Dans une interview exclusive accordée à Ashraq Alawsat, le 15 février dernier, l’ancien ambassadeur américain au Borkina Fasso, et actuel adjoint en Commandant chargé des activités civiles et militaires du Commandement régional américain pour l’Afrique (AFRICOM), J Anthony Homles, a évoqué la question de l’établissement du quartier général de l’AFRICOM en Afrique.
Cette déclaration conforte celle de Mary Carlin Yates, la commandante adjointe civile de l’AFRICOM, qui lors de sa vidéoconférence à l’ambassade américaine à Alger le 16 janvier 2008, affirmait que plusieurs pays africains postulaient pour abriter le siè ge de ce commandement mil itaire.
En effet, profitant du refus de l’Algérie, de la Tunisie et du Nigéria qui résistent tant bien que mal aux pressions américaines pour accueillir le siège d’Africom, Mohamed VI a sauté sur l‘occasion pour retourner la situation à son avantage aussi bien sur le plan militaire que politique.
Ainsi donc, le scénario des six années de partenariat entre les soldats marocains et les troupes de la Garde Nationale américaine devait s’achever par une implantation des troupes américaine au Maroc.
Il faut savoir que le Maroc n’en est pas à sa première collaboration de ce genre avec le Pentagone. En 1983, le royaume chérifien avait autorisé les Etats-Unis à implanter plusieurs bases militaires dont la plus connue est la base aérienne de Ben Jarir, près de Marrakech.
Selon une source tunisienne, le Maroc compte tirer des contreparties financières de ces facilités accordées aux États-Unis. C’est aussi un moyen pour le pays d’entretenir son armée à moindre frais contrairement à son voisin Algérien qui consacre un gros budget pour la modernisation de ses équipements militaires.
Par ailleurs, Mohammed VI a poussé le cynisme jusqu’à proposer au Pentagone de construire des bases au Sahara Occidental. Mais sans succès, Washington ne reconnaissant que l’administration marocaine dans ce territoire, et non sa souveraineté en raison de la contestation du Front Polisario.
Il ne demeure pas moins, que le Maroc, en introduisant le de Troie de l’AFRICOM, va par conséquent permettre aux États-Unis d’élargir leur quadrillage militaire sur l’Afrique comme c’est le cas au Moyen-Orient.
En faisant entrer le loup de « la lutte contre le terrorisme » dans la bergerie africaine, et ce pour des calculs typiquement mercantiles et politiques, Mohamed VI a enclenché un processus dangereux pour la stabilité de la région du Maghreb et dont les conséquences peuvent s’avérer catastrophiques pour l’ensemble du continent.
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