Vos commentaires et elements de reponse à cet artlcle qui à mon avis reflete la verité et rien que la realité des choses dans le maghreb arabe en general et au maroc et en algerie en particulier.
Après avoir enterré, sans beaucoup de protocole, le projet de traité d'amitié avec la France, Nicolas Sarkozy inflige à l’Algérie une cuisante défaite diplomatique sur le dossier du Sahara Occidental.
En tranchant hier pour le plan marocain d'autonomie du Sahara occidental sous la souveraineté marocaine, Le président français a signifié que l’Algérie n’a plus de poids sur l’arène internationale.
Jusqu’à quand refuser de voir ces faillites algériennes ?
Elles seront suivies par d'autres car elles sont celles d'un monde ancien qui fait naufrage, un monde moribond qui a le visage, fatigué, de Bouteflika et le corps, usé, du système grabataire qui nous gouverne depuis un demi-siècle. Ce sont les déroutes d'une vieille façon de voir le monde, le désastre d'une conduite autoritaire et fermée des affaires de la nation.
La défaite du despotisme. La défaite du fouet. La rançon, très coûteuse, de l'illégitimité autant que celle de l'impopularité. Le résultat du fossé qui s'est élargi entre un peuple et ses gouvernants.
Le fiasco d'un régime qui ne se nourrit plus de la vitalité de sa société, de son génie, de sa force et de ses espoirs. Le régime de Bouteflika c'est, hélas pour nous, tout cela. Et rien que cela.
L'homme croyait pouvoir encore faire de la “diplomatie à l'ancienne”, se suffire de sa ruse et de la qualité de ses connivences. Les derniers revers diplomatiques viennent lui rappeler deux leçons de ce nouveau siècle : d'une part que ce sont les opinions qui, de plus en plus, dictent les grandes décisions aux pouvoirs; d'autre part qu'un régime n'est écouté que s'il est fort de l'aval de sa propre société.
Or, quelle image renvoie aujourd'hui l'Algérie de Bouteflika ? L'image vieillie et détestable d'un régime ankylosé, corrompu, autoritaire, qui manie le gourdin contre ses opposants et ses journalistes, détaché de son peuple. Isolé sur son perchoir. Et c'est ce régime impopulaire et aussi asséché qu'une salamandre de décoration, qui espérait arracher une repentance de l'Etat français ?
Le président algérien a cru pouvoir négocier habilement avec les vieilles recettes de Talleyrand. Le monde ne l'écoutait déjà plus. Avec le départ de Chirac s'enterre le rêve de la repentance et se noie le projet utopique de traité d'amitié. Cruelle défaite du despotisme algérien : aucun des trois successeurs potentiels de Chirac, de Sarkozy à Royal en passant par Bayrou, n'était favorable à l'idée de repentance ni ne partageait la perspective d'un traité d'amitié algéro-français.
Ils tenaient, tous les trois, un discours nouveau émancipé des connivences chiraquiennes et conforme aux tendances des générations d'aujourd'hui, un discours qu'il faut savoir décrypter et utiliser au mieux des intérêts algériens et de la réhabilitation de notre mémoire.
Ce discours d'une nouvelle génération, le régime algérien, déphasé, ne le comprend pas mais le roi Mohammed VI, lui, a su habilement le capter pour l'utiliser à son tour, se faire écouter, améliorer l'image du Maroc et retourner à son avantage la situation diplomatique sur le Sahara Occidental.
Le ralliement de l'Espagne aux thèses marocaines fut déjà un échec consommé pour Abdelaziz Bouteflika. Voilà que s’ajoute la gifle de Sarkozy ! On dira qu’il y a forcément, dans cette affaire, “une stratégie visant à isoler l’Algérie”. La belle affaire ! Le régime algérien s'est aussi isolé de ses propres mains, par son autisme, son immobilisme, son obsolescence, son autoritarisme d'un autre âge et, surtout, par sa vulnérabilité, celle d'un pouvoir quasi illégitime qui ne semble guère soutenu par sa propre population.
Comment, dans le monde d'aujourd'hui, un régime tyrannique et oppresseur peut-il prétendre défendre avec succès une cause de décolonisation ? Nous ne sommes plus dans la diplomatie de Boumediene. Un monde ancien s'est écroulé. Et dans le nouveau monde, le Maroc de Mohammed VI, plus ouvert, plus dynamique, plus moderne, peut-être même plus démocratique, marque des points. Si Nicolas Sarkozy, après le gouvernement de Zapatero, défend avec succès la thèse marocaine auprès de ses pairs européens, c'est parce qu'il plaide la stabilité d'un Maroc familier aux générations d'aujourd'hui, c'est-à-dire d'un pays plus présent, plus moderne, plus prometteur, plus “lisible” sur le plan démocratique par les opinions occidentales.
Il faut quand même reconnaître que dans un Maghreb où même la Mauritanie en vient à s'offrir de vraies élections présidentielles, avec un vrai second tour, que dans ce Maghreb-là, l'Algérie jure par son archaïsme. On ne remerciera jamais assez Ben Ali et Kadhafi d'atténuer pour nous les inattendus effets du contraste.
Or, tout est là : aucun succès diplomatique ne peut, désormais, se bâtir sur les insuccès nationaux. Dans l'arène internationale, un pays n'est respecté que pour son aptitude à y donner l'image d'une nation et pas seulement d'un Etat, aussi indiscutables que soient ses allures régaliennes.
L'image d'une entité cohérente, harmonieuse, soudée, forte de la cohésion entre un pouvoir et une société liés par un pacte de prospérité et de respect des libertés. On en est loin. Pour les plus indulgents de nos amis, l'Algérie de Bouteflika passe désormais pour le pays de l'immobilisme éclairé. Si le Nobel récompensait l'inaction, notre président y serait l'imbattable favori.
Comment, alors, ne pas préparer sa joue pour d’autres gifles ?
M.B.
source: Le Matin DZ.net/chronique/250html
Après avoir enterré, sans beaucoup de protocole, le projet de traité d'amitié avec la France, Nicolas Sarkozy inflige à l’Algérie une cuisante défaite diplomatique sur le dossier du Sahara Occidental.
En tranchant hier pour le plan marocain d'autonomie du Sahara occidental sous la souveraineté marocaine, Le président français a signifié que l’Algérie n’a plus de poids sur l’arène internationale.
Jusqu’à quand refuser de voir ces faillites algériennes ?
Elles seront suivies par d'autres car elles sont celles d'un monde ancien qui fait naufrage, un monde moribond qui a le visage, fatigué, de Bouteflika et le corps, usé, du système grabataire qui nous gouverne depuis un demi-siècle. Ce sont les déroutes d'une vieille façon de voir le monde, le désastre d'une conduite autoritaire et fermée des affaires de la nation.
La défaite du despotisme. La défaite du fouet. La rançon, très coûteuse, de l'illégitimité autant que celle de l'impopularité. Le résultat du fossé qui s'est élargi entre un peuple et ses gouvernants.
Le fiasco d'un régime qui ne se nourrit plus de la vitalité de sa société, de son génie, de sa force et de ses espoirs. Le régime de Bouteflika c'est, hélas pour nous, tout cela. Et rien que cela.
L'homme croyait pouvoir encore faire de la “diplomatie à l'ancienne”, se suffire de sa ruse et de la qualité de ses connivences. Les derniers revers diplomatiques viennent lui rappeler deux leçons de ce nouveau siècle : d'une part que ce sont les opinions qui, de plus en plus, dictent les grandes décisions aux pouvoirs; d'autre part qu'un régime n'est écouté que s'il est fort de l'aval de sa propre société.
Or, quelle image renvoie aujourd'hui l'Algérie de Bouteflika ? L'image vieillie et détestable d'un régime ankylosé, corrompu, autoritaire, qui manie le gourdin contre ses opposants et ses journalistes, détaché de son peuple. Isolé sur son perchoir. Et c'est ce régime impopulaire et aussi asséché qu'une salamandre de décoration, qui espérait arracher une repentance de l'Etat français ?
Le président algérien a cru pouvoir négocier habilement avec les vieilles recettes de Talleyrand. Le monde ne l'écoutait déjà plus. Avec le départ de Chirac s'enterre le rêve de la repentance et se noie le projet utopique de traité d'amitié. Cruelle défaite du despotisme algérien : aucun des trois successeurs potentiels de Chirac, de Sarkozy à Royal en passant par Bayrou, n'était favorable à l'idée de repentance ni ne partageait la perspective d'un traité d'amitié algéro-français.
Ils tenaient, tous les trois, un discours nouveau émancipé des connivences chiraquiennes et conforme aux tendances des générations d'aujourd'hui, un discours qu'il faut savoir décrypter et utiliser au mieux des intérêts algériens et de la réhabilitation de notre mémoire.
Ce discours d'une nouvelle génération, le régime algérien, déphasé, ne le comprend pas mais le roi Mohammed VI, lui, a su habilement le capter pour l'utiliser à son tour, se faire écouter, améliorer l'image du Maroc et retourner à son avantage la situation diplomatique sur le Sahara Occidental.
Le ralliement de l'Espagne aux thèses marocaines fut déjà un échec consommé pour Abdelaziz Bouteflika. Voilà que s’ajoute la gifle de Sarkozy ! On dira qu’il y a forcément, dans cette affaire, “une stratégie visant à isoler l’Algérie”. La belle affaire ! Le régime algérien s'est aussi isolé de ses propres mains, par son autisme, son immobilisme, son obsolescence, son autoritarisme d'un autre âge et, surtout, par sa vulnérabilité, celle d'un pouvoir quasi illégitime qui ne semble guère soutenu par sa propre population.
Comment, dans le monde d'aujourd'hui, un régime tyrannique et oppresseur peut-il prétendre défendre avec succès une cause de décolonisation ? Nous ne sommes plus dans la diplomatie de Boumediene. Un monde ancien s'est écroulé. Et dans le nouveau monde, le Maroc de Mohammed VI, plus ouvert, plus dynamique, plus moderne, peut-être même plus démocratique, marque des points. Si Nicolas Sarkozy, après le gouvernement de Zapatero, défend avec succès la thèse marocaine auprès de ses pairs européens, c'est parce qu'il plaide la stabilité d'un Maroc familier aux générations d'aujourd'hui, c'est-à-dire d'un pays plus présent, plus moderne, plus prometteur, plus “lisible” sur le plan démocratique par les opinions occidentales.
Il faut quand même reconnaître que dans un Maghreb où même la Mauritanie en vient à s'offrir de vraies élections présidentielles, avec un vrai second tour, que dans ce Maghreb-là, l'Algérie jure par son archaïsme. On ne remerciera jamais assez Ben Ali et Kadhafi d'atténuer pour nous les inattendus effets du contraste.
Or, tout est là : aucun succès diplomatique ne peut, désormais, se bâtir sur les insuccès nationaux. Dans l'arène internationale, un pays n'est respecté que pour son aptitude à y donner l'image d'une nation et pas seulement d'un Etat, aussi indiscutables que soient ses allures régaliennes.
L'image d'une entité cohérente, harmonieuse, soudée, forte de la cohésion entre un pouvoir et une société liés par un pacte de prospérité et de respect des libertés. On en est loin. Pour les plus indulgents de nos amis, l'Algérie de Bouteflika passe désormais pour le pays de l'immobilisme éclairé. Si le Nobel récompensait l'inaction, notre président y serait l'imbattable favori.
Comment, alors, ne pas préparer sa joue pour d’autres gifles ?
M.B.
source: Le Matin DZ.net/chronique/250html