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Les origines des tensions algéro-marocaines

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admin"SNP1975"

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Les origines des tensions algéro-marocaines


Voici une analyse sur les origines des tensions algéro-marocaines, On apprend qu’elles ont commencé juste lendemain de l’indépendance de l’Algérie en 1962, car le pouvoir Algérien n’a pas tenu ses promesses concernant les frontières et a préféré provoquer une guerre fratricide avec le Maroc. On comprend aussi les raisons pour lesquelles l’Algérie s’acharne à contester les provinces sahariennes pour des raisons gépolitiques évidentes. Ce fameux couloir vers l’Altlantique motive beaucoup le pouvoir algérien. Le soutien militaire et diplomatique aveugle et têtu au Polisario s’explique par l’héritage politique de Boumedienne qui a fondé et ancré la politique algérienne dans la logique d’affrontement avec le Maroc. les dirigeants algériens qui se sont succédés au pouvoir, jusqu’à maintenant, ont en fait une doctrine principale et fondamentale.

LES FRONTIÈRES ALGÉRO-MAROCAINES

Durant les négociations de Paris, les autorités françaises ont proposé au roi Mohamed V de fixer le tracé des frontières dans les confins sahariens, afin d’éviter toute contestation ultérieur. Elles se sont même déclarées prêtes à inclure la région de, Lalla Maghnia, Belâabbas, Bechar, Tindouf et la Hamada du Draa dans le territoire marocain. Mais Mohamed V leur a opposé un refus catégorique. A ses yeux, la question des frontières méridionales du royaume relève exclusivement du Maroc et de l’Algérie : elle doit être réglée d’un commun accord entre les deux pays. Or l’Algérie, dans l’état actuel, n’a pas voix au chapitre. Elle est engagée dans des combats dont dépend son avenir. Le roi répugne à profiter de cette situation pour lui porter un coup bas.« Aucun avantage moral ou matériel, déclare-t-il, ne saurait justifier un acte de félonie. Nous réglerons cette affaire plus tard, entre voisins. Je n’ai pas voulu accabler la France lorsqu’elle était à terre ce n’est pas pour frapper un pays frère lorsqu’il se trouve en difficulté. »

Chacun rend hommage à son élévation morale. Mais comme ses interlocuteurs français lui font observer que la France n’a nullement l’intention de quitter l’Algérie et que cette situation risque de se prolonger longtemps, il répond, imperturbable :« Eh bien !nous attendrons ! »

Mohammed V, comme nous l’avons vu, était mort (ou assassiné par les français, méthode utilisée aussi à Arafat) sans avoir pu régler le problème des frontières méridionales du royaume. Il avait refusé, à plusieurs reprises de discuter cette question avec les autorités françaises en déclarant qu’à ses yeux elle relevait exclusivement de l’Algérie et qu’il attendrait que celle-ci ait accédé à l’indépendance pour fixer par des conversations directes les limites définitives entre les deux pays. La mort prématurée de Mohamrned V et le prolongement de la guerre d’Algérie n’avaient pas permis de pousser les choses plus loin. Le 6 juillet 1961, c’est-à-dire quatre mois après son accession au trône, Hassan II avait conclu un accord avec Ferhat Abbas, alors président du gouvernement provisoire de la République algérienne. Par une lettre ; adressée au roi du Maroc, le représentant de l’Algérie reconnaissait « le caractère arbitraire de la délimitation imposée par la France aux deux pays » et spécifiait que « les accords qui pourraient intervenir à la suite de négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables au Maroc, quant aux délimitations territoriales algéro-marocaines ». L’accord stipulait en outre que la question serait résolue par voie de négociations et qu’une commission paritaire serait constituée à cet effet, dès que l’Algérie aurait accédé à l’indépendance.

En juillet 1962, au lendemain de la signature des accords d’Évian qui faisaient de l’Algérie un État indépendant, Ferhat Abbas avait été évincé du pouvoir et tous les engagements pris antérieurement par lui considérés comme nuls et non avenus. Lorsque le gouvernement marocain s’était tourné vers Alger pour demander la constitution de la commission chargée de régler le problème des frontières, il s’était vu opposer une fin de non-recevoir catégorique. Ben Bella, qui avait succédé à Ferhat Abbas, et les chefs du nouveau gouvernement algérien affirmaient :

1) Qu’au vu des traités internationaux conclus avant l’instauration du protectorat et dont le plus ancien remontait à 1767, jamais aucun souverain chérifien n’avait prétendu exercer sa souveraineté au-delà de ;" !’Oued Noun, situé bien au nord de la ligne frontalière « actuelle ».

2) Que l’Algérie aurait pu mettre fin beaucoup plus tôt aux combats qui l’avaient ensanglantée pendant six ans si elle s’était contentée de la partie septentrionale du territoire et avait renoncé au Sahara.

3) Que c’était seulement lorsque la France avait consenti à inclure le Sahara dans son territoire national que l’Algérie avait déposé les armes et qu’en conséquence de nombreux Algériens étaient morts pour atteindre cet objectif (aucune citation d’une n’importe aide qu’elle soit de la part des marocains)

4) Que la République algérienne étant « une et indivisible » il n’était pas question de céder un seul pouce de son territoire et que, au surplus, le chef de l’État algérien ayant juré sur le Coran, de maintenir envers et contre tout l’intégrité du patrimoine national, il était impossible de violer cet engagement sans commettre un parjure.

Comme on le voit, les successeurs de Ferhat Abbas faisaient montre d’une intransigeance inentamable et fermaient résolument la porte à tout règlement négocié. « Quand a-t-on jamais vu un État faire don d’une partie de son territoire à un autre État ? demandaient-ils. Le Maroc veut s’annexer une portion de l’Algérie ? Eh bien, qu’il vienne la prendre ! Il verra comment il y sera reçu… » Conséquences : la guère des sables en octobre 1963.

l’empereur d’Ethiopie, agissant en tant que président de l’Organisation de l’unité africaine, se réunit à Bamako (29-30 octobre 1963). Elle comprenait, outre Haïlé Sélassié, le roi du Maroc, Ben Bella et M. Modibo Keita, président de la République du Mali. A l’issue des entretiens ci-dessous, l’article le plus important :

La réunion, dans les plus brefs délais, des ministres des Affaires étrangères et des États-membres de l’Organisation de l’unité africaine, afin de constituer une commission spéciale qui aurait pour mission :

d’étudier le problème des frontières et de soumettre aux deux parties des propositions concrètes pour le règlement définitif de cette affaire.

Mais lorsque la commission spéciale prévue à Bamako voulut se réunir pour apporter un règlement définitif au problème frontalier, elle n’aboutit à rien . Les avis se partagèrent et le litige demeura entier jusqu’à nos jours. l’action diplomatique débouchait sur le vide.

Alors Hassan II se dit que : nul ne pouvait contester que le territoire revendiqué par le Maroc n’ait entretenu depuis le Xe siècle des liens beaucoup plus étroits avec l’Empire chérifien qu’avec les turques ou autres , ne serait-ce que parce qu’à cette époque l’Algérie ne formait pas encore un État organisé. Mais il était non moins indéniable que le partage des territoires pratiqué par la puissance colonisatrice - et qui se trouvait concrétisé par les accords d’Évian - avait placé cette région à l’intérieur des frontières algériennes au détriment du maroc qui a refusé de soutenir les français contre la résistance algérienne. Modifier cet état de choses par la force était impensable. Chaque fois qu’on le tenterait, les instances internationales interviendraient pour imposer un cessez-le-feu aux belligérants. Qu’en recueillerait-on pour finir ? Rien que des ressentiments supplémentaires et des morts inutiles…

La réelle source de conflit : le bassin de Tindouf :

Ce bassin contenait dans son sous-sol d’énormes richesses minières. On y trouvait du fer d’excellente qualité, notamment le gisement de Gara-Djebilet, un des plus riches du monde, puisque les experts évaluent ses réserves à deux milliards de tonnes et que la teneur en fer du minerai est de 65 pour cent (contre 35 pour cent pour le minerai de Lorraine). Ce gisement était suffisant, à lui seul, pour assurer la prospérité du Maroc, à condition d’être exploité d’une façon rationnelle. Les techniciens voyaient déjà surgir, aux lisières du Sahara, une « Ruhr nord-africaine » susceptible de fournir du travail à plusieurs générations.

Ces projets ne relevaient pas de la fantasmagorie. On pouvait en chiffrer les résultats sur le papier. Comme le volume de ces minerais était beaucoup trop élevé pour pouvoir être consommé sur place, il fallait en prévoir l’exportation. Ceci posait le problème d’un débouché sur la mer. Or les ports algériens les plus proches, Arzew et Ghazaouet ’, étaient à 1 300 kilomètres, Port-Étienne 2, en Mauritanie 3, à 1 400 kilomètres, alors que les ports marocains de La Gazelle et de Tarfaya4 se trouvaient respectivement à 400 et 515 kilomètres. (Une voie rejoignant directement la côte en traversant le territoire d’Ifni serait la plus courte,.) Or le coût du transport de la tonne de minerai de fer avait une incidence directe sur son prix de revient. En comparant ces diverses données, il résulterait que le coût du transport représenterait :

4 fois le coût de l’extraction, en passant par Arzew ;

3,3 fois le coût de l’extraction, en passant par Gha¬zaouet ;

2 fois le coût de l’extraction, en passant par La Gazelle ;

1, 75 fois le coût de l’extraction, en passant par Tar¬faya.

1, 25 fois le coût de l’extraction, en passant par Ifni.

En le faisant transiter par les ports algériens, le minerai de Tindouf n’était plus compétitif, alors qu’il le demeurait largement en transitant par les ports marocains. Pour tenter d’échapper à cette obligation, la Sonarem, ou « Société nationale de recherches et d’exploitations minières », dépendant du ministère algérien de l’Industrie et de l’Énergie, avait étudié quatre-vingt-quatre variantes du tracé, portant sur toutes les possibilités d’évacuation. Or toutes avaient abouti à la même conclusion ; l’exploitation des richesses de Tindouf n’était rentable qu’à condition d’emprunter le territoire marocain. L’avenir n’était-il pas clairement inscrit dans ces chiffres ?

La haine algérienne :

L’affrontement d’octobre 1963 avait laissé des séquelles douloureuses. Il y avait une pente difficile à remonter. Mais, là encore, les événements favorisèrent le jeune roi et montrèrent à quel point la chance était de son côté. Avec Ben Bella, un rapprochement eut été impos¬sible. Celui-ci n’avait pas digéré les circonstances dans lesquelles son avion avait été détourné, (l’équipage technique de son avion était tous des français, et les gens de la DGSE opéraient à cet époque au maroc, et c’étai facile pour informer les concernés de l’identité des voyageurs) ni la facilité avec laquelle Mohammed V s’était accommodé de sa longue détention 8. Durant la durée de son incarcération à l’île d’Aix et à Aulnoye, Khider, qui était son compagnon de cellule, n’avait cessé d’attiser sa méfiance envers Mohammed V et la dynastie alaouite.

Or, le 19 juin 1965, un coup d’État militaire avait évincé Ben Bella du pouvoir. Un homme nouveau l’avait remplacé à la tête du gouvernement algérien : le colonel Houari Boumédienne. Tempérament éner¬gique et réalisateur, dont le laconisme tranchait sur le verbalisme démagogique de son prédécesseur, l’ancien commandant de la Wilaya V était bien trop perspicace pour ne pas voir tous les avantages qu’apporteraient à son pays un désamorçage du différend algéro-marocain et son remplacement par une formule de coopération économique. Ayant étudié le problème sous tous ses aspects, il était parvenu à des conclusions qui rejoignaient celles de Hassan IL Dès lors, il ne res¬tait plus qu’à les mettre en pratique.

Aussitôt, les ambassadeurs se mirent au travail pour créer une atmosphère favorable à la détente. Ces efforts convergents reçurent une première consécra¬tion le 15 janvier 1969, quand fut signé à Ifrane, dans la résidence d’hiver du roi, un traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération entre le royaume du Maroc et la République algérienne. Date capitale dans l’histoire du Maghreb ! Un esprit amical, annonciateur du renouveau, semblait avoir balayé jusqu’au souvenir de la discorde. Pour apprécier l’importance de ce rapprochement, il faut se référer à un article du traité :

Art. VIII : Le présent traité restera en vigueur pen¬dant une durée de vingt ans à compter de la date de sa mise en exécution9. Il est renouvelable, par tacite reconduction, pour une période de vingt ans, tant qu’il n’est pas dénoncé par l’une des Parties contractantes, par écrit, un an avant son expiration. Pour le Royaume du Maroc Le Ministre des Affaires étrangères Ahmed laraki Pour la République algérienne Le Ministre des Affaires étrangères Abdelaziz bouteflika

Le traité n’a jamais été ratifié au parlement marocain.

Source :

BENOIT-Méchin, Histoire des Alaouites, Librairie Académique PERRIN 1994

http://www.marocainsdalgerie.net

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