Pour les marocains la frontière naturelle se situe au niveau de l'Oued Tafna alors que pour les algériens elle se situe à l'Oued Moulouya, les deux fleuves étant distant de 100 à 150 kilomètres l'un de l'autre.
C'est sous le regne de Moulay Adelrahmane que le Maroc a perdu des territoires pour le compte de l'Algérie française.
"En 1844, un poste militaire français fut construit à Lalla-Maghnia, dans une zone que le sultan considérait comme marocaine. Une armée chérifienne marcha alors en direction d'Oujda. La guerre entre le Maroc et la France était inévitable. Le 6 août 1844, l'escadre du prince de Joinville bombarda Tanger et le 15 août, après un débarquement, le prince se rendit maître de Mogador qui fut brièvement occupée. La veille, le 14 août 1844, la bataille de l'oued Isly avait été un désastre pour l'armée marocaine. « Dès lors, le Maroc n'a plus été qu'un artichaut dont les puissances coloniales arrachaient les feuilles. »
Le 10 septembre 1844, le Maroc signait les accords de Tanger. Les Français y demandaient le licenciement des troupes stationnées à la frontière algéro-marocaine, et surtout la mise hors-la-loi d'Abd el-Kader avec lequel ils voulaient en finir. Le 18 mars 1845, Français et Marocains signaient le traité de Lalla Maghnia par lequel une frontière artificielle était tracée."(1)
1-Bernard Lugan Novembre 2000.