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Le Maroc à deux vitesse

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1Le Maroc à deux vitesse Empty Le Maroc à deux vitesse Jeu 16 Juil - 2:40

admin"SNP1975"

admin
Admin

Reda, 30 ans, dit avoir passé ici "une enfance et une jeunesse de rêve". Il a fait sa scolarité au lycée français de Casablanca avant de faire ses études supérieures en France puis aux Etats-Unis, comme tous ses amis.

Les jeunes d'Anfa vont se baigner sur la Corniche. Pas de plages publiques. Chacun est inscrit à un club. Le plus prisé est le Sun, surnommé le CCC (club des clubs de Casa). Ses adhérents s'y baignent dans une piscine olympique à l'eau de mer, renouvelée trois fois par semaine. Le soir, on va souvent dîner dans l'un des endroits branchés de Casablanca, le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par exemple, avant de finir dans l'une des boîtes à la mode.
Le Golfe royal, au sommet de la colline d'Anfa, est un autre lieu de rencontres, à deux pas du fameux hôtel d'Anfa, où Churchill, Roosevelt, de Gaulle et Giraud se réunirent en janvier 1943 pour décider de l'après-guerre. Tout près, un ensemble de villas est interdit d'accès. C'est une propriété privée de Mohammed VI.


Ici, chaque famille a au moins "un gardien, un chauffeur et trois femmes de ménage, tous nourris-logés. C'est le truc basique", explique Reda. Les mariages sont l'occasion de réceptions fastueuses. Parfois, tout ce beau monde prend le prétexte d'une noce pour se déplacer à Marrakech. "Le week-end du 1er mai, il y a eu là-bas trois fêtes concurrentes. C'était de la folie ! Une débauche de vêtements de grands couturiers, de bijoux, de voitures de sport...", raconte un témoin.

"Les riches ont leur royaume. Ils restent entre eux et nous méprisent", lâche, désabusée, Saidia, 40 ans. Cette mère de deux adolescentes avoue "avoir honte" d'habiter [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Situé dans le 16e arrondissement de Casablanca, ce bidonville est le plus vaste de la ville.

Un condensé de misère et de violence sur 42 km2. Par endroits, on se croirait dans une décharge à ciel ouvert. Les enfants jouent pieds nus au milieu des ordures et des carcasses de voitures. Ici et là déambulent une vache ou des chèvres...
Sidi Moumen, c'est l'envers du décor, l'anti-Anfa. La plupart des kamikazes qui se sont fait sauter le 16 mai 2003 en divers endroits de Casablanca, faisant 45 morts et plus de 100 blessés, venaient de là.

Depuis, les autorités ont accéléré la réhabilitation du bidonville. Des îlots de "normalité" ont fait leur apparition. Des rues, et même des avenues, ont été créées, des immeubles ont poussé. Des bâtiments de 3 ou 4 étages, plutôt beaux et confortables. La moitié des taudis ont été rasés et leurs habitants relogés, souvent sur les lieux. "D'ici à 2012, Sidi Moumen aura totalement changé de visage. Le grand stade de Casablanca va y être installé, et le futur tramway démarrer de là. L'avenir de Casablanca est ici !", assure [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], un membre du conseil municipal de Sidi Moumen.

Pour l'heure, 300 000 personnes vivent encore dans des conditions plus que précaires. Tarik, licencié en sciences économiques, est au chômage depuis dix ans. Il fait partie des innombrables "diplômés chômeurs" que l'on voit manifester quotidiennement, à Rabat et ailleurs. Lui ne se fatigue même plus à chercher un emploi.

"C'est trop mal payé pour que ça vaille la peine", grogne-t-il. Alors, il "gaspille" son temps avec ses amis, fume du kif et regarde les chaînes de télévision du Golfe, notamment Al-Manar et Al-Jazeera. A l'inverse de la plupart des jeunes Marocains, il ne rêve pas d'émigrer en Europe ou aux Etats-Unis. "Ici, c'est mon pays, je ne souhaite pas le quitter", dit-il.

Sur le Maroc "Etat policier", Tarik tient des propos désabusés. Il n'apprécie pas Benkirane, le leader du Parti de la justice et du développement (PJD), formation islamiste agréée par le pouvoir. "C'est un renard !", lâche-t-il. A l'écouter, "le seul vrai islamiste, c'est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !" Ses autres héros sont Nasrallah, le leader de la communauté chiite au Liban sud, et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], le dirigeant nord-coréen.

Warda Jardi est elle aussi née à Sidi Moumen. Mais, plutôt que de "rester les bras croisés à attendre un travail", cette jeune licenciée en droit arabe a fondé, en 1998, l'association Arraidat ("les pionnières"), avec quatre amies chômeuses. Ces battantes ont fait le pari avant tout le monde de changer Sidi Moumen. La qualité de leur travail est reconnue, notamment en matière d'alphabétisation et de cours de rattrapage pour les enfants sortis du système scolaire. "Le plus dur, c'est de lutter contre le désespoir ambiant. Le slogan "rien à perdre", est notre principal ennemi", avoue [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

"La pauvreté a baissé au Maroc tout au long de ces dix dernières années. Mais les inégalités sont restées les mêmes. Au moins ne se sont-elles pas creusées. Mais je reconnais que ce n'est pas suffisant", soupire, dans son bureau de Rabat, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Alami. Le haut-commissaire au plan (HCP) a été malmené ces derniers temps, en raison de la publication par son institution, en juin, d'un rapport sur la classe moyenne.

Celle-ci englobe désormais 53 % de la population du royaume, d'après le HCP ; beaucoup de Marocains étant analphabètes, la nouvelle a suscité quelques sarcasmes, certains allant jusqu'à dénoncer "une utilisation politicienne" des statistiques.

"Je n'ai pas parlé de "la" classe moyenne, mais "des" classes moyennes, et celles-ci sont hétérogènes ! proteste Ahmed Lahlimi Alami. Le revenu par famille dans cette catégorie de population va de 3 500 dirhams (350 €) à 5 300 dirhams. On me dit que ce n'est rien, mais les intellectuels marocains oublient que le Maroc est un pays pauvre, donc que sa classe moyenne est pauvre !"

Selon le responsable du HCP, ce sont les deux extrêmes - les plus riches et les plus pauvres - qui ont bénéficié des efforts entrepris par les autorités, ces dernières années, pour lutter contre la pauvreté. Les classes dites moyennes, elles, n'ont pas vu d'amélioration sensible de leur vie quotidienne. Leurs salaires sont bas, elles sont souvent lourdement endettées. Beaucoup occupent un second emploi dans le secteur informel, sur lequel les pouvoirs publics ferment les yeux.

"A en croire nos responsables, le Maroc serait donc plus riche que l'Europe !", sourit [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], du Centre marocain de conjoncture. Cet économiste doute que les inégalités ne se soient pas creusées au Maroc ces dix dernières années. S'il salue l'esprit de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), un vaste plan de lutte contre la pauvreté lancé par le roi en 2005, Larabi Jaïdi est plus sceptique quant à son application.

"On a subventionné un nombre impressionnant d'associations, auxquelles on a confié des projets, en saupoudrant les fonds, parfois de façon clientéliste,estime-t-il. Des sommes appréciables ont été injectées dans des quartiers pauvres, mais plus dans des infrastructures d'accueil que dans des activités pérennes. La philosophie de l'INDH était excellente, mais pour l'instant ce projet n'a pas tenu toutes ses promesses."

Florence Beaugé

lemonde

http://www.marocainsdalgerie.net

2Le Maroc à deux vitesse Empty Re: Le Maroc à deux vitesse Jeu 16 Juil - 2:46

admin"SNP1975"

admin
Admin

Un monarque discret mais ferme

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Sur les billets de banque, son effigie s'impose peu à peu. Le visage du roi Mohammed VI remplace celui de son père, Hassan II. Mais sur certaines coupures, les deux portraits cohabitent encore avec parfois, en arrière-plan, celle du grand-père, Mohammed V.
Dans les bâtiments publics, les hôtels ou les boutiques des commerçants, l'évolution est identique. Les portraits officiels de Mohammed VI, monté sur le trône il y a tout juste dix ans, grignotent au fil du temps ceux de son père. La transition d'une génération royale à l'autre est lente. Presque imperceptible.

On pourrait en dire autant de l'empreinte du nouveau monarque sur le Maroc. Depuis le début du règne de Mohammed VI - "M6" comme on le surnomme -, le royaume n'a pas connu de rupture. Des inflexions, des changements de rythme sur certains dossiers, parfois des ouvertures, quelques régressions aussi, mais pas de remise en cause fondamentale ni de changement de cap majeur. Le fils aîné s'est coulé dans ce que furent les dernières années de règne d'Hassan II, les plus libérales.

Ceux qui, au début du règne, rêvaient d'une évolution "à l'espagnole" de la monarchie marocaine en ont été pour leurs frais. Aujourd'hui comme hier, le roi concentre entre ses mains la totalité du pouvoir, y compris religieux. "commandeur des croyants", Mohammed VI n'est-il pas le descendant du prophète Mahomet, selon la généalogie officielle ?

De cette toute-puissance reçue en héritage, Mohammed VI use de façon déconcertante. Presque chaque jour l'essentiel du journal télévisé est consacré au monarque inaugurant un tronçon de route, une piscine, un hôpital, ou participant à une causerie religieuse. Si cet rôle-là, visible, est célébré jusqu'à plus soif, qu'en est-il de celui du souverain qui, à bientôt 47 ans, règne sur plus de 30 millions de sujets ?

Mohammed VI ne semble guère goûter le métier de chef de l'Etat. Les conseils des ministres, que la Constitution lui impose de présider, sont très rares : cinq en tout et pour tout en 2008 ; deux depuis le début de l'année - ce qui contribue à gripper la machine étatique.

A l'inverse de son père, il fuit la presse. Il n'a jamais rencontré de journalistes marocains et les très rares interviews accordées à la presse étrangère (cinq au total, dont la plus récente remonte à janvier 2005) sont convenues et laissent dans l'ombre les questions politiques. Rencontrer les responsables politiques lui pèse. C'est d'ailleurs ce que confirme en creux la réponse du premier ministre, Abbas El Fassi, interrogé par l'hebdomadaire Jeune Afrique sur sa relation avec le roi : "Il arrive qu'il me reçoive..."


Le roi est tout aussi discret sur la scène internationale. S'il effectue des visites officielles à l'étranger, Mohammed VI reçoit avec parcimonie ses pairs et ne participe qu'exceptionnellement aux "grandes messes" internationales où il n'est pas à son aise.

La tâche est sous-traitée à son frère cadet, Moulay Rachid, qu'il s'agisse de représenter le Maroc à la création de l'Union pour la Méditerranée ou, plus récemment, aux obsèques du président Omar Bongo, au Gabon. Parfois, ses soeurs sont mises à contribution, ou son épouse.


Ce désintérêt pour la diplomatie internationale, qui contraste avec l'activisme de feu son père, dessert les intérêts marocains sur ce qui demeure le dossier numéro un de la diplomatie du royaume : l'avenir du Sahara occidental, cette immense zone désertique au sud du royaume que se disputent depuis des décennies Rabat et le Front Polisario (soutenu par l'Algérie).

"Au début de son règne, au titre du droit d'inventaire, Mohammed VI aurait pu, sans grand risque pour la monarchie, accepter un référendum d'autodétermination", assure un ancien prisonnier politique, Fouad Abdelmoumni. Aujourd'hui, le dossier du Sahara occidental est enlisé.

Afficher sa proximité avec un monarque de droit divin inaccessible au commun des mortels, c'est détenir un pouvoir qui fait trembler jusqu'au sommet de l'Etat, y compris les ministres. Une anecdote racontée par un représentant de la société civile, bien en cour au palais royal, l'illustre.

Il y a quelques années, le ministère de la justice, cédant à la pression des courants les plus conservateurs de la société, avait sévi contre des adolescents coupables de trop aimer le hard-rock. Accusés de "pratiques sataniques" à cause de leurs accoutrements lors de concerts dans un café de Casablanca, certains musiciens, issus de la bonne bourgeoisie, avaient même été incarcérés. La presse privée s'en était émue.

Face au ministre de la justice qui le recevait, notre homme n'y alla pas par quatre chemins : "Le roi te fait savoir que cette affaire lui déplaît. Il souhaite la libération des jeunes et qu'on n'en parle plus." L'invitation était un ordre. Il fut exécuté dans l'heure. Bien entendu, jamais le messager n'avait été chargé de la mission par Mohammed VI. Il agissait de sa propre initiative. Mais sa place à la cour imposait qu'on obéisse au bon plaisir du roi.

Ces mêmes ressorts expliquent la place prise dans la vie du royaume par un groupe de "quadras" qui gravitent dans le premier cercle du souverain. De la même génération que Mohammed VI (certains l'ont accompagné sur les bancs du collège royal), ils sont aux commandes du royaume, qu'ils tiennent avec fermeté depuis les attentats islamistes de mai 2003.

Ne leur échappe que la défense - l'armée et la gendarmerie - restée entre les mains de généraux septuagénaires choisis naguère par Hassan II. "Ils sont trop âgés et trop riches pour inquiéter la monarchie", note un diplomate occidental sous le couvert de l'anonymat. Mais la "génération M6" contrôle les services de sécurité, a la haute main sur les grands dossiers économiques et pèse sur la vie politique. "La monarchie des potes", titrait il y a peu l'hebdomadaire Le Journal.

Au sein de l'équipe, Fouad Ali El-Himma est le "M. Politique". A peine quitté le gouvernement en 2007, où il faisait déjà figure de "grand vizir", il s'est lancé dans une opération de haute voltige qui lui a permis de faire main basse sur des formations politiques proches du palais royal, mais qui vivotaient, pour les fondre au sein d'un nouveau parti, le Parti authenticité et modernité (PAM).

Jean-Pierre Tuquoi

lemonde

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