Le roi du Maroc peut prétendre à toutes les qualités sauf celle de diplomate. Sa jeunesse ou son manque d’expérience sont-ils une excuse pour lui ? Non, semble penser Bouteflika, qui déjà à son âge avait une carrière diplomatique d’envergure.
Le comportement du monarque l’a sans aucun doute vexé, plus d’une fois, pour qu’il en arrive à ce jugement. «Je ne suis pas Jésus, dit-il dans une note publiée par Wikileaks. Je ne vais pas tendre l’autre joue…». C’était après que Rabat ait annulé à la dernière minute une visite que devait y effectuer notre premier ministre. A la dernière minute, c’est-à-dire, sans prévenir et sans s’expliquer.
Mais ce n’est pas le seul exemple. Le Maroc a décidé unilatéralement de fermer ses frontières avec l’Algérie, sous prétexte de sécurité, et en accusant en des termes à peine voilés son voisin de comploter contre lui – accusation qui s’est révélée non fondée par la suite. Plus grave, le même Maroc a décidé de rouvrir ses frontières de manière tout aussi unilatérale. Comme s’il était le seul concerné par toutes ces décisions. A quoi servirait la diplomatie entre Etats si on pouvait s’en passer aussi cavalièrement, se demande Bouteflika dont le parcours de toute une vie lui est dédiée ? Plus que son mépris pour le jeune roi, non pour sa personne proprement dite, mais pour sa manière de gérer ses rapports avec l’Algérie, les notes de Wikileaks révèlent plutôt la nature politique de ce dernier. Capricieux, irresponsable, impulsif, brute…
En fait, le plus méprisant n’est pas celui qu’on pense. Sur la question du Sahara occidental, Wikileaks ne révèle rien de plus que ce que l’on sait. Bouteflika estime que le problème a été créé par les Marocains, c’est à eux de lui trouver une solution.
Le plan d’autonomie ne recouvre rien de concret, ajoute-t-il, puisque «certaines provinces algériennes jouissent d’une autonomie plus grande à l’égard d’Alger». L’indépendance aurait permis au Maroc une situation meilleure, mais il refuse de s’y décider. Au lieu de l’aider à se ressaisir, ajoute Bouteflika, la France l’a conforté dans son option parce que, pour elle, c’est un moyen de nuire à une Algérie dont elle n’a toujours pas accepté l’indépendance.
Un héritage de la colonisation. Pourquoi appliquer un principe à la Palestine, celui de l’autodétermination, et pas au Sahraouis ? Un tel manquement au droit international est inadmissible.
L’Algérie est devenue pour les Marocains, encouragés par Paris, une obsession. Pour autant, seul le dialogue entre le Polisario et le Maroc, avec la volonté américaine, permettrait de sortir de l’engrenage actuel.
A. K.
Le Jour d'Algérie, 4/12/2010
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Le comportement du monarque l’a sans aucun doute vexé, plus d’une fois, pour qu’il en arrive à ce jugement. «Je ne suis pas Jésus, dit-il dans une note publiée par Wikileaks. Je ne vais pas tendre l’autre joue…». C’était après que Rabat ait annulé à la dernière minute une visite que devait y effectuer notre premier ministre. A la dernière minute, c’est-à-dire, sans prévenir et sans s’expliquer.
Mais ce n’est pas le seul exemple. Le Maroc a décidé unilatéralement de fermer ses frontières avec l’Algérie, sous prétexte de sécurité, et en accusant en des termes à peine voilés son voisin de comploter contre lui – accusation qui s’est révélée non fondée par la suite. Plus grave, le même Maroc a décidé de rouvrir ses frontières de manière tout aussi unilatérale. Comme s’il était le seul concerné par toutes ces décisions. A quoi servirait la diplomatie entre Etats si on pouvait s’en passer aussi cavalièrement, se demande Bouteflika dont le parcours de toute une vie lui est dédiée ? Plus que son mépris pour le jeune roi, non pour sa personne proprement dite, mais pour sa manière de gérer ses rapports avec l’Algérie, les notes de Wikileaks révèlent plutôt la nature politique de ce dernier. Capricieux, irresponsable, impulsif, brute…
En fait, le plus méprisant n’est pas celui qu’on pense. Sur la question du Sahara occidental, Wikileaks ne révèle rien de plus que ce que l’on sait. Bouteflika estime que le problème a été créé par les Marocains, c’est à eux de lui trouver une solution.
Le plan d’autonomie ne recouvre rien de concret, ajoute-t-il, puisque «certaines provinces algériennes jouissent d’une autonomie plus grande à l’égard d’Alger». L’indépendance aurait permis au Maroc une situation meilleure, mais il refuse de s’y décider. Au lieu de l’aider à se ressaisir, ajoute Bouteflika, la France l’a conforté dans son option parce que, pour elle, c’est un moyen de nuire à une Algérie dont elle n’a toujours pas accepté l’indépendance.
Un héritage de la colonisation. Pourquoi appliquer un principe à la Palestine, celui de l’autodétermination, et pas au Sahraouis ? Un tel manquement au droit international est inadmissible.
L’Algérie est devenue pour les Marocains, encouragés par Paris, une obsession. Pour autant, seul le dialogue entre le Polisario et le Maroc, avec la volonté américaine, permettrait de sortir de l’engrenage actuel.
A. K.
Le Jour d'Algérie, 4/12/2010
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