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14.03.2010 De Béchar: Nouara Bachouche/Zineb A.
el chorouk
Les investigations de la sûreté nationale ont établi que des contrebandiers d’Algérie et du Maroc sont toujours de connivence pour leurs trafics entre les deux pays. Ils usent de plans machiavéliques pour passer au travers des mailles du filet des gardes frontières, des tonnes de drogues à l’intention des algériens.
•Des sources sécuritaires ont révélé que la plus grande partie de la marchandise transitait par Meqrar, Tibelbala et Hassi-Lekhbi à 450 kilomètres de la wilaya de Béchar avant de pénétrer Ain-Sefra, El-Baïdh, Aflou, El-Idrissia puis Djelfa, Msila pour atterrir à Oued-Souf d’où elle est acheminée vers la Libye puis l’Égypte.
•La drogue introduite par la Mauritanie et venant des confins de la région d’Adrar transite par El-Ménia, Touggourt avant de rejoindre également Oued-Souf, point de départ vers les pays étrangers, particulièrement la France.
•Des sources en relation avec le dossier du trafic de drogue indiquent que des liens très étroits se sont tissés entre les barons maghrébins et égyptiens de telle sorte que le kif traité de premier choix passe du Maroc à Béchar pour arriver à El-Aouinet, ville frontalière libyenne avec l’Égypte, et de là vers la Palestine et le Liban. Ce réseau criminel s’appuie sur d’énormes moyens financiers, logistiques et humains pour mener à bien les différentes étapes de ses opérations.
•Les contrebandiers se font assister par des africains, notamment les maliens pour leur trafic de drogues et d’armes surtout pour la capacité de transport remarquable dans le désert et les dialectes durs à saisir par les éléments de la sécurité. De plus, les africains ne sont pas au fait de tous les secrets des bandes ou des membres importants du réseau qui utilisent des pseudonymes. Cette situation complique grandement les enquêtes des services de sécurité.
•Selon les informations d’Echorouk, pour communiquer entre eux, les contrebandiers utilisent des puces téléphoniques de Maroc Télécom, après les mesures prises en Algérie pour l’identification des détenteurs de puces. Cet opérateur offre 5 numéros gratuits à l’achat d’une puce, facilitant les échanges incognito entre les membres du réseau de trafiquants qui réussissent à déjouer la surveillance des gardes-frontières.
•Le guide, expert des voies du désert perçoit plus de 100 millions de centimes, les chauffeurs généralement accompagnés d’un individu armé de nationalité malienne ou mauritanienne, dans la région du Maghreb arabe, touchent 80 millions et le guetteur des mouvements des services de sécurité se voit remettre 30 millions de centimes.
•Les contrebandiers profitent des jours de fêtes, religieuses ou nationales et les visites d’officiels, pour passer de grosses quantités de drogue, l’attention des éléments de la sûreté étant détournée.
•Si la vigilance se resserre, les trafiquants envoient une personne, parfois des prostituées, pour créer une diversion qui leur permet de vaquer à leurs occupations en toute quiétude.
•En dépit de la fermeture des frontières algéro-marocaines, des membres de la marine et de la gendarmerie marocaines et pas des moindres, ont réussi, selon les investigations menées au royaume chérifien, à introduire à maintes reprises leur poison dans notre pays. Même des généraux marocains sont impliqués dans le trafic de drogue.
•Par ailleurs, selon des sources sécuritaires, ce trafic permet dans l’extrême sud le financement des organisations terroristes, qui ont pactisé avec des groupes criminels dans le cadre du blanchiment d’argent et le kidnapping d’étrangers à la frontière du Mali et du Niger, pour leur rançonnement qui est devenue l’activité culminante de leurs forfaits en ce début d’année.