RUSH SUR LES CABINETS DE PSYCHIATRES ET DE PSYCHOLOGUES
Une algérie...schizophrène?
16 Mars 2008 - Page : 9
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La prise en charge hospitalière des maladies psychiatriques reste en deçà des besoins.
Présent compromis, avenir incertain...Les Algériens ne savent plus à quel saint se vouer. Fragilisés par la tragédie nationale dont les séquelles brûlent toujours, une crise sociale sans précédent...ils sont devenus des «abonnés», par excellence, des cabinets de psychiatres, et par ricochet, médecine psychosomatique...et des neuropsychiatres. «J’ai ouvert les yeux sur une illusion, un grand mensonge et une existence vaine», regrette un dépressif.
Une partie de cette frange peuple les rues de nos villes tandis que d’autres malades croupissent dans ces «asiles- mouroirs», avec une prise en charge défaillante.
Les spécialistes sont tous unanimes à dénoncer «le laxisme» des pouvoirs publics pour investir dans la mise en place d’une véritable politique de santé mentale. «Il est faux de croire qu’investir dans la santé mentale est synonyme de gaspillage», renchérit un éminent praticien exerçant à l’hôpital psychiatrique de Blida.
Ces malades qui, jadis, opposaient un niet catégorique à toute consultation de ce genre, de peur d’être pris pour des aliénés, voire des «fous», croient également aux différentes méthodes verbales qu’utilisent les psychologues. «Les mots guérissent-ils des maux?». Dur comme fer, une grande partie des patients rencontrés y croit.
Un psychiatre pour 60.000 habitants!
La santé mentale n’est pas au beau fixe. Le constat est accablant. Les statistiques communiquées laissent les observateurs perplexes. Un Algérien sur dix souffre de traumatismes psychiques mais surtout de dépressions nerveuses.
Les maladies mentales sont en constante progression, avec une ascension particulière pour la schizophrénie. Selon les expertises établies au niveau hospitalier, pas moins de 150.000 Algériens sont schizophrènes. La gravité du phénomène donne le tournis aux médecins spécialistes. Cette pathologie, rare, qui se caractérise par l’apparition du délire, par un repli sur soi et une désorganisation importante de la pensée avec altération de la perception, prend de l’ampleur. «Pas moins de 1% de la population adulte en Algérie est appelée à devenir schizophrène dans les prochaines années.» Tirant la sonnette d’alarme, un psychiatre exerçant près de la Grande Poste d’Alger précise que «sauf miracle, les personnes atteintes sont condamnées à vivre sous traitement le reste de leur vie». Interrogé via le Net, un professeur en psychiatrie travaillant à l’est du pays insiste sur le problème de rechutes. «Ces rechutes sont d’autant plus graves qu’elles compliquent le handicap du malade», a-t-il expliqué. Et de préciser que «les schizophrènes occupent 60% des lits psychiatriques de l’hôpital.» Il enfonce le clou en précisant que 10 à 13% des personnes atteintes décèdent par suicide. Le nombre de tentatives oscille entre 20 et 50%, enchaîne le praticien. La prise en charge hospitalière de ces maladies psychiatriques reste en deçà des besoins. Seulement 5000 lits pour 500 psychiatres sont disponibles. Chaque praticien doit prendre en charge 60.000 habitants.
En Tunisie, un psychiatre s’occupe seulement de 5000 citoyens. Un grand fossé entre les deux pays. Devant cette déficience, une question s’impose: les médecins spécialistes peuvent-ils répondre à ce rush des patients dépressifs, anxieux... et insomniaques? Ce manque de spécialistes, les psychiatres notamment, serait une des raisons de cette hausse du nombre des dépressifs.
Ces dépressions qui, au fil du temps, atteignent un stade avancé. On évoque que sans une prise en charge adéquate, le sujet dépressif, en dépossession de ses moyens de réflexion, recourt à la solution fatale: le suicide. «120 dépressifs mettent fin à leurs jours chaque année», poursuit notre vis-à-vis.
Ce chiffre explique la recrudescence de la violence dans certaines villes, car un sujet dépressif devient incontrôlable. «Les auteurs de vols et agressions enregistrés quotidiennement à Alger sont des jeunes drogués et dépressifs», a-t-on appris de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn).
Plus précis, un psychiatre travaillant à Béjaïa, contacté par L’Expression, estime que «76% des cas de suicide en Algérie sont enregistrés chez des adolescents dont les trois quarts sont des filles et 6% chez ceux qui récidivent après une tentative.» Et d’enchaîner: «Ce sont souvent des sujets fragiles de personnalité et sensibles face aux échecs et aux dépressions, ce qui les incite à se suicider.»
Une mémoire traumatique...anxieuse
Indélébile. La tragédie nationale est encore gravée dans la mémoire des Algériens. Le souvenir est amer. Les témoignages recueillis confirment la donne. Les massacres de Bentalha, à titre d’exemple, sèment encore la psychose chez une population affaiblie. Une récente enquête menée par le Centre de soins psychologiques de cette ville, a relevé que 73% des enfants ont vécu un traumatisme durant le quinquennat 1995-2000. Des milliers d’autres victimes n’ont pas eu la chance de consulter des psychologues. Leurs maux sont plus profonds. La prévalence de cette maladie due à plusieurs traumatismes, enregistre une moyenne inquiétante.
Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière l’a évaluée à plus de 20%. Figurant parmi les 25% de victimes du terrorisme devenus dépressifs, une dame de 56 ans relate ainsi son drame: «Mes deux enfants se sont suicidés il y a 6 ans, (en mars 2002) se pendant à l’aide de fil de fer attaché à un arbre.» Elle ronge son frein avant de poursuivre, péniblement: «Ce sont deux diplômés auxquels la chance a tourné le dos. Sans emploi, ils ont rejoint les Groupes de légitime défense(GLD). Ils ont été lâchement égorgés une nuit de...» Les mots lui échappent.
La réalité est pathétique. Cependant, cela ne représente que la partie visible de l’iceberg. Car les souffrances des rescapés de la guerre de Libération nationale sont incommensurables. Ceux-ci vivent au ralenti. «Comme si en passant le doigt ou en palpant une cicatrice dont les bords s’étaient refermés, on sentait un suintement, qui se transforme peu à peu en une plaie purulente, qui finit par s’écouler de plus en plus abondamment, sans que l’on puisse l’arrêter», a écrit l’Algérienne Maïssa Bey, dans l’un de ses derniers livres. Voilà ce qui se passe lorsque la mémoire remonte à la surface.
Plusieurs milliers de personnes, certaines sources concordantes parlent de 300.000, souffrent d’état post-traumatique lié à cette guerre. Cependant, le silence demeure total autour de ce problème. Quelles sont les raisons de ce mutisme?
Les psychiatres et leurs patients semblent porter une chape de plomb par leur silence. «Il est mal vu d’évoquer les souffrances auxquelles ont dû faire face les Algériens», explique un psychiatre exerçant au CHU Mustapha-Bacha. «Après l’Indépendance, on évitait de parler de traumatisme. C’était un véritable dilemme: comme si on devait éviter de nuire à l’autre ou de dire ce qui fâche», poursuit sa collègue. La mémoire traumatique souffre de l’anxiété et...des dépressions.
On se demande ce que sont devenus ces troubles quatre décades plus tard. Les salles archicombles des hôpitaux spécialisés, les rues...renseignent de l’ampleur du phénomène. Ne pouvant oublier les massacres qu’a commis la France en Algérie, plusieurs centaines de vétérans se réveillent régulièrement en sursaut. Certains souvenirs sont inoubliables de par leur horreur. «La mémoire traumatique est extrêmement complexe. Les vétérans vont bien en apparence. Cependant, quelques dizaines d’années plus tard, à la faveur d’un évènement marquant, d’un décès... les phénomènes ressurgissent», résume un psychiatre. Et d’ajouter: «C’est souvent lors d’une consultation pour d’autres troubles que l’on découvre un traumatisme lié à la guerre de 1954.» En véritable témoin, un vétéran affirme: «J’ai souvent à faire à ce genre de traumatismes, même si les gens n’en parlent pas spontanément, gênés par la culpabilité, la pudeur et la honte.» Certes, ils sont plusieurs centaines qui demeurent réticents et refusent de consulter des médecins spécialistes. Le regard de la société met cette frange dans la gêne.
Quel état des lieux de la prise en charge de ces souffrances post-traumatiques peut-on dresser aujourd’hui? «On est sur la bonne voie quant à la connaissance de réactions psychologiques post- traumatiques.»
En sus de ces traumatismes, les Algériens ont été terrifiés, ces quinze dernières années, par une série de tueries, par le terrorisme routier, les inondations...ainsi que les tremblements de terre. Cette frange en souffrance a-t-elle droit à des consultations spécifiques? «Ces centres de consultation ont été créés autour d’Alger, dans toutes les zones où il y a eu des traumatismes psychologiques», nous répond un professeur. Les psychiatres militent pour le lancement d’une étude épidémiologique et pour l’accès à des consultations gratuites. Les Vet Centers ouverts aux Etats-Unis, au profit des «vétérans» du Vietnam sont un exemple à suivre.
Devant cette situation peu reluisante dans laquelle s’embourbent les «miraculés» de la guerre de Libération et du terrorisme, il convient de préciser que le devoir de mémoire ne relève pas seulement d’un impératif moral. Il procède, dans bien des cas, de l’obligation thérapeutique afin de permettre à ceux qui ont vécu ces événements douloureux de se libérer du poids de leur passé.
Enquête réalisée par Fouad IRNATENE
Une algérie...schizophrène?
16 Mars 2008 - Page : 9
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La prise en charge hospitalière des maladies psychiatriques reste en deçà des besoins.
Présent compromis, avenir incertain...Les Algériens ne savent plus à quel saint se vouer. Fragilisés par la tragédie nationale dont les séquelles brûlent toujours, une crise sociale sans précédent...ils sont devenus des «abonnés», par excellence, des cabinets de psychiatres, et par ricochet, médecine psychosomatique...et des neuropsychiatres. «J’ai ouvert les yeux sur une illusion, un grand mensonge et une existence vaine», regrette un dépressif.
Une partie de cette frange peuple les rues de nos villes tandis que d’autres malades croupissent dans ces «asiles- mouroirs», avec une prise en charge défaillante.
Les spécialistes sont tous unanimes à dénoncer «le laxisme» des pouvoirs publics pour investir dans la mise en place d’une véritable politique de santé mentale. «Il est faux de croire qu’investir dans la santé mentale est synonyme de gaspillage», renchérit un éminent praticien exerçant à l’hôpital psychiatrique de Blida.
Ces malades qui, jadis, opposaient un niet catégorique à toute consultation de ce genre, de peur d’être pris pour des aliénés, voire des «fous», croient également aux différentes méthodes verbales qu’utilisent les psychologues. «Les mots guérissent-ils des maux?». Dur comme fer, une grande partie des patients rencontrés y croit.
Un psychiatre pour 60.000 habitants!
La santé mentale n’est pas au beau fixe. Le constat est accablant. Les statistiques communiquées laissent les observateurs perplexes. Un Algérien sur dix souffre de traumatismes psychiques mais surtout de dépressions nerveuses.
Les maladies mentales sont en constante progression, avec une ascension particulière pour la schizophrénie. Selon les expertises établies au niveau hospitalier, pas moins de 150.000 Algériens sont schizophrènes. La gravité du phénomène donne le tournis aux médecins spécialistes. Cette pathologie, rare, qui se caractérise par l’apparition du délire, par un repli sur soi et une désorganisation importante de la pensée avec altération de la perception, prend de l’ampleur. «Pas moins de 1% de la population adulte en Algérie est appelée à devenir schizophrène dans les prochaines années.» Tirant la sonnette d’alarme, un psychiatre exerçant près de la Grande Poste d’Alger précise que «sauf miracle, les personnes atteintes sont condamnées à vivre sous traitement le reste de leur vie». Interrogé via le Net, un professeur en psychiatrie travaillant à l’est du pays insiste sur le problème de rechutes. «Ces rechutes sont d’autant plus graves qu’elles compliquent le handicap du malade», a-t-il expliqué. Et de préciser que «les schizophrènes occupent 60% des lits psychiatriques de l’hôpital.» Il enfonce le clou en précisant que 10 à 13% des personnes atteintes décèdent par suicide. Le nombre de tentatives oscille entre 20 et 50%, enchaîne le praticien. La prise en charge hospitalière de ces maladies psychiatriques reste en deçà des besoins. Seulement 5000 lits pour 500 psychiatres sont disponibles. Chaque praticien doit prendre en charge 60.000 habitants.
En Tunisie, un psychiatre s’occupe seulement de 5000 citoyens. Un grand fossé entre les deux pays. Devant cette déficience, une question s’impose: les médecins spécialistes peuvent-ils répondre à ce rush des patients dépressifs, anxieux... et insomniaques? Ce manque de spécialistes, les psychiatres notamment, serait une des raisons de cette hausse du nombre des dépressifs.
Ces dépressions qui, au fil du temps, atteignent un stade avancé. On évoque que sans une prise en charge adéquate, le sujet dépressif, en dépossession de ses moyens de réflexion, recourt à la solution fatale: le suicide. «120 dépressifs mettent fin à leurs jours chaque année», poursuit notre vis-à-vis.
Ce chiffre explique la recrudescence de la violence dans certaines villes, car un sujet dépressif devient incontrôlable. «Les auteurs de vols et agressions enregistrés quotidiennement à Alger sont des jeunes drogués et dépressifs», a-t-on appris de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn).
Plus précis, un psychiatre travaillant à Béjaïa, contacté par L’Expression, estime que «76% des cas de suicide en Algérie sont enregistrés chez des adolescents dont les trois quarts sont des filles et 6% chez ceux qui récidivent après une tentative.» Et d’enchaîner: «Ce sont souvent des sujets fragiles de personnalité et sensibles face aux échecs et aux dépressions, ce qui les incite à se suicider.»
Une mémoire traumatique...anxieuse
Indélébile. La tragédie nationale est encore gravée dans la mémoire des Algériens. Le souvenir est amer. Les témoignages recueillis confirment la donne. Les massacres de Bentalha, à titre d’exemple, sèment encore la psychose chez une population affaiblie. Une récente enquête menée par le Centre de soins psychologiques de cette ville, a relevé que 73% des enfants ont vécu un traumatisme durant le quinquennat 1995-2000. Des milliers d’autres victimes n’ont pas eu la chance de consulter des psychologues. Leurs maux sont plus profonds. La prévalence de cette maladie due à plusieurs traumatismes, enregistre une moyenne inquiétante.
Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière l’a évaluée à plus de 20%. Figurant parmi les 25% de victimes du terrorisme devenus dépressifs, une dame de 56 ans relate ainsi son drame: «Mes deux enfants se sont suicidés il y a 6 ans, (en mars 2002) se pendant à l’aide de fil de fer attaché à un arbre.» Elle ronge son frein avant de poursuivre, péniblement: «Ce sont deux diplômés auxquels la chance a tourné le dos. Sans emploi, ils ont rejoint les Groupes de légitime défense(GLD). Ils ont été lâchement égorgés une nuit de...» Les mots lui échappent.
La réalité est pathétique. Cependant, cela ne représente que la partie visible de l’iceberg. Car les souffrances des rescapés de la guerre de Libération nationale sont incommensurables. Ceux-ci vivent au ralenti. «Comme si en passant le doigt ou en palpant une cicatrice dont les bords s’étaient refermés, on sentait un suintement, qui se transforme peu à peu en une plaie purulente, qui finit par s’écouler de plus en plus abondamment, sans que l’on puisse l’arrêter», a écrit l’Algérienne Maïssa Bey, dans l’un de ses derniers livres. Voilà ce qui se passe lorsque la mémoire remonte à la surface.
Plusieurs milliers de personnes, certaines sources concordantes parlent de 300.000, souffrent d’état post-traumatique lié à cette guerre. Cependant, le silence demeure total autour de ce problème. Quelles sont les raisons de ce mutisme?
Les psychiatres et leurs patients semblent porter une chape de plomb par leur silence. «Il est mal vu d’évoquer les souffrances auxquelles ont dû faire face les Algériens», explique un psychiatre exerçant au CHU Mustapha-Bacha. «Après l’Indépendance, on évitait de parler de traumatisme. C’était un véritable dilemme: comme si on devait éviter de nuire à l’autre ou de dire ce qui fâche», poursuit sa collègue. La mémoire traumatique souffre de l’anxiété et...des dépressions.
On se demande ce que sont devenus ces troubles quatre décades plus tard. Les salles archicombles des hôpitaux spécialisés, les rues...renseignent de l’ampleur du phénomène. Ne pouvant oublier les massacres qu’a commis la France en Algérie, plusieurs centaines de vétérans se réveillent régulièrement en sursaut. Certains souvenirs sont inoubliables de par leur horreur. «La mémoire traumatique est extrêmement complexe. Les vétérans vont bien en apparence. Cependant, quelques dizaines d’années plus tard, à la faveur d’un évènement marquant, d’un décès... les phénomènes ressurgissent», résume un psychiatre. Et d’ajouter: «C’est souvent lors d’une consultation pour d’autres troubles que l’on découvre un traumatisme lié à la guerre de 1954.» En véritable témoin, un vétéran affirme: «J’ai souvent à faire à ce genre de traumatismes, même si les gens n’en parlent pas spontanément, gênés par la culpabilité, la pudeur et la honte.» Certes, ils sont plusieurs centaines qui demeurent réticents et refusent de consulter des médecins spécialistes. Le regard de la société met cette frange dans la gêne.
Quel état des lieux de la prise en charge de ces souffrances post-traumatiques peut-on dresser aujourd’hui? «On est sur la bonne voie quant à la connaissance de réactions psychologiques post- traumatiques.»
En sus de ces traumatismes, les Algériens ont été terrifiés, ces quinze dernières années, par une série de tueries, par le terrorisme routier, les inondations...ainsi que les tremblements de terre. Cette frange en souffrance a-t-elle droit à des consultations spécifiques? «Ces centres de consultation ont été créés autour d’Alger, dans toutes les zones où il y a eu des traumatismes psychologiques», nous répond un professeur. Les psychiatres militent pour le lancement d’une étude épidémiologique et pour l’accès à des consultations gratuites. Les Vet Centers ouverts aux Etats-Unis, au profit des «vétérans» du Vietnam sont un exemple à suivre.
Devant cette situation peu reluisante dans laquelle s’embourbent les «miraculés» de la guerre de Libération et du terrorisme, il convient de préciser que le devoir de mémoire ne relève pas seulement d’un impératif moral. Il procède, dans bien des cas, de l’obligation thérapeutique afin de permettre à ceux qui ont vécu ces événements douloureux de se libérer du poids de leur passé.
Enquête réalisée par Fouad IRNATENE