Les Marocains expulsés portent leurs voix en Europe
L’ADMEA a annoncé qu’elle va organiser une série de sit-in de protestation devant les représentations diplomatiques d’Alger en Europe, ainsi que devant le siège de l’Union européenne (UE) à Bruxelles.
Les Marocains victimes de l’expulsion arbitraire d’Algérie passent à la vitesse supérieure. L’Association des Marocains expulsés d’Algérie (ADMEA) a annoncé, dimanche 11 juillet, qu’elle compte s’activer à l’étranger, entamant ainsi une nouvelle phase dans son militantisme. Au menu, une série de sit-in de protestation devant les représentations diplomatiques d’Alger en Europe, ainsi que devant le siège de l’Union européenne (UE) à Bruxelles.
C’est ce qu’affirme un communiqué rendu public à l’issue d’une réunion tenue, samedi 10 juillet, entre les membres du bureau national et les représentants des sections régionales de l’ADMEA. Le lancement de cette initiative intervient quelques jours seulement après le sit-in organisé, mardi 6 juillet, par cette association devant le consulat d’Algérie à Oujda et marqué par la participation de dizaines de familles marocaines victimes d’expulsion. «Dans l’état actuel des choses, le militantisme au sein du Maroc a atteint son sommet.
Il est temps de franchir une nouvelle étape dans notre lutte continue pour faire valoir nos revendications. C’est ainsi que nous avons décidé d’organiser des sit-in de protestation en Europe», précise Mohamed El Harouachi, président de l’ADMEA, dans une déclaration à ALM. L’Association des Marocains expulsés d’Algérie cible particulièrement la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne. «Chacun sait que près de 90% des Marocains déportés sont originaires de la région du Rif et que 90% des Marocains résidents en France, au Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne sont eux-aussi issus de la région du Rif. L’objectif est clair.
Les déportés et leurs familles vivant en Europe sont mobilisés et peuvent jouer un rôle très important dans le cadre de la sensibilisation de l’opinion publique européenne de la justesse de notre cause», explique M. El Harouachi. Concernant le timing du lancement de cette initiative, le président de l’ADMEA affirme que son association a chargé récemment Abdellatif Mellouli, un Marocain militant associatif installé en France victime lui aussi de l’expulsion, actuellement en visite au Royaume, de présider la commission de la communication au sein de cette association chargée de coordonner l’action de l’ADMEA en Europe.
Selon M. El Harouachi, une fois de retour en France d’ici dix jours, M. Mellouli devra entamer ce travail. «Notre objectif est de faire porter notre voix dans les pays de l’Union européenne. Une fois l’opinion publique européenne sensibilisée à la cause des Marocains expulsés d’Algérie et de l’atrocité du crime contre l’humanité commis par l’Algérie, l’accès sera plus facile devant nous aux juridictions européennes pour poursuivre les responsables algériens impliqués dans l’expulsion arbitraire, car plusieurs expulsés sont des citoyens européens», précise-t-il. En plus des sit-in devant les ambassades et consulats d’Alger en Europe et devant le siège de l’UE.
M. El Harouachi affirme que son association compte organiser des sit-in contre tout haut responsable algérien qui se déplacera, désormais, en Europe. 45 ans après leur déportation massive, les victimes de l’expulsion arbitraire d’Algérie persévèrent pour le recouvrement de leur droit devant l’obstination du régime algérien.
L’Association des Marocains expulsés d’Algérie avait adressé en 2006 une lettre au président algérien Abdelaziz Bouteflika, contenant les diverses revendications des victimes de l’expulsion. L’ADMEA demande toujours, selon M. El Harouachi, la réouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie pour faciliter les visites entre les familles victimes de la déportation.
L’Association revendique aussi à ce que les propriétés qui ont été soustraites par le régime algérien, notamment à travers l’expropriation, soient restituées aux victimes. L’ADMEA réclame en outre la réparation des préjudices subis par les victimes. Elle revendique, par ailleurs, des excuses officielles de la part de l’Etat algérien et des investigations au sujet des crimes commis par l’Algérie.