Les prisonniers algériens en Libye et en Tunisie deviennent une question nationale
(Magharebia.com 18/02/2008)
Des dizaines d'algériens, dont plusieurs femmes, restent emprisonnés en Tunisie et en Libye. Les membres de leurs familles, inquiètes des peines sévères et de mauvais traitements éventuels, appellent le Gouvernement algérien à intervenir en faveur de leur libération ou de leur transfert dans une prison du pays.
Alors que la mauvaise situation de plus de 80 algériens emprisonnés en Libye et en Tunisie continue à focaliser l'attention des médias, des proches des prisonniers ont pressé le Président Abdelaziz Bouteflika et son Ministre des Affaires Etrangères d'intervenir auprès des autorités judiciaires tunisiennes et libyennes afin d'obtenir la libération des détenus. Ils sont 54 algériens, dont quatre femmes, qui sont incarcérés en Libye, et on compte 30 prisonniers algériens dans les prisons tunisiennes.
Les tribunaux libyens ont d'ores et déjà prononcé la peine capitale pour huit algériens et ont condamné 22 autres à la prison à vie ; huit détenus risquent d'être amputés des mains.
Abdelkader Gasmi, porte-parole officiel des Familles des Algériens Prisonniers dans les Prisons Libyennes, a rencontré, le 12 janvier, un officiel gouvernemental lors de la Commission algérienne de Conseil pour la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme (ACPPHR). Il lui a demandé de persuader les autorités à Tripoli de libérer les algériens ou de les transférer dans des prisons du pays où ils pourraient purger leurs peines.
Les familles ont également demandé au Président Abdelaziz Bouteflika d'intervenir auprès du leader libyen Moammar Kadhafi, au vu des bonnes relations qu'entretiennent les deux dirigeants.
Dans des déclarations faites à la presse, Gasmi explique que nombreux prisonniers attendent d'être jugés depuis des années. Il assure que les officiels de l'ambassade "n'ont même pas pris la peine de bouger pour aller les voir en prison ou pour s'enquérir des conditions des détention". Il a également prétendu que des prisonniers avaient fait l'objet de torture et de mauvais traitement, comme d'être détenu dans une cellule noire.
Khalafati Madjid, un des avocats en charge de cette affaire, remarque que les dossiers de certains prisonniers étaient "vides" et qu'ils ne semblaient pas s'appuyer sur des fondations légales. Il a blâmé les autorités libyennes qui n'ont pas avisé les officiels algériens de la présence de leurs prisonniers nationaux.
Selon Houcine Khaldoun, représentant du ACPPHR, le Président Bouteflika et le Ministère des Affaires Etrangères ont été sensibilisés à cette situation et des procédures ont été mises en place avec les autorités libyennes, afin d'obtenir les détails de ces cas d'incarcération.
Dans une tentative de rassurer les familles, le Premier Ministre Abdelaziz Belkhadem a déclaré qu'il relevait de la responsabilité de l'Etat de protéger ses citoyens à l'étranger et que l'Algérie ne ménagerait pas ses efforts pour résoudre cette affaire. La couverture médiatique énorme de l'histoire des détenus algériens a aussi poussé l'ambassade tunisienne à Alger à prendre la parole. L'ambassade a ainsi démenti les présomptions de mauvais traitements des prisonniers en Tunisie. Les journaux algériens avaient fait savoir que des prisonniers nationaux avaient été torturés.
L'ambassade a également déclaré que les algériens détenus en Tunisie recevaient les mêmes attentions sanitaires et sociales que les prisonniers tunisiens et que le Gouvernement de Tunisie avait décidé de placer les algériens dans des centres carcéraux jouxtant les frontières algériennes, pour faciliter la visite des familles.T
Comme les familles des prisonniers détenus en Libye, les proches de ceux qui ont été incarcérés en Tunisie ont appelé le Gouvernement algérien à intervenir au nom de ses citoyens.
L'Algérie n'a passé aucun accord formel d'extradition que ce soit avec la Libye ou avec la Tunisie.
Par Said Jameh pour Magharebia à Alger – 17/02/08
(Magharebia.com 18/02/2008)
Des dizaines d'algériens, dont plusieurs femmes, restent emprisonnés en Tunisie et en Libye. Les membres de leurs familles, inquiètes des peines sévères et de mauvais traitements éventuels, appellent le Gouvernement algérien à intervenir en faveur de leur libération ou de leur transfert dans une prison du pays.
Alors que la mauvaise situation de plus de 80 algériens emprisonnés en Libye et en Tunisie continue à focaliser l'attention des médias, des proches des prisonniers ont pressé le Président Abdelaziz Bouteflika et son Ministre des Affaires Etrangères d'intervenir auprès des autorités judiciaires tunisiennes et libyennes afin d'obtenir la libération des détenus. Ils sont 54 algériens, dont quatre femmes, qui sont incarcérés en Libye, et on compte 30 prisonniers algériens dans les prisons tunisiennes.
Les tribunaux libyens ont d'ores et déjà prononcé la peine capitale pour huit algériens et ont condamné 22 autres à la prison à vie ; huit détenus risquent d'être amputés des mains.
Abdelkader Gasmi, porte-parole officiel des Familles des Algériens Prisonniers dans les Prisons Libyennes, a rencontré, le 12 janvier, un officiel gouvernemental lors de la Commission algérienne de Conseil pour la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme (ACPPHR). Il lui a demandé de persuader les autorités à Tripoli de libérer les algériens ou de les transférer dans des prisons du pays où ils pourraient purger leurs peines.
Les familles ont également demandé au Président Abdelaziz Bouteflika d'intervenir auprès du leader libyen Moammar Kadhafi, au vu des bonnes relations qu'entretiennent les deux dirigeants.
Dans des déclarations faites à la presse, Gasmi explique que nombreux prisonniers attendent d'être jugés depuis des années. Il assure que les officiels de l'ambassade "n'ont même pas pris la peine de bouger pour aller les voir en prison ou pour s'enquérir des conditions des détention". Il a également prétendu que des prisonniers avaient fait l'objet de torture et de mauvais traitement, comme d'être détenu dans une cellule noire.
Khalafati Madjid, un des avocats en charge de cette affaire, remarque que les dossiers de certains prisonniers étaient "vides" et qu'ils ne semblaient pas s'appuyer sur des fondations légales. Il a blâmé les autorités libyennes qui n'ont pas avisé les officiels algériens de la présence de leurs prisonniers nationaux.
Selon Houcine Khaldoun, représentant du ACPPHR, le Président Bouteflika et le Ministère des Affaires Etrangères ont été sensibilisés à cette situation et des procédures ont été mises en place avec les autorités libyennes, afin d'obtenir les détails de ces cas d'incarcération.
Dans une tentative de rassurer les familles, le Premier Ministre Abdelaziz Belkhadem a déclaré qu'il relevait de la responsabilité de l'Etat de protéger ses citoyens à l'étranger et que l'Algérie ne ménagerait pas ses efforts pour résoudre cette affaire. La couverture médiatique énorme de l'histoire des détenus algériens a aussi poussé l'ambassade tunisienne à Alger à prendre la parole. L'ambassade a ainsi démenti les présomptions de mauvais traitements des prisonniers en Tunisie. Les journaux algériens avaient fait savoir que des prisonniers nationaux avaient été torturés.
L'ambassade a également déclaré que les algériens détenus en Tunisie recevaient les mêmes attentions sanitaires et sociales que les prisonniers tunisiens et que le Gouvernement de Tunisie avait décidé de placer les algériens dans des centres carcéraux jouxtant les frontières algériennes, pour faciliter la visite des familles.T
Comme les familles des prisonniers détenus en Libye, les proches de ceux qui ont été incarcérés en Tunisie ont appelé le Gouvernement algérien à intervenir au nom de ses citoyens.
L'Algérie n'a passé aucun accord formel d'extradition que ce soit avec la Libye ou avec la Tunisie.
Par Said Jameh pour Magharebia à Alger – 17/02/08