Un Chaouech marocain d'Algérie:" On a l’impression que le Maroc nous a oubliés".
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Photo prise au camp des réfugiés marocains expulsés d'Algérie à Oujda en 1975
J’avais quarante six ans lorsque Boumédiène décide d’expulser les milliers de familles marocaines qui y vivent. Je suis né à Oran, je m’y suis marié et j’ai eu deux filles et un garçon. Je n’oublierai jamais ce terrible 18 decembre 1975. C’était le jour de l’Aïd El Kébir. J’étais au souk lorsque j’entends des Algériens crier: «Ils chassent les Marocains, ils chassent les Marocains !»
On a passé trois mois à Oujda avant d’être emmenés dans un orphelinat à Nador. En 1976, on s’est installé à Taza dans un bidonville avec une vingtaine de familles ayant subi le même sort que le nôtre.
Trente six ans après, rien n’a changé. Je touche 400 dirhams pour toute retraite et mes enfants n’arrivent toujours pas à trouver du travail. Depuis l’an 2000, l’une de mes filles a beau envoyer des demandes à la commune de Taza pour travailler comme femme de ménage, en vain. Mon fils, lui, n’a toujours pas digéré le drame malgré les années. On a l’impression que le Maroc nous a oubliés.
Aujourd’hui, les responsables doivent savoir qu’on existe encore et que nos revendications sont intactes. Jeveux retrouver mes biens, sortir de ce bidonville. Pensez-vous que ma pension, seule ressource pour toute la famille, suffit à payer les traitements de ma tension, de mon diabète ou des maladies de ma femme ? Ils veulent en plus nous chasser d’ici !
Si les Algériens ont réussi à nous expulser, nous refusons que cela se répète au Maroc. C’est Hassan II qui nous a mis à l’abri, c’est au Roi Mohammed VI de nous chasser. Le gouvernement ? Je m’en moque! Je veux retrouver mon deuxième pays,
je veux voir une dernière fois mon Algérie… et mourir.
TEMOIGNAGE RECUEILLI PAR NOURA MOUNIB
L'observateur du mois de fevriér 2012
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Photo prise au camp des réfugiés marocains expulsés d'Algérie à Oujda en 1975
J’avais quarante six ans lorsque Boumédiène décide d’expulser les milliers de familles marocaines qui y vivent. Je suis né à Oran, je m’y suis marié et j’ai eu deux filles et un garçon. Je n’oublierai jamais ce terrible 18 decembre 1975. C’était le jour de l’Aïd El Kébir. J’étais au souk lorsque j’entends des Algériens crier: «Ils chassent les Marocains, ils chassent les Marocains !»
On a passé trois mois à Oujda avant d’être emmenés dans un orphelinat à Nador. En 1976, on s’est installé à Taza dans un bidonville avec une vingtaine de familles ayant subi le même sort que le nôtre.
Trente six ans après, rien n’a changé. Je touche 400 dirhams pour toute retraite et mes enfants n’arrivent toujours pas à trouver du travail. Depuis l’an 2000, l’une de mes filles a beau envoyer des demandes à la commune de Taza pour travailler comme femme de ménage, en vain. Mon fils, lui, n’a toujours pas digéré le drame malgré les années. On a l’impression que le Maroc nous a oubliés.
Aujourd’hui, les responsables doivent savoir qu’on existe encore et que nos revendications sont intactes. Jeveux retrouver mes biens, sortir de ce bidonville. Pensez-vous que ma pension, seule ressource pour toute la famille, suffit à payer les traitements de ma tension, de mon diabète ou des maladies de ma femme ? Ils veulent en plus nous chasser d’ici !
Si les Algériens ont réussi à nous expulser, nous refusons que cela se répète au Maroc. C’est Hassan II qui nous a mis à l’abri, c’est au Roi Mohammed VI de nous chasser. Le gouvernement ? Je m’en moque! Je veux retrouver mon deuxième pays,
je veux voir une dernière fois mon Algérie… et mourir.
TEMOIGNAGE RECUEILLI PAR NOURA MOUNIB
L'observateur du mois de fevriér 2012
Dernière édition par admin"SNP1975" le Lun 27 Fév - 16:15, édité 4 fois