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Violation de domicile et arrestation illégale de deux journalistes marocains

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admin"SNP1975"

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 Violation de domicile et arrestation illégale de deux journalistes marocains
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ©️ Khalid

Libertés Individuelles (Mali) qui s’y trouvait en compagnie d’Ali Amar, journaliste indépendant, fondateur et ancien directeur du Journal hebdomadaire (interdit par le pouvoir marocain en janvier 2010), et auteur du livre « Mohammed VI, le grand malentendu » (Calmann-Levy 2009), ouvrage censuré au Maroc.
Les dits agents d’autorité ont refusé de décliner leur identité ou de présenter leur carte professionnelle. Ils n’étaient pas non plus munis d’un mandat de perquisition ou d’amener. Zineb El Rhazoui et Ali Amar n’avaient pas reçu de convocation préalable. Dès qu’ils ont franchi le pas de la porte, les policiers ont commencé à photographier les deux journalistes et les recoins de l’appartement et les ont interrogés sur la nature de leur relation, question à laquelle ils ont refusé de répondre.
Les deux journalistes qui se trouvaient dans le salon, ont reçu l’ordre de se soumettre à une mise en scène en s’asseyant sur le lit de la chambre à coucher de Zineb El Rhazoui pour y être photographiés ensemble, alors qu’ils étaient en tenue de ville.
Devant le refus de ces derniers de s’exécuter, trois agents se sont rués sur Ali Amar et l’ont menotté. Les deux journalistes ont alors été immobilisés par deux agents, alors que d’autres s’affairaient à fouiller de fond en comble l’appartement, sans pour autant donner la moindre explication de ce qui justifie un tel assaut.
Les agents ont continué à prendre de multiples photos, notamment du reste d’un dîner dont deux bouteilles de vin rouge vides. Ils ont ensuite démantelé les ordinateurs et les périphériques informatiques des deux journalistes qui venaient de terminer une séance de travail consistant à la rédaction d’articles pour la presse internationale.
Les agents ont compulsé leur documentation de travail, ont fouillé leurs sacs, papiers et effets personnels. L’un des officiers a ordonné à un agent d’examiner la vidéothèque de Zineb El Rhazoui pour vérifier s’il s’agit de films pornographiques. L’un des photographes (qui s’est révélé plus tard être un technicien de la police scientifique) s’est rendu dans la salle de bain pour prendre des photos en plan serré d’une pastille de bain effervescente de marque Sephora qu’il a faussement identifiée comme étant un préservatif.
Ce n’est qu’après les protestations répétées des deux journalistes que l’un des officiers a finalement donné quelques bribes d’explications.
Il a justifié cette violation de domicile par la recherche d’un ordinateur supposément volé et le dépôt d’une plainte à ce sujet contre Ali Amar pour vol et Zineb El Rhazoui pour complicité. Lorsque Ali Amar a fourni la facture d’achat de ce matériel informatique qui attestait de sa propriété, la police a ignoré le document et saisi l’ordinateur.
Les agents ont également essayé de saisir l’ordinateur portable de Zineb El Rhazoui et son disque dur avant d’y renoncer face à ses protestations. Ils ont tout de même saisi la carte mémoire de son appareil photo numérique, ainsi que les deux bouteilles de vin vides qui seront considérées comme des pièces à conviction.
Avant d’embarquer les deux journalistes à la préfecture de Police de Casablanca pour les soumettre à un interrogatoire qui a duré 12 heures et demie (de 7h à 19h30), Zineb El Rhazoui a demandé à se rendre aux toilettes, les policiers lui ont répondu qu’elle pouvait le faire uniquement si elle laissait la porte grande ouverte.
Bien qu’il n’y ait pas eu de violence physique ou verbale dans les locaux de la police judiciaire, de nombreuses questions ont été posées aux deux journalistes sur les aspects relatifs aux mœurs. Le Procès-verbal de Zineb El Rhazoui fait mention de la consommation de vin et indique la présence d’un préservatif chez elle.
Dans celui d’Ali Amar, la police a refusé de faire mention de la facture prouvant l’origine légale de l’ordinateur.
Zineb El Rhazoui et Ali Amar ont été relâchés vers 19h30. Ali Amar a été verbalement convoqué à se représenter ce jour (samedi 5 juin 2010) à 10h30 à la Préfecture de police de Casablanca.

BAKCHICH.INFO

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
Admin

Ali Amar, Zineb El Ghazoui et la justice de vengeance

Par Larbi le mardi, juin 8 2010,

Ali Amar est accusé d'avoir "volé" un ordinateur . Zineb El Rhazoui est accusée d'être "sa complice".

Sophie G. , une graphiste casablancaise, a porté plainte contre Ali Amar . Selon le procès-verbal publié par cette annexe de la police qu’est devenu Al Massae, la plaignante a argué qu’elle a conclu un contrat avec Abdelhadi Alami pour réaliser une maquette pour son futur quotidien contre une somme de 140.000 Dhs. Dans sa disposition la plaignante affirme que le directeur de l’hebdomadaire Le Temps, Abdelkhalek Zine, lui a demandé d’associer Ali Amar dans son travail attendu que le dernier sera rémunéré pour sa contribution à hauteur de 40.000 Dhs. La plaignante a argué que face au refus de Abdelkhalek Zine de payer Ali Amar pour sa contribution ce dernier a volé un ordinateur du siège de la société, contenant la maquette du journal, et ce en complicité de Zineb Zineb El Ghazoui. Madame Sophie G. a déposé une plainte contre Ali Amar pour « vol d’un ordinateur portable » .

Pour sa défense Ali Amar argue qu’en 2007, il a fondé la société GRAPHIC FACTORY avec Sophie G. chacun détenant la moitié des parts sociales. Qu’après l’affaire Le Journal il n’était plus en mesure de vendre ses parts sociales dans GRAPHIC FACTORY mais il en restait propriétaire et que , plus est , il était contraint de partir à l’étranger. Que profitant de la situation Sophie G. a fondé une autre société siégeant dans le local de GRAPHIC FACTORY et qu’elle a illégalement transféré le portefeuille client de GRAPHIC FACTORY à son nom. Ali Amar rajoute qu’à son retour il a informé Sophie G. de l’illégalité de son action, de l’illégalité de son expropriation du siège social de GRAPHIC FACTORY ainsi que ses ordinateurs et lui a notifié qu’il voulait récupérer les immobilisations de la société puisqu’il qu’il est légalement toujours coactionnaire et gérant de la société. Il rajoute qu’il ne pourrait être poursuivi pour vol d’ordinateur car non seulement ce dernier est propriété de Tri Media , l’ancienne société éditrice du journal, mais en tout état de cause il l’a récupéré au siège de GRAPHIC FACTORY et qu’il détient les clés les clés des locaux pour la raison toute simple : il est toujours le gérant légal de GRAPHIC FACTORY .

Le registre de commerce du Tribunal de Commerce de Casablanca confirme les dires de Ali Amar qui est légalement actionnaire et gérant de la société GRAPHIC FACTORY , Agence de Graphisme et de Communication, sis 61 Avenue des FAR – Sidi Belyoutt :




Voilà pour les versions des deux parties. Ce litige commercial devrait se régler au tribunal et un juge devrait trancher et départager les deux protagonistes. N’est que l’occasion était trop belle que pour les autorités la rate.

Vendredi dernier à 5h45 du matin, c’est toute une unité de police composée, excusez du peu, du chef de la Police Judiciaire, du chef de la brigade préfectorale de Casablanca ainsi que 15 officiers de Police Judiciaire qui a envahi le domicile de Zineb El Rhazoui qui héberge également Ali Amar. Cet incroyable déploiement policier est confirmé par le journal Al Massae qui, comme chacun le sait, ne se compte pas parmi les amis des deux journalistes. Même pour l’arrestation d’un trafiquant de drogue ou d’un chef d’une cellule terroriste on n’aurait pas mobilisé autant de forces ! C’est dire l’acharnement des autorités marocaines.

Les forces de l’ordre, cette fois en se basant uniquement sur le communiqué des deux journalistes, semble plus préoccupés par la vie privée des deux journalistes que d’une perquisition dans une affaire de vol présumé d’ordinateur. A défaut de pouvoir passer les gens par les armes, on fouine dans leur vie privé, leurs petites histoires. Fouiner fouiner…. on trouvera toujours quelque chose pour fabriquer un crime ou un délit.

Après un interrogatoire fleuve de 12 heures, Zineb El Rhazoui et Ali Amar ont été relâchés vendredi 4 juin à 19h30. Ils auraient été interrogés surtout sur leur vie privée et leur relation, l’affaire de l’ordinateur présumé volé ayant été reléguée en second plan.

Ce lundi soir , en rentrant de chez son frère, Ali Amar a été interpellé à nouveau dans une rue de Rabat. Il a été placé en garde à vue et devrait être déféré devant le parquet de Casablanca « pour vol ».

Ici gagnons en clarté ce qu’on perdra en non-dits : En ce qui me concerne je ne fais aucune confiance dans la justice marocaine. Il s’agit sans doute d’une vengeance du pouvoir contre l’auteur de « Mohammed VI : Le grand malentendu » , un livre à charge contre le roi Mohammed VI , qui a été interdit au Maroc. Le pouvoir n’a jamais digéré la sortie de ce livre , écrit de surcroît par un journaliste marocain , et il saute aujourd’hui sur un litige commercial pour régler définitivement son compte à Ali Amar via une justice de vengeance. Une méthode qui rappelle terriblement celle du voisin tunisien et son acharnement contre le journaliste et opposant Taoufik Ben Brik qui a été emprisonné après une affaire similaire montée de toutes pièces.

Sans présumer de la suite des évènements et quel qu’en soit l’aboutissement, on veut à mon sens juger dans cette affaire un délit d’opinion sous couvert d’un délit de droit de commun. Vieilles recette et méthode de machination.
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