Pour débloquer la crise : Le président suisse prêt à rencontrer Kadhafi Serait-ce le signe avant-coureur d'un imminent déblocage de la crise ouverte entre Tripoli et Berne ? C'est en tout cas ce que suggère l'annonce faite hier par le président helvète, Pascal Couchepin, qui s'est dit prêt à rencontrer Mouammar Kadhafi en vue de mettre fin à la tension née entre les deux pays suite à la mise en garde à vue durant deux jours du fils du dirigeant libyen à Genève la semaine dernière. Dans un entretien accordé au quotidien «Blick», M. Couchepin s'est dit prêt à faire «tout ce qui peut être utile à notre pays», en réponse à une question sur une éventuelle rencontre avec le guide de la révolution libyenne. «Donc, pourquoi pas une discussion avec le dirigeant d'un autre pays, même d'un pays avec lequel nous avons aujourd'hui des tensions», a ajouté M. Couchepin. Hannibal Kadhafi, le quatrième fils de Mouammar Kadhafi, et sa femme ont, pour rappel, été arrêtés le 15 juillet à Genève, à la suite d'une plainte de deux employés de maison qui les accusent de les avoir frappés. Le couple a été libéré deux jours plus tard après avoir versé une caution d'un demi-million de francs suisses (312.500 euros). Ces arrestations ont plongé les deux pays dans une véritable crise diplomatique entraînant un haussement de ton de la part Tripoli. Premier fournisseur de pétrole à la Suisse, la Libye avait menacé la Suisse de sérieuses représailles, à travers la suspension de ses livraisons de brut à ce pays, le retrait de ses avoirs dans les banques suisses, la rupture des relations diplomatiques et le départ des sociétés helvétiques. Des menaces qui ont commencé à être mises à exécution dès jeudi dernier. Les compagnies nationales de transport maritime et des ports ont «décidé l'arrêt des navires pétroliers libyens chargés de produits pétroliers en direction de la Suisse, le refus de décharger tous les navires suisses et l'interdiction d'entrée de ces navires dans les ports libyens», selon un communiqué conjoint. La décision a été prise mercredi soir, a indiqué à l'AFP un responsable de la Compagnie maritime libyenne, sans pouvoir préciser si cette mesure est entrée en vigueur. Les deux compagnies ont menacé la Suisse de «nouvelles mesures» si «elle ne classe pas dans les prochaines heures l'affaire montée de toutes pièces» contre Hannibal Kadhafi, qui affirme avoir été maltraité par la police lors de son arrestation. Le communiqué a été publié en marge d'une manifestation à l'initiative des deux sociétés devant l'ambassade suisse à Tripoli. La manifestation qui a rassemblé quelques centaines d'employés s'est dirigée ensuite vers le ministère des Affaires étrangères où une délégation diplomatique helvétique avait eu des entretiens avec les responsables libyens pour tenter d'apaiser la tension, selon un correspondant de l'AFP. Cette mini-crise a même suscité l'intervention de pays comme la France qui a officiellement demandé vendredi à la Libye d'éviter une «escalade» dans son conflit avec la Suisse. «Il nous semble important de signaler aux autorités libyennes notre préoccupation» face une «escalade qui serait préjudiciable pour tout le monde», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Eric Chevallier. Le journal helvétique Le Matin a pour sa part indiqué que la diplomatie algérienne a entamé une médiation entre Tripoli et Berne. QOTIDIEN D'ORAN |
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