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[Pied Noir] Le gaouri Maillot et nos pieux bachaghas

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Le gaouri Maillot et nos pieux bachaghas Par Mohamed Benchicou

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le 05 Juin, 2008 00:59:00



J’irai aujourd’hui sur la tombe d’Henri Maillot à bord d’une mémoire estropiée et je déraperai sur une pensée émue pour le procureur de Tiaret.
Je l’imagine quadragénaire épanoui, né après l’indépendance, dans un de ces hameaux qui portent encore les stigmates de l’humiliation coloniale, où les vieux retrouvent parfois le goût du calvaire ancien dans la galette noire, un de ces hameaux aujourd’hui désenclavés par la liberté et d’où il prit un jour le bus pour le lycée puis pour l’université. Je l’imagine heureux de son savoir, fier de ses certitudes et insouciant de ses ignorances, riche de l’insolence des parvenus et dépouillé de curiosités sur le roman de sa propre vie, le destin miraculé d’un gamin du Sersou promis au servage sous l’occupant et devenu magistrat à Alger sous le drapeau de son pays libéré. Je l’imagine obsédé par la pacotille, étranger à son histoire et peut-être même à sa généalogie.
N’ayant jamais mis un visage sur son libérateur ni donné un nom à sa mère, la liberté, je l’imagine n’avoir jamais entendu parler de Djamila Boupacha ni d’Ourida Meddad, mépriser autant les femmes que la galette noire, ignorer l’existence d’Henri Maillot, d’ Alleg et d’Yveton et dédaigner autant les « kouffar » qu’il répugne à visiter son hameau.
C’est du haut de ses arrogances que l’ancien gamin du Sersou arraché au servage et devenu magistrat sous le drapeau étoilé, eut à juger, un printemps de l’année 2008, sa compatriote Habiba Kouidri, nouvellement convertie au christianisme. Il fut ravi de ce que sa proie personnifiât ce qu’il avait appris à mépriser le plus : les femmes et les « kouffar ». Et cela lui inspira d’abord la raillerie grasse (« A l'église, on t'a fait boire l'eau qui te mènera droit au paradis ? »), puis le cynisme : trois ans de prison pour outrage à l’Islam !
Oui, j’aurai aujourd’hui, sur le chemin qui mène à la tombe d’Henri Maillot, une pensée émue pour le gamin du Sersou dépossédé de sa noblesse par ceux qui ont mutilé notre histoire pour mieux la domestiquer. Il se croit fils d’une épopée, il n’est que l’orphelin d’une légende algérienne amputée de son humanisme, éclopé à jamais par la faute de ceux qui ont estropié sa mémoire de sa complexité.
Aurait-il parodié l’Eglise sous le fronton de la République s’il savait qu’un autre juge , comme lui, condamnait il y a un demi-siècle, au tribunal de Paris, un autre chrétien, l’abbé Davezies, pour avoir mis sa foi au service d’un engagement spirituel et physique avec le FLN ? Aurait-il raillé la foi de Habiba s’il savait que c’est, aussi, à cet homme d’église devenu « chef des porteurs de valises » qu’il doit d’avoir été arraché au servage dans sa vallée du Sersou ? Et qu’une foi en valant une autre, celle de l’abbé lui a fait répondre au juge parisien : « A la violence qui opprime et à celle qui libère, je choisis la seconde. »
Aurait-il raillé la femme Habiba s’il savait, lui le magistrat arrogant, qu’il n’est que l’enfant des adolescentes violées et des vierges insurgées, le gamin libéré par le sang des jouvencelles et des nymphes poseuses de bombes, de toutes ces pucelles, Hassiba, Djamila, Louisette et Ourida, qui ont cédé leurs vies pour que germent enfin des torches dans sa nuit des autres ?
Aurait-il parlé en vigile des ténèbres s’il savait le prix de sa propre lumière ?
Combien sont-ils, comme notre magistrat, à avoir grandi à l’ombre des faussaires de l’histoire, ceux qui l’ont mutilée pour mieux la domestiquer, ceux qui l’ont amputée de ses messages ou ceux qui l’ont estropié de sa complexité ? Et tout devient d’une si simple rhétorique : le bien et le mal, le « kaffer » et le croyant, le mâle et la femelle… « Toute histoire qui ne nourrit pas ou plus l’imaginaire, la pensée et l’intelligence des hommes, se condamne à périr dans l’obscurité et à laisser les hommes, tels des fantômes, orphelins de leurs filiations. Quand les hommes n’y trouvent pas les signes qui symbolisent leurs vies et les identifient comme citoyens de la cité, ils versent et se soumettent à d’autres puissances, celles du Ciel et à ses glaives. La menace est grande de passer d’une névrose de l’absence à une névrose de l’incantation délétère », nous dit Benamar Médiène.
Voilà que j’entends le juge de Tiaret suffoquer de colère à l’idée qu’on eut pu outrager l’Islam en choisissant une autre religion ! Mais se prévaloir de l’Islam n’est pas un gage de probité ! Le « kaffer » Henri Maillot est mort pour l’indépendance de l’Algérie. Le pieux Bachagha Boualem, qui l’a fait tuer, travaillait pour l’occupant français !
Relisons la lettre de Maillot aux médias : il était plus radicalement indépendantiste que ceux qui se revendiquaient de l’Islam, pas seulement les Oulémas mais aussi ceux qui, comme Ferhat Abbas, se réclamaient de cette école de pensée selon laquelle il valait mieux lutter pour l'égalité et la dignité avec le peuple français que se chercher artificiellement une patrie. A l’heure où s’implantait l'islam réformateur des grands cheiks sans aucune trace, alors, d'une mentalité insurrectionnelle, Henri Maillot prenait les armes contre l’armée française. Il ne cherchait pas à retenir ce que la France avait de meilleur. Il cherchait le meilleur dans l’indépendance.
C’était sa foi d’homme, de militant, de communiste.
Alors, pour revenir à notre magistrat, comment ne pas plaindre l’éternité de sa nuit et toute l’ampleur de son incompréhension ?
A quelques mètres du tribunal de Tiaret, d’autres gamins du Sersou promis au servage sous l’occupant le sont restés sous le drapeau du pays libéré. Personne pour les libérer.
Ils s’appelaient Mustapha, Hocine, Khaled, Saad, Benaouda…Et on n’a pas de nouvelles du jeune Bouchadjra.
Ils étaient partis sur une barque, de nuit, entre jeudi et vendredi, pour fuir la vie perdue dans ces faubourgs miséreux de Tiaret, dans cette cité Volani et dans ce Préfabriqué qui ressemblent à la prison, fuir Biban-Mesbah, la ferme Djellouli Missoum et le lieudit Araar. Ils étaient amis, peut-être parents…
L’histoire retiendra que le jour du 4ème anniversaire de la réélection de Bouteflika, on enterra ces onze garçons qui voulaient fuir le pays sur une barque trop petite.
Biban Mesbah. A l’entrée du village, ils écrivaient ces tags que la commune effaçait à chaque fois : « c’est ici que s’arrête la vie ».

Pourquoi ?
Parce que la falsification de la mémoire ne bloque pas que le passé. Elle hypothèque surtout l’avenir.
S’il savait comme Jacques Derrida, le philosophe disparu, l'enfant d'Alger qui deviendra par la suite l'un des plus célèbres penseurs contemporains, Derrida qui revendique de parler "comme Algérien devenu français un moment donné", s’il savait porter un regard charnel et émouvant sur l'Algérie, notre procureur aurait appris à distinguer entre la foi et la religion. Mais il aurait surtout entendu battre le cœur de Biban Mesbah.
« Nous aurions, me semble-t-il " contre l'oubli ", un premier devoir : pensons d'abord aux victimes, rendons-leur la voix qu'elles ont perdue. Mais un autre devoir, je le crois, est indissociable du premier : en réparant l'injustice et en sauvant la mémoire, il nous revient de faire œuvre critique, analytique et politique. Nous n'accepterons plus de vivre dans un monde qui non seulement tolère les violences illégales mais, viole la mémoire et organise l'amnésie de ses forfaits. Notre témoignage critique doit transformer l'espace public, le droit, la police, la politique de l'archive, des médias et de la mémoire vive. »
Voilà ce que je méditerai aujourd’hui, sur la tombe d’Henri Maillot, enfant de Clos-Salembier, mort pour arracher d’autres enfants au servage, et dont aucune rue ne porte le nom.

http://www.marocainsdalgerie.net

yacoub

yacoub

Voici quelques commentaires lucides et directs tiré d`un article du journaliste francais Péroncel-Hugoz, sur la présence massive algérienne en France mais qui a mon avis va directement au fond du probleme que l`islam cause partout en Occident de la Norvege a l`Italie, de l`Espagne au Canada et a l`Australie.

Une fois indépendante l`Algérie mal gérée par des nouvelles élites s`enfonce dans le socialisme et encore pire, dans l`islamisme suivie de faillite agricole et industrielle, anarchie politique sanglante et guerre civile et religieuse.
La discrimination religieuse (selon la loi islamique) est des 1963 légalement instituée avec une citoyenneté a deux étages : la supérieure, irrévocable, réservée aux musulmans, l`inférieure et révocable, attribuée aux non-musulmans.

Pour le comportement anti-francais des jeunes générations algériennes en France (et curieusement on pourrait ajouté a cela celui de beaucoup d`immigrants musulmans récent en en Grande-Bretagne, Hollande, Australie, USA, ect) il n`est pas du aux pays d`accueils mais bien surtout a la facon dont les familles musulmanes élevent leurs enfants.

Oui, ces braves ouvriers n`ont pas élévé leurs enfants dans le respect du pays d`accueil comme l`on fait les Polonais, Arméniens, Portugais, Vietnamiens et autres, mais dans le mépris du peuple d`accueil (francais dans ce cas ci mais ont voit la meme chose en Australie, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Danemark).

Des impurs, incirconcis, mange-cochon, gaouri, KAFIR, roumi, fils de cochons et de singes voila les termes péjoratifs utilisés couramment dans ces familles et supportés en plus par les imams, mollahs et autres pour parler des non-musulmans.

Eux, les Algériens sont des musulmans, « la meilleures des communautés suscitée parmi le genre humain selon le Coran, et cela les autorisent a se croire supérieur au reste de la terre, non musulman.

Tant que dans les familles, les mosquées, les centre islamiques on continuera a apprendre aux petits musulmans que leur camarade non musulmans sont « impurs » et « inférieurs » et que d`ordre divin dans le Coran, il ne faut pas prendre pour amis juifs et chrétiens, sinon on devient comme eux, les relations entre ces communautées et les pays qui les ont recus seront marquées par le tragique et l`impossible

C`est bien cette religion qui cause tout les problemes !

yacoub

yacoub

Cette religion a toujours été une calamité pour les femmes.:twisted:

La question de la violence à l’encontre des filles et des femmes en Algérie a fait l’objet d’un séminaire-atelier à Alger.

mercredi 16 juillet 2008.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’Institut national de la santé publique (INSP) en collaboration avec l’OMS-Algérie, a organisé, hier, un séminaire-atelier sur la collecte des données sur les violences à l’encontre des femmes en Algérie. Au cours de son intervention, le directeur général de l’INSP, M. Kellou, a indiqué que cette rencontre s’inscrit en droite ligne avec les missions de l’INSP, soit l’évaluation et le suivi de la situation sanitaire de la société et la tenue de formations ciblées. Pour sa part, le représentant de l’OMS, le professeur Bah Kéita, a dénoncé « tout acte de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ». Le représentant de l’OMS a affirmé que l’agresseur est souvent un proche parent. « Les femmes et les filles sont les premières victimes de violence au sein de la famille et les sévices corporels dans le cadre des relations intimes vont presque toujours de pair avec des violences psychologiques et verbales graves », a-t-il noté.

Abordant le rôle des institutions sociales chargées de la protection des citoyens, le professeur Kéita a dénoncé leur passivité et laxisme. Ces structures condamnent ou ignorent souvent les femmes battues, a-t-il assuré. Véritable problème de société, la violence à l’égard des femmes en Algérie touche 50 % des femmes dans le monde. Selon des études, 50 % des femmes sondées ont déclaré être « physiquement agressées par un partenaire intime au cours de leur vie ». Par ailleurs, des études en population ont révélé qu’entre 12 % et 25 % des femmes interrogées ont eu « dans leur vie ou ex-partenaire intime qui les ont forcées, ou ont essayé de les forcer à avoir des rapport sexuels ». En 1998, la violence entre personne était la dixième cause de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans. Par ailleurs, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis l’accent sur l’émergence de certains phénomènes, notamment la prostitution forcée, la traite des êtres humains et le tourisme sexuel.

Synthèse de Samir, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
D’après le Jeune Indépendant

yacoub

yacoub

L'islam et la musique

par Ali Khedher


En 1926, l'écrivain égyptien non-voyant Taha Hussein fait exploser une véritable bombe en rejetant l'idée selon laquelle la période préislamique fut qualifiée d' "époque de l'ignorance".
En fait, les textes islamiques critiquent violemment cette période et les récits des chroniqueurs ne nous ont apporté que de petites histoires et quelques poèmes, pourtant l'écriture arabe existait bel et bien et depuis plus de mille ans avant l'islam. Les recherches archéologiques ont fourni des éléments montrant, depuis plus de trois mille ans, la place des Arabes au proche-Orient. Des textes cunéiformes assyro-babyloniens, qui remontent à plus de 800 ans av. J.-C., parlent des royaumes et des reines des Aribi (Arabes). Les villes, habitées entièrement ou majoritairement par les Arabes, comme Pétra, Philippopolis, Palmyre, Hatra, Doura Europos, Bostra, Hauran, Maïn, Saba, Teima, Al-Hira et des dizaines d'autres ont laissé des souvenirs éclatants ; ce qui ne laisse aucun doute sur l'existence d'une civilisation arabe. Comment ce monde, construit sur (et entre) les civilisations antiques de la Mésopotamie et de l'Egypte, aurait-il versé dans cette "ignorance" ? Comment cette société arabe où se développent les premières écritures, la poésie, les observations scientifiques de l'univers, les questions métaphysiques, une réflexion sur la vie (dont les traces écrites existent depuis trois mille ans av. J.-C.), ce monde partagé entre zoroastriens, hébreux, chrétiens, philosophes, polythéistes dont les cultes s'exprimaient déjà par l'art (sculpture, peinture, musique, chant, danse), comment ce monde, subitement, serait-il devenu "ignorant" ?
Cette civilisation, les écrits des historiens et géographes, comme Eratosthène (IIIe s.), Ptolémée (IIe s. apr. J.-C.), Pline l'Ancien (Ier s. apr. J.-C.), Strabon (Ier s. av. J.-C.) et d'autres, la confirment, et même les textes bibliques (pourtant partiaux quant à ce qui sort du nationalisme hébreux) ne nient pas cette vérité. D'autres historiens contemporains considèrent même que cette civilisation existait avant les anciennes civilisations gréco-romaine, byzantine et perse.
Dans l'introduction à son "Histoire naturelle", Pline l'Ancien découvre trois régions : l'Arabie Pétrée (du nord-ouest du Sinaï à la Transjordanie), l'Arabie Déserte (y compris le désert de Syrie), l'Arabie Heureuse (au nord de la péninsule). Dans ces régions, on peut diviser les Arabes en nomades du désert et en citadins. Les nomades n'avaient pas de lieu fixe et vivaient principalement de l'élevage ; la razzia (ou pillage éclair) faisait aussi partie de leurs activités. Par contre, les citadins comme les Sabéens, les Nabatéens, les Palmyréniens, les Ghassanides, les Hirittes et autres royaumes, contrôlaient de vastes territoires et vivaient, en paix ou en guerre, soit indépendants, soit agissant comme protecteurs pour le compte des grands empire de l'époque (Perse, Romain, Byzantin, etc.). Ces citadins travaillaient principalement dans le commerce, de l'Inde à la Méditerranée. Leurs caravanes convoyaient l'encens, la gomme la myrrhe, la soie, la résine, les pierres fines, toutes marchandises précieuses venant du Yémen ou du Hedjaz, et la chose écrite. Elles étaient souvent accompagnées et protégées par les tribus arabes du Nord.
La présence culturelle des empires mentionnés ci-dessus a enrichi considérablement les traditions culturelles propres aux Arabes. Grâce à ces contacts et échanges, mais aussi à l'ouverture sur les mondes, à un esprit particulièrement inventif, les Arabes ont poussé très loin l'évolution de leur culture. En ces temps, la poésie, la musique, la danse devinrent le symbole d'une prospérité qui permit à l'esprit de s'affirmer.
A la fin du VIe s. et au début du VIIe s., juste avant l'apparition de l'islam, la plupart des Arabes étaient donc juifs, chrétiens et païens, leurs villes vivaient dans une certaine opulence ; la Mecque était un grand centre commercial, religieux et culturel. C'est la tribu des Quraysh (prépondérante parmi les Arabes de la région) qui était maîtresse de la Mecque depuis le Ve s.
Au niveau politique, elle était parfaitement et démocratiquement structurée. Abd Al-Mutalib, grand-père du Prophète, était l'un des principaux responsables de la ville. Ceux-ci organisaient deux foires annuelles qui leur permettaient de contrôler les échanges et de gérer l'enceinte sacrée entourant la Ka'ba, au centre de la cité, pour tirer profit des pèlerinages polythéistes accompagnant les foires. La Ka'ba était (avant la récupération musulmane) un temple orné de plus de 300 sculptures (idoles), elle servait de lieu de culte aux païens. Les visiteurs des foires n'étaient pas uniquement arabes ; ils étaient aussi perses, romains, byzantins et autres.
Les Mecquois contrôlaient la route caravanière (la route des aromates) et organisaient chaque année deux grands voyages commerciaux vers le Sud et vers le Nord. Plus de 1 500 chameaux (ce qui était grand pour l'époque) s'ébranlaient à chaque voyage ? A cette prospérité économique s'ajoutait une vie culturelle intense. Au temps des foires, de grandes animations musicales et de danse s'organisaient, les rencontres et les concours poétiques faisaient partie du calendrier. Les grands poèmes du Souk A'kath (les Mu'allaquates) étaient chantés et suspendus sur les murs du temple.
Les chanteuses et chanteurs arabes, perses, byzantins, avec leurs instruments, et en particulier le oud (luth), se produisaient dans toute la ville, sur les places des marchés, chez les nobles (leurs mécènes), et dans les cabarets.
L'orientaliste Georges Farmer ("The History of Arabian Music", p. 10-12) écrit qu'en plus de leur système musical, les Arabes utilisaient le système de Pythagore ; que nombreux étaient les rois, princes et nobles qui pratiquaient la musique et le chant ; que la musique jouait un rôle déterminant chez ceux qui prophétisaient et qu'à cette période, le harem clos n'existant pas, la liberté de la femme était égale à celle de l'homme. Parmi les dizaines de noms connus, on peut mentionner le nom d'Al-Khanssa qui chantait ses poèmes avec accompagnement musical, ainsi que la mère de Hatem Al-Taay. Le grand poète Al-A'sha, dont l'un des poèmes est devenu mu'alaqua, était connu sous le nom de "Sanajet al-arabe" (Harpiste des Arabes), et parcourait chaque partie de la péninsule pour chanter et jouer de son instrument. Des dizaines d'autres faisaient comme lui ; cette tradition sera reprise par des poètes chanteurs espagnols et français qu'on appellera plus tard les troubadours.
En réalité, les Arabes de cette époque (sauf les monothéistes) avaient compris qu'il n'y avait pas de vie (sous forme de survivance individuelle) après la mort, donc ils se sont intéressés à vivre leur présent, à aimer, à danser, à écouter de la musique et à chanter, sans oublier le vin (qu'ils produisaient et faisaient aussi venir de très loin). Grâce à la prospérité économique et à un mode de vie hautement culturel, la poésie et le chant existaient dans chaque maison. C'est dans cette ambiance que le Prophète Mohamed est né en 570.

Que s'est-il donc passé ?

Abd Allah, le père de Mohamed, meurt avant sa naissance. Sa mère décède quand il a six ans. Mohamed voit survenir, en 578, la mort de son grand-père, son protecteur, le puissant Abd Al-Muttalib ; il a huit ans. C'est Abu Talib, son oncle et chef de clan des Hashimites, qui l'adopte. Mais Abu Talib, pour des raisons financières, n'est plus capable de continuer à assumer ses responsabilités dans la ville. Le pouvoir économique des proches de Mohamed se trouve diminué énormément. Son grand-père étant bigame, c'est vers la tribu de l'autre épouse, ses demi oncles, que ce pouvoir se déplace : Al-Abbas, les Bani Umayya, la branche la plus riche et la plus puissante des Quraysh, mais aussi la plus cultivée dont le grand chef était Abu Sufyan (né vers 565). Mohamed vit alors la pauvreté et la perte du pouvoir. Tout laisse à supposer, contrairement à la légende populaire, qu'il est déjà lettré et assez brillant. Il commence à voyager et à travailler, dès l'adolescence, dans le commerce. A l'âge de 25 ans, il se marie avec une dame veuve et très riche (Khadija) pour qui il travaillait et il continue à faire prospérer ses affaires. En 610, Mohamed ressent que Dieu se manifeste par l'intermédiaire de l'ange Gabriel : c'est la Révélation. Après trois ou quatre ans de silence, il annonce publiquement l'islam. Dans les grandes foires de la Mecque, c'est en prose rimée, comme tous les prophètes de l'époque, qu'il déclame le message divin. Les visiteurs ne s'y intéressent pas, ils préfèrent écouter la poésie et les récits des poètes chanteurs que les paroles de Dieu. Parmi ces ménestrels, Al-Nadhr Ibn al-Hareth connaît un succès certain et attire tout le public. Ce dernier (selon le chroniqueur Al-Mas'udi) a appris à chanter et à jouer du oud à Al-Hira en Irak (Etat arabe sous protectorat perse). Il raconte dans ses chants les épopées des anciens empires et les grandes histoires d'amour. Donc le message du Prophète ne passe pas ; c'est la solidarité collective des Mecquois et leur culture arabe qui empêchent les progrès de l'islam.
En 619, Mohamed perd d'abord Khadija, sa femme et soutien financier, et ensuite Abu Talib, son oncle et soutien politique. C'est une nouvelle situation dans laquelle le Prophète se trouve très affaibli. Il comprend alors que sa réussite dépend des rapports de force, autrement dit qu'il lui faut trouver des alliés. Ses contacts avec les tribus de Al-Taïf (ville au sud de la Mecque) ont échoué. Mais le Prophète trouve des alliés à Yethreb, ville habitée par les Arabes juifs des Bani Quryza, des Bani al-Nadhir et des bani Qaynuqa et les Arabes idolâtres des tribus des Khazradj et des Aws. Les monothéistes contrôlent la vie économique et administrative (politique) de la ville et menacent l'existence des polythéistes Mais les deux tribus des Khazradj et des Aws ne s'entendent pas. Il leur faut un personnage capable de les unifier pour affronter les Juifs. Mohamed accepte ce rôle. En 622, il émigre avec ses compagnons (à peine une centaine) vers Yethreb. Il réussit à unifier les deux tribus en les faisant entrer dans l'islam.
Au début, il vit en paix avec les juifs ; plus tard, il les combat et les chasse de la ville qui devient alors Médine. D'autres contacts ont lieu : il s'agit des bédouins qui adoptent l'islam, renoncent au nomadisme et se sédentarisent à Médine. Celle-ci devient la capitale des musulmans, une place importante de regroupement humain et un centre militaire. C'est en cette période qu'est instituée la guerre pour la gloire de Dieu (djihad). Le Prophète, dont la puissance militaire n'a pas d'égale en Arabie, organise des expéditions contre les caravanes mecquoises, puis de petites guerres contre les Quraysh, les juifs et d'autres.

Cependant, tous les moyens étaient utilisés pour détruire la culture arabe. Les sourates du Coran et du hadith interdisent la sculpture, la peinture, la musique et attaquent violemment les poètes.

Dans la sourate 26, connue sous le nom Les Poètes, versets 224-226, comme dans la sourate 31 appelée Luqman, versets 6 et 7, le texte sacré critique violemment les poètes chanteurs arabes et leur promet un châtiment douloureux.
Cette interdiction de la musique est exprimée aussi par la bouche du Prophète à travers ses hadiths dont certains parlent de châtiment pour ceux qui sifflent et battent les mains pour faire de la musique.

D'ailleurs, chez les musulmans, le sifflement est considéré comme l'œuvre du diable. Al-Ghazali, dans son livre intitulé Ihya ulum al-din, mentionne certains de ces hadiths (voir vol.2, p. 246)
Iblis fut le premier à moduler la lamentation et le premier qui a chanté ;
Chaque personne qui élève la voix pour chanter, Allah lui envoie deux diables sur ses épaules pour le frapper de leurs talons jusqu'à ce qu'il se taise.
Dans le livre Sahih Al-tirmithi (vol. 1, p. 241), on trouve que le Prophète a maudit le chant et les chanteurs.

En plus, le Prophète n'a pas hésité à légitimer l'acte de verser le sang des poètes chanteurs. Parmi ceux-là, Al-Nadhr Ibn Al-Hareth : il fut capturé et assassiné par les soldats de Mohamed en mars 624. Quelques années plus tard, il ordonne la mort de trois chanteuses : Sarah, Qarina et Arnab (voir la chronique d'Al-Tabari, vol. 3, p. 116-118).

En 630, il dirige une armée de 10 000 soldats et entre, presque sans combat, à la Mecque (c'était une ville de commerce respectée par tous ceux qui l'utilisaient, elle n'avait pas de vrais soldats).
Il détruit toutes les sculptures autour et à l'intérieur du sanctuaire parce qu'elles représentent les divinités des païens.

Pour s'assurer que cette ville n'aura plus d'influence culturelle, il interdit le chant et la musique ainsi que la poésie, sauf celle qui le flatte ou flatte l'islam.
En même temps, il chasse les poètes de la ville et permet de verser le sang de certains poètes comme Ka'ab et Bujair (fils du grand poète Zuhair ibn Abi Salma, auteur d'une mu'laqua).

Au bout de quelques semaines, Bujair, épuisé, se rend et se convertit ; son frère résiste beaucoup plus longtemps mais, harcelé, ne pouvant faire confiance à personne, il se rend lui aussi et achète sa liberté par ses odes à Mohamed.
Il devient impossible aux artistes et aux intellectuels de dire ce qu'ils pensent.

La Mecque devient une petite bourgade sans aucune importance politique ni commerciale ni culturelle.
Mohamed meurt en 632, la lutte pour le pouvoir commence, trois de ses quatre successeurs (connus sous le nom Al-Khalafa al-Rashidun ou les orthodoxes) sont assassinés.
Ces quatre successeurs continuent cette même politique, d'un islam dur et strict.
Le premier calife, Abu Bakr, considérait comme parfaitement naturel que la musique soit définie comme un "plaisir non autorisé".
Plus grave : Al Tabari rapporte que ce même Abu Bakr a donné son approbation à Muhajir (gouverneur du Yémen) pour couper les mains et arracher les dents des deux chanteuses Thabja al-Hadramiyya et Hind bint Yamin pour qu'elles cessent de jouer ou de chanter.
Cette position à l'égard de la musique a été confirmée par les quatre grandes écoles qui dominent la vie musulmane. Il s'agit des écoles Malékite, Hanafitte, Shafi'itte et Hanbalitte.

Encore aujourd'hui, un "chef" religieux intégriste algérien, Ali Belhaj, déclare :
"Je n'écoute pas de musique parce que la Charia l'interdit".

Que s'est-il donc passé ? C'est phrase par phrase, mot par mot au long de dizaines de grands ouvrages qu'il faut reconstituer le drame.
C'est en refusant d'accepter comme une évidence, comme une chose correcte, comme la seule chose à faire, un assassinat (que les enfants intègrent comme juste, en apprenant l'épisode par cœur, en récitant le texte sacré) que la vérité se dessine au prix d'un dépassement du tabou. Comme dans toutes les histoires humaines, on retrouve le vieil antagonisme "culture forte ou pouvoir fort".

Il est intéressant de se poser cette question inutile : où en serait le monde aujourd'hui, quelle musique pratiquerions-nous si, au VIIe s., un ordre militaire qui rêvait de conquêtes n'avait pas dévasté une culture millénaire ?
Il est tout aussi intéressant mais très utile de se demander pourquoi le processus de destruction devrait continuer ? Au nom de quoi, au nom de qui ?

yacoub

yacoub

…”Nos ancêtres les Arabes.
Ce dont les musulmans sont le plus fiers, plus que de leurs grands auteurs, c’est de leurs conquêtes et de leur impérialisme. “Ouvrez n’importe quel livre récent d’introduction à l’islam et vous verrez qu’il commence par chanter les louanges d’un peuple qui a envahi la moitié du monde civilisé dans un espace de temps incroyablement court, d’un peuple qui a fondé un empire qui s’étendait de l’Indus à l’Atlantique. Ce livre racontera en termes chaleureux les temps glorieux où les musulmans régnaient sur une vaste humanité formée de nations et de cultures différentes. (…) Alors qu’on culpabilise tous les Européens avec le colonialisme et l’impérialisme occidentaux (ces deux termes sont désormais considérés comme péjoratifs) et qu’on leur fait porter la responsabilité de tous les maux de la création, l’impérialisme arabe est au contraire présenté comme un objet de fierté pour les musulmans, quelque chose que l’on doit louer et admirer.”
Pas demain la veille qu’on entendra de la part des dirigeants musulmans une quelconque repentance concernant telles ou telles exactions, sans même parler du génocide arménien.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que toute l’histoire arabo-musulmane fut une conquête par les arabes (d’Arabie Saoudite) des territoires maghrébins, africains et indiens.
Une conquête qui a fini par faire croire aux conquis qu’ils étaient les descendants des conquérants ! Ainsi en l’Algérie où l’enseignement de la langue française fut abandonnée après l’indépendance, sous prétexte qu’elle était la langue imposée par les colons français, au profit de l’arabe… alors que l’arabe fut lui-même une langue imposée - la langue maternelle des algériens étant le berbère. [”L’impérialisme arabe”] avait même convaincu ce peuple qu’ils étaient éthniquement des Arabes, ce qui n’était pas le cas et, encore plus fort, ils les avait convaincus d’embrasser une religion qui était totalement étrangère à leurs propres traditions religieuses.
N’y a-t-il meilleur symbole de soumission à l’impérialisme musulman que l’image du peuple algérien qui se prosterne cinq fois par jour vers son conquérant situé en Arabie ?” Et Warraq de citer l’écrivain algérien Kateb Yacine (1929-1989) qui fit scandale en déclarant son aversion pour l’islam et que
“l’Algérie arabo-islamiste est une Algérie contre-nature, une Algérie qui est étrangère à elle-même. C’est une Algérie qui est imposée par les armes, car l’islam ne se développe pas avec des bonbons et des roses, il se développe avec des larmes et du sang. Il croît dans l’oppression, la violence, le mépris, par la haine et les pires humiliations que l’on puisse faire à l’homme. On peut voir le résultat !” et encore “L’Algérie française a duré pendant cent-quatre ans. L’Algérie arabo-islamique dure depuis treize siècles ! La pire forme d’aliénation n’est pas de penser que nous sommes Français, mais de croire que nous sommes des Arabes. Il n’y a pas de peuple arabe et il n’y a pas de nation arabe. C’est une langue sacrée, celle du Coran, que les dirigeants utilisent pour empêcher que les gens ne découvrent leur véritable identité.” (interview au journal Awal en 1987 reprise par Le monde du 20 mai 1994). Après quoi, il fit le voeu pieux qu’un jour l’Algérie sera appelée par son vraie nom, Tamezgha. En vérité, l’Islam ne s’est imposé que par la conquête militaire et a imposé partout où il est passé l’apartheid, l’esclavage (pratiqué encore largement par bien des pays musulmans et d’ailleurs recommandé par le Coran :
“Dieu vous propose pour exemple un homme esclave qui ne dispose de rien et un autre homme à qui nous avons accordé une subsistance ample, et qui en distribue une partie en aumônes publiquement et secrètement ; ces deux hommes sont-ils égaux ? Non, grâce à Dieu ; mais la plupart d’entre eux n’entendent rien.”
XVI-78), et n’a récolté que la faillite économique, culturelle et sociale.

C’est ainsi que tous les pays musulmans sont des dictatures ou des semi-dictatures. Enfin, il ne faut jamais oublier que notre propre colonisation ne fut en grande partie qu’une réaction à celle que les pays arabes imposèrent pendant des siècles à une partie de l’Europe, et que comme le montre Bernard Lewis, c’est le combat contre l’envahisseur qui poussa les Européens au-delà de leurs frontières. On a trop oublié que des premières conquêtes mauresques en Espagne et en France (épisode Charles Martel) jusqu’au second siège de Vienne par les Turcs en 1683, l’Europe n’a cessé de se défendre contre la menace de l’islam.
On n’en finirait pas de citer Ibn Warraq.
Sur l’affaire Rushdie qui commence le 14 février 1989 et qui est son 11 septembre moral, sur les sources de l’islam, sa nature totalitaire, son incompatibilité structurelle avec la démocratie et les droits de l’homme, sur le fait que l’intégrisme soit son accomplissement et non un dérapage (comme le goulag n’est pas une trahison du communisme mais son résultat nécessaire), sur les femmes, sur ses innombrables tabous, sur sa volonté régressive de progrès technique, sur son but jamais caché d’islamiser coûte que coûte le monde à coups de cimeterre, sur son prophète enfin qui avait si bien commencé à
la Mecque à l’aune des spiritualités juives et chrétiennes et dégénéré aussi rapidement à partir de Médine (passant en effet de la sagesse au carnage, de la miséricorde à la domination), Pourquoi je ne suis pas musulman regorge d’informations vérifiables, d’analyses qui font froid dans le dos, de jugements toujours discutables mais que l’auteur revendique comme tels. “Ce livre est d’abord et avant tout la revendication de mon droit de critiquer tout et chaque chose dans l’islam, et même de blasphémer, de faire des erreurs et de me moquer.”

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