La voie Royale .
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Mardi, 01 Juin 2010 15:17 L'observateur du Maroc . .
La fermeture des frontières algéro-marocaines coupait l’Oriental d’un espace vital : Fès-Oran a été un axe commercial et convivial pendant des siècles. L’Algérie fait de la fermeture des frontières un socle de sa politique, justement parce qu’elle pensait asphyxier l’Oriental et entraver la marche du Maroc vers le développement et le décollage économique.
Le Maroc a fait face à cette situation. Grâce à la politique royale, l’Oriental devient l’un des pôles les plus dynamiques du pays. De manière stratégique, il ne dépend plus des voisins de l’Est. La Rocade méditerranéenne, le reliant au port de Tanger, l’a désenclavé.
Sous l’impulsion royale, plusieurs chantiers de projets structurants ont été mis en œuvre. L’Oriental enregistre des investissements colossaux dans des secteurs diversifiés : industrie, tourisme, mais aussi énergie, ce qui est une réponse à la politique de nos voisins.
Cette région est promise à un boom économique dans les années à venir. Le roi Mohammed VI, lui-même, imprime un rythme soutenu à tous les projets en cours. L’une des particularités de tous ces chantiers c’est leur dimension écologique. Dans la vision royale, le développement ne peut s’envisager sans le respect de l’environnement.
L’Oriental relié à l’autre façade méditerranéenne, tout en gardant son prolongement vers Fès et le reste du pays, c’est cette vision stratégique qui a primé. Les infrastructures de base ont été conçues selon cette vision. Ensuite les projets, dans le respect des atouts locaux, ont fleuri.
Les stations touristiques, la centrale thermique, les différents projets d’accompagnement constituent une rampe de lancement que les investisseurs de tout ordre ont bien saisie.
Il y a un indice qui ne trompe pas, celui des flux financiers. Pendant longtemps, les capitaux émigraient de l’Oriental vers l’intérieur, Fès et Casablanca en particulier. La tendance s’est inversée pour le plus grand bonheur d’une région qui a beaucoup souffert durant ces deux dernières décennies.
Dans quelques années, entre 3 et 4 ans, l’Oriental sera l’une des régions les plus riches, ou du moins l’une des plus dynamiques du Maroc. La politique algérienne aura, alors, totalement échoué.
Les richesses de l’Oriental
Karim rachad
Le schéma d'aménagement régional de l'Oriental a identifié plusieurs pôles de développement qu'il s'agit de valoriser et de transformer en pôles de compétences, voire de compétitivité. Oujda, capitale régionale, est appelée à devenir un pôle de compétences par le développement d'activités liées à l'économie du savoir et ce, à la faveur de son Université et du projet de Technopôle qui sera lancé prochainement. Nador, avec son port et sa côte donnant sur l'ensemble euro-méditerranéen, est déjà un pôle maritimo-industriel qu'il s'agit de renforcer. Berkane et ses zones irriguées doit être confirmée dans son rôle de pôle agro-industriel. Saïdia, qui fait partie de la Province de Berkane, est un nouveau pôle touristique avec le projet Méditerrania-Saïdia. Taourirt est appelé à être un pôle logistique avec la nouvelle voie ferrée Nador-Taourirt. Bouarfa et Figuig ont tous les atouts pour constituer un pôle éco-touristique et d'économie oasienne. L'initiative constitue une véritable rupture avec les approches de développement sectoriel et introduit une nouvelle vision de développement régional, fondée sur les grands projets structurants à fort impact économique et social permettant l'amélioration de la compétitivité territoriale.
La région dispose de ressources variées susceptibles de renforcer son attractivité. Des ressources humaines bien formées, grâce notamment à des structures de formation reconnues sur le plan national, voire international. L'Université Mohamed Ier d'Oujda, qui regroupe plusieurs formations de type académique classique, s'enrichit progressivement de nouvelles filières adaptées aux besoins de la Région (métiers du tourisme, nouvelles technologies, commerces et affaires, etc.). L'Université a été renforcée dans le cadre de l'Initiative Royale par la construction de la Faculté de médecine, qui a accueilli sa première promotion en octobre 2008, et celle du Centre hospitalo-universitaire. Au cours de l'année 2006-2007, l'Université Mohamed Ier a accueilli 23.000 étudiants.
D'autre part, la région est riche en capitaux, grâce notamment aux transferts des ressortissants marocains résidant à l'étranger. L'Oriental, avec près de 11% du volume national de dépôts bancaires, se place dans le peloton de tête des régions au niveau national, après la région du Grand Casablanca (36,4% du volume national) et celle de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (13,7% du volume national).
Par ailleurs, le programme de requalification urbaine, qui touche le réseau des principales villes de l'Oriental permettra à la région de rétablir un cadre de vie répondant aux normes internationales en matière d'animation touristique, culturelle et de qualité de vie pour les citoyens.
L’Oriental passe à la vitesse supérieure
Fatim-zohra Jdily
Rétrospective Pendant plus de quarante ans, les grandes potentialités de la région de l’Oriental ont été occultées. C’est une région qui avait continué à construire son économie sur des filières ou des secteurs qui se sont avérés peu porteurs. Economie minière, pastorale, commerce frontalier... étaient la base de l’économie de la région. Aujourd’hui, les mines ont été fermées, l’économie pastorale a subi les effets de la sécheresse récurrente des 30 dernières années et l’agriculture a peu progressé, alors que le commerce frontalier a décliné avec la fermeture des frontières avec le voisin algérien et le démantèlement tarifaire. Par conséquent, et sur le plan national, la fraction de la population active affectée par le chômage était de 13% dans la région. Pire, les investissements créateurs d’emplois et de richesses se sont rétrécis comme peau de chagrin. L’autre conséquence redoutable de cette situation réside dans l’exode de l’élite régionale. Cette conséquence a eu un impact à la fois considérable et durable. C’était en effet, la partie de la population active la plus dynamique, la plus créatrice, la plus imaginative et la mieux formée, qui a quitté la région. Les conséquences se sont fait sentir sur d’autres secteurs d’activités. Plusieurs sont les facteurs qui ont aggravé l’évolution difficile que traversait la région orientale. D’abord l’isolement : Oujda est à 350 km de Fès, à 520 km de Rabat et à 620 km de Casablanca. Puis, la fermeture quasi permanente de la frontière algéro-marocaine, avec tout ce que cela peut avoir comme conséquences économiques sur la région. Ces deux facteurs ont eu un impact négatif considérable sur l’économie de l’ensemble régional. Cette situation économique de l’Oriental a été la cause principale de l’apparition d’un commerce qui perturbe l’ensemble de l’économie nationale. Les marchandises de contrebande, dont certaines ne répondent pas aux normes de qualité et de sécurité sanitaire, inondent les marchés de l'Oriental, portant préjudice à l'économie régionale et nationale. Pendant longtemps, la région de l'Oriental a été connue pour ses marchés où sont étalées ces différentes marchandises. En effet, il y a à Oujda des marchés structurés pour ce commerce : souk El Fellah, souk Melilla, Kaissariat d'Angad et souk de Tanger. Il y a aussi des marchés populaires : souk Sidi Yahya, souk El Had et souk Larbaâ. Parmi les facteurs qui favorisent cette activité illégale, figurent la faiblesse des structures économiques locales et régionales, qui ne sont pas en mesure d'assurer l'embauche des jeunes demandeurs de travail, les périodes de sécheresse et la fermeture de plusieurs mines (dont la mine de charbon de Jérada). Selon la Chambre de commerce, d'industrie et des services d'Oujda (CCIS-Oujda), les marchandises, qui transitent illégalement à travers les frontières maroco-algériennes ou proviennent de la ville marocaine occupée de Melilla, sont assez diversifiées, allant des produits alimentaires aux pièces de rechanges, en passant par les médicaments, les produits électriques et électroménagers, les vêtements, le tissu et les produits de beauté, et les carburants. Il est clair que cette région paraissait pendant longtemps comme une région sans grande force économique notable. Donc, il fallait re-concevoir l’économie de la région sur la base de nouveaux moteurs de croissance. C’est chose faite désormais, avec la forte impulsion donnée par le Souverain.
Le sursaut de l’Oriental
La date du 18 mars 2003 restera gravée dans la mémoire collective et individuelle des habitants de la région de l’Oriental. Ce jour-là, le souverain a prononcé à Oujda un discours historique qui va donner le coup d’envoi à la grande mutation que connaît le Maroc oriental actuellement. Le discours royal constituant une feuille de route pour le développement de la région orientale et s’est traduit par le lancement de plusieurs grands chantiers. Ainsi, depuis que la région de l’Oriental s’est dotée d’une vision économique, d’une feuille de route claire et d’un plan de développement, elle est en plein décollage économique. La mise en place de grands projets de désenclavement a reconverti les potentialités de la région en véritables opportunités d’investissements. Pour les responsables de la CCIS-Oujda, du Centre régional d'investissements (CRI) et de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces de la région de l'Oriental, les nombreux projets structurants lancés par le roi Mohammed VI sont à même d'ériger la région en un véritable pôle économique, au même titre que les autres pôles dans les différentes régions du Royaume.
Aujourd’hui, responsables, investisseurs et acteurs économiques se montrent optimistes quant à l'avenir économique de la région de l'Oriental, à la lumière des grands chantiers qui y sont lancés pour le renforcement des infrastructures de base et le développement du tissu économique et social. D’après Ali Belhaj, président du Conseil de la région de l’Oriental, le déclic de 2003 a permis de se construire progressivement une véritable feuille de route. «Nous avons pris conscience que la création d’un nouveau pôle économique dans la région de l’Oriental nécessitait la création de conditions de compétitivité et de modernité. Il était impossible de valoriser les potentiels de cette région sans éliminer au préalable les déficits qu’elle a accumulés, notamment en termes de compétitivité», souligne le même responsable. A. Belhaj ajoute que la région a un atout central qui est sa géographie, seulement cet atout ne pouvait être transformé en positionnement économique qu’à partir du moment où l’on aura réglé le problème des liaisons à la fois routières, autoroutières, aériennes, ferroviaires et maritimes. Quant à Mohamed Mbarki, directeur de l’Agence de développement de l’Oriental, il rappelle que cette région est un carrefour de communications et d’échanges maghrébins et un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe. Elle est limitée au nord par la Méditerranée, à l’est et au sud par la frontière maroco-algérienne, à l’ouest par les provinces d’Al Hoceima, Taza, Boulmane et Errachidia. Cette position lui confère une situation géographique privilégiée. Ce qui renforce son attractivité pour ce qui est investissements étrangers. Le cadre de vie et de travail s’y prête désormais : logement, bureaux, hôtels, restaurants, établissements sanitaires et éducatifs de grande qualité, etc. C’est ainsi que des projets structurants ont transformé l’Oriental en destination convoitée par les investisseurs en quête d’attractivités et de dynamisme. Pour M. Mbarki, l’engagement de l’Etat qui a créé une agence de développement économique et social des provinces et préfectures de l’Oriental et surtout avec l’implication royale ne peut qu’accélérer le processus ayant pour objectif de faire de la région orientale un pôle économique à part entière et poussant ainsi certains entrepreneurs qui avaient jadis quitté la région à y revenir avec des projets ambitieux.
Les rails de l’Oriental L’ONCF fluidifie les échanges
R. O.
Pour l’ONCF, l’Oriental constitue une région potentiellement captive à plus d’un titre. En effet, ce sont quelque 700.000 voyageurs par an qui sont attendus et près de 1,5 million de tonnes de marchandises diverses qui devront être acheminées.
Pour répondre à cette nouvelle demande, l’ONCF a mis en place un plan de transport adapté aux spécificités de la région. D’où la nouvelle ligne ferroviaire entre Taourirt et Nador. Il s’agit d’une ligne à voie unique non électrifiée de 110 km parcourue à une vitesse maximale de 160 km/h et dédiée à un trafic mixte voyageurs et fret. Pour les passagers, l’Office a programmé des horaires pratiques à raison de 3 départs par jour mis en correspondance à Taourirt avec les trains de ligne vers Oujda, Fès, Casablanca et Tanger, un service de voiture-lit pour les trains de nuit, un prix promotionnel à 20 DH seulement pendant toute la période de lancement. Pour le fret, l’ONCF a conçu un plan d’acheminement concerté avec les opérateurs économiques en termes de capacité et de matériel de transport.
Cette ligne a été réalisée dans un site à difficultés topographiques et géotechniques moyennes et caractérisées par la traversée des oueds Melouya et Za et par des viaducs. Elle traverse la ville de Nador en galerie souterraine (la plus longue du réseau) en double voie. La plate-forme est prévue en double voie entre Beni Ensar et Selouane, sur 30 km environ, en vue d’une desserte urbaine future. La ligne longe également la route nationale n°19 sur 40 km environ.
L’apport socio-économique attendu de la concrétisation de ce projet est multiple :
• Valorisation de la région de l’Oriental ;
• Développement de l’exploitation des produits miniers et agricoles de cette région ;
• Renforcement de l’infrastructure de communication nécessaire pour le déve loppement des retombées positives du port de Nador à l’arrière pays,…
Ce projet structurant vise un développement intégré et équilibré des différentes régions du Royaume, le renforcement et la valorisation des pôles régionaux émergents en les dotant d’une infrastructure ferroviaire leur permettant de bénéficier des atouts indéniables qu’offre le transport par train.
Au total, ce sons 7 nouvelles gares qui jalonnent le parcours de la desserte : Beni Ensar, Nador ville, Nador sud, Selouane, Hassi Berkane, Oued Rahou et Melg El Ouidan. La gare de Nador constitue, de par son architecture qui allie tradition et modernité, un joyau d’art érigé à quelques mètres de la lagune de Marchica.
CRI de l’Oriental
Les investissements rythment la croissance
F-Z.Jdily
La région de l'Oriental focalise actuellement l'intérêt des investisseurs marocains et étrangers en raison de ses riches potentialités, promises à une valorisation efficiente grâce aux programmes de développement visant à faire de cette région un des pôles économiques majeurs du pays. Les projets réalisés dans l’Est du pays sont les signes de la relance économique que connaît la région ces dernières années dans la foulée du discours royal du 18 mars 2003 à Oujda, capitale de l’Oriental.
Le bilan du Centre régional d’investissement de l’Oriental (CRI) confirme cette dynamique économique avérée et reflète la confiance des investisseurs en les potentialités de cette partie du royaume, après une époque où le phénomène de la contrebande dissuadait les promoteurs de s’engager.
Ce même bilan révèle que les atouts de la région ne se limitent pas seulement au potentiel de consommation, mais couvrent également tout un éventail de secteurs, notamment celui des services. Durant ces dernières années, la ville d’Oujda a bénéficié à elle seule d’importants crédits s’élevant à 5 milliards de DH, destinés au financement de sa mise à niveau et sa réhabilitation. Ces projets structurants sont de nature à renforcer la compétitivité de l’économie régionale et nationale et à assurer de meilleures conditions de vie aux habitants de la région de l’Oriental, dont le nombre dépasse 1 918 000 âmes, parmi lesquels 57% âgés de moins de 25 ans. Aujourd’hui, l'Oriental connaît un taux élevé d'investissement (32%) contre 20% il y a quelques années, la moyenne nationale étant 22%. Les investissements sont répartis comme
suit :
Services Divers 37.70%
Commerce 36.50%
Bâtiments 22.80%
et Travaux Publics
Autres 3%
Pour booster les secteurs économiques, la région propose des structures de facilitation à travers le CRI installé à Oujda et qui dispose d'une antenne à Nador
L’Oriental Pépinière d’élites
Ahmed charaï
Dès l’aube de l’indépendance, l’administration marocaine a puisé dans le vivier de l’Oriental pour son encadrement. On parle souvent du Lycée d’Azrou, mais peu du Lycée d’Oujda. Or c’est une institution d’excellence qui a produit des élites qui ont marqué l’histoire du pays.
L’une des figures de proue était feu Abdelkader Bensalah. Nationaliste, il est signataire du Manifeste de l’Indépendance et son engagement auprès du mouvement national ne s’est jamais démenti.
C’est pourtant sur le front économique que ce natif de Berkane va s’illustrer. Très jeune il a été administrateur de la banque de Paribas, de l’Omnium nord-africain, l’ancêtre de l’ONA, de la Société marocaine de dépôt de crédit. Ce véritable capitaine d’industrie va construire ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Holmarcom, une holding puissante et diversifiée.
Ses héritiers assurent la continuité suivant les mêmes valeurs, celles d’une entreprise citoyenne participant au développement du pays avec une éthique irréprochable.
Comme le voulait Abdelkader Bensalah, le groupe continue à accorder à l’Oriental toute son attention. Holmarcom est omniprésente dans les projets en cours dans cette région, actuellement en plein boom.
L’une des spécificités du groupe Holmarcom, c’est que l’aspect familial de la structure du capital n’a pas empêché une organisation des plus modernes et un taux d’encadrement de niveau très élevé.
Visionnaire, A. Bensalah a évité les travers du capitalisme marocain naissant et a toujours réussi à s’entourer de compétences. Aujourd’hui, Mohamed Hassan, Meriem et Fatima Zahra gèrent l’empire avec une technostructure au talent affirmé.
L’Oriental à offert au Maroc des élites administratives, politiques, sécuritaires, mais aussi des entrepreneurs qui ont largement contribué au développement du pays. La famille Bensalah est incontestablement en tête de ces bâtisseurs du Maroc moderne issus de l’Oriental.
L’Oriental ou la perle bleue du plan Azur
Dalal Saddiqi
Limitée par la Méditerranée au nord sur près de 200 km, et l’Algérie à l’est, la région de l’Oriental marocain était jusqu’à récemment considérée comme une région enclavée, éloignée des villes névralgiques et difficile d’accès. Elle a été longtemps méconnue des touristes et boudée par les Marocains du reste du royaume. Pourtant, la région, composée des cinq provinces de Nador, Berkane, Jerada, Taourirt et Figuig, allie mer, montagne et même désert au sud. Elle offre une étonnante variété de reliefs et une grande richesse paysagère, le tout à deux heures de vol de l’Europe.
Aussi, pour insuffler une nouvelle dynamique à la région, le tourisme a-t-il été pressenti comme une véritable locomotive de croissance. En effet, l’Oriental est une région unique où le visiteur peut, en l’espace d’une même journée, se baigner et profiter du calme et de la fraîcheur du littoral, faire une randonnée et s’emplir les poumons de l’air pur des montagnes de Béni Snassen ou de la vallée de Zegzel, voire s’isoler en plein désert puis s’abreuver dans les oasis de Figuig et goûter aux dattes «Aziza».
Pôles touristiques
Le principal avantage concurrentiel de l’Oriental, hormis sa proximité avec les principaux aéroports européens, réside dans ses plages. Ce sont les plus belles du littoral. Restées à l’état quasi sauvage, elles longent une mer d’huile et une côte de sable fin. D'ailleurs, sitôt le plan Azur lancé, la région était au premier plan des projets, et la construction de la station balnéaire de Saïdia, perle bleue de la Méditerranée, était amorcée. Le site s’est alors dressé sur près de 800 hectares de terrain plat, s’étendant sur plus de 6 km de sable fin et doré qui offrira 3 golfs, une marina, 9 hôtels, ainsi que des villas, appartements et résidences touristiques. Sans oublier le palais des congrès et la Médina Saidia, une galerie marchande qui s'étend sur 40 hectares, prévue pour faire de la région une nouvelle destination shopping. Aussi, la station balnéaire Mediterranea Saïdia, lancée au mois de mai 2010, devrait afficher complet dès sa première saison estivale. Elle offrira à terme à la région 30.000 lits, auxquels s’ajouteront les quelque 100.000 prévus en 2025 par Marchica.
Le projet Marchica est le dernier né des grands projets touristiques de l’Oriental. Lancé en août 2009, il s’érigera autour de la lagune de Nador, la plus grande de la rive sud de la Méditerranée. Il donnera ainsi naissance au deuxième grand pôle d’attraction et de dynamique touristique de la région. Inspiré des sept merveilles du monde, le projet Marchica s’articulera autour de sept réalisations que sont la cité d’Atalayoun, la cité des deux mers, la nouvelle ville de Nador, la baie des Flamants, Marchica sport, les Vergers de Marchica et le Village des pêcheurs. Parfaitement dans l’air du temps, Marchica se veut 100% écologique et offrira une station polyvalente et respectueuse des activités traditionnelles et de l’environnement, conçue pour une émission zéro carbone.
En plus des grands projets suscités, la région de l’Oriental, ayant plus d’une flèche à son arc, compte également développer le tourisme local autour d'activités culturelles, notamment à travers le moussem Al Waâda d'Iboudar et celui des Beni Znassen, le festival du Raï, le festival Ennahri de Jerada, le festival amazigh de Tamsamane ou le festival Reggada, qui s’est érigé en manifestation nationale classée.
Grand potentiel
Trente-deux sites sont identifiés comme étant à fort potentiel touristique, que ce soit au niveau du tourisme de montagne, sportif, archéologique ou rural. En effet, la région profite d’une dizaine de golfs, d’une grande richesse en vestiges préhistoriques et de la diversité de sa faune pour enrichir ses activités. De même, des gîtes ruraux ont été aménagés dans la région, en vue de promouvoir l'éco-tourisme et d'assurer l'implication de la population locale dans ce processus de développement. Des activités génératrices de revenu ont été créées à travers les maisons d'hôtes, les maisons de l'artisanat…
Ainsi, venu enrichir et compléter l’offre Maroc, dans la perspective des 10 millions de touristes en 2010, l’Oriental s’est imposé comme «La» nouvelle destination touristique. D’ores et déjà, le secteur du tourisme arrive en tête des secteurs économiques ayant drainé le plus d'investissements dans la région (67%).
De plus, l’ensemble de ces activités touristiques, outre les emplois directs qu’elles ont créés et continueront de créer au fil des avancées des différents projets, a permis de dynamiser l’emploi de la région à différentes échelles et notamment au niveau des activités connexes telles que la restauration, l’animation, la location de véhicules, le transport…
En termes de retombées touristiques, les aéroports d’Oujda et de Nador ont connu une hausse respective de 20% et de 16% de leur trafic passagers en mars 2010 par rapport à mars 2009, avec respectivement 24.930 et 26.254 voyageurs (données ONDA). En outre, le nombre de nuitées réalisées par les établissements d'hébergement touristique classés à Oujda-Essaidia a enregistré une hausse de 12 % en mars 2010 par rapport au même mois de 2009, selon le rapport mensuel du ministère du Tourisme. Selon cette source, cette augmentation s'explique par les bonnes performances enregistrées chez les résidents au Maroc (+6 %) et les non-résidents (+34 %). La preuve est donc faite de l’attrait de cette région, qui est en phase de devenir une véritable plate-forme touristique et une forte rivale des autres régions du royaume, à commencer par la région d’Agadir, à laquelle elle risque très prochainement de voler la vedette.
FIRO appuie les PME de l’Oriental
DALAL SADDIQI
Suite à l'Initiative du roi Mohammed VI, un protocole d'accord a été signé à Rabat, le 6 avril 2005, entre La région de l'Oriental, le Fonds Hassan II, l'Agence de l'Oriental, la BCP, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, la Caisse de Dépôt et de Gestion, le Crédit Agricole et Holmarcom, donnant lieu à la création du Fonds d'investissement de la région de l'Oriental (FIRO), pour une enveloppe de 300 millions de dirhams.
Ayant une mission de levier de financement et de croissance en faveur des PME régionales, et fort du savoir faire et de l’expertise de ses promoteurs, publics comme privés, ce fonds promet donc de soutenir les entreprises porteuses de projet d’investissement productifs et innovants, et ce, de manière structurante.
En effet, il s’agit non seulement d’améliorer l’assise financière des entreprises par des prises de participation, allant jusqu’à 35%, mais également de contribuer à l’identification des forces et faiblesses des entreprises et de leurs projets de développement. De même, la société de gestion du Fonds, Firogest, a pour ambition de dynamiser son portefeuille d’entreprises clientes par des missions de conseil et la mise en place des standards de bonne gouvernance ainsi que des fonctions de support telles que les tableaux de bord, le marketing, la gestion de la production, les systèmes d’information…
Investissements structurants
Opérationnel depuis mars 2008, le Fonds a eu du mal à démarrer et n’a conclu que deux pactes d’actionnaires. Le premier pacte a porté, le 6 mars 2009, sur une prise de participation de 30% du capital de la société Microchoix Maroc, opérant dans le domaine informatique, du multimédia et du e-commerce. Basée à Oujda, cette société avait besoin de financer son extension par l’ouverture de deux nouveaux magasins afin de porter leur nombre à 7. Aujourd’hui, le processus de négociations est avancé avec le FIRO pour financer l’ouverture d’un troisième nouveau magasin à Casablanca.
Le deuxième pacte a été conclu le 10 juin 2009 avec la société Monlait, une entreprise de l’industrie laitière, pour étendre sa capacité de production. Le partenariat a été finalement scellé le 18 mars 2010 et portera sur le développement d’une ferme laitière de 250 têtes dans l'agropole de Berkane.
Bilan
A l’occasion de la rencontre FIRO - PME, organisée le 20 avril 2010, le Fonds a fait le constat du succès de ses deux premiers investissements qui semblent avoir porté leurs fruits, d’autant que les deux entreprises sont en phase d’entrer en bourse. Ce premier bilan a été aussi l’occasion de conclure positivement, malgré les difficultés liées à la faiblesse des fonds propres des entreprises de l’Oriental et à leur nature juridique, essentiellement SARL. De même, nombre de société dans la région n’a jamais eu recours au financement bancaire et est averse à une quelconque transparence financière. Aussi, au bout de deux ans, le FIRO espère-t-il, par le biais de ses expériences réussies, parvenir plus aisément à convaincre les entreprises de l’Oriental de s’associer à son expertise pour développer et moderniser leurs activités. Signé en date du 9 juin 2009, un nouveau pacte d’actionnaires est actuellement en cours de finalisation, avec Ocean Farm, une société qui opère dans l’aquaculture à Nador et un autre pacte devrait concerner la société Set Atlas, pour l'accompagner dans un projet d’énergies renouvelables concernant l’industrie photovoltaïque.
En outre, le FIRO a récemment attiré de nouvelles entités, telles que Midi Peinture ou le groupe Adghal et Al Jaroudi pour la création d’un complexe de biscuiterie-chocolaterie. Par le biais de ces nouveaux projets, qui démontrent la confiance gagnée par le Fonds, le FIRO aura l’occasion d'asseoir sa notoriété dans l’Oriental. Parallèlement, la mise en service des différents projets tels que l’agropole de Berkane et le technopole de Oujda, par la création de foncier et la dynamique qu’elles généreront, drainera de nouveaux investisseurs et autant de clients potentiels du Fonds. En effet, le FIRO est non seulement prévu pour financer les PME de l’Oriental voulant se renforcer ou même s’étendre à d’autres régions, mais également l’activité de toutes les netreprises nationales désireuses d’investir dans la région à travers des activités génératrices de valeur et d’emploi.
L’avenir industriel de l’Oriental selon MEDZ
RAJAE OUMALEK
Lors de la présentation de l’état d’avancement du projet au roi Mohammed VI, MEDZ a dévoilé les résultats du test du concept effectué en mars 2009 et qui ont conclu qu'il y a un intérêt très certain pour le pôle de compétitivité Cleantech. Il s’agit de l'un des axes de la Technopole d'Oujda. Environ 26 entreprises internationales ont été approchées pour tester le concept Cleantech, destiné au développement durable des filières solaire et éolienne et l'efficacité énergétique. Le test a porté sur 7 entreprises spécialisées dans l'éolien avec des chiffres d'affaires importants (entre 800 millions d'euros et 12 milliards d'euros), 7 entreprises dans le secteur du solaire ayant un chiffre d'affaires entre 775 et 8.383 millions d'euros, trois autres opérant dans le domaine de l'efficacité énergétique et neuf spécialisées dans la production et l'exploitation des énergies renouvelables. Le lancement des travaux de construction du premier bâtiment offshoring et de finalisation du concept du Campus du savoir, autres axes de la Technopole, est prévu pour le premier trimestre 2011. La première phase du projet, sur 107 ha pour un coût de 429 millions de dirhams, sera achevée en décembre prochain. Le projet sera mis en service en mars 2011 et prévoit de générer 5 milliards de DH. Le roi Mohammed VI avait présidé en juin 2009 la cérémonie de signature d'une convention relative à la valorisation du projet de la Technopole d'Oujda. Pour l’état d’avancement, MEDZ a précisé que 65% des travaux d’assainissement et de voierie ont été réalisés. L’adduction en eau potable, l’électricité et la téléphonie l’ont été, à hauteur de 14%. L’achèvement des travaux est prévu pour la fin de l’année 2010 pour une mise en service de la Technopole au début de 2011.
MEDZ, filiale de CDG développement (groupe CDG), a pour mission la conception, l’aménagement, le développement et la gestion de nouvelles zones d’activités (touristiques, industrielles, offshoring et spécifiques), répondant aux normes internationales en matière d’équipement et de services, et s’inscrivant dans une démarche intégrée de recherche de performance, d’innovation et de développement durable. MEDZ accompagne et met en œuvre les politiques des pouvoirs publics en matière de tourisme (Vision 2010), d’industrie, de commerce et de services (plan Emergence, plan Maroc vert). De plus, MEDZ ambitionne de jouer un rôle de précurseur en matière de projets innovants, à travers une veille stratégique et l’accompagnement des porteurs de projets originaux.
MEDZ est organisée autour de trois pôles d’activité : tourisme, offshoring et nouvelles technologies, et industrie et logistique.
On n’oublie pas le social dans l’Oriental
Mouna Izddine
L’Oriental émerge petit à petit de la léthargie dans laquelle cette région, pourtant riche de son histoire et de ses hommes et stratégique de par sa position géographique, semble depuis longtemps confinée. Voilà sept ans déjà, le 18 mars 2003 à Oujda plus exactement, était lancée l'Initiative Royale pour le Développement de la Région Orientale. Aujourd’hui, les fruits de cette impulsion décidée par les plus hautes sphères du pouvoir commencent à bourgeonner. Projets industriels et urbanistiques d’envergure, opération séduction des investisseurs et des touristes étrangers, pari sur les énergies renouvelables, protection de l’environnement, multiplication des évènements artistiques et culturels… les habitants de cette région aux mille et un atouts, s’étendant sur 82.820 km2 (soit près de 12% du territoire national), voient avec satisfaction et fierté leurs villes et leurs douars natals renaître de leurs cendres, de Oujda à Nador, en passant par Figuig, Taourirt, Jerada ou Berkane. Mais nul développement économique n’est pérenne sans soubassement social solide. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Région, qui concentre 7% de la population du pays (477.100 habitants pour la seule Province d'Oujda-Angad), a réellement soif d’infrastructures sociales dignes de cette appellation, notamment éducatives et culturelles, et d’habitat décent pour tous: «La population de la Région de l'Oriental est majoritairement jeune avec 57% de moins de 25 ans. Le taux de chômage est relativement élevé avec 18% de la population active, contre 10% pour la moyenne nationale. Par ailleurs, la proportion d'actifs dans la Région reste plutôt faible : 35,61%, soit 0,67 million de personnes», souligne-t-on au sein de l’Agence de l’Oriental. Et c’est justement pour ces jeunes, enfants, adolescents et adultes en devenir, générations montantes dans lesquelles l’Est marocain place ses espoirs d’un avenir meilleur, serein et prospère, que sont destinés les nombreux projets à caractère social lancés durant la première semaine de mai 2010 par le Roi Mohammed VI lors de sa tournée dans la Région. Des projets consacrés également aux femmes, premières victimes de la précarité avec les jeunes, et à une catégorie vulnérable de la population, à savoir les handicapés.
Centres sociaux
C’est ainsi que le samedi 1er mai, le Souverain a inauguré à Oujda, principal centre urbain de la Région, un centre de services sociaux et un centre pour personnes aux besoins spécifiques à Hay Salam. Ces centres, entrant tous deux dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), et ayant mobilisé un investissement de 6,5 millions de dirhams, visent à rapprocher les prestations socio-éducatives des populations et à favoriser l'intégration sociale des personnes aux besoins spécifiques. Le Centre Salam de services sociaux, érigé sur une superficie totale de 2.000 m2, comprend notamment un espace pour enfants, quatre ateliers de coiffure, de broderie et de confection, une salle d'alphabétisation, une bibliothèque et un terrain de sport. Ce centre éducatif et culturel (200 bénéficiaires) ambitionne entre autres d'encourager l'enseignement préscolaire, parent pauvre du système éducatif de l'Oriental, dans la mesure où ce réseau ne compte que 1461 salles, accueillant 30.724 enfants, avec un taux brut de scolarisation limité à 42% (source : portail de l’Oriental). Le Centre mixte Salam, quant à lui d'une superficie globale de 2.000 m2 et qui profitera à 120 bénéficiaires, abrite entre autres deux salles de cours, trois salles d'informatique, un espace pour femmes, une salle de kinésithérapie, deux autres de soutien scolaire, un atelier de peinture et une salle dédiée à l'éducation informelle.
Besoins spécifiques
Le même jour, toujours à Oujda, le Roi a posé la première pierre d'un centre d'accueil et de formation pour enfants autistes, doté d'une enveloppe budgétaire de 4 millions de dirhams. Aspirant à soutenir l'insertion socio-éducative de ces enfants, ce projet, fruit d'un partenariat entre l’INDH, la Commune urbaine d'Oujda et l'Association "Espace Autisme", est prévu sur une superficie de 2.000 m2 et devrait être fin prêt dans 10 mois.
D'une capacité d'accueil de 80 enfants, ce centre comprendra trois ateliers, une salle de correction auditive, une salle de kinésithérapie, une salle polyvalente, une bibliothèque, trois salles de classe, outre un espace d'accueil, une administration, une cantine, une cuisine et des blocs sanitaires. Le Souverain s’est par ailleurs enquis d’autres projets réalisés ou en cours de réalisation dans le cadre de l’INDH, et d'un investissement global de plus de 18,1 millions de DH. Parmi eux, la construction d'un complexe socio-sportif de proximité à Hay Ennasr au profit de 400 personnes (3MDH), ou encore l’édification d'un espace de production et de commercialisation des produits de l'artisanat à Hay Hakkou, sur un terrain de 700 m2, et pour un coût global de 1,6 MDH. Des projets sociaux plus que bienvenus pour un Oriental en mutation...
L’Oriental vu par ses jeunes
Salaheddine lemaizi
Mohamed Ramdani est un jeune homme de l’Oriental. Pour être précis, il vient des fins fonds de cette région : la ville de Laâyoune Charquiya, 34.000 habitants, dans la province de Taourirt à 60 km d’Oujda. Il est membre de l’association Les amis des lycées, qu’il a créée avec des amis en 2008. Après le bac et deux ans d’études de commerce, Mohammed cherche un travail dans sa région, il n’en trouve pas et finit par jeter l’éponge. Aujourd’hui, il s’est installé à Rabat, où il travaille comme technico-commercial.
Priorité n°1
Lutter contre le chômage
«La réalité des jeunes de ma région est très difficile. On n’a pas trop le choix, il y a soit la migration intérieure ou vers l’Europe», constate Mohamed. Résultat : 28,3% des Marocains résidant à l’étranger sont originaires de la région. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 49,9% de la population de la région, dont 50,6% est du sexe masculin. Le chômage frappe fort chez cette catégorie, le taux de chômage y est de 26,4% contre 10% au niveau national. Pour cette raison, l’emploi constitue l’une des priorités pour la région.
Selon les chiffres de la Chambre de commerce d’industrie et de services d’Oujda, l’Oriental compte 671 associations, réparties entre 575 coopératives (460 agricoles et 47 artisanales et 41 du secteur d’habitat) et 99 travaillant dans l’action sociale dans ses différentes branches. 339 associations sont répertoriées sur le portait tanmia.ma, soit la sixième dans le classement des 16 régions du Maroc. Pourtant, cette vivacité de la société civile de la région se retrouve stoppée par le manque d’infrastructures et la mentalité de certains responsables. «Pour avoir le récépissé final de notre association, les autorités ont pris trois mois pour nous le donner alors que légalement ceci demande 24 heures. Pourquoi avoir peur d’une association qui vise des choses simples : l’orientation après le bac, la formation en théâtre, en information et l’organisation des voyages pour les jeunes de la région ?», se demande M. Ramdani. Même constat pour Mohammed Lambarki, président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). «Par le passé, la région ne disposait pas d’infrastructures pour l’émergence d’un travail associatif, aujourd’hui au moins Oujda et Nador ont ces installations, mais le souci sécuritaire des autorités bloque la libération des énergies dans ce domaine», affirme cet enseignant. Ce qui illustre selon lui cette situation c’est le traitement réservé à la question des diplômés chômeurs dans l’ensemble de la région, «alors que l’emploi est une priorité urgente», insiste-t-il. L’armée de chômeurs jette son dévolu sur ce que M. Lambarki appelle pudiquement «le commerce frontalier». Sur les 500 km de frontières avec l’Algérie, la contrebande est florissante. Selon un rapport sur ce sujet réalisé par la Chambre de commerce, ce secteur illicite réalise un chiffre d’affaires de six milliards de DH par an. Ce CA de 6 milliards serait équivalent à celui réalisé par 1.200 PME/PMI réunies et par conséquent 32.400 emplois perdus (27 emplois par unité). La contrebande n’occupe pas moins de 6.000 personnes, essentiellement des jeunes. «L’autre drame de la région, dont souffrent les jeunes, c’est l’invasion du karkoubi aux portes des lycées. Il est plus facile d’acheter ces comprimés que de la farine dans la région», ironise M. Lambarki. Son association compte 20 jeunes sur 120 adhérents. «C’est très peu», estime-t-il. «Nos jeunes rêvent plus d’Eldorado que de changer les choses sur place», ajoute cet Oujdi, avec un brin d’amertume. Devant ces handicaps, une chance qu’un ballon ovale continue à tourner dans l’Oriental…
Un destin à la Benazzi
Arkmane est un village de 18.000 habitants, à 20 km de Nador. L’agriculture et le pêche sont les seules activités des habitants. Badr Misri est enseignant, il sera affecté à cette région en 1998, il est également entraineur national de rugby. Quelques mois après son arrivée, il décide de se lancer dans une aventure folle, créer un club de rugby dans cette localité. «A mon arrivée au village, il n’y avait aucune activité sportive», se rappelle B. Misri. «J’ai fait le pari de créer un tout petit club de rugby qui peut-être arrivera un jour à rivaliser avec mon club de formation et d'origine, l'Union sportive d'Oujda», ajoute-t-il. De là, le rêve est devenu une obsession et un dévouement. L’Association sportive Arkmane rugby (ASAR) voit le jour le 23 mars 1998. Elle devient une école de champions et d’espoir
Le club compte 514 rugbymen, répartis sur les catégories minimes, cadets, juniors et séniors. Ahmed Affatmi, Khaled Attaf et Issam Fouta sont trois joueurs stars de l’ASAR et des enfants d’Arkmane. Ils ont pu visiter plusieurs pays grâce au rugby. «Le rugby apprend aux enfants du village le dévouement, la discipline et une possibilité de changer leur sort». Au milieu de la mêlée, les joueurs de l’ASAR rêvent d’un destin à la Benazzi. Abdelatif Benazzi, l’enfant prodige de l’Oriental
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Mardi, 01 Juin 2010 15:17 L'observateur du Maroc . .
La fermeture des frontières algéro-marocaines coupait l’Oriental d’un espace vital : Fès-Oran a été un axe commercial et convivial pendant des siècles. L’Algérie fait de la fermeture des frontières un socle de sa politique, justement parce qu’elle pensait asphyxier l’Oriental et entraver la marche du Maroc vers le développement et le décollage économique.
Le Maroc a fait face à cette situation. Grâce à la politique royale, l’Oriental devient l’un des pôles les plus dynamiques du pays. De manière stratégique, il ne dépend plus des voisins de l’Est. La Rocade méditerranéenne, le reliant au port de Tanger, l’a désenclavé.
Sous l’impulsion royale, plusieurs chantiers de projets structurants ont été mis en œuvre. L’Oriental enregistre des investissements colossaux dans des secteurs diversifiés : industrie, tourisme, mais aussi énergie, ce qui est une réponse à la politique de nos voisins.
Cette région est promise à un boom économique dans les années à venir. Le roi Mohammed VI, lui-même, imprime un rythme soutenu à tous les projets en cours. L’une des particularités de tous ces chantiers c’est leur dimension écologique. Dans la vision royale, le développement ne peut s’envisager sans le respect de l’environnement.
L’Oriental relié à l’autre façade méditerranéenne, tout en gardant son prolongement vers Fès et le reste du pays, c’est cette vision stratégique qui a primé. Les infrastructures de base ont été conçues selon cette vision. Ensuite les projets, dans le respect des atouts locaux, ont fleuri.
Les stations touristiques, la centrale thermique, les différents projets d’accompagnement constituent une rampe de lancement que les investisseurs de tout ordre ont bien saisie.
Il y a un indice qui ne trompe pas, celui des flux financiers. Pendant longtemps, les capitaux émigraient de l’Oriental vers l’intérieur, Fès et Casablanca en particulier. La tendance s’est inversée pour le plus grand bonheur d’une région qui a beaucoup souffert durant ces deux dernières décennies.
Dans quelques années, entre 3 et 4 ans, l’Oriental sera l’une des régions les plus riches, ou du moins l’une des plus dynamiques du Maroc. La politique algérienne aura, alors, totalement échoué.
Les richesses de l’Oriental
Karim rachad
Le schéma d'aménagement régional de l'Oriental a identifié plusieurs pôles de développement qu'il s'agit de valoriser et de transformer en pôles de compétences, voire de compétitivité. Oujda, capitale régionale, est appelée à devenir un pôle de compétences par le développement d'activités liées à l'économie du savoir et ce, à la faveur de son Université et du projet de Technopôle qui sera lancé prochainement. Nador, avec son port et sa côte donnant sur l'ensemble euro-méditerranéen, est déjà un pôle maritimo-industriel qu'il s'agit de renforcer. Berkane et ses zones irriguées doit être confirmée dans son rôle de pôle agro-industriel. Saïdia, qui fait partie de la Province de Berkane, est un nouveau pôle touristique avec le projet Méditerrania-Saïdia. Taourirt est appelé à être un pôle logistique avec la nouvelle voie ferrée Nador-Taourirt. Bouarfa et Figuig ont tous les atouts pour constituer un pôle éco-touristique et d'économie oasienne. L'initiative constitue une véritable rupture avec les approches de développement sectoriel et introduit une nouvelle vision de développement régional, fondée sur les grands projets structurants à fort impact économique et social permettant l'amélioration de la compétitivité territoriale.
La région dispose de ressources variées susceptibles de renforcer son attractivité. Des ressources humaines bien formées, grâce notamment à des structures de formation reconnues sur le plan national, voire international. L'Université Mohamed Ier d'Oujda, qui regroupe plusieurs formations de type académique classique, s'enrichit progressivement de nouvelles filières adaptées aux besoins de la Région (métiers du tourisme, nouvelles technologies, commerces et affaires, etc.). L'Université a été renforcée dans le cadre de l'Initiative Royale par la construction de la Faculté de médecine, qui a accueilli sa première promotion en octobre 2008, et celle du Centre hospitalo-universitaire. Au cours de l'année 2006-2007, l'Université Mohamed Ier a accueilli 23.000 étudiants.
D'autre part, la région est riche en capitaux, grâce notamment aux transferts des ressortissants marocains résidant à l'étranger. L'Oriental, avec près de 11% du volume national de dépôts bancaires, se place dans le peloton de tête des régions au niveau national, après la région du Grand Casablanca (36,4% du volume national) et celle de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (13,7% du volume national).
Par ailleurs, le programme de requalification urbaine, qui touche le réseau des principales villes de l'Oriental permettra à la région de rétablir un cadre de vie répondant aux normes internationales en matière d'animation touristique, culturelle et de qualité de vie pour les citoyens.
L’Oriental passe à la vitesse supérieure
Fatim-zohra Jdily
Rétrospective Pendant plus de quarante ans, les grandes potentialités de la région de l’Oriental ont été occultées. C’est une région qui avait continué à construire son économie sur des filières ou des secteurs qui se sont avérés peu porteurs. Economie minière, pastorale, commerce frontalier... étaient la base de l’économie de la région. Aujourd’hui, les mines ont été fermées, l’économie pastorale a subi les effets de la sécheresse récurrente des 30 dernières années et l’agriculture a peu progressé, alors que le commerce frontalier a décliné avec la fermeture des frontières avec le voisin algérien et le démantèlement tarifaire. Par conséquent, et sur le plan national, la fraction de la population active affectée par le chômage était de 13% dans la région. Pire, les investissements créateurs d’emplois et de richesses se sont rétrécis comme peau de chagrin. L’autre conséquence redoutable de cette situation réside dans l’exode de l’élite régionale. Cette conséquence a eu un impact à la fois considérable et durable. C’était en effet, la partie de la population active la plus dynamique, la plus créatrice, la plus imaginative et la mieux formée, qui a quitté la région. Les conséquences se sont fait sentir sur d’autres secteurs d’activités. Plusieurs sont les facteurs qui ont aggravé l’évolution difficile que traversait la région orientale. D’abord l’isolement : Oujda est à 350 km de Fès, à 520 km de Rabat et à 620 km de Casablanca. Puis, la fermeture quasi permanente de la frontière algéro-marocaine, avec tout ce que cela peut avoir comme conséquences économiques sur la région. Ces deux facteurs ont eu un impact négatif considérable sur l’économie de l’ensemble régional. Cette situation économique de l’Oriental a été la cause principale de l’apparition d’un commerce qui perturbe l’ensemble de l’économie nationale. Les marchandises de contrebande, dont certaines ne répondent pas aux normes de qualité et de sécurité sanitaire, inondent les marchés de l'Oriental, portant préjudice à l'économie régionale et nationale. Pendant longtemps, la région de l'Oriental a été connue pour ses marchés où sont étalées ces différentes marchandises. En effet, il y a à Oujda des marchés structurés pour ce commerce : souk El Fellah, souk Melilla, Kaissariat d'Angad et souk de Tanger. Il y a aussi des marchés populaires : souk Sidi Yahya, souk El Had et souk Larbaâ. Parmi les facteurs qui favorisent cette activité illégale, figurent la faiblesse des structures économiques locales et régionales, qui ne sont pas en mesure d'assurer l'embauche des jeunes demandeurs de travail, les périodes de sécheresse et la fermeture de plusieurs mines (dont la mine de charbon de Jérada). Selon la Chambre de commerce, d'industrie et des services d'Oujda (CCIS-Oujda), les marchandises, qui transitent illégalement à travers les frontières maroco-algériennes ou proviennent de la ville marocaine occupée de Melilla, sont assez diversifiées, allant des produits alimentaires aux pièces de rechanges, en passant par les médicaments, les produits électriques et électroménagers, les vêtements, le tissu et les produits de beauté, et les carburants. Il est clair que cette région paraissait pendant longtemps comme une région sans grande force économique notable. Donc, il fallait re-concevoir l’économie de la région sur la base de nouveaux moteurs de croissance. C’est chose faite désormais, avec la forte impulsion donnée par le Souverain.
Le sursaut de l’Oriental
La date du 18 mars 2003 restera gravée dans la mémoire collective et individuelle des habitants de la région de l’Oriental. Ce jour-là, le souverain a prononcé à Oujda un discours historique qui va donner le coup d’envoi à la grande mutation que connaît le Maroc oriental actuellement. Le discours royal constituant une feuille de route pour le développement de la région orientale et s’est traduit par le lancement de plusieurs grands chantiers. Ainsi, depuis que la région de l’Oriental s’est dotée d’une vision économique, d’une feuille de route claire et d’un plan de développement, elle est en plein décollage économique. La mise en place de grands projets de désenclavement a reconverti les potentialités de la région en véritables opportunités d’investissements. Pour les responsables de la CCIS-Oujda, du Centre régional d'investissements (CRI) et de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces de la région de l'Oriental, les nombreux projets structurants lancés par le roi Mohammed VI sont à même d'ériger la région en un véritable pôle économique, au même titre que les autres pôles dans les différentes régions du Royaume.
Aujourd’hui, responsables, investisseurs et acteurs économiques se montrent optimistes quant à l'avenir économique de la région de l'Oriental, à la lumière des grands chantiers qui y sont lancés pour le renforcement des infrastructures de base et le développement du tissu économique et social. D’après Ali Belhaj, président du Conseil de la région de l’Oriental, le déclic de 2003 a permis de se construire progressivement une véritable feuille de route. «Nous avons pris conscience que la création d’un nouveau pôle économique dans la région de l’Oriental nécessitait la création de conditions de compétitivité et de modernité. Il était impossible de valoriser les potentiels de cette région sans éliminer au préalable les déficits qu’elle a accumulés, notamment en termes de compétitivité», souligne le même responsable. A. Belhaj ajoute que la région a un atout central qui est sa géographie, seulement cet atout ne pouvait être transformé en positionnement économique qu’à partir du moment où l’on aura réglé le problème des liaisons à la fois routières, autoroutières, aériennes, ferroviaires et maritimes. Quant à Mohamed Mbarki, directeur de l’Agence de développement de l’Oriental, il rappelle que cette région est un carrefour de communications et d’échanges maghrébins et un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe. Elle est limitée au nord par la Méditerranée, à l’est et au sud par la frontière maroco-algérienne, à l’ouest par les provinces d’Al Hoceima, Taza, Boulmane et Errachidia. Cette position lui confère une situation géographique privilégiée. Ce qui renforce son attractivité pour ce qui est investissements étrangers. Le cadre de vie et de travail s’y prête désormais : logement, bureaux, hôtels, restaurants, établissements sanitaires et éducatifs de grande qualité, etc. C’est ainsi que des projets structurants ont transformé l’Oriental en destination convoitée par les investisseurs en quête d’attractivités et de dynamisme. Pour M. Mbarki, l’engagement de l’Etat qui a créé une agence de développement économique et social des provinces et préfectures de l’Oriental et surtout avec l’implication royale ne peut qu’accélérer le processus ayant pour objectif de faire de la région orientale un pôle économique à part entière et poussant ainsi certains entrepreneurs qui avaient jadis quitté la région à y revenir avec des projets ambitieux.
Les rails de l’Oriental L’ONCF fluidifie les échanges
R. O.
Pour l’ONCF, l’Oriental constitue une région potentiellement captive à plus d’un titre. En effet, ce sont quelque 700.000 voyageurs par an qui sont attendus et près de 1,5 million de tonnes de marchandises diverses qui devront être acheminées.
Pour répondre à cette nouvelle demande, l’ONCF a mis en place un plan de transport adapté aux spécificités de la région. D’où la nouvelle ligne ferroviaire entre Taourirt et Nador. Il s’agit d’une ligne à voie unique non électrifiée de 110 km parcourue à une vitesse maximale de 160 km/h et dédiée à un trafic mixte voyageurs et fret. Pour les passagers, l’Office a programmé des horaires pratiques à raison de 3 départs par jour mis en correspondance à Taourirt avec les trains de ligne vers Oujda, Fès, Casablanca et Tanger, un service de voiture-lit pour les trains de nuit, un prix promotionnel à 20 DH seulement pendant toute la période de lancement. Pour le fret, l’ONCF a conçu un plan d’acheminement concerté avec les opérateurs économiques en termes de capacité et de matériel de transport.
Cette ligne a été réalisée dans un site à difficultés topographiques et géotechniques moyennes et caractérisées par la traversée des oueds Melouya et Za et par des viaducs. Elle traverse la ville de Nador en galerie souterraine (la plus longue du réseau) en double voie. La plate-forme est prévue en double voie entre Beni Ensar et Selouane, sur 30 km environ, en vue d’une desserte urbaine future. La ligne longe également la route nationale n°19 sur 40 km environ.
L’apport socio-économique attendu de la concrétisation de ce projet est multiple :
• Valorisation de la région de l’Oriental ;
• Développement de l’exploitation des produits miniers et agricoles de cette région ;
• Renforcement de l’infrastructure de communication nécessaire pour le déve loppement des retombées positives du port de Nador à l’arrière pays,…
Ce projet structurant vise un développement intégré et équilibré des différentes régions du Royaume, le renforcement et la valorisation des pôles régionaux émergents en les dotant d’une infrastructure ferroviaire leur permettant de bénéficier des atouts indéniables qu’offre le transport par train.
Au total, ce sons 7 nouvelles gares qui jalonnent le parcours de la desserte : Beni Ensar, Nador ville, Nador sud, Selouane, Hassi Berkane, Oued Rahou et Melg El Ouidan. La gare de Nador constitue, de par son architecture qui allie tradition et modernité, un joyau d’art érigé à quelques mètres de la lagune de Marchica.
CRI de l’Oriental
Les investissements rythment la croissance
F-Z.Jdily
La région de l'Oriental focalise actuellement l'intérêt des investisseurs marocains et étrangers en raison de ses riches potentialités, promises à une valorisation efficiente grâce aux programmes de développement visant à faire de cette région un des pôles économiques majeurs du pays. Les projets réalisés dans l’Est du pays sont les signes de la relance économique que connaît la région ces dernières années dans la foulée du discours royal du 18 mars 2003 à Oujda, capitale de l’Oriental.
Le bilan du Centre régional d’investissement de l’Oriental (CRI) confirme cette dynamique économique avérée et reflète la confiance des investisseurs en les potentialités de cette partie du royaume, après une époque où le phénomène de la contrebande dissuadait les promoteurs de s’engager.
Ce même bilan révèle que les atouts de la région ne se limitent pas seulement au potentiel de consommation, mais couvrent également tout un éventail de secteurs, notamment celui des services. Durant ces dernières années, la ville d’Oujda a bénéficié à elle seule d’importants crédits s’élevant à 5 milliards de DH, destinés au financement de sa mise à niveau et sa réhabilitation. Ces projets structurants sont de nature à renforcer la compétitivité de l’économie régionale et nationale et à assurer de meilleures conditions de vie aux habitants de la région de l’Oriental, dont le nombre dépasse 1 918 000 âmes, parmi lesquels 57% âgés de moins de 25 ans. Aujourd’hui, l'Oriental connaît un taux élevé d'investissement (32%) contre 20% il y a quelques années, la moyenne nationale étant 22%. Les investissements sont répartis comme
suit :
Services Divers 37.70%
Commerce 36.50%
Bâtiments 22.80%
et Travaux Publics
Autres 3%
Pour booster les secteurs économiques, la région propose des structures de facilitation à travers le CRI installé à Oujda et qui dispose d'une antenne à Nador
L’Oriental Pépinière d’élites
Ahmed charaï
Dès l’aube de l’indépendance, l’administration marocaine a puisé dans le vivier de l’Oriental pour son encadrement. On parle souvent du Lycée d’Azrou, mais peu du Lycée d’Oujda. Or c’est une institution d’excellence qui a produit des élites qui ont marqué l’histoire du pays.
L’une des figures de proue était feu Abdelkader Bensalah. Nationaliste, il est signataire du Manifeste de l’Indépendance et son engagement auprès du mouvement national ne s’est jamais démenti.
C’est pourtant sur le front économique que ce natif de Berkane va s’illustrer. Très jeune il a été administrateur de la banque de Paribas, de l’Omnium nord-africain, l’ancêtre de l’ONA, de la Société marocaine de dépôt de crédit. Ce véritable capitaine d’industrie va construire ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Holmarcom, une holding puissante et diversifiée.
Ses héritiers assurent la continuité suivant les mêmes valeurs, celles d’une entreprise citoyenne participant au développement du pays avec une éthique irréprochable.
Comme le voulait Abdelkader Bensalah, le groupe continue à accorder à l’Oriental toute son attention. Holmarcom est omniprésente dans les projets en cours dans cette région, actuellement en plein boom.
L’une des spécificités du groupe Holmarcom, c’est que l’aspect familial de la structure du capital n’a pas empêché une organisation des plus modernes et un taux d’encadrement de niveau très élevé.
Visionnaire, A. Bensalah a évité les travers du capitalisme marocain naissant et a toujours réussi à s’entourer de compétences. Aujourd’hui, Mohamed Hassan, Meriem et Fatima Zahra gèrent l’empire avec une technostructure au talent affirmé.
L’Oriental à offert au Maroc des élites administratives, politiques, sécuritaires, mais aussi des entrepreneurs qui ont largement contribué au développement du pays. La famille Bensalah est incontestablement en tête de ces bâtisseurs du Maroc moderne issus de l’Oriental.
L’Oriental ou la perle bleue du plan Azur
Dalal Saddiqi
Limitée par la Méditerranée au nord sur près de 200 km, et l’Algérie à l’est, la région de l’Oriental marocain était jusqu’à récemment considérée comme une région enclavée, éloignée des villes névralgiques et difficile d’accès. Elle a été longtemps méconnue des touristes et boudée par les Marocains du reste du royaume. Pourtant, la région, composée des cinq provinces de Nador, Berkane, Jerada, Taourirt et Figuig, allie mer, montagne et même désert au sud. Elle offre une étonnante variété de reliefs et une grande richesse paysagère, le tout à deux heures de vol de l’Europe.
Aussi, pour insuffler une nouvelle dynamique à la région, le tourisme a-t-il été pressenti comme une véritable locomotive de croissance. En effet, l’Oriental est une région unique où le visiteur peut, en l’espace d’une même journée, se baigner et profiter du calme et de la fraîcheur du littoral, faire une randonnée et s’emplir les poumons de l’air pur des montagnes de Béni Snassen ou de la vallée de Zegzel, voire s’isoler en plein désert puis s’abreuver dans les oasis de Figuig et goûter aux dattes «Aziza».
Pôles touristiques
Le principal avantage concurrentiel de l’Oriental, hormis sa proximité avec les principaux aéroports européens, réside dans ses plages. Ce sont les plus belles du littoral. Restées à l’état quasi sauvage, elles longent une mer d’huile et une côte de sable fin. D'ailleurs, sitôt le plan Azur lancé, la région était au premier plan des projets, et la construction de la station balnéaire de Saïdia, perle bleue de la Méditerranée, était amorcée. Le site s’est alors dressé sur près de 800 hectares de terrain plat, s’étendant sur plus de 6 km de sable fin et doré qui offrira 3 golfs, une marina, 9 hôtels, ainsi que des villas, appartements et résidences touristiques. Sans oublier le palais des congrès et la Médina Saidia, une galerie marchande qui s'étend sur 40 hectares, prévue pour faire de la région une nouvelle destination shopping. Aussi, la station balnéaire Mediterranea Saïdia, lancée au mois de mai 2010, devrait afficher complet dès sa première saison estivale. Elle offrira à terme à la région 30.000 lits, auxquels s’ajouteront les quelque 100.000 prévus en 2025 par Marchica.
Le projet Marchica est le dernier né des grands projets touristiques de l’Oriental. Lancé en août 2009, il s’érigera autour de la lagune de Nador, la plus grande de la rive sud de la Méditerranée. Il donnera ainsi naissance au deuxième grand pôle d’attraction et de dynamique touristique de la région. Inspiré des sept merveilles du monde, le projet Marchica s’articulera autour de sept réalisations que sont la cité d’Atalayoun, la cité des deux mers, la nouvelle ville de Nador, la baie des Flamants, Marchica sport, les Vergers de Marchica et le Village des pêcheurs. Parfaitement dans l’air du temps, Marchica se veut 100% écologique et offrira une station polyvalente et respectueuse des activités traditionnelles et de l’environnement, conçue pour une émission zéro carbone.
En plus des grands projets suscités, la région de l’Oriental, ayant plus d’une flèche à son arc, compte également développer le tourisme local autour d'activités culturelles, notamment à travers le moussem Al Waâda d'Iboudar et celui des Beni Znassen, le festival du Raï, le festival Ennahri de Jerada, le festival amazigh de Tamsamane ou le festival Reggada, qui s’est érigé en manifestation nationale classée.
Grand potentiel
Trente-deux sites sont identifiés comme étant à fort potentiel touristique, que ce soit au niveau du tourisme de montagne, sportif, archéologique ou rural. En effet, la région profite d’une dizaine de golfs, d’une grande richesse en vestiges préhistoriques et de la diversité de sa faune pour enrichir ses activités. De même, des gîtes ruraux ont été aménagés dans la région, en vue de promouvoir l'éco-tourisme et d'assurer l'implication de la population locale dans ce processus de développement. Des activités génératrices de revenu ont été créées à travers les maisons d'hôtes, les maisons de l'artisanat…
Ainsi, venu enrichir et compléter l’offre Maroc, dans la perspective des 10 millions de touristes en 2010, l’Oriental s’est imposé comme «La» nouvelle destination touristique. D’ores et déjà, le secteur du tourisme arrive en tête des secteurs économiques ayant drainé le plus d'investissements dans la région (67%).
De plus, l’ensemble de ces activités touristiques, outre les emplois directs qu’elles ont créés et continueront de créer au fil des avancées des différents projets, a permis de dynamiser l’emploi de la région à différentes échelles et notamment au niveau des activités connexes telles que la restauration, l’animation, la location de véhicules, le transport…
En termes de retombées touristiques, les aéroports d’Oujda et de Nador ont connu une hausse respective de 20% et de 16% de leur trafic passagers en mars 2010 par rapport à mars 2009, avec respectivement 24.930 et 26.254 voyageurs (données ONDA). En outre, le nombre de nuitées réalisées par les établissements d'hébergement touristique classés à Oujda-Essaidia a enregistré une hausse de 12 % en mars 2010 par rapport au même mois de 2009, selon le rapport mensuel du ministère du Tourisme. Selon cette source, cette augmentation s'explique par les bonnes performances enregistrées chez les résidents au Maroc (+6 %) et les non-résidents (+34 %). La preuve est donc faite de l’attrait de cette région, qui est en phase de devenir une véritable plate-forme touristique et une forte rivale des autres régions du royaume, à commencer par la région d’Agadir, à laquelle elle risque très prochainement de voler la vedette.
FIRO appuie les PME de l’Oriental
DALAL SADDIQI
Suite à l'Initiative du roi Mohammed VI, un protocole d'accord a été signé à Rabat, le 6 avril 2005, entre La région de l'Oriental, le Fonds Hassan II, l'Agence de l'Oriental, la BCP, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, la Caisse de Dépôt et de Gestion, le Crédit Agricole et Holmarcom, donnant lieu à la création du Fonds d'investissement de la région de l'Oriental (FIRO), pour une enveloppe de 300 millions de dirhams.
Ayant une mission de levier de financement et de croissance en faveur des PME régionales, et fort du savoir faire et de l’expertise de ses promoteurs, publics comme privés, ce fonds promet donc de soutenir les entreprises porteuses de projet d’investissement productifs et innovants, et ce, de manière structurante.
En effet, il s’agit non seulement d’améliorer l’assise financière des entreprises par des prises de participation, allant jusqu’à 35%, mais également de contribuer à l’identification des forces et faiblesses des entreprises et de leurs projets de développement. De même, la société de gestion du Fonds, Firogest, a pour ambition de dynamiser son portefeuille d’entreprises clientes par des missions de conseil et la mise en place des standards de bonne gouvernance ainsi que des fonctions de support telles que les tableaux de bord, le marketing, la gestion de la production, les systèmes d’information…
Investissements structurants
Opérationnel depuis mars 2008, le Fonds a eu du mal à démarrer et n’a conclu que deux pactes d’actionnaires. Le premier pacte a porté, le 6 mars 2009, sur une prise de participation de 30% du capital de la société Microchoix Maroc, opérant dans le domaine informatique, du multimédia et du e-commerce. Basée à Oujda, cette société avait besoin de financer son extension par l’ouverture de deux nouveaux magasins afin de porter leur nombre à 7. Aujourd’hui, le processus de négociations est avancé avec le FIRO pour financer l’ouverture d’un troisième nouveau magasin à Casablanca.
Le deuxième pacte a été conclu le 10 juin 2009 avec la société Monlait, une entreprise de l’industrie laitière, pour étendre sa capacité de production. Le partenariat a été finalement scellé le 18 mars 2010 et portera sur le développement d’une ferme laitière de 250 têtes dans l'agropole de Berkane.
Bilan
A l’occasion de la rencontre FIRO - PME, organisée le 20 avril 2010, le Fonds a fait le constat du succès de ses deux premiers investissements qui semblent avoir porté leurs fruits, d’autant que les deux entreprises sont en phase d’entrer en bourse. Ce premier bilan a été aussi l’occasion de conclure positivement, malgré les difficultés liées à la faiblesse des fonds propres des entreprises de l’Oriental et à leur nature juridique, essentiellement SARL. De même, nombre de société dans la région n’a jamais eu recours au financement bancaire et est averse à une quelconque transparence financière. Aussi, au bout de deux ans, le FIRO espère-t-il, par le biais de ses expériences réussies, parvenir plus aisément à convaincre les entreprises de l’Oriental de s’associer à son expertise pour développer et moderniser leurs activités. Signé en date du 9 juin 2009, un nouveau pacte d’actionnaires est actuellement en cours de finalisation, avec Ocean Farm, une société qui opère dans l’aquaculture à Nador et un autre pacte devrait concerner la société Set Atlas, pour l'accompagner dans un projet d’énergies renouvelables concernant l’industrie photovoltaïque.
En outre, le FIRO a récemment attiré de nouvelles entités, telles que Midi Peinture ou le groupe Adghal et Al Jaroudi pour la création d’un complexe de biscuiterie-chocolaterie. Par le biais de ces nouveaux projets, qui démontrent la confiance gagnée par le Fonds, le FIRO aura l’occasion d'asseoir sa notoriété dans l’Oriental. Parallèlement, la mise en service des différents projets tels que l’agropole de Berkane et le technopole de Oujda, par la création de foncier et la dynamique qu’elles généreront, drainera de nouveaux investisseurs et autant de clients potentiels du Fonds. En effet, le FIRO est non seulement prévu pour financer les PME de l’Oriental voulant se renforcer ou même s’étendre à d’autres régions, mais également l’activité de toutes les netreprises nationales désireuses d’investir dans la région à travers des activités génératrices de valeur et d’emploi.
L’avenir industriel de l’Oriental selon MEDZ
RAJAE OUMALEK
Lors de la présentation de l’état d’avancement du projet au roi Mohammed VI, MEDZ a dévoilé les résultats du test du concept effectué en mars 2009 et qui ont conclu qu'il y a un intérêt très certain pour le pôle de compétitivité Cleantech. Il s’agit de l'un des axes de la Technopole d'Oujda. Environ 26 entreprises internationales ont été approchées pour tester le concept Cleantech, destiné au développement durable des filières solaire et éolienne et l'efficacité énergétique. Le test a porté sur 7 entreprises spécialisées dans l'éolien avec des chiffres d'affaires importants (entre 800 millions d'euros et 12 milliards d'euros), 7 entreprises dans le secteur du solaire ayant un chiffre d'affaires entre 775 et 8.383 millions d'euros, trois autres opérant dans le domaine de l'efficacité énergétique et neuf spécialisées dans la production et l'exploitation des énergies renouvelables. Le lancement des travaux de construction du premier bâtiment offshoring et de finalisation du concept du Campus du savoir, autres axes de la Technopole, est prévu pour le premier trimestre 2011. La première phase du projet, sur 107 ha pour un coût de 429 millions de dirhams, sera achevée en décembre prochain. Le projet sera mis en service en mars 2011 et prévoit de générer 5 milliards de DH. Le roi Mohammed VI avait présidé en juin 2009 la cérémonie de signature d'une convention relative à la valorisation du projet de la Technopole d'Oujda. Pour l’état d’avancement, MEDZ a précisé que 65% des travaux d’assainissement et de voierie ont été réalisés. L’adduction en eau potable, l’électricité et la téléphonie l’ont été, à hauteur de 14%. L’achèvement des travaux est prévu pour la fin de l’année 2010 pour une mise en service de la Technopole au début de 2011.
MEDZ, filiale de CDG développement (groupe CDG), a pour mission la conception, l’aménagement, le développement et la gestion de nouvelles zones d’activités (touristiques, industrielles, offshoring et spécifiques), répondant aux normes internationales en matière d’équipement et de services, et s’inscrivant dans une démarche intégrée de recherche de performance, d’innovation et de développement durable. MEDZ accompagne et met en œuvre les politiques des pouvoirs publics en matière de tourisme (Vision 2010), d’industrie, de commerce et de services (plan Emergence, plan Maroc vert). De plus, MEDZ ambitionne de jouer un rôle de précurseur en matière de projets innovants, à travers une veille stratégique et l’accompagnement des porteurs de projets originaux.
MEDZ est organisée autour de trois pôles d’activité : tourisme, offshoring et nouvelles technologies, et industrie et logistique.
On n’oublie pas le social dans l’Oriental
Mouna Izddine
L’Oriental émerge petit à petit de la léthargie dans laquelle cette région, pourtant riche de son histoire et de ses hommes et stratégique de par sa position géographique, semble depuis longtemps confinée. Voilà sept ans déjà, le 18 mars 2003 à Oujda plus exactement, était lancée l'Initiative Royale pour le Développement de la Région Orientale. Aujourd’hui, les fruits de cette impulsion décidée par les plus hautes sphères du pouvoir commencent à bourgeonner. Projets industriels et urbanistiques d’envergure, opération séduction des investisseurs et des touristes étrangers, pari sur les énergies renouvelables, protection de l’environnement, multiplication des évènements artistiques et culturels… les habitants de cette région aux mille et un atouts, s’étendant sur 82.820 km2 (soit près de 12% du territoire national), voient avec satisfaction et fierté leurs villes et leurs douars natals renaître de leurs cendres, de Oujda à Nador, en passant par Figuig, Taourirt, Jerada ou Berkane. Mais nul développement économique n’est pérenne sans soubassement social solide. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Région, qui concentre 7% de la population du pays (477.100 habitants pour la seule Province d'Oujda-Angad), a réellement soif d’infrastructures sociales dignes de cette appellation, notamment éducatives et culturelles, et d’habitat décent pour tous: «La population de la Région de l'Oriental est majoritairement jeune avec 57% de moins de 25 ans. Le taux de chômage est relativement élevé avec 18% de la population active, contre 10% pour la moyenne nationale. Par ailleurs, la proportion d'actifs dans la Région reste plutôt faible : 35,61%, soit 0,67 million de personnes», souligne-t-on au sein de l’Agence de l’Oriental. Et c’est justement pour ces jeunes, enfants, adolescents et adultes en devenir, générations montantes dans lesquelles l’Est marocain place ses espoirs d’un avenir meilleur, serein et prospère, que sont destinés les nombreux projets à caractère social lancés durant la première semaine de mai 2010 par le Roi Mohammed VI lors de sa tournée dans la Région. Des projets consacrés également aux femmes, premières victimes de la précarité avec les jeunes, et à une catégorie vulnérable de la population, à savoir les handicapés.
Centres sociaux
C’est ainsi que le samedi 1er mai, le Souverain a inauguré à Oujda, principal centre urbain de la Région, un centre de services sociaux et un centre pour personnes aux besoins spécifiques à Hay Salam. Ces centres, entrant tous deux dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), et ayant mobilisé un investissement de 6,5 millions de dirhams, visent à rapprocher les prestations socio-éducatives des populations et à favoriser l'intégration sociale des personnes aux besoins spécifiques. Le Centre Salam de services sociaux, érigé sur une superficie totale de 2.000 m2, comprend notamment un espace pour enfants, quatre ateliers de coiffure, de broderie et de confection, une salle d'alphabétisation, une bibliothèque et un terrain de sport. Ce centre éducatif et culturel (200 bénéficiaires) ambitionne entre autres d'encourager l'enseignement préscolaire, parent pauvre du système éducatif de l'Oriental, dans la mesure où ce réseau ne compte que 1461 salles, accueillant 30.724 enfants, avec un taux brut de scolarisation limité à 42% (source : portail de l’Oriental). Le Centre mixte Salam, quant à lui d'une superficie globale de 2.000 m2 et qui profitera à 120 bénéficiaires, abrite entre autres deux salles de cours, trois salles d'informatique, un espace pour femmes, une salle de kinésithérapie, deux autres de soutien scolaire, un atelier de peinture et une salle dédiée à l'éducation informelle.
Besoins spécifiques
Le même jour, toujours à Oujda, le Roi a posé la première pierre d'un centre d'accueil et de formation pour enfants autistes, doté d'une enveloppe budgétaire de 4 millions de dirhams. Aspirant à soutenir l'insertion socio-éducative de ces enfants, ce projet, fruit d'un partenariat entre l’INDH, la Commune urbaine d'Oujda et l'Association "Espace Autisme", est prévu sur une superficie de 2.000 m2 et devrait être fin prêt dans 10 mois.
D'une capacité d'accueil de 80 enfants, ce centre comprendra trois ateliers, une salle de correction auditive, une salle de kinésithérapie, une salle polyvalente, une bibliothèque, trois salles de classe, outre un espace d'accueil, une administration, une cantine, une cuisine et des blocs sanitaires. Le Souverain s’est par ailleurs enquis d’autres projets réalisés ou en cours de réalisation dans le cadre de l’INDH, et d'un investissement global de plus de 18,1 millions de DH. Parmi eux, la construction d'un complexe socio-sportif de proximité à Hay Ennasr au profit de 400 personnes (3MDH), ou encore l’édification d'un espace de production et de commercialisation des produits de l'artisanat à Hay Hakkou, sur un terrain de 700 m2, et pour un coût global de 1,6 MDH. Des projets sociaux plus que bienvenus pour un Oriental en mutation...
L’Oriental vu par ses jeunes
Salaheddine lemaizi
Mohamed Ramdani est un jeune homme de l’Oriental. Pour être précis, il vient des fins fonds de cette région : la ville de Laâyoune Charquiya, 34.000 habitants, dans la province de Taourirt à 60 km d’Oujda. Il est membre de l’association Les amis des lycées, qu’il a créée avec des amis en 2008. Après le bac et deux ans d’études de commerce, Mohammed cherche un travail dans sa région, il n’en trouve pas et finit par jeter l’éponge. Aujourd’hui, il s’est installé à Rabat, où il travaille comme technico-commercial.
Priorité n°1
Lutter contre le chômage
«La réalité des jeunes de ma région est très difficile. On n’a pas trop le choix, il y a soit la migration intérieure ou vers l’Europe», constate Mohamed. Résultat : 28,3% des Marocains résidant à l’étranger sont originaires de la région. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 49,9% de la population de la région, dont 50,6% est du sexe masculin. Le chômage frappe fort chez cette catégorie, le taux de chômage y est de 26,4% contre 10% au niveau national. Pour cette raison, l’emploi constitue l’une des priorités pour la région.
Selon les chiffres de la Chambre de commerce d’industrie et de services d’Oujda, l’Oriental compte 671 associations, réparties entre 575 coopératives (460 agricoles et 47 artisanales et 41 du secteur d’habitat) et 99 travaillant dans l’action sociale dans ses différentes branches. 339 associations sont répertoriées sur le portait tanmia.ma, soit la sixième dans le classement des 16 régions du Maroc. Pourtant, cette vivacité de la société civile de la région se retrouve stoppée par le manque d’infrastructures et la mentalité de certains responsables. «Pour avoir le récépissé final de notre association, les autorités ont pris trois mois pour nous le donner alors que légalement ceci demande 24 heures. Pourquoi avoir peur d’une association qui vise des choses simples : l’orientation après le bac, la formation en théâtre, en information et l’organisation des voyages pour les jeunes de la région ?», se demande M. Ramdani. Même constat pour Mohammed Lambarki, président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). «Par le passé, la région ne disposait pas d’infrastructures pour l’émergence d’un travail associatif, aujourd’hui au moins Oujda et Nador ont ces installations, mais le souci sécuritaire des autorités bloque la libération des énergies dans ce domaine», affirme cet enseignant. Ce qui illustre selon lui cette situation c’est le traitement réservé à la question des diplômés chômeurs dans l’ensemble de la région, «alors que l’emploi est une priorité urgente», insiste-t-il. L’armée de chômeurs jette son dévolu sur ce que M. Lambarki appelle pudiquement «le commerce frontalier». Sur les 500 km de frontières avec l’Algérie, la contrebande est florissante. Selon un rapport sur ce sujet réalisé par la Chambre de commerce, ce secteur illicite réalise un chiffre d’affaires de six milliards de DH par an. Ce CA de 6 milliards serait équivalent à celui réalisé par 1.200 PME/PMI réunies et par conséquent 32.400 emplois perdus (27 emplois par unité). La contrebande n’occupe pas moins de 6.000 personnes, essentiellement des jeunes. «L’autre drame de la région, dont souffrent les jeunes, c’est l’invasion du karkoubi aux portes des lycées. Il est plus facile d’acheter ces comprimés que de la farine dans la région», ironise M. Lambarki. Son association compte 20 jeunes sur 120 adhérents. «C’est très peu», estime-t-il. «Nos jeunes rêvent plus d’Eldorado que de changer les choses sur place», ajoute cet Oujdi, avec un brin d’amertume. Devant ces handicaps, une chance qu’un ballon ovale continue à tourner dans l’Oriental…
Un destin à la Benazzi
Arkmane est un village de 18.000 habitants, à 20 km de Nador. L’agriculture et le pêche sont les seules activités des habitants. Badr Misri est enseignant, il sera affecté à cette région en 1998, il est également entraineur national de rugby. Quelques mois après son arrivée, il décide de se lancer dans une aventure folle, créer un club de rugby dans cette localité. «A mon arrivée au village, il n’y avait aucune activité sportive», se rappelle B. Misri. «J’ai fait le pari de créer un tout petit club de rugby qui peut-être arrivera un jour à rivaliser avec mon club de formation et d'origine, l'Union sportive d'Oujda», ajoute-t-il. De là, le rêve est devenu une obsession et un dévouement. L’Association sportive Arkmane rugby (ASAR) voit le jour le 23 mars 1998. Elle devient une école de champions et d’espoir
Le club compte 514 rugbymen, répartis sur les catégories minimes, cadets, juniors et séniors. Ahmed Affatmi, Khaled Attaf et Issam Fouta sont trois joueurs stars de l’ASAR et des enfants d’Arkmane. Ils ont pu visiter plusieurs pays grâce au rugby. «Le rugby apprend aux enfants du village le dévouement, la discipline et une possibilité de changer leur sort». Au milieu de la mêlée, les joueurs de l’ASAR rêvent d’un destin à la Benazzi. Abdelatif Benazzi, l’enfant prodige de l’Oriental