Entreprises publiques : Les acteurs clés de dix ans d'essor économique
Durant la décennie de règne de S.M. le Roi Mohammed VI, les entreprises publiques ont accéléré le rythme de leurs investissements pour s'imposer comme des acteurs clés dans la mise en œuvre des stratégies visant le développement économique et social du Maroc et la réalisation d'une croissance forte, stable et durable.
En dix années, les projets financés par ces entreprises ont littéralement transformé le ٌRoyaume , qui s'est doté d'infrastructures de qualité, contribuant ainsi à l'attrait des investisseurs et à l'amélioration de l'image du pays auprès de la communauté économique internationale. Elles ont joué de ce fait le rôle du moteur de la croissance et de facteur déterminant de décollage de plusieurs secteurs d'activité.
Les investissements des entreprises publiques (EP) ont progressé, durant la période 1999-2008, à un rythme moyen dépassant les 14 pc par an, atteignant le chiffre record de 60 milliards de dirhams en 2008 contre 18 MMDH seulement en 1999.
Ils ont touché pratiquement tous les secteurs de l'économie nationale, pour permettre, au terme de cette décennie, au réseau autoroutier de passer de 403 à 863 km, au réseau ferroviaire d'atteindre plus de 2.000 km, dont 600 km en double voie, au trafic portuaire de grimper à 72 millions de tonnes au lieu de 48 millions et au nombre des personnes alimentées en eau potable de s'élever à 3,95 millions foyers contre 2,31 millions.
Leur présence dans le domaine de l'habitat a boosté ce secteur qui a retrouvé en si peu de temps le peloton des secteurs tirant l'économie nationale. Durant cette décennie, la capacité de production des opérateurs publics a été multipliée par cinq, faisant passer le rythme de production de logements de 32.000 à 170.000 unités par an.
Les télécommunications, l'autre secteur clé de l'économie nationale, a connu un véritable essor durant la période 1999-2009, qui s'est traduit par la montée en flèche du nombre des abonnés aux réseaux des téléphonies (24 millions contre 1,8 million), un taux d'accès au téléphone par habitant proche des pays développés et la prolifération des centres d'appels. Quasi inexistants en 1999, ces centres ont progressé avec une moyenne de 30 unités par an pour atteindre 320 en 2008.
Avec une valeur ajoutée record avoisinant les 35 MMDH en 2008, le secteur des phosphates lui entame une profonde mutation visant à porter la valorisation du phosphate brut de 48% à 70%, à doubler la capacité de production en la relevant à 50 millions de tonnes par an et à transformer le site de Jorf Lasfar en Hub international pour la chimie des phosphates.
Un tel palier d'investissements n'aurait pu être atteint sans l'évolution positive et constante des performances économiques et financières des EP, dont le chiffre d'affaires, la valeur ajoutée et la capacité d'autofinancement ont progressé, en moyenne annuelle respectivement de 9,5%, 6,7% et 9,9%, durant la décennie. Ces indicateurs ont atteint des niveaux record en 2008 avec 190 MMDH, 81 MMDH et 36 MMDH.
Le vaste chantier de réformes et les restructurations profondes, qui ont touché tous les domaines de la vie des Marocains, ont largement facilité le travail des EP, qui évoluent désormais dans un environnement concurrentiel sain.
C'est dans ce cadre que s'inscrit par exemple l'externalisation des caisses internes de retraite vers le régime général, une action volontariste de grande envergure visant à restaurer les équilibres financiers des EP et à les recentrer sur leurs métiers de base. Cette opération, a concerné, durant la décennie qui s'achève, cinq grandes entreprises disposant de près de 31.000 salariés actifs et 49.000 retraités, pour un montant d'environ 50 MMDH.
La réduction progressive des effectifs des EP et l'amélioration de leur taux d'encadrement, tout en maintenant des chiffres d'affaires en forte progression, constituent une autre illustration de la recherche constante de la productivité, de la rationalisation des charges et de l'optimisation des ressources des EP. Avec des fonds propres de 185 MMDH et avec des transferts au profit du budget de l'Etat de 10 MMDH, la structure financière des entreprises publiques a acquis une solidité sans équivalent de par le passé.
Parallèlement, des formules innovantes ont été adoptées pour booster les investissements, accélérer le rythme des réalisations et améliorer la qualité des services des EP, à travers des opérations de partenariat public-privé à l'instar de celle concernant les 80.000 hectares de terres agricoles de l'Etat ou à travers des cadres institutionnels novateurs comme l'Agence spéciale Tanger-Med ou l'Agence pour l'aménagement de la Vallée du Bouregreg.
Par ailleurs, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social a joué un rôle de levier dans l'accélération du rythme des réalisations, à travers les 219 MMDH d'investissements qu'il a générés depuis sa création en 2000, et qui ont eu un impact économique et sociale positif aussi bien sur les infrastructures (autoroutes, irrigation, ports de pêche...), le social (habitat social, INDH, promotion de l'emploi, formation professionnelle, eau potable), que le rural, les structures d'accueil des investissements industriels ou touristiques, les NTIC ou à travers les mécanismes de financement mis en place, conjointement avec les banques et les organismes de garantie.
Ce Fonds a été déterminant dans l'orientation vers des programmes d'investissement minutieusement choisis d'une partie importante des recettes de privatisation, un processus mené et piloté selon une politique réfléchie et transparente pour consacrer, au côté de la gestion déléguée des services publics, l'ouverture de l'économie marocaine et l'ancrage du pays à l'économie mondiale.
Sur la décennie qui s'achève, 20 entreprises ont été transférées totalement ou partiellement au secteur privé générant des recettes de 71 MMDH et représentant plus 80% du total des recettes engrangées depuis le début du processus de privatisation.
Ces privatisations ont joué un rôle déterminant dans la dynamisation de la bourse de Casablanca, dont 50% de sa capitalisation est le fait des entreprises privatisées, comme Maroc Telecom, et ont eu un impact favorable sur les finances publiques, les investissements, l'emploi et les recettes fiscales.
La réussite des privatisations s'est aussi manifestée à travers l'attrait des IDE, projetant le Maroc au 1-er rang parmi les pays arabes et au 3e au niveau africain en 2003. Elles ont attiré des opérateurs de renom dans des secteurs porteurs tels que les télécommunications, l'automobile, le transport maritime, l'électricité, l'eau, l'assainissement, les produits pétroliers, le tourisme, etc.
Par ailleurs, les EP ont veillé à assumer leurs missions sociales en engageant des programmes ambitieux de lutte contre la pauvreté, de développement du monde rural, de résorption des déficits sociaux et de développement humain.
Cet engagement s'est traduire, durant la période 1999-2008, par l'amélioration du taux d'électrification dans le monde rural (96% contre 39%), celui d'adduction à l'eau potable (87% contre 38%) et la construction de 4.350 nouveaux km de routes, marquant ainsi une rupture avec la fin du siècle précédent.
Parallèlement à tous ces efforts, le secteur des EP a poursuivi une politique de déconcentration et de lutte contre les disparités régionales qui s'est concrétisée par la création, dans différentes zones du Royaume, de 11 agences urbaines, 7 agences de bassin hydraulique, 2 centres hospitaliers, 16 académies régionales d'éducation et de formation, 5 nouvelles filiales du groupe Al Omrane, 2 nouvelles agences de développement régional, le développement du réseau postal et de la conservation foncière, l'ouverture de centres de formation professionnelle et la création de sociétés d'aménagement et de développement urbain, sans compter les 20 filiales de la CDG agissant dans des périmètres géographiques régionaux.
Aujourd'hui, le secteur des EP est viable économiquement et financièrement et ambitionne de projeter le Maroc vers de nouveaux sommets en termes de croissance économique et de création de richesses.
MAP
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