Produits alimentaires et matières premières : Pourquoi les prix ne baissent pas
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L’Algérien semble être l’éternel perdant de la fluctuation des prix de pétrole. Il a subi pleinement les conséquences négatives de la hausse des cours de cette matière première sans tirer profit, aujourd’hui, des effets positifs induits par la baisse de ces mêmes cours. Autrement dit, lorsque les prix de l’or noir étaient élevés, l’Algérien payait plus cher son couffin, composé essentiellement de produits made in. Et on lui disait : cela est dû à la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international, en raison bien entendu d’un surcoût de l’énergie (pétrole plus cher). Et il se résignait, tout en implorant impuissamment Dieu pour que l’or noir devienne moins cher. La « prière » de cet Algérien qui, sans doute, représente la plus grande partie de la population, semble aujourd’hui exaucée : les cours du pétrole ont perdu deux tiers de leur valeur d’il y a six mois et la tendance baissière se poursuit. Mais l’effet attendu ne s’est pas produit.
Suite de la page 1
Les prix des produits alimentaires importés ou fabriqués localement sur la base de matières premières importées restent inchangés. Aussi chers que lorsque les prix du baril de pétrole frôlaient les 150 dollars. Cela, alors que les prix des matières premières, des produits alimentaires et autres connaissent ces dernières semaines une tendance baissière. A l’exception de l’or et du cacao, soutenu par les craintes sur la production ivoirienne. Elle est bien perceptible dans les grandes surfaces et les supermarchés européens, américains et asiatiques. Depuis octobre dernier, le riz, denrée de base très appréciée, a connu une baisse significative. Baisse résultant bien sûr de la chute des prix sur le marché mondial. Aussi l’huile comestible, autre produit de base, a été revue à la baisse. D’autres denrées alimentaires, à savoir les grains secs, les conserves et les jus de fruits ont suivi. Au total, ce sont les prix de 150 produits qui ont chuté. Une tendance qui est appelée à se maintenir jusqu’au début de l’année prochaine. La déflation s’installe. Mais quid du marché algérien ? Les prix du marché intérieur n’enregistrent presque pas de baisse. C’est l’une des caractéristiques du marché local. Là où il n’y a pas de hausse, il n’y a pas non plus de baisse des prix. Pour certains produits comme les viandes (rouge et blanche) et les œufs, la tendance est haussière. Le prix de la viande bovine a atteint en certains endroits, à Alger, les 900 DA le kilo et l’ovine oscille entre 650 et 680 DA le kilo. Le foie de veau est à 1400 DA le kilo et celui de l’agneau à 1600 DA. Cette flambée est due en partie à l’effet de l’Aïd el Adha, une fête durant laquelle des millions de moutons sont sacrifiés. Autrement dit, la spéculation fait rage à la veille de telles occasions. Cette année ne fait pas exception.
Mais cela n’explique pas tout. La raison est que les augmentations touchent aussi la viande blanche. Le kilo de dinde se situe à 330 DA tandis que le prix de l’escalope frôle les 700 DA sur les étals de certains bouchers d’Alger. Le prix du poulet éviscéré connaît la même frénésie, atteignant les 300 DA le kg. Le prix de l’œuf varie entre 11 et 12 DA l’unité alors qu’il faisait 8 DA il y a moins d’un mois. Les marchands de volailles justifient cette hausse par la flambée des prix des aliments du bétail, dont les intrants sont essentiellement importés. Interrogé par l’Agence presse service (APS), le directeur de la production animale au ministère de l’Agriculture et du Développement rural exclut cette hypothèse : « Il n’y a aucune baisse de production cette année avec toutes les mesures prises par l’Etat pour le développement de la filière, notamment l’importation de 300 000 tonnes d’orge, la mise en défens de terres et l’excellente pluviosité favorisant un végétation abondante. » Pour lui, il n’y a pas doute que cette hausse des prix est « le résultat des intermédiaires qui viennent se greffer à la chaîne et profitent de telles occasions pour accroître leurs gains ». Outre les viandes, d’autres produits, s’ils n’ont pas connu une augmentation de leurs prix, demeurent chers pour le consommateur. Hormis celui en sachet subventionné par l’Etat, les autres variétés de lait se vendent toujours au même prix qu’avant la baisse de plus de 30% de la poudre de lait sur le marché international. Des producteurs comme Tchin-Lait – qui fabrique sous licence Candia – estiment que la baisse des coûts de la matière première se fera sentir une fois les anciens stocks épuisés. « Nous travaillons actuellement avec les anciens contrats d’achat de la matière première qui ne sont pas encore arrivés à terme. Une fois les nouveaux contrats mis à exécution, la baisse des matières premières sera automatiquement répercutée sur le prix du produit », rassure Moussa Idjeraoui, directeur commercial de Tchin-Lait. Le lait Candia le moins cher fait 60 DA le litre (prix d’usine) et 70 DA sur le marché de détail. Le sucre aussi est à son seuil habituel, oscillant entre 65 et 80 DA le kilo. Il n’y a que l’huile de table qui ait connu une légère baisse due essentiellement à la chute des prix de la matière première sur le marché international. Ainsi, en l’absence d’un Etat régulateur, il n’est pas surprenant que le marché national obéisse à d’autres règles que celles de l’économie de marché. Enfin, la baisse des prix observée sur les marchés extérieurs risque-t-elle un jour d’être répercutée sur le marché local ?
Par Mokrane Ait Ouarabi
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L’Algérien semble être l’éternel perdant de la fluctuation des prix de pétrole. Il a subi pleinement les conséquences négatives de la hausse des cours de cette matière première sans tirer profit, aujourd’hui, des effets positifs induits par la baisse de ces mêmes cours. Autrement dit, lorsque les prix de l’or noir étaient élevés, l’Algérien payait plus cher son couffin, composé essentiellement de produits made in. Et on lui disait : cela est dû à la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international, en raison bien entendu d’un surcoût de l’énergie (pétrole plus cher). Et il se résignait, tout en implorant impuissamment Dieu pour que l’or noir devienne moins cher. La « prière » de cet Algérien qui, sans doute, représente la plus grande partie de la population, semble aujourd’hui exaucée : les cours du pétrole ont perdu deux tiers de leur valeur d’il y a six mois et la tendance baissière se poursuit. Mais l’effet attendu ne s’est pas produit.
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Les prix des produits alimentaires importés ou fabriqués localement sur la base de matières premières importées restent inchangés. Aussi chers que lorsque les prix du baril de pétrole frôlaient les 150 dollars. Cela, alors que les prix des matières premières, des produits alimentaires et autres connaissent ces dernières semaines une tendance baissière. A l’exception de l’or et du cacao, soutenu par les craintes sur la production ivoirienne. Elle est bien perceptible dans les grandes surfaces et les supermarchés européens, américains et asiatiques. Depuis octobre dernier, le riz, denrée de base très appréciée, a connu une baisse significative. Baisse résultant bien sûr de la chute des prix sur le marché mondial. Aussi l’huile comestible, autre produit de base, a été revue à la baisse. D’autres denrées alimentaires, à savoir les grains secs, les conserves et les jus de fruits ont suivi. Au total, ce sont les prix de 150 produits qui ont chuté. Une tendance qui est appelée à se maintenir jusqu’au début de l’année prochaine. La déflation s’installe. Mais quid du marché algérien ? Les prix du marché intérieur n’enregistrent presque pas de baisse. C’est l’une des caractéristiques du marché local. Là où il n’y a pas de hausse, il n’y a pas non plus de baisse des prix. Pour certains produits comme les viandes (rouge et blanche) et les œufs, la tendance est haussière. Le prix de la viande bovine a atteint en certains endroits, à Alger, les 900 DA le kilo et l’ovine oscille entre 650 et 680 DA le kilo. Le foie de veau est à 1400 DA le kilo et celui de l’agneau à 1600 DA. Cette flambée est due en partie à l’effet de l’Aïd el Adha, une fête durant laquelle des millions de moutons sont sacrifiés. Autrement dit, la spéculation fait rage à la veille de telles occasions. Cette année ne fait pas exception.
Mais cela n’explique pas tout. La raison est que les augmentations touchent aussi la viande blanche. Le kilo de dinde se situe à 330 DA tandis que le prix de l’escalope frôle les 700 DA sur les étals de certains bouchers d’Alger. Le prix du poulet éviscéré connaît la même frénésie, atteignant les 300 DA le kg. Le prix de l’œuf varie entre 11 et 12 DA l’unité alors qu’il faisait 8 DA il y a moins d’un mois. Les marchands de volailles justifient cette hausse par la flambée des prix des aliments du bétail, dont les intrants sont essentiellement importés. Interrogé par l’Agence presse service (APS), le directeur de la production animale au ministère de l’Agriculture et du Développement rural exclut cette hypothèse : « Il n’y a aucune baisse de production cette année avec toutes les mesures prises par l’Etat pour le développement de la filière, notamment l’importation de 300 000 tonnes d’orge, la mise en défens de terres et l’excellente pluviosité favorisant un végétation abondante. » Pour lui, il n’y a pas doute que cette hausse des prix est « le résultat des intermédiaires qui viennent se greffer à la chaîne et profitent de telles occasions pour accroître leurs gains ». Outre les viandes, d’autres produits, s’ils n’ont pas connu une augmentation de leurs prix, demeurent chers pour le consommateur. Hormis celui en sachet subventionné par l’Etat, les autres variétés de lait se vendent toujours au même prix qu’avant la baisse de plus de 30% de la poudre de lait sur le marché international. Des producteurs comme Tchin-Lait – qui fabrique sous licence Candia – estiment que la baisse des coûts de la matière première se fera sentir une fois les anciens stocks épuisés. « Nous travaillons actuellement avec les anciens contrats d’achat de la matière première qui ne sont pas encore arrivés à terme. Une fois les nouveaux contrats mis à exécution, la baisse des matières premières sera automatiquement répercutée sur le prix du produit », rassure Moussa Idjeraoui, directeur commercial de Tchin-Lait. Le lait Candia le moins cher fait 60 DA le litre (prix d’usine) et 70 DA sur le marché de détail. Le sucre aussi est à son seuil habituel, oscillant entre 65 et 80 DA le kilo. Il n’y a que l’huile de table qui ait connu une légère baisse due essentiellement à la chute des prix de la matière première sur le marché international. Ainsi, en l’absence d’un Etat régulateur, il n’est pas surprenant que le marché national obéisse à d’autres règles que celles de l’économie de marché. Enfin, la baisse des prix observée sur les marchés extérieurs risque-t-elle un jour d’être répercutée sur le marché local ?
Par Mokrane Ait Ouarabi
Dernière édition par Admin le Mar 25 Nov - 0:56, édité 2 fois