Calomniateur...in cauda vanenum1
par Benmoulaï Mokhtar *
par Benmoulaï Mokhtar *
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Pour permettre à vos lecteurs de juger, en toute objectivité, entre l’article suscité et celui qui va suivre, je viens très respectueusement, par la présente, vous proposer sa publication dans la rubrique correspondante.
Statutairement, c’est à la fondation qu’incombe la réponse ou, du moins, à l’une de ses sections locales, mais devant son mutisme inquiétant, j’étais obligé, par élan nationaliste, de parer au plus pressé-tellement que l’article était saugrenu- de peur que ces contre-vérités colportées- je ne sais par quel intérêt et à la solde de qui -s’incrustent faussement dans la mémoire collective et deviennent paradoxalement le vernis tant recherché par l’Occident pour détourner le cours naturel de l’histoire du pays.
Si tel est le grand Emir AEK, comme présenté par Monsieur Bourekhissa, c’est l’Algérie officielle qui est interpellée aujourd’hui plus qu’hier, à le faire descendre du piédestal qu’elle lui a érigé exclusivement et ce, depuis le retour de ses cendres sur le sol natal¸ Ô combien cher pour lui. Elle doit - illico presto - retirer son symbole :
1- En filigrane des coupures de banque.
2- De héros national de tous manuels scolaires et de tous les livres d’histoire écrits par d’éminents professeurs.
3- Commémoratif de la philatélie nationale éditée jusqu’à nos jours.
4- De baptisations de tout lieu et en premier l’université de Constantine.
5- Par lequel les pays étrangers ont baptisé certaines places et lieux et qui l’ont élevé au rang de leurs héros nationaux.
La démarche, entreprise par Monsieur Bourekhissa dans cet article, est la mémoire courante de tous les pseudo-intellectuels qui cherchent, par la bizarrerie de leur raisonnement, et dans le seul et unique but de faire braquer sur eux les projecteurs de l’actualité et ainsi occuper le devant de la scène pour sortir de l’anonymat.
C’est comme on dit communément «jeter le pavé dans la mare « pour éclabousser tout le monde. D’ailleurs, le proverbe arabe les a bien catalogués «contraries, tu seras plus connu» (KHALIF TOUAREF)
Rentrons dans le vif du sujet. Pourquoi Monsieur Bourekhissa a sciemment évoqué uniquement ces deux évènements de toute l’épopée de l’Emir AEK¸ faisant fi des autres temps forts? La réponse est la suivante.
C’est pour faire insinuer insidieusement¸ à qui veut l’entendre, que l’Emir AEK a été premièrement contraint d’accepter les négociations en vaincu, et deuxièmement contraint de quitter le pays en vaincu. Détrompez-nous pendant qu’il est temps Monsieur Bourekhissa.
L’épopée de l’Emir AEK ne se résume pas à ces deux évènements. Ne s’assoit à la table des négociations que le souverain et non le vaincu.
Pour vous épargner d’autres incorrections dans l’avenir¸ n’ayez aucune honte au gène de venir ici, à MASCARA, suivre un cours académique de droit international public portant sur le traité. Gîte et couvert assurés. Reste à savoir si le traité auquel vous faites allusion est le traité authentique de la Tafna.
Quand à son exil, vous êtes mal outillé¸ ou du moins mal initié pour juger le choix de l’Emir AEK. Tous les illustres hommes d’hier comme ceux d’aujourd’hui ont apprécié ce choix courageux. Entre deux maux, il a choisi le moindre semblable au prophète sayidouna Mohamed - que le salut et la paix d’Allah soient sur Lui - qui a courageusement quitté la Mecque vers Médine pour éviter l’effusion du sang des musulmans.
Remontons un peu l’histoire. Qu’a-t-il fait l’occupant français en 1835 lorsqu’il a appris que ses troupes sont tombées dans un traquenard tendu par les hommes de l’Emir AEK ? N’a-t-il pas mis toute la ville de MASCARA en feu ? Elle a été sauvée in extremis - par une pluie torrentielle, plutôt providentielle. Entre exposer son peuple à un génocide et s’exiler par son corps¸ l’Emir AEK a agi par altruisme et non pas par égoïsme comme l’ordonnent les préceptes de l’Islam.
Si l’Emir AEK s’était obstiné, le peuple algérien aurait connu dans le temps les affres qu’encourt actuellement le peuple irakien à cause de l’opiniâtreté démesurée de ses dirigeants.
Est-ce une honte on une tare, Monsieur Bourekhissa¸ d’asseoir sa formation sur les fondements de l’Islam et de surcroît dispensée par la zaouïa paternelle ?
Pour sa renaissance,l’Europe médiévale n’est-elle pas jusqu’aujourd’hui débitrice à la civilisation arabo-musulmane ? Personne ne doit donc se plaindre aujourd’hui de la loi française du 25 février 2005 vantant l’apologie du colonialisme lorsqu’en 2008 nos compatriotes dénient ou, du moins, minimisent le degré civilisationnel atteint par leurs aïeux avant l’invasion française en 1830.
L’Emir AEK a été bel et bien et restera, pour l’histoire, le premier fondateur de l’Etat algérien moderne sauf pour Monsieur Bourekhissa que la cécité intellectuelle -peut-être la haine- empêche d’admettre cette vérité tranchante comme un couperet reconnue à l’Emir AEK même par ses pires ennemis.
Exercer sa souveraineté sur une partie du territoire national, frapper sa propre monnaie dans le temps, instaurer son système éducatif, jeter les bases de son industrie militaire, avoir une agriculture plus que vivrière, être représenté diplomatiquement dans plusieurs capitales, établir un système juridictionnel basé sur les fondements de l’Islam¸ être assisté par un Conseil consultatif (madjelas echoura) et enfin être élu par acte d’allégeance, forme de scrutin d’autrefois, et j’en passe. Ne sont pas là les fondements de l’Etat moderne si non qu’avaient-elles les autres nations de plus que ça pour que Monsieur Bourekhissa dénie aveuglement l’Etat de l’Emir AEK?
Tout ceci a été mis en lumière par TRIEPEL, éminent professeur en droit international public, qui a défini que la fonction essentielle du droit des gens était de «délimiter la puissance d’un Etat donné par rapport aux autres Puissances étatiques».
Malgré la limite des moyens de télécommunication, l’audience de l’Etat de l’Emir AEK a outrepassé l’atlantique pour arriver aux fins fonds du nouveau continent où un certain Thymotee Davis a fièrement choisi le nom d’AEK pour baptiser sa ville arguant son choix par le fait que les marins américains ont appris, de bouche à oreille, qu’un jeune sultan arabe est en train de mater la soldatesque française contre laquelle l’armée américaine avait des comptes à régler sur le plan maritime. Certes, Monsieur Bourekhissa, l’Emir AEK n’a pas été le premier ni le dernier révolté¸ mais plutôt il a été le levain qui a servi de ferment à tous les soulèvements populaires qui lui ont succédé en partant de la révolte des Ouled Sid Cheikh en passant par le 8 Mai 1945 jusqu’au déclenchement de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, le tout couronné par le recouvrement de la Souveraineté nationale le 5 Juillet 1962.
L’épopée algérienne est un long feuilleton composé de plusieurs épisodes qui se complètent par enchaînement d’où l’obligation, à tout un chacun, de ne pas minimiser l’importance des autres épisodes pour faire triompher le sien.
Quel a été le soubassement révolutionnaire de tous les soulèvements populaires qu’a connus le pays si ce n’était la glorieuse époque de l’Emir AEK lorsque le régime des deys a fui le pays jetant le peuple algérien en pâture à la horde colonialiste ?
Le bouquet, c’est lorsque monsieur Bourekhissa, et en l’espace de deux phrases successives, a qualifié l’Emir AEK d’humaniste et de tyran. Y a-t-il eu, depuis que le monde est monde, un mortel qui réunit en lui simultanément une vertu et un vice ? Quel paradoxe ! Il prétend que l’Emir AEK a usé de «pratiques exterminatoires à l’égard de ses opposants». Même en temps de guerre, et dans le feu de l’action, l’Emir AEK a toujours fait triompher les préceptes de l’islam qui ordonnent le bon traitement des prisonniers de l’ennemi, donc que serait-ce à l’égard de ses coreligionnaires. Détrompez-vous encore une fois et relisez l’histoire sainement et sereinement sans haine ni préjugé.
Pour avoir usé «de pratiques exterminatoires à l’égard de ses opposants» selon vos dires, vous faites allusion au siège d’Aïn Madhi ? Remontons l’histoire pour contrecarrer cette contre-vérité. L’Emir AEK, une fois salué comme commandeur des croyants, a aussitôt dépêché des émissaires aux tribus lointaines qui n’ont pas pu assister à l’acte d’allégeance à Mascara leur demandant de le saluer en tant que tel, entre autres, un émissaire dépêché à la tribu de Aïn Madhi.
Cette dernière a refusé au motif que l’Emir AEK n’a été salué que par les siens, donc il n’avait pas droit à cette investiture. Auparavant, cette dernière a eu la même attitude avec les Ottomans au motif que les Turcs ne sont pas des Arabes (aadjem) et qu’ils ne descendent pas de la lignée de prophète sayidouna Mohamed - que le salut et la paix d’Allah soient sur Lui -. Cette tribu a toujours refusé de se soumettre au pouvoir temporel.
Devant cet état de fait, les hommes de l’Emir AEK ont assiégé alors cette contrée jusqu’à ce qu’elle se soumette à la volonté de la majorité, solution dictée par les préceptes de l’islam en pareil cas. D’ailleurs, il y a eu plein d’exemples à travers l’histoire en terre musulmane.
Tellement que l’humanisme de l’Emir AEK était légendaire et sans frontière, aucune tendance n’a pu lui ôter le titre de précurseur de la convention de Genève dans la protection des blessés et prisonniers de guerre, à telle enseigne qu’après sa victoire dans la bataille de Sidi Brahim, et pour cause de rupture des stocks de l’intendance, il a libéré 150 soldats français prisonniers faute de ne pouvoir les nourrir.
Alors, pour évoquer l’Emir AEK en tant que soufi, monsieur Bourekhissa n’est ni outillé et encore moins initié pour une telle science. L’Emir AEK est venu au soufisme par essence car, dès son jeune âge, il se retirait quotidiennement dans une grotte appelée la grotte d’El Botma pour méditer à l’instar de Sayidouna Mohamed - que le salut et la paix d’Allah soient sur Lui. L’Emir AEK n’est pas venu au soufisme par désespoir, comme l’a laissé insidieusement entendre monsieur Bourekhissa. Dans cette optique, en 1987, j’ai eu la chance d’assister à un séminaire sur la pensée islamique, ayant pour thème «la vie spirituelle dans l’Islam» et là, j’ai rencontré un éminent penseur orientaliste spécialiste dans les écrits spirituels de l’Emir AEK, il s’agit de monsieur Ali Abdallah Chodkewitch (Michel Chodkewitch avant sa reconversion à l’islam, d’origine polonaise, ex-directeur de la maison d’édition le SEUIL, traducteur des MAWAKIF). En marge des travaux, j’ai eu une longue discussion avec lui autour de la vie spirituelle de l’Emir AEK. Alors, il m’a fait découvrir les aspects méconnus de cet illustre homme.
J’ai eu honte d’ignorer toutes ces connaissances, en tant qu’Algérien, sur le fondateur de l’Etat algérien. A l’issue, il m’a dit en substance «si l’Emir AEK avait consacré toute sa vie à la spiritualité sans s’occuper des autres tâches de guerre, de politique et de littérature, il aurait été élevé au rang de SAHABI EL MOUTAAKHIR (le compagnon tardif du prophète).
Pour conclure, le plus virulent des ennemis de l’Emir AEK aura échoué là où a honteusement réussi monsieur Bourekhissa dans le dénigrement de ce symbole. Si un jour le NOBEL de l’anachronisme devrait être décerné, monsieur Bourekhissa serait «l’heureux lauréat « avec haut la main et sans rival tellement que son article n’avait ni tête ni queue. La fausse image, que vous aviez tant recherchée pour plaire ridiculement et hideusement, s’est éclipsée tel un mirage, ici à Mascara.
«Si vous osez revenir nous reviendrons», dit le Coran.
A bon entendeur, salut !
Quotidien d'Oran
Statutairement, c’est à la fondation qu’incombe la réponse ou, du moins, à l’une de ses sections locales, mais devant son mutisme inquiétant, j’étais obligé, par élan nationaliste, de parer au plus pressé-tellement que l’article était saugrenu- de peur que ces contre-vérités colportées- je ne sais par quel intérêt et à la solde de qui -s’incrustent faussement dans la mémoire collective et deviennent paradoxalement le vernis tant recherché par l’Occident pour détourner le cours naturel de l’histoire du pays.
Si tel est le grand Emir AEK, comme présenté par Monsieur Bourekhissa, c’est l’Algérie officielle qui est interpellée aujourd’hui plus qu’hier, à le faire descendre du piédestal qu’elle lui a érigé exclusivement et ce, depuis le retour de ses cendres sur le sol natal¸ Ô combien cher pour lui. Elle doit - illico presto - retirer son symbole :
1- En filigrane des coupures de banque.
2- De héros national de tous manuels scolaires et de tous les livres d’histoire écrits par d’éminents professeurs.
3- Commémoratif de la philatélie nationale éditée jusqu’à nos jours.
4- De baptisations de tout lieu et en premier l’université de Constantine.
5- Par lequel les pays étrangers ont baptisé certaines places et lieux et qui l’ont élevé au rang de leurs héros nationaux.
La démarche, entreprise par Monsieur Bourekhissa dans cet article, est la mémoire courante de tous les pseudo-intellectuels qui cherchent, par la bizarrerie de leur raisonnement, et dans le seul et unique but de faire braquer sur eux les projecteurs de l’actualité et ainsi occuper le devant de la scène pour sortir de l’anonymat.
C’est comme on dit communément «jeter le pavé dans la mare « pour éclabousser tout le monde. D’ailleurs, le proverbe arabe les a bien catalogués «contraries, tu seras plus connu» (KHALIF TOUAREF)
Rentrons dans le vif du sujet. Pourquoi Monsieur Bourekhissa a sciemment évoqué uniquement ces deux évènements de toute l’épopée de l’Emir AEK¸ faisant fi des autres temps forts? La réponse est la suivante.
C’est pour faire insinuer insidieusement¸ à qui veut l’entendre, que l’Emir AEK a été premièrement contraint d’accepter les négociations en vaincu, et deuxièmement contraint de quitter le pays en vaincu. Détrompez-nous pendant qu’il est temps Monsieur Bourekhissa.
L’épopée de l’Emir AEK ne se résume pas à ces deux évènements. Ne s’assoit à la table des négociations que le souverain et non le vaincu.
Pour vous épargner d’autres incorrections dans l’avenir¸ n’ayez aucune honte au gène de venir ici, à MASCARA, suivre un cours académique de droit international public portant sur le traité. Gîte et couvert assurés. Reste à savoir si le traité auquel vous faites allusion est le traité authentique de la Tafna.
Quand à son exil, vous êtes mal outillé¸ ou du moins mal initié pour juger le choix de l’Emir AEK. Tous les illustres hommes d’hier comme ceux d’aujourd’hui ont apprécié ce choix courageux. Entre deux maux, il a choisi le moindre semblable au prophète sayidouna Mohamed - que le salut et la paix d’Allah soient sur Lui - qui a courageusement quitté la Mecque vers Médine pour éviter l’effusion du sang des musulmans.
Remontons un peu l’histoire. Qu’a-t-il fait l’occupant français en 1835 lorsqu’il a appris que ses troupes sont tombées dans un traquenard tendu par les hommes de l’Emir AEK ? N’a-t-il pas mis toute la ville de MASCARA en feu ? Elle a été sauvée in extremis - par une pluie torrentielle, plutôt providentielle. Entre exposer son peuple à un génocide et s’exiler par son corps¸ l’Emir AEK a agi par altruisme et non pas par égoïsme comme l’ordonnent les préceptes de l’Islam.
Si l’Emir AEK s’était obstiné, le peuple algérien aurait connu dans le temps les affres qu’encourt actuellement le peuple irakien à cause de l’opiniâtreté démesurée de ses dirigeants.
Est-ce une honte on une tare, Monsieur Bourekhissa¸ d’asseoir sa formation sur les fondements de l’Islam et de surcroît dispensée par la zaouïa paternelle ?
Pour sa renaissance,l’Europe médiévale n’est-elle pas jusqu’aujourd’hui débitrice à la civilisation arabo-musulmane ? Personne ne doit donc se plaindre aujourd’hui de la loi française du 25 février 2005 vantant l’apologie du colonialisme lorsqu’en 2008 nos compatriotes dénient ou, du moins, minimisent le degré civilisationnel atteint par leurs aïeux avant l’invasion française en 1830.
L’Emir AEK a été bel et bien et restera, pour l’histoire, le premier fondateur de l’Etat algérien moderne sauf pour Monsieur Bourekhissa que la cécité intellectuelle -peut-être la haine- empêche d’admettre cette vérité tranchante comme un couperet reconnue à l’Emir AEK même par ses pires ennemis.
Exercer sa souveraineté sur une partie du territoire national, frapper sa propre monnaie dans le temps, instaurer son système éducatif, jeter les bases de son industrie militaire, avoir une agriculture plus que vivrière, être représenté diplomatiquement dans plusieurs capitales, établir un système juridictionnel basé sur les fondements de l’Islam¸ être assisté par un Conseil consultatif (madjelas echoura) et enfin être élu par acte d’allégeance, forme de scrutin d’autrefois, et j’en passe. Ne sont pas là les fondements de l’Etat moderne si non qu’avaient-elles les autres nations de plus que ça pour que Monsieur Bourekhissa dénie aveuglement l’Etat de l’Emir AEK?
Tout ceci a été mis en lumière par TRIEPEL, éminent professeur en droit international public, qui a défini que la fonction essentielle du droit des gens était de «délimiter la puissance d’un Etat donné par rapport aux autres Puissances étatiques».
Malgré la limite des moyens de télécommunication, l’audience de l’Etat de l’Emir AEK a outrepassé l’atlantique pour arriver aux fins fonds du nouveau continent où un certain Thymotee Davis a fièrement choisi le nom d’AEK pour baptiser sa ville arguant son choix par le fait que les marins américains ont appris, de bouche à oreille, qu’un jeune sultan arabe est en train de mater la soldatesque française contre laquelle l’armée américaine avait des comptes à régler sur le plan maritime. Certes, Monsieur Bourekhissa, l’Emir AEK n’a pas été le premier ni le dernier révolté¸ mais plutôt il a été le levain qui a servi de ferment à tous les soulèvements populaires qui lui ont succédé en partant de la révolte des Ouled Sid Cheikh en passant par le 8 Mai 1945 jusqu’au déclenchement de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, le tout couronné par le recouvrement de la Souveraineté nationale le 5 Juillet 1962.
L’épopée algérienne est un long feuilleton composé de plusieurs épisodes qui se complètent par enchaînement d’où l’obligation, à tout un chacun, de ne pas minimiser l’importance des autres épisodes pour faire triompher le sien.
Quel a été le soubassement révolutionnaire de tous les soulèvements populaires qu’a connus le pays si ce n’était la glorieuse époque de l’Emir AEK lorsque le régime des deys a fui le pays jetant le peuple algérien en pâture à la horde colonialiste ?
Le bouquet, c’est lorsque monsieur Bourekhissa, et en l’espace de deux phrases successives, a qualifié l’Emir AEK d’humaniste et de tyran. Y a-t-il eu, depuis que le monde est monde, un mortel qui réunit en lui simultanément une vertu et un vice ? Quel paradoxe ! Il prétend que l’Emir AEK a usé de «pratiques exterminatoires à l’égard de ses opposants». Même en temps de guerre, et dans le feu de l’action, l’Emir AEK a toujours fait triompher les préceptes de l’islam qui ordonnent le bon traitement des prisonniers de l’ennemi, donc que serait-ce à l’égard de ses coreligionnaires. Détrompez-vous encore une fois et relisez l’histoire sainement et sereinement sans haine ni préjugé.
Pour avoir usé «de pratiques exterminatoires à l’égard de ses opposants» selon vos dires, vous faites allusion au siège d’Aïn Madhi ? Remontons l’histoire pour contrecarrer cette contre-vérité. L’Emir AEK, une fois salué comme commandeur des croyants, a aussitôt dépêché des émissaires aux tribus lointaines qui n’ont pas pu assister à l’acte d’allégeance à Mascara leur demandant de le saluer en tant que tel, entre autres, un émissaire dépêché à la tribu de Aïn Madhi.
Cette dernière a refusé au motif que l’Emir AEK n’a été salué que par les siens, donc il n’avait pas droit à cette investiture. Auparavant, cette dernière a eu la même attitude avec les Ottomans au motif que les Turcs ne sont pas des Arabes (aadjem) et qu’ils ne descendent pas de la lignée de prophète sayidouna Mohamed - que le salut et la paix d’Allah soient sur Lui -. Cette tribu a toujours refusé de se soumettre au pouvoir temporel.
Devant cet état de fait, les hommes de l’Emir AEK ont assiégé alors cette contrée jusqu’à ce qu’elle se soumette à la volonté de la majorité, solution dictée par les préceptes de l’islam en pareil cas. D’ailleurs, il y a eu plein d’exemples à travers l’histoire en terre musulmane.
Tellement que l’humanisme de l’Emir AEK était légendaire et sans frontière, aucune tendance n’a pu lui ôter le titre de précurseur de la convention de Genève dans la protection des blessés et prisonniers de guerre, à telle enseigne qu’après sa victoire dans la bataille de Sidi Brahim, et pour cause de rupture des stocks de l’intendance, il a libéré 150 soldats français prisonniers faute de ne pouvoir les nourrir.
Alors, pour évoquer l’Emir AEK en tant que soufi, monsieur Bourekhissa n’est ni outillé et encore moins initié pour une telle science. L’Emir AEK est venu au soufisme par essence car, dès son jeune âge, il se retirait quotidiennement dans une grotte appelée la grotte d’El Botma pour méditer à l’instar de Sayidouna Mohamed - que le salut et la paix d’Allah soient sur Lui. L’Emir AEK n’est pas venu au soufisme par désespoir, comme l’a laissé insidieusement entendre monsieur Bourekhissa. Dans cette optique, en 1987, j’ai eu la chance d’assister à un séminaire sur la pensée islamique, ayant pour thème «la vie spirituelle dans l’Islam» et là, j’ai rencontré un éminent penseur orientaliste spécialiste dans les écrits spirituels de l’Emir AEK, il s’agit de monsieur Ali Abdallah Chodkewitch (Michel Chodkewitch avant sa reconversion à l’islam, d’origine polonaise, ex-directeur de la maison d’édition le SEUIL, traducteur des MAWAKIF). En marge des travaux, j’ai eu une longue discussion avec lui autour de la vie spirituelle de l’Emir AEK. Alors, il m’a fait découvrir les aspects méconnus de cet illustre homme.
J’ai eu honte d’ignorer toutes ces connaissances, en tant qu’Algérien, sur le fondateur de l’Etat algérien. A l’issue, il m’a dit en substance «si l’Emir AEK avait consacré toute sa vie à la spiritualité sans s’occuper des autres tâches de guerre, de politique et de littérature, il aurait été élevé au rang de SAHABI EL MOUTAAKHIR (le compagnon tardif du prophète).
Pour conclure, le plus virulent des ennemis de l’Emir AEK aura échoué là où a honteusement réussi monsieur Bourekhissa dans le dénigrement de ce symbole. Si un jour le NOBEL de l’anachronisme devrait être décerné, monsieur Bourekhissa serait «l’heureux lauréat « avec haut la main et sans rival tellement que son article n’avait ni tête ni queue. La fausse image, que vous aviez tant recherchée pour plaire ridiculement et hideusement, s’est éclipsée tel un mirage, ici à Mascara.
«Si vous osez revenir nous reviendrons», dit le Coran.
A bon entendeur, salut !
Quotidien d'Oran