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Le matin du sahara et les emeutes d'Oran

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admin"SNP1975"

admin
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De l'autre côté de la frontière
Publié le : 28.05.2008 | 17h58

Nos lecteurs ne nous en voudraient pas, c'est notre espoir, que trois jours durant le projecteur de l'éditorial soit braqué sur l'Algérie. Non qu'une quelconque obsession se soit emparée de nos esprits. Mais, actualité oblige, nous assistons à de forts mouvements de l'autre côté de la frontière est du Maroc. Sur cette même ligne de démarcation informelle, longue de quelques centaines de kilomètres, se trouvent les villes de Tlemcen, Beni Ounif et plus loin Tindouf. Plus on fonce vers le sud, plus l'espace devient large et incontrôlable. Il y a trois jours, la relégation en deuxième division de l'équipe oranaise du Mouloudia Club d'Oran (MCO) a provoqué la colère de milliers de jeunes qui sont descendus dans les rues de la ville pour tout saccager. Leur révolte dont nous ne réjouissons guère exprime de larges frustrations communes à toutes les jeunesses du monde.

Cependant, il est très rare que la région oranaise connaisse de tels troubles, à première vue liés au déclassement d'une équipe symbole, mais qui expriment à vrai dire un malaise social évident. Tandis que l'Algérie tout entière continue depuis 1994 de subir les affres du terrorisme et d'être à feu et à sang à travers ses régions, l'Oranais constitue la seule région qui échappe à la guerre civile. C'est dire son statut particulier, le caractère paisible qui lui est propre. La jeunesse qui se révolte à Oran est livrée à un cruel chômage, à l'oisiveté et aux extrémismes dont celui de l'islamisme n'est pas le moindre. Le pouvoir algérien ne peut pas ne pas être sensible à une telle évolution. Il ne peut rester prisonnier des myopies, alors que les caisses de l'Etat – comme la cave de Ali Baba – engrangent un trésor impressionnant de rentes d'hydrocarbures équivalentes à près de… 200 milliards de dollars.

Le malaise social, dont les émeutes violentes et réprimées d'Oran expriment une certaine propension, a sans doute une autre origine : la précarité, disons la raréfaction de certains produits de consommation. Autrefois, ce fut la pomme de terre, revers de la médaille inadmissible pour un pays qui fut il y a cinquante ans l'un des grands pays agricoles. Aujourd'hui, c'est au tour du lait, importé, entre autres, de Pologne et fortement subventionné. Sans compter les centaines de filières clandestines, assurées par des mafias militaires ou autres dont la mainmise sur les médicaments et autres produits de grande consommation est restée à la fois omniprésente et occulte.

Une certaine presse de l'autre côté de la frontière se complaît avec extase à dire que les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda s'infiltraient en territoire algérien à partir du Maroc ! On tombe à la renverse, on est abasourdi par une telle évidence, lâchée du haut de la Tour d'ivoire par un journaliste qui, apparemment, ignore encore comment, poreuse et lunaire, bien contrôlée côté marocain, la frontière est constituée entre nos deux pays. Jusqu'à preuve du contraire, les terroristes d'Al-Qaïda Maghreb n'ont jamais été autre chose que les anciens combattants islamistes de ce qui reste du FIS ou du GSPC.

La mobilisation armée que le gouvernement algérien déploie depuis quelques jours à proximité de la frontière marocaine, sous le commandement du général major de la Gendarmerie Ahmed Bousteila et le commandant du corps du Groupement des gardes-frontières (GGF), Abdelghani Hamel, a valeur de symbole : focaliser encore l'attention de l'opinion sur cette région de l'ouest.

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Et si on reparlait des émeutes d'Oran ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le 16 Juin, 2008 09:30:14 | [size=12

PAR BENJAMIN STORA

Les 28 et 29 et 30 mai 2008, de violentes émeutes ont éclaté dans la seconde ville d’Algérie, Oran. La relégation en seconde division du club de football de la ville, le MCO, a été le détonateur de l’explosion d’une colère nourrie par le chômage, la misère et la malvie. Les jeunes des différents quartiers, dont certains étaient encagoulés, s’en sont pris à plusieurs édifices publics, dont des agences bancaires. 70 policiers ont été blessés et 157 émeutiers ont été arrêtés. 84 personnes ont été gravement blessées.La population a été sommée de rester chez elle pendant que les affrontements éclataient dans toute la ville. Tous les magasins de la capitale de l’ouest algérien ont baissé rideau pendant 48h. C’est la plus grosse émeute depuis celle octobre 1988, qui avait emporté le système du parti unique, il y a tout juste vingt ans.Très vite, le ministère de l’Intérieur algérien s’est interrogé sur une éventuelle complicitéde ces personnes avec « d'autres parties étrangères ». La thèse du complot de l’étranger, inusable thème de propagande en Algérie, a refait surface, d’autant que d’autres émeutes se déroulaient dans une partie du pays, à Berriane.Des analystes, proches du pouvoir, ont invoqué l’irresponsabilité, l’attitude de victimes adoptée par la jeunesse, placée en situation de consommateurs, et non de citoyens. Ces observateurs ont réclamé moins de clientélisme d’Etat, et plus de responsabilité avec des valeurs morales transmises par l’école
Mais d’autres explications peuvent être avancées pour appréhender cette situation qui a vu des jeunes d’à peine 15 ans se lancer dans des émeutes.
DansLe Quotidien d’Oran, on peut lire : « Ce qui se passe dans notre pays est la remise en cause d’un système qui a dépossédé le peuple de son Etat, le privant du droit de citoyenneté. Ses désillusions sont amères et la colère à fleur de peau ».
Dans le même journal, Kamel Daoud écrit : « La Réconciliation nationale (il s’agit de l’amnistie ayant permis aux islamistes armés de réintégrer leurs vie antérieure) a «marché» pour les adultes pas pour leurs enfants. Elle est donc là, la génération de ceux qui sont nés durant les années 1990. Les enfants d'une guerre n'étant jamais des enfants, il ne faut pas s'étonner, aujourd'hui, de les voir nous revenir sous la forme d'une monstruosité, la nôtre. On a cru que l'on pouvait clore la décennie avec un référendum, une réconciliation entre survivants et en payant les plus récalcitrants. C'est donc faux. Pour les enfants des années 90, rien n'a donc été fait, ni narration assumée de l'histoire sale de cette époque, ni prise en charge pour leur reconstruire un univers habitable, ni rien qui puisse ressembler à une guérison. On peut toujours traficoter une réconciliation entre adultes, mais tout le monde sait que les enfants sont perspicaces, devinent le mensonge et savent le contourner ».
Le 31mai dans le quotidien El-Watan Chawki Amari note, sous le titre «Peuple sourd, Etat muet ». « Etrangement, le président de la République reste silencieux, absent, muet, comme non concerné par la situation, lui qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis très longtemps ».
Silence du Président de la République algérienne, crise de la réconciliation nationale et résurgence de violence venant d’une jeunesse amnésique, mal vivre de la population et difficultés économiques, toutes ces raisons peuvent, bien sûr, être évoquer. A quoi, il faut ajouter celle des libertés publiques. Car au moment même où se développaient les émeutes de la jeunesse à Oran, se déroulait un autre événement qui allait davantage retenir l’attention des médias internationaux : l’arrestation de Habiba Kouider, interpellée la veille des émeutes, le mardi 27 mai. Cette jeune femme a comparu devant un tribunal pour « prêche d’un culte non musulman sans autorisation ». Elle avait été arrêtée dans un autobus en possession d’une dizaine de bibles. Depuis Février 2006 l’exercice d’un culte est conditionné à l’obtention d’une autorisation en Algérie, et les persécutions de Chrétiens se sont multipliées.
A ce propos, et concernant ce dernier fait, il faut signaler le signe d’espoir qu’est « l’appel à la tolérance et aux respects des libertés », publié par un groupe d’intellectuels algériens. Cet appel a recueilli plus de 2500 signatures. Dépassant leurs divergences, ils ont dénoncé les violations des libertés démocratiques, réaffirmé le droit de chacun de pratiquer le culte de son choix, ou de ne pas pratiquer, proclamant ainsi cette farouche volonté de vivre ensemble, dans le respect de chacun. Des dizaines de personnalités maghrébines, françaises et européennes ont soutenu cette initiative faisant de Habiba un symbole de courage et de liberté.
Il y a plus qu’une coïncidence de date entre l’émeutes des jeunes d’Oran et le procès de Habiba Kouider, car dans les deux cas il en va de l’espérance de vivre dans une société plurielle, et pouvant donner, à tous, espoir dans l’avenir. L’émeute d’Oran nous dit que 20 ans après octobre 1988, la question des espérances démocratiques reste toujours à l’ordre du jour en Algérie.


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admin"SNP1975"

admin
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J'étais à Oran du 19 au 27 avril dernier, n'y étant pas revenu depuis 1981. La ville s'est fortement étendue vers l'est, tandis que les quartiers autour du front de mer n'ont guère changé en 25 ans (photos récentes). Les hôtels espèrent des touristes qui ne viennent pas, certains sont dans un triste état, ne louant que certaines chambres rénovées. Pour une rénovation totale, il faudrait des clients, et pour que des clients viennent, il faudrait que l'Algérie donne une image nettement plus détendue. Le marchand de souvenirs en bas de l'hôtel Timgad, fleuron hôtelier de la ville il y a 30 ans, refuse de discuter les prix des bijoux qu'il a ramené de Tamanrasset, disant "on n'est pas au Maroc ici". En effet, mais parfois on se dit qu'au moins au Maroc on peut louer une voiture et partir en balade dans le sud sans être arrêté tous les 20km par un barrage de police. A Oran, la vie paraissait au point mort. Les salons de thé ont plusieurs étages parfois, les hommes seulement au rez de chaussé, visibles, les familles et couples à la cave, cachés. Les gens n'ont pas l'air très heureux. Comment pourraient-ils l'être ? Certes, leurs enfants ont pu faire des études universitaires, mais ils ne trouvent pas de travail correspondant à leurs qualifications. Et de toutes façons, les filles ne sont pas autorisées à quitter la famille pour aller travailler à plus de 20km. Avec un DESS de gestion d'entreprise, c'est sûr qu'elles ne trouveront aucun poste au bled, et qui dans ce pays veut obéir à une femme ? De frêles esquifs sont bricolés et enfouis sous le sable de plages désertes pour être utilisés quand ce sera le bon moment de partir en douce vers l'Espagne, clandestinement. C'est doublement risqué, des corps sans vie sont rapatriés, mais si vous êtes pris vivant par les autorités algériennes, vous passez en jugement. Pas la joie...
06/06/2008 11:31Par Armel le bail

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