Chadli”



En 1986, Mohamed Mechati, militant nationaliste, membre du “groupe des 21”, dit aussi “des 22”, alors ambassadeur d’Algérie en Hongrie, demandait une audience au président Chadli Bendjedid.
Il comptait lui faire part, lors de cette rencontre, de son appréciation de la situation du pays et lui suggérer quelques initiatives visant à prévenir toute crise sociopolitique. Après deux demandes infructueuses, Mechati décide de publier… en avril 1988, une lettre ouverture au président de la République dans laquelle il résume les propos qu’il comptait tenir devant le chef de l’État. Ce qui lui fut refusé par les médias, alors sous monopole public. Dans son adresse, l’auteur suggère tout simplement d’instaurer… la démocratie pour sauver le pays de la crise vers laquelle il s’oriente.
Aujourd’hui, Mechati soumet aux lecteurs de Liberté la lettre ouverte qu’il n’a pas pu rendre publique, il y a vingt-quatre ans.

Excellence Monsieur le président de la République,
secrétaire général du parti du FLN et cher frère

Permettez à un vieux militant qui a donné comme tant d’autres le meilleur de lui-même pour que vive l’Algérie libre, de s’adresser à vous par le moyen de la présente lettre.
Ayant assisté au dernier congrès de décembre 1985, je n’ai pu intervenir comme je le voulais au débat pour m’exprimer et dire toutes mes préoccupations concernant l’avenir de notre pays. Ceci parce que j’ai jugé l’atmosphère non favorable d’une part, et ne voulant pas passer pour un provocateur ou un fou ni être confondu avec une certaine opposition, d’autre part.
C’est la raison pour laquelle j’avais saisi à deux reprises Votre Excellence par lettres datées du 30 janvier et du 15 décembre 1986 vous demandant une audience pour vous exposer mon point de vue sur le sujet, mais en vain.
Plus de deux ans et demi d’attente et, malgré mes appels répétés auprès du secrétariat à la Présidence, aucune suite n’a été donnée à ma demande.
C’est pourquoi je m’adresse à vous, Monsieur le Président, à la veille de ce prochain congrès, pour vous dire l’urgence et l’absolue nécessité de promouvoir l’instauration d’une démocratie pleine et entière dans notre pays si l’on ne veut pas trahir une nouvelle fois et à jamais l’espoir suscité par l’avènement de votre arrivée au pouvoir.
En décembre 1985, le congrès avait débattu de la révision de la Charte nationale de 1976 ; aujourd’hui ce sont les problèmes d’ordre structurel, économique, financier et administratif concernant l’agriculture et l’industrie qui font l’objet le plus marquant de ce congrès.
Or, depuis 26 ans, plusieurs congrès se sont succédé, alors que les maux touchant la société et l’ensemble de la vie du pays n’ont fait que s’aggraver. Certes, beaucoup de progrès ont été réalisés dans plusieurs domaines, mais ils ne l’ont pas été sans grands dommages.
En associant pleinement l’ensemble de nos citoyens sans restriction aucune, et avec leur assentiment basé sur la confiance retrouvée, nous pourrons faire beaucoup mieux.
Il suffirait alors de faire appel à notre propre imagination tenant compte de l’expérience de tant d’années de lutte, de notre propre culture et de nos traditions, sans avoir besoin de nous en référer à un quelconque système étranger contraire à notre nature. À la veille du déclenchement de la lutte armée par exemple, il nous a été indispensable d’instaurer un parti unique (le FLN) réunissant en son sein tous les mouvements politiques existants par mesure de stratégie ; c’est ce qui nous a permis de combiner notre action dans la lutte contre l’ennemi pour nous assurer la victoire finale.
L’Indépendance acquise, le FLN n’avait plus sa raison d’être, la preuve nous en a été faite dès les premiers jours où le consensus national a été rompu à la suite d’une crise de confiance qui avait des origines lointaines. Par conséquent, il est anormal pour nous de continuer à nier évidence et à tenir à bout de bras et de grands moyens un parti qui n’a plus d’attache réelle avec le peuple ; il ne peut en avoir par le fait qu’il ne dialogue qu’avec lui-même à travers des satellites créés par lui (l’ensemble de syndicats, d’organismes et autres associations de masses) et qui tournent autour de lui, formant une galaxie d’un autre monde loin des réalités du pays, continuant à se réclamer d’options et de choix, fondamentaux qui ont été décidés par le congrès de Tripoli, de triste mémoire dans les conditions que l’on sait, et lors duquel les différentes tendances se surpassaient les unes les autres en démagogie, faisant feu de tout bois pour se hisser au premier rang en vue de s’accaparer le pouvoir. Et c’est ce qui nous a malheureusement conduits au premier coup d’état de celui qui ose s’entêter, aujourd’hui encore, à vouloir nous enseigner la démocratie. Notre système actuel de parti unique ressemble fort étrangement dans ses structures organisationnelles et étatiques à un système bien connu. Ce système né dans des pays éloignés du nôtre avait sa raison d’être : il était basé sur l’Histoire de ces peuples réagissant légitimement contre la misère et l’injustice qui leur étaient faites par une féodalité issue d’eux-mêmes, les exploitant cruellement sans merci. Alors de cette situation est née chez eux, par réaction, la Révolution imposant la dictature du prolétariat menant à la lutte des classes. Quant à nous, notre Histoire est bien différente ; notre peuple à souffert de 130 années de colonisation sous le joug d’un ennemi étranger qui a occupé notre pays à là suite d’une longue guerre et de plusieurs révoltes réprimées dans le sang. Notre pays est libre aujourd’hui grâce la lutte menée par tout le peuple algérien de toutes les conditions sociales, hommes et femmes, petits et grands, sans exception. Aucune famille algérienne n’a échappé aux méfaits de la guerre ou n’a pas donné sa part de contribution.
Qu’y a-t-il donc de commun entre notre expérience et celle de ces pays pour les prendre comme modèle ? Nous avons adopté leur système et repris à notre compte tout son vécu et son vivant avec toutes les tares qu’il recèle, système d’ailleurs dont les promoteurs se débattent actuellement pour en sortir. Et nous, nous voulons y entrer plus profondément
encore.
Il est grand temps de nous ressaisir avec courage et confiance en nous-mêmes et dans le génie créateur de notre peuple assoiffé de Justice de Liberté et de Dignité et qui a tant souffert. Avec sa confiance retrouvée, sa participation généreuse et spontanée, nous réaliserons le rêve de tous nos martyrs qui verra s’accomplir une société heureuse dans une Algérie où il fera bon vivre pour tous.
Pour regagner la confiance de notre peuple, seule la Démocratie est crédible et porteuse d’espoir . Qui a peur de la démocratie a peur du verdict populaire. Pourquoi alors cette devise “par le peuple et pour le peuple” est-elle devenue un simple slogan ? Et pourquoi ce congrès ne serait-il pas cette fois-ci celui de l’instauration de la démocratie ?
Pour toutes ces raisons, il me parait très sage et tout à fait indispensable d’élaborer un projet de charte pour l’instauration l’exercice et la défense de la démocratie ; charte dans laquelle seront énoncée des règles de déontologie de comportement politique pour les citoyens et l’ensemble du corps politique. Celui-ci pourrait être composé de trois partis qui émergeront par des élections libres à travers le pays pour une durée de dix ans, par exemple au début, et par la suite, avec l’usage de règles démocratiques acquises, le peuple pourra être consulté par référendum en vue de la reconduction de la règle établie de trois partis ou pour décider d’une nouvelle règle.
Dans l’énoncé de ces règles de déontologie, je suggérerai, entre autres recommandations qui pourraient être faites de :
1- bannir à jamais l’usage du mensonge, de la tricherie ou de la force pour régler les problèmes de la société ;
2- nous prémunir contre les facteurs de division du fondamentalisme et du régionalisme qui ne peuvent nous mener qu’à la guerre civile, à l’anarchie et à la déstabilisation de la nation ;
- et ainsi de suite pour d’autres recommandations.
À cette fin, il nous sera nécessaire de créer un organisme institutionnalisé, composé d’un nombre de personnalités hautement qualifiées par leur savoir et leurs qualités morales incontestées, dévouées et désintéressées ; personnalités qui auront pour une seule mission de veiller strictement au respect de la règle de déontologie établie et à l’élaboration de laquelle ils pourront d’ailleurs participer puis l’enrichir en tant que gardiens de cette règle.
Et ainsi, par le fonctionnement de cette démocratie, nous montrerons que nous n’avons de leçons à recevoir de la part de qui que ce soit ou de quelque système étranger que ce soit, et nous prouverons au monde que l’Algérie est capable d’inventer une démocratie digne d’être citée en exemple. Dans l’attente d’un nouveau Premier Novembre dans l’unité et la confiance retrouvées, je vous prie d’agréer, Monsieur le président de la République et secrétaire général du FLN, avec mes sentiments bien fraternels, l’assurance de mon dévouement et de mon plus profond respect.
M. M.

PS : Cette lettre ne sera pas diffusée avant de parvenir à son haut destinataire et dans un temps minimum, elle sera remise à la presse pour diffusion afin qu’elle puisse servir de base à l’ouverture de discutions par les futurs congressistes.
[u]

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e site, mon cher monsieur est un site de débats. Ceux qui se reconnaissent dans les principes de notre modeste Appel du 19 mars 2009, débattent sereinement, parfois avec hargne et passion, mais toujours de manière fraternelle, des problèmes qui se posent à notre cher pays. Ici, nous n’avons pas besoin de juges qui assènent de manière péremptoire leurs « vérités » ni de professeurs qui donnent au « ghachi » (que nous semblons être pour certains) et doctement des cours et leçons. Cela pour être très clair.

Oui, monsieur, la « dérive continue ». Elle se poursuit inexorablement depuis 1962 lorsque des imposteurs et leurs larbins ont confisqué notre indépendance.

Non, LQA a une rédaction constituée d’une poignée d’enfants de ce « ghachi » et c’est à elle seule à décider ou non, selon sa ligne éditoriale, la publication de tel ou tel article. Elle n’a pas besoin de « conseillers » à plus forte raison anonymes pour l’orienter.

Ce que vous appelez « l’énigmatique interview » a été publiée dans une revue scientifique connue et qui, elle, n’est pas énigmatique. Sa version arabe nous a été scannée par un compatriote en exil qui est l’ami de Mme ou Mlle Shoko Watanabe qui avait interviewé Mr Bendjedid et qui lui avait remis cette revue lors de sa parution en 2009.

L’interview ayant été réalisée en mai 2008 et publiée en 2009, nous sommes en droit à juste titre de nous interroger pourquoi elle nous a été servie «réchauffée » le 4 octobre 2010, c’est-à-dire la veille d’un anniversaire tragique qu’est le 5 octobre 88 (où plus de 500 de nos enfants ont été lâchement fauchés et assassinés à l’arme lourde et avec des balles explosives) et par un quotidien dont nous connaissons très bien l’appartenance idéologique de ses fondateurs et bailleurs de fond. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie pour croire qu’il s’agit que du seul « devoir d’informer».

Cette interview permet à notre jeunesse de « découvrir » l’un des présidents-colonels désigné par l’oligarchie militaro-financière en 79 et qui a « dirigé » le pays durant 13 ans. Tout comme elle a à « apprécier » le niveau de ses « analyses », bonnes ou mauvaises. Les Algériens sont en droit de savoir et n’ont pas à être orientés et nous n’avons pas à lui sélectionner ce qu’il doit lire ou pas comme le faisait l’appareil administratif et de surveillance du FLN depuis l’indépendance jusqu’à 88 avec notre « ghachi » considéré comme immature. !

Si votre « respectable député a dit que « le problème des Algériens c’est le chômage, l’injustice, le manque de logements, la corruption, l’école, la harga, la hogra, l’enrichissement spontané et illicite etc et non pas ce qu’a dit Chadli MESQUINE en 2009 », je vous répondrais quand à moi que tous ces maux énumérés ne sont que la conséquence de la politique suicidaire d’un régime illégitime imposé par la force des armes en 62. Et ces maux perdureront voire s’aggraveront tant qu’on n’aura pas réglé la CAUSE de la crise politique : l’absence de LEGITIMITE du POUVOIR. Et votre « respectable député » a dit « une parole véridique mais employée dans un sens erroné » (باطل بها يراد حق كلمة).

Je crois que les gens ne sont pas si dupes que vous le pensez. Nous avons été trompés par le passé par l’action psychologique des « services » et l’appareil de propagande du FLN d’après 62 (Front de Liquidation Nationale) afin de nous diviser pour pouvoir mieux régner. Mais pas aujourd’hui. Vous pensez que les gens vont ruer dans les brancards et s’entredéchirer comme par le passé (en dehors des ultraminorités dont l’excitation est congénitale et incurable) ? Vous pensez que parce que Mr Bendjedid a nié la berbérité de l’Algérie qu’il y aura un tsunami populaire et une guerre civile ? Non, plus jamais cela. Les Algériens savent ce qu’ils sont et d’où ils viennent depuis des siècles. La question identitaire a été depuis fort longtemps tranchée par l’Histoire. Ce que la France coloniale et le Cardinal Lavigerie n’ont pu faire durant plus d’un siècle, ce ne sont pas ces infimes minorités d’agités qui le feront. Nous sommes !
de ce côté-là très rassurés et confiants. Notre problème est politique encore une fois. Le règlement de la question de la légitimité du pouvoir qui passe ineluctablement par le changement de régime et l’instauration d’un véritable Etat de droit est le souci majeur des véritables intellectuels et politiques sincères qui œuvrent à sauver le pays et à le servir et non pas à se servir.
Oui, tôt ou tard, ce régime illégitime et moribond s’effondrera. C’est une loi immuable de la nature et de l’Histoire. Oui, Les Algériennes et Algériens dignes et sincères reconstruiront cette Algérie, ancrée dans ses valeurs et ouverte sur l’universel et qui ne sera inféodée ni à l’Occident ni à l’Orient.
Cordialement.
Salah-Eddine SIDHOUM.
Alger. le 08 10 2010

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