Algérie : le baril à moins de 70 dollars
Selon certains observateurs, la dégringolade des prix du pétrole alarme déjà les pays producteurs, dont l’Algérie, qui voient leurs revenus fondre à grande vitesse alors qu’ils subissent une forte hausse de leurs coûts de production.
Le FMI, selon l’agence d’information américaine Dow Jones, a déjà annoncé que l’économie algérienne serait dangereusement exposée avec un prix de baril au-dessous de 56 dollars.
Selon des experts, les équilibres financiers algériens se trouveraient face à un double risque si le baril de pétrole franchissait à la baisse ce seuil. Le gouvernement algérien se trouverait, d’une part, dans l’incapacité de poursuivre le financement des projets d’infrastructures lancés ces dernières années et estimés à plus de 200 milliards de dollars et, d’autre part, il serait surtout contraint de remettre en cause sa politique de subvention des prix des produits de première nécessité, avec le risque d’un dérapage incontrôlé des prix et ses conséquences sociales désastreuses.
Dernièrement, deux analystes financiers cités par l’AFP affirmaient que l’Algérie ne pouvait pas se permettre d’avoir « des prix du pétrole sous 100 dollars, pour des raisons budgétaires et de politique intérieure ». Ces indications ont été confirmées par ailleurs par le chef du gouvernement. « L’Algérie fonctionne à un baril de 67 dollars. A 70 dollars, nous serions donc en danger ; à 60 ça irait mal ; à 50 ça irait très mal », a estimé M. Ouyahia à l’issue du Conseil national du RND.
Appréhendé par « La voix de l’Oranie », en marge de la séance plénière consacrée à l’adoption du projet de loi sur le foncier industriel, le ministre des Finances, Karim Djoudi, relativise. « Le pétrole est une ressource rare non renouvelable, qui est une valeur refuge pour les investisseurs et les spéculateurs. Les prix du brut pourraient connaître une baisse significative avec la crise financière actuelle, mais pas au-delà des 60 dollars ». Toujours d’après lui, « le fonds de régulation des recettes », qui engrange environ 4.500 milliards de dinars, soit 40% du PIB, « nous permet sur le moyen terme de réguler les fluctuations du prix du baril de pétrole compensé par l’appréciation du dollar ».
Face au péril, cependant, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé, jeudi dernier, qu’elle tiendrait une réunion d’urgence le 18 novembre à Vienne (Autriche), « pour discuter de la crise financière mondiale » et de son « impact sur le marché pétrolier ». « Tout porte à croire qu’elle baissera sa production pour l’ajuster à une demande chancelante, même si le marché semble douter de l’efficacité d’une riposte quand les dominos s’effondrent dans le monde entier », s’est interrogé un spécialiste du commerce international, Phil Flynn d’Alaron Trading.
De son côté, la Banque mondiale s’est inquiétée hier de l’impact des violentes fluctuations des marchés du pétrole sur l’économie des pays producteurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, estimant que la chute des cours devrait peser sur tous les secteurs de ces économies. « Si les prix du pétrole baissent significativement, cela aura encore un effet sur la croissance de la région qui, dans l’ensemble, va redescendre », a affirmé le directeur du développement économique pour la région à la Banque mondiale, Farrukh Iqbal, lors d’une conférence de presse à Washington. La Banque mondiale a estimé que la croissance devrait passer dans cette région de 5,7% en 2008 à 4% en 2009, en se basant sur un baril à 75 dollars en moyenne pendant l’année, tout en prévenant que toute hypothèse à ce sujet était hasardeuse. Selon la Banque mondiale, la crise financière devrait également affecter la croissance. « L’exposition directe aux difficultés des banques étrangères est limitée.
Mais le principal impact que nous anticipons concernera l’économie réelle [...] à travers les exportations et les investissements directs étrangers », a ajouté la directrice du développement économique et social pour la région, Ritva Reinikka.
C’est dire si l’économie algérienne,dépendante à plus de 98% des hydrocarbures, risque un renversement de situation, de par un marché des plus volatile qui pourrait nous ramener à d’autres PAS plus dures encore. C’est pourquoi, il faut, aujourd’hui plus que jamais, que notre pays mette le cap vers une croissance réelle tirée par l’économie hors hydrocarbures.
Abed Tilioua— la voix de L’Oranie
Selon certains observateurs, la dégringolade des prix du pétrole alarme déjà les pays producteurs, dont l’Algérie, qui voient leurs revenus fondre à grande vitesse alors qu’ils subissent une forte hausse de leurs coûts de production.
Le FMI, selon l’agence d’information américaine Dow Jones, a déjà annoncé que l’économie algérienne serait dangereusement exposée avec un prix de baril au-dessous de 56 dollars.
Selon des experts, les équilibres financiers algériens se trouveraient face à un double risque si le baril de pétrole franchissait à la baisse ce seuil. Le gouvernement algérien se trouverait, d’une part, dans l’incapacité de poursuivre le financement des projets d’infrastructures lancés ces dernières années et estimés à plus de 200 milliards de dollars et, d’autre part, il serait surtout contraint de remettre en cause sa politique de subvention des prix des produits de première nécessité, avec le risque d’un dérapage incontrôlé des prix et ses conséquences sociales désastreuses.
Dernièrement, deux analystes financiers cités par l’AFP affirmaient que l’Algérie ne pouvait pas se permettre d’avoir « des prix du pétrole sous 100 dollars, pour des raisons budgétaires et de politique intérieure ». Ces indications ont été confirmées par ailleurs par le chef du gouvernement. « L’Algérie fonctionne à un baril de 67 dollars. A 70 dollars, nous serions donc en danger ; à 60 ça irait mal ; à 50 ça irait très mal », a estimé M. Ouyahia à l’issue du Conseil national du RND.
Appréhendé par « La voix de l’Oranie », en marge de la séance plénière consacrée à l’adoption du projet de loi sur le foncier industriel, le ministre des Finances, Karim Djoudi, relativise. « Le pétrole est une ressource rare non renouvelable, qui est une valeur refuge pour les investisseurs et les spéculateurs. Les prix du brut pourraient connaître une baisse significative avec la crise financière actuelle, mais pas au-delà des 60 dollars ». Toujours d’après lui, « le fonds de régulation des recettes », qui engrange environ 4.500 milliards de dinars, soit 40% du PIB, « nous permet sur le moyen terme de réguler les fluctuations du prix du baril de pétrole compensé par l’appréciation du dollar ».
Face au péril, cependant, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé, jeudi dernier, qu’elle tiendrait une réunion d’urgence le 18 novembre à Vienne (Autriche), « pour discuter de la crise financière mondiale » et de son « impact sur le marché pétrolier ». « Tout porte à croire qu’elle baissera sa production pour l’ajuster à une demande chancelante, même si le marché semble douter de l’efficacité d’une riposte quand les dominos s’effondrent dans le monde entier », s’est interrogé un spécialiste du commerce international, Phil Flynn d’Alaron Trading.
De son côté, la Banque mondiale s’est inquiétée hier de l’impact des violentes fluctuations des marchés du pétrole sur l’économie des pays producteurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, estimant que la chute des cours devrait peser sur tous les secteurs de ces économies. « Si les prix du pétrole baissent significativement, cela aura encore un effet sur la croissance de la région qui, dans l’ensemble, va redescendre », a affirmé le directeur du développement économique pour la région à la Banque mondiale, Farrukh Iqbal, lors d’une conférence de presse à Washington. La Banque mondiale a estimé que la croissance devrait passer dans cette région de 5,7% en 2008 à 4% en 2009, en se basant sur un baril à 75 dollars en moyenne pendant l’année, tout en prévenant que toute hypothèse à ce sujet était hasardeuse. Selon la Banque mondiale, la crise financière devrait également affecter la croissance. « L’exposition directe aux difficultés des banques étrangères est limitée.
Mais le principal impact que nous anticipons concernera l’économie réelle [...] à travers les exportations et les investissements directs étrangers », a ajouté la directrice du développement économique et social pour la région, Ritva Reinikka.
C’est dire si l’économie algérienne,dépendante à plus de 98% des hydrocarbures, risque un renversement de situation, de par un marché des plus volatile qui pourrait nous ramener à d’autres PAS plus dures encore. C’est pourquoi, il faut, aujourd’hui plus que jamais, que notre pays mette le cap vers une croissance réelle tirée par l’économie hors hydrocarbures.
Abed Tilioua— la voix de L’Oranie