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L’état ayant accédé à la majorité des revendications de ceux qui avaient organisé le camp à la périphérie de Laâyoune, celui-ci devait être levé. Les séparatistes ont d’abord tenté d’empêcher les gens de quitter le camp, avant d’organiser de véritables émeutes dans la ville, en brûlant bâtiments et voitures, et surtout en tuant cinq membres des forces de l’ordre, dont un pompier et un Mokhazni désarmés. Les arrestations ont permis d’identifier un fait peu commun : la majorité des troupes était constituée de repris de justice. Le polisario a donc recruté, utilisé des délinquants, juste pour mettre à mal la position marocaine, ce qui ne relève plus du combat politique, mais de l’entreprise criminelle.
Cela n’étonnera que ceux qui ne veulent pas voir, préférant l’illusion à la réalité. Entre 1975 et 1980, le polisario a enlevé des Sahraouis qu’il a obligés à rester à Tindouf. Il a fait pire encore. Il a enlevé des civils marocains, y compris au Nord du territoire contesté, un taximan et ses passagers par exemple, qui ont passé près de 20 ans comme prisonniers de guerre, alors qu’ils n’ont jamais porté une arme. Leur détention relevait de l’esclavage.
Le polisario est au centre de tous les trafics du Sahel. D’abord ceux liés à l’aide internationale. Les donateurs sont bernés par le chiffre donné par l’Algérie. Sans honte, les autorités du voisin de l’Est, avancent un nombre de réfugiés de 116.000 personnes, depuis 30 ans, alors qu’ils ne sont que quarante mille, images satellitaires à l’appui. Le HCR a beau réclamer un recensement, Alger s’y refuse et les dirigeants du polisario s’enrichissent grâce aux surplus de l’aide internationale revendus en Mauritanie et au Mali. Depuis 4 ans, l’on sait que des connexions existent entre le polisario et AQMI, souvent autour des trafics d’ailleurs.
Ce contexte, où le polisario utilise les repris de justice, n’a rien d’étonnant. Ce qui l’est par contre c’est que certains continuent à considérer ces derniers comme des révolutionnaires combattant pour une noble cause. En persistant à soutenir ces criminels, Alger se met en marge des pays civilisés.
Les autorités marocaines par leur laxisme ont contribué à cette situation. Il n’est pas question de laisser l’Etat se faire dépasser par les événements. Juste pour montrer une bonne image. Face aux criminels du ‘’Polisario’’ seule l’attitude d’un Etat fort, légitimiste, légaliste est à même de conforter la position marocaine. Toute autre attitude, quel que soit son objectif, est contre-productive.
Laâyoune
La guérilla n’aura pas lieu
Mouna Izddine
Retour au calme, triste bilan
Si ce n’étaient les vitres d’agences bancaires brisées, les carcasses de jeeps brûlées et les résidus de cocktails Molotov jonchant ici et là le bitume de l’avenue Smara ou du quartier Maâtallah, rien ne laisserait deviner les jours de vives tensions qui ont secoué le chef-lieu de la région éponyme. Des troubles survenus suite au démantèlement par les forces de l’ordre du campement illégal dressé depuis le 19 octobre 2010 à une dizaine de kilomètres à la sortie est de la ville par des contestataires réclamant «l’amélioration de leurs conditions de vie», notamment le droit «à un logement décent et à un emploi», ou encore à la carte de l’Entraide Nationale. Comment en est-on arrivé là ? Quel est le bilan humain et matériel de ces incidents ? Les versions diffèrent, entre celle des autorités marocaines et celle du front polisario, relayé par ses inconditionnels soutiens médiatiques algériens et espagnols. A l’heure où nous mettons sous presse, le ministère de l’Intérieur marocain parle de 11 morts, en l’occurrence un fonctionnaire à l'Office chérifien des phosphates (OCP) heurté par un véhicule lors des affrontements, un gendarme, un policier, un pompier et 7 autres agents des forces de l’ordre, touchés mortellement par les émeutiers. Les autres chiffres officiels annoncés par le Wali de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, Mohamed Guelmous, évoquent 70 agents de l’ordre et 4 civils blessés, et 65 personnes arrêtées pour actes de vandalisme, mais aucune disparition. Le Front Polisario, lui, ne cite aucun décès dans les rangs des forces gouvernementales marocaines, malgré les photographies prouvant le contraire, mais évoque en revanche «19 tués, dont un enfant poignardé dans le quartier Douirat, 723 blessés et 159 portés disparus, tous civils».
Vandalisme et barbarie…
Même divergence au niveau du récit des faits. Le département de Taïeb Cherkaoui affirme ainsi que les forces de sécurité ont reçu l’ordre d’intervenir, avec l’aval du Parquet, dans la matinée du lundi 8 novembre 2010, à 6h45, pour libérer du camp de Gdiem Izik, « les personnes âgées, les femmes et les enfants se trouvant sous l'emprise d'un groupe d'individus aux antécédents judiciaires (…), après avoir épuisé toutes les voies de dialogue sérieux pour trouver une issue à une situation inacceptable au regard de la loi». Au début de ce mois en effet, les pouvoirs publics, en concertation avec les chioukhs des différentes tribus, les élus et les représentants de la société civile, s’étaient engagés à répondre aux revendications socio-économiques de tous les concernés. Commençant à distribuer le dimanche 31 octobre 2010 à la Wilaya un premier lot de 600 terrains aux citoyens vulnérables, notamment aux veuves, aux femmes divorcées et aux personnes âgées, en plus de centaines de cartes de l’Entraide nationale à des nécessiteux. Ayant trouvé réponse à leurs doléances, les campeurs se sont mis à démonter leurs tentes ce lundi matin. C’est à ce moment que des membres du comité d’organisation du campement, visiblement enrôlés par le mouvement séparatiste, armés de cocktails Molotov, de bonbonnes de gaz, de gourdins, de sabres et autres armes blanches, s’en sont pris aux campeurs pour les empêcher de quitter les lieux, puis aux agents des forces de sécurité venus délivrer ces derniers, faisant trois morts, un gendarme, un policier et un pompier. Les éléments qui n’ont pas été appréhendés après cette altercation sont alors sortis du camp, s’adonnant à des actes de vandalisme dans plusieurs quartiers de la ville, aidés par des repris de justice et des adolescents fauteurs de trouble. Ils mettent le feu à des établissements étatiques, notamment aux sièges du Conseil régional, de la Cour d’appel, du Centre régional d’investissement (CRI) et de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation. Les émeutiers s’attaquent également à des arrondissements de police et à des agences de la Banque Populaire et de la BMCE ainsi qu’à des cafés, brisant les vitres, mettant à sac matériels et équipements. Les manifestants incendient pareillement une dizaine de véhicules. D’après le préfet de police de Laâyoune, deux agences bancaires ont en outre fait l'objet d'une tentative de vol, avortée par les forces de l’ordre. Certains habitants joints par téléphone rapportent même que des jeunes vandales auraient pénétré de force dans des domiciles, pillant les biens des occupants et maltraitant ces derniers. Au total, 10 éléments des forces de l’ordre (forces auxiliaires, gendarmerie royale et protection civile), succomberont à leurs blessures, parmi lesquels: Nour Eddine Ouderhm, Momahed Ali Boualem, Yassine Bougataya, Abdelmoumen Ennchioui, Oualaid Ait Alla, Badr Eddine Torahi, Abdelmajid Adardour et Mohamed Najah. Une enquête autour des circonstances du décès de Brahim Guergar Ould Med Ould Hammadi, le fonctionnaire de l’OCP précité, a été par ailleurs ordonnée par le procureur général prés la Cour d'appel de Laâyoune.
Et récupération polisarienne
Pour nombre d’observateurs, il ne fait pas de doute que ces incidents ont été sciemment fomentés, sinon alimentés, par le mouvement indépendantiste et son mentor algérien, eu égard au timing des évènements. Une thèse plausible, le campement ayant été dressé au lendemain de la visite de l’émissaire onusien dans la région, Christopher Ross, et à deux semaines du troisième round de négociations entre le Maroc et le front polisario à New York sous l’égide des Nations Unies. Sans oublier les incidents consécutifs au démantèlement du camp, survenus deux jours à peine après la commémoration par le Maroc du 35e anniversaire de la Marche Verte. Les sbires de Mohamed Abdelaziz et des services secrets algériens, comme n’a pas hésité à le dénoncer la Fédération internationale pour l'autonomie au Sahara (FIAS, basée à Paris) dans un courrier adressé au président américain et au Secrétaire général de l'ONU, chercheraient-ils à saboter les pourparlers ? Sachant que les chances des séparatistes et autres référendaires de sortir «gagnants» de ces négociations s’amenuisent sérieusement, les grandes capitales du monde et la communauté internationale reconnaissant aujourd’hui à l’unanimité la proposition marocaine d'autonomie élargie comme l’unique voie politique réaliste pour sortir le dossier du Sahara de son immobilisme. Quoi qu’il en soit, même en supposant que toute cette chronologie soit le fruit d’un immaculé hasard, la récupération politique par l’organisation de Mohamed Abdelaziz de revendications purement socio-économiques, et sa tentative d’embrigadement idéologique des populations sahraouies, est évidente. Un jeu d’enfant dans une région où le plus infime des évènements ou le moindre soupir de mécontentement prend des allures incommensurables.
Guerre médiatique anti-marocaine
Preuve en est l’acharnement médiatique hispano-algérien à l’encontre du Maroc depuis l’installation de Gdeim Izik. Un campement présenté par des journalistes «objectif», mais étrangement muets sur le sort de Mustapha Salma et autres violations des droits de l’homme à Tindouf, comme un «soulèvement du peuple sahraoui de El Aiun contre l’oppression de l’occupant marocain et pour son droit à l’autodétermination». Aucun reporter ou cameraman de presse n’ayant eu accès à Gdeim Izik, ni pu couvrir les affrontements et les lendemains du lundi 8 novembre 2010, les médias ibères comme ceux du voisin de l’Est se sont exclusivement basés sur les récits par téléphone ou internet des activistes, et sur les dépêches de l’agence de presse séparatiste, dénigrant et réfutant systématiquement les versions des autorités comme des ONGs marocaines. Ainsi, pendant que Abdelaziz lançait sur les ondes de la télévision publique algérienne «un appel à la communauté internationale pour mettre un terme à la répression menée par le Maroc», son agence affirmait que les «forces d’agression marocaines ont utilisé des balles réelles, des grenades lacrymogènes, des matraques, des pierres et de puissants canons à eau contre 28.000 civils pacifiques et sans défense» lors du démantèlement du campement. Intervention «musclée» qui aurait eu le don de faire entrer les Sahraouis restés en ville dans une colère noire, les faisant sortir de leurs demeures, «brandissant des drapeaux du polisario qu’ils sont allés accrocher sur la devanture de tous les bâtiments officiels où flottait jusque-là le drapeau marocain», avant de se faire «réprimer très violemment par les forces de l’ordre». Plus rocambolesque encore, les représentants du polisario à Madrid accusent le Maroc d’avoir provoqué les incidents du lundi 8 novembre 2010 pour faire échouer les pourparlers de Manhasset, et ce, en incitant des habitants de Laâyoune à «saccager des centaines d’habitations, de boutiques et de véhicules appartenant aux Sahraouis de souche, les 70% des résidents de El Aiun étant des Marocains installés là par le gouvernement de Rabat dans le cadre de sa politique coloniale». Une allégation pétrie de contradictions, démentie catégoriquement par le préfet de la police Mohamed Dkhissi, qui a nié toute confrontation entre citoyens lors des actes de vandalismes qu'a connus la ville ce lundi 8 novembre 2010, soulignant que «les seules confrontations se sont produites entre des groupes de repris de justice et les forces de l'ordre, qui ont su garder leur sang froid afin d'éviter des pertes humaines parmi les civils».
Le poids des mots, le choc des photos
Aujourd’hui, et alors que la nouvelle rencontre informelle entre le Maroc et le front polisario s’est clôturée sans avancée probante dans la soirée du mardi 9 novembre 2010, Laâyoune a retrouvé son calme habituel, chacun vaquant à ses occupations quotidiennes. Néanmoins, des interrogations demeurent, notamment quant au délai de réaction des autorités locales, les médias nationaux se demandant comment celles-ci ont laissé une nuée d’habitants (12.000 selon des ONG, 28.000 d’après les séparatistes), avec toute la logistique que cela suppose (dans une région de surcroît étroitement encadrée), acheminer puis monter tranquillement des milliers de tentes sachant les risques de débordements qu’un tel regroupement humain peut présenter. D’autres reprochent aux partis politiques et à la société civile d’avoir cédé le terrain aux recruteurs séparatistes en ne s’intéressant pas suffisamment aux populations et à la vie socio-politique des provinces du Sud, comme elles le font pour les Marocains du Nord ou du Centre. Et ces derniers se disent las pour leur part de l’attitude «d’assistés» des Sahraouis, perçus comme d’éternels insatisfaits…
Mais une chose est «visuellement» sûre, au-delà de la guerre des chiffres et des récits. Si dans les semaines précédentes, l’image du Maroc a été malmenée par le déluge de photos en hommage à Nayem el Garhi, l’adolescent de 14 ans ayant malencontreusement trouvé la mort dans un accrochage à l’entrée du campement Gdeim Izik, les clichés des tués et des blessés dans les rangs des forces de l’ordre marocaines, sauvagement attaquées par les émeutiers séparatistes durant les affrontements du lundi 8 novembre 2010, ont pareillement fait le tour du monde sur la toile ... Dévoilant à l’opinion publique des 4 coins de la planète le visage criminel d’une organisation que ses défenseurs n’ont de cesse de vendre comme un modèle de démocratie et d’humanisme.
Temoignages
Al Hossine Raddit Journaliste correspondant - Laâyoune.
Laâyoune est sous le choc. Les habitants ne sont pas habitués à vivre ces actes de vandalisme. La ville croule sous les pierres et les incendies sans que les forces de l’ordre ne réussissent à contrôler la situation malgré tous les efforts déployés. Entre voitures incendiées et cafés dévastés, Laâyoune est victime de protestataires profitant de l’ambiance tendue de la ville pour se rebeller et créer l’émeute. Les dégâts sont monumentaux… Hormis les dommages matériels, l’image du Maroc est ternie à l’étranger suite à ces actes. Pourtant, toutes les informations sont manipulées. Ce manque de communication sert la propagande séparatiste et empêche le Maroc d’avancer en matière de droits de l’homme. Dommage…
Mohamed Sbai Agence de location de 4x4 – Laâyoune.
En voyant tous ces manifestants aux visages cachés, ces voitures brûlées et ces estafettes des forces de l’ordre à Laâyoune, on se croirait en Irak. Paniqués et désemparés, les habitants cherchent du secours, en vain. La peur atteint le summum lorsque les protestataires rentrent de force dans les maisons, maltraitent les femmes et les enfants et volent leurs biens. Ils ont exigé, le Maroc s’est exécuté, qu’est-ce qu’ils veulent de plus ?
Hammoudi Iguilid,Président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) - Section Laâyoune.
Le 8 novembre 2010, Laâyoune s’est réveillée au son d’affrontements sanglants entre des hommes cagoulés et les forces de l’ordre après l’intervention de celles-ci pour l’opération de dispersion des habitants du camp de Gdeim Izik. Difficile de décrire l’état de la ville lors de ces affrontements. Voitures brûlées, agences bancaires incendiées, établissements étatiques et privés saccagés, goudron fondu, livrets civils déchirés… Les conséquences sont désastreuses. Le boulevard principal de la ville, l’avenue Smara, était la scène directe des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants aux visages cachés derrière des foulards. Ces mêmes émeutiers cagoulés ont d’ailleurs perdu la raison, fracassant les portes des maisons, agressant les familles et les dévalisant… Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc pour stopper l’élan de ces vandales. Dans cette ambiance électrique, tous les habitants de la ville craignaient le pire et se sont enfermés chez eux. Au lendemain des confrontations, les habitants de Laâyoune qui n’ont pas mis de provisions de côté étaient morts de faim. Superettes, épiciers, boutiques, commerces… Tout était fermé. L’avenue Smara, qui connait d’habitude une activité incessante ne comptait qu’une dizaine de personnes mardi soir. La présence des forces de l’ordre aux quatre côtés de la ville a certainement contribué à apaiser la situation, permettant un retour au calme. Mais toute cette histoire est scandaleuse !
Said Isalmou Groupement de recherche et d’études sur le Sahel et le Sahara – Boujdour.
Nous condamnons vivement ces actes de vandalisme à Laâyoune provoqués par la pression de certaines parties anti-Maroc. Le front du Polisario et les responsables de l’Algérie doivent savoir que les Marocains ne permettront jamais à qui que ce soit de toucher une partie de leur pays. Malgré tous ces affrontements sanglants, Laâyoune se relèvera de cette crise passagère et prouvera au monde entier que le Maroc n’est pas un pays à abattre.
Hassan Benalili Association nationale de l’initiative du Sahara pour l’éducation et le développement – Zagora.
Les affrontements sanglants de Laâyoune n’ont fait que renforcer l’amour des Marocains envers leur pays. Le vandalisme a toujours été un moyen de protestation mais n’a jamais permis un dialogue sérieux et ouvert. La région de Zagora soutient Laâyoune qui sera et restera une ville du Maroc malgré les pressions exercées par des parties extérieures. Il faut aussi saluer les efforts déployés par les forces de l’ordre pour réussir à contrôler la situation face aux protestataires.
Al Majhoub Guammaz Surveillant général au lycée «Mly Rachid» - Smara.
Au lendemain des affrontements de Laâyoune, les élèves du lycée «Mly Rachid» à Smara ont organisé un sit-in au sein de l’établissement. Brandissant des drapeaux marocains, ils ont condamné les événements de Laâyoune et scandé des messages contre ces actes de vandalisme. Après l’intervention des forces de l’ordre, le directeur de l’académie régionale a décidé de suspendre les cours en attendant que la vague de protestation passe, et la reprise des cours se fera probablement après la fête d’Al Adha.
Réactions
Le réseau des Sahraouis établis en Afrique subsaharienne
Nous exprimons notre indignation et notre ferme condamnation des actes de vandalisme perpétrés à Laâyoune par des éléments criminels qui s'en sont pris aux biens et agressé sauvagement des agents des forces de l'ordre. Les membres du réseau imputent l'entière responsabilité de ces actes criminels aux services secrets algériens qui ont mobilisé des mercenaires-séparatistes pour semer le désordre et l'anarchie dans les provinces du sud du Royaume. Ces actes hostiles interviennent à un moment où le soutien à la proposition d'autonomie ne cesse de s'élargir au sein de la communauté internationale
Bachir Hammouni Sous-directeur provincial de la Cour d’appel - Laâyoune.
Les actes de vandalisme survenus à Laâyoune ont sérieusement endommagé les locaux, les équipements et les dossiers de la Cour d'appel de la ville. Il s'agissait d'une attaque systématique. Les auteurs de ces actes ont procédé par étapes, s'attaquant, tout d'abord, aux bureaux du sous-sol, avant de saccager ceux du rez-de-chaussée et du premier étage. Ces criminels ont incendié le service des archives de la Cour, le bureau d'instruction, ainsi que les bureaux des responsables judiciaires.
L'Association des tribus sahraouies marocaines en Europe (ATSME)
Nous condamnons avec vigueur les actes de violence qui ont visé les écoles, les banques, les administrations et les biens des habitants de Laâyoune. Ces actes, condamnables et ignobles, sont complètement étrangers aux nobles us et coutumes de notre société sahraouie marocaine. Nous appelons toutes les forces vives de la région et de l'ensemble du territoire marocain à condamner ce type d'actes et rester vigilantes face à toutes les manœuvres étrangères désespérées qui se servent du climat de liberté qui règne au Maroc pour porter atteinte à notre stabilité, à notre développement économique, culturel et social, et à notre forte mobilisation derrière le Roi pour défendre notre intégrité territoriale et notre unité nationale.
Antonin Tisseron Chercheur associé à l'Institut Thomas More.
Le Maroc a connu depuis l'accession au trône du Roi Mohammed VI, des changements politiques et une évolution dans son ouverture, ce qui n'est pas le cas de l'Algérie et du Polisario qui n'ont pas connu un tel renouvellement de cadres. C'est ce problème de générations lié aux régimes politiques et ces enjeux de succession de pouvoir qui font qu'accepter le règlement du conflit du Sahara, tel que le propose le Maroc, risquerait, pour un certain nombre de cadres du Polisario, d'entraîner une perte de pouvoir, d'influence et de statut aux niveaux personnel et du groupe. La résolution de la question du Sahara aurait un impact sécuritaire direct sur la région et des implications économiques et financières à plusieurs niveau
Bernard Kouchner Ministre français des Affaires étrangères.
Il y a un problème d'urgence parce qu'à Lâayoune les chocs ont été très violents, les incidents très graves. On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville, le nombre des blessés et le nombre des morts. Je présente mes condoléances aux familles des victimes, mais nous ne connaissons pas leur nombre et la gravité de leurs blessures, aussi bien du côté marocain que du côté sahraoui. Il faut trouver une solution à ce conflit. La dernière proposition marocaine, qui parlait d'autonomie, a été bien accueillie à l'ONU
Hamdi Ould Errachid Président du conseil municipal de Laâyoune.
Les actes perpétrés ont été instrumentalisés à des fins politiciennes et nous sommes contre une politisation des revendications sociales et le vandalisme… Les citoyens ont le droit d'exprimer leurs revendications sociales dans le calme mais sans recourir à la violence et sans jamais en faire un prétexte pour perpétrer des actes de vandalisme.
Sahara Le Maroc avorte un plan diabolique du polisario
HAKIM ARIF
Le polisario s’est engagé dans un cul de sac. L’Algérie voudrait bien continuer à l’utiliser, mais sans trop de dégâts. Spécialistes des prises d’otages, puisqu’ils ont une expérience de 35 ans maintenant à Tindouf, ils ont trouvé que ce camp ne rapportait pas beaucoup parce que plusieurs pays et ONG internationales savent bien qu’il s’agit d’une prison et que les Sahraouis qui y sont retenus ne sont pas des réfugiés. D’où la solution la plus évidente et la plus directe de créer un camp à quelques kilomètres de Laâyoune et de clamer son «indépendance» par rapport à l’Etat marocain. Au départ, le camp de Gdim Izik était une manifestation pacifique, quoique un peu originale, par laquelle les citoyens voulaient montrer aux autorités qu’ils étaient mécontents des villes dans lesquelles ils vivent. Quoique là aussi, il se trouve parmi les manifestants d’autres qui n’ont aucun déficit social à combler. C’est pourquoi les autorités ont laissé faire. Les protestataires ont monté leurs tentes une à une sans la moindre gêne et ont même organisé le campement avec tout le nécessaire en sécurité, assainissement… Les autorités ont alors entamé des négociations qui ont débouché sur une sortie de crise valable pour tout le monde. C’est à ce moment là que les directives du polisario ont tout gâché. Ses gros bras de l’intérieur ont reçu l’ordre d’empêcher que les campeurs reviennent chez eux. C’était une pièce maîtresse du dispositif sur lequel le polisario devait ensuite bâtir sa nouvelle théorie du camp de réfugiés à l’intérieur même du Sahara marocain. C’est grâce à ce subterfuge que le polisario aurait pu ameuter la presse algérienne, espagnole et la chaîne d’information française France 24, en plus de l’inconditionnelle Al Jazeera et démontrer au monde que le colonisateur malmène les populations sous occupation et qu’il faudrait appliquer les conventions de Genève et impliquer le Haut commissariat aux réfugiés… Le polisario a d’ailleurs rapidement demandé à l’ONU de veiller sur la sécurité des Sahraouis. Malgré tout, les autorités ont pu faire lever le camp et résoudre le problème. Le polisario n’a ainsi plus aucune carte à jouer. Il voulait récupérer un peu de son influence, mais le plan a mal tourné. Ses motivations peuvent être comprises. Selon Antonin Tisseron, chercheur associé à l'Institut Thomas More, le polisario craint la solution de la question du Sahara à cause de la perte de pouvoir, d'influence et de statut qu'elle induirait pour ses cadres. Cette perte d’influence est déjà manifeste. Le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri parle de 30 pays qui ont retiré leur reconnaissance à ce que l’Algérie et le polisario appellent la république arabe sahraouie. Trente pays, cela compte quand on est un petit groupe de trafiquants et qu’on risque de se retrouver un jour devant un tribunal. Pourquoi donc l’Algérie et le polisario maintiennent-ils leur position ? Antonin Tisseron apporte une première réponse. «C'est ce problème de générations lié aux régimes politiques et ces enjeux de succession de pouvoir qui font qu'accepter le règlement du conflit du Sahara, tel que le propose le Maroc, risquerait, pour un certain nombre de cadres du Polisario, d'entraîner une perte de pouvoir, d'influence et de statut aux niveaux personnel et du groupe», analyse-t-il. Le pouvoir au Maroc a changé. Le mode de gouvernance actuel est complètement différent de l’ancien alors que de l’autre côté rien n’a changé depuis 35 ans. L’Algérie, malgré le changement de présidents, n’a pas changé d’un iota, et cela tout le monde le sait, y compris les Algériens eux-mêmes : les affaires importantes ne se traitent pas à la présidence. Chez le polisario, les seuls changements consistent en les retours successifs des séquestrés et des hauts cadres du polisario. Ce qui démontre que le changement de gouvernance au Maroc a séduit les anciens séparatistes. D’autres voudraient aussi continuer de l’intérieur des camps à militer pour convaincre leurs camarades de la pertinence de la solution d’autonomie proposée par le Maroc. Leur sort est, jusqu’à aujourd’hui, inconnu. Ainsi en est-il pour Mustapha Salma. On commence à craindre le pire pour lui, puisque le polisario a déjà assassiné des opposants. Deux ONG américaines de défense des droits de l'homme, "Free my family now" et "Leadership Council for Human Rights" ont lancé une campagne incitant le polisario à dévoiler ce qui est arrivé et à libérer Mustapha Salma. L’histoire de ce militant se rapproche de plus en plus de celles des Européens enlevés régulièrement dans le Sahel par les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). D’ailleurs, le chercheur Tisseron le sait bien, lui qui a participé à la rédaction du rapport publié l'année dernière par l'Institut Thomas More «Pour une sécurité durable au Maghreb : une chance pour la région, un engagement pour l'Union Européenne». Il était justement responsable de la partie liée eu conflit du Sahara. Il a clairement fait ressortir la connexion entre AQMI et le polisario. Ces liens sont dus au fait que le polisario maîtrise les rouages du trafic d'armes dans la région. Il est de ce fait au centre d'«une zone grise, qui favorise les conflits, les tensions et les violences dans la région et sur laquelle il est très difficile d'avoir des contrôles».
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L’état ayant accédé à la majorité des revendications de ceux qui avaient organisé le camp à la périphérie de Laâyoune, celui-ci devait être levé. Les séparatistes ont d’abord tenté d’empêcher les gens de quitter le camp, avant d’organiser de véritables émeutes dans la ville, en brûlant bâtiments et voitures, et surtout en tuant cinq membres des forces de l’ordre, dont un pompier et un Mokhazni désarmés. Les arrestations ont permis d’identifier un fait peu commun : la majorité des troupes était constituée de repris de justice. Le polisario a donc recruté, utilisé des délinquants, juste pour mettre à mal la position marocaine, ce qui ne relève plus du combat politique, mais de l’entreprise criminelle.
Cela n’étonnera que ceux qui ne veulent pas voir, préférant l’illusion à la réalité. Entre 1975 et 1980, le polisario a enlevé des Sahraouis qu’il a obligés à rester à Tindouf. Il a fait pire encore. Il a enlevé des civils marocains, y compris au Nord du territoire contesté, un taximan et ses passagers par exemple, qui ont passé près de 20 ans comme prisonniers de guerre, alors qu’ils n’ont jamais porté une arme. Leur détention relevait de l’esclavage.
Le polisario est au centre de tous les trafics du Sahel. D’abord ceux liés à l’aide internationale. Les donateurs sont bernés par le chiffre donné par l’Algérie. Sans honte, les autorités du voisin de l’Est, avancent un nombre de réfugiés de 116.000 personnes, depuis 30 ans, alors qu’ils ne sont que quarante mille, images satellitaires à l’appui. Le HCR a beau réclamer un recensement, Alger s’y refuse et les dirigeants du polisario s’enrichissent grâce aux surplus de l’aide internationale revendus en Mauritanie et au Mali. Depuis 4 ans, l’on sait que des connexions existent entre le polisario et AQMI, souvent autour des trafics d’ailleurs.
Ce contexte, où le polisario utilise les repris de justice, n’a rien d’étonnant. Ce qui l’est par contre c’est que certains continuent à considérer ces derniers comme des révolutionnaires combattant pour une noble cause. En persistant à soutenir ces criminels, Alger se met en marge des pays civilisés.
Les autorités marocaines par leur laxisme ont contribué à cette situation. Il n’est pas question de laisser l’Etat se faire dépasser par les événements. Juste pour montrer une bonne image. Face aux criminels du ‘’Polisario’’ seule l’attitude d’un Etat fort, légitimiste, légaliste est à même de conforter la position marocaine. Toute autre attitude, quel que soit son objectif, est contre-productive.
Laâyoune
La guérilla n’aura pas lieu
Mouna Izddine
Retour au calme, triste bilan
Si ce n’étaient les vitres d’agences bancaires brisées, les carcasses de jeeps brûlées et les résidus de cocktails Molotov jonchant ici et là le bitume de l’avenue Smara ou du quartier Maâtallah, rien ne laisserait deviner les jours de vives tensions qui ont secoué le chef-lieu de la région éponyme. Des troubles survenus suite au démantèlement par les forces de l’ordre du campement illégal dressé depuis le 19 octobre 2010 à une dizaine de kilomètres à la sortie est de la ville par des contestataires réclamant «l’amélioration de leurs conditions de vie», notamment le droit «à un logement décent et à un emploi», ou encore à la carte de l’Entraide Nationale. Comment en est-on arrivé là ? Quel est le bilan humain et matériel de ces incidents ? Les versions diffèrent, entre celle des autorités marocaines et celle du front polisario, relayé par ses inconditionnels soutiens médiatiques algériens et espagnols. A l’heure où nous mettons sous presse, le ministère de l’Intérieur marocain parle de 11 morts, en l’occurrence un fonctionnaire à l'Office chérifien des phosphates (OCP) heurté par un véhicule lors des affrontements, un gendarme, un policier, un pompier et 7 autres agents des forces de l’ordre, touchés mortellement par les émeutiers. Les autres chiffres officiels annoncés par le Wali de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, Mohamed Guelmous, évoquent 70 agents de l’ordre et 4 civils blessés, et 65 personnes arrêtées pour actes de vandalisme, mais aucune disparition. Le Front Polisario, lui, ne cite aucun décès dans les rangs des forces gouvernementales marocaines, malgré les photographies prouvant le contraire, mais évoque en revanche «19 tués, dont un enfant poignardé dans le quartier Douirat, 723 blessés et 159 portés disparus, tous civils».
Vandalisme et barbarie…
Même divergence au niveau du récit des faits. Le département de Taïeb Cherkaoui affirme ainsi que les forces de sécurité ont reçu l’ordre d’intervenir, avec l’aval du Parquet, dans la matinée du lundi 8 novembre 2010, à 6h45, pour libérer du camp de Gdiem Izik, « les personnes âgées, les femmes et les enfants se trouvant sous l'emprise d'un groupe d'individus aux antécédents judiciaires (…), après avoir épuisé toutes les voies de dialogue sérieux pour trouver une issue à une situation inacceptable au regard de la loi». Au début de ce mois en effet, les pouvoirs publics, en concertation avec les chioukhs des différentes tribus, les élus et les représentants de la société civile, s’étaient engagés à répondre aux revendications socio-économiques de tous les concernés. Commençant à distribuer le dimanche 31 octobre 2010 à la Wilaya un premier lot de 600 terrains aux citoyens vulnérables, notamment aux veuves, aux femmes divorcées et aux personnes âgées, en plus de centaines de cartes de l’Entraide nationale à des nécessiteux. Ayant trouvé réponse à leurs doléances, les campeurs se sont mis à démonter leurs tentes ce lundi matin. C’est à ce moment que des membres du comité d’organisation du campement, visiblement enrôlés par le mouvement séparatiste, armés de cocktails Molotov, de bonbonnes de gaz, de gourdins, de sabres et autres armes blanches, s’en sont pris aux campeurs pour les empêcher de quitter les lieux, puis aux agents des forces de sécurité venus délivrer ces derniers, faisant trois morts, un gendarme, un policier et un pompier. Les éléments qui n’ont pas été appréhendés après cette altercation sont alors sortis du camp, s’adonnant à des actes de vandalisme dans plusieurs quartiers de la ville, aidés par des repris de justice et des adolescents fauteurs de trouble. Ils mettent le feu à des établissements étatiques, notamment aux sièges du Conseil régional, de la Cour d’appel, du Centre régional d’investissement (CRI) et de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation. Les émeutiers s’attaquent également à des arrondissements de police et à des agences de la Banque Populaire et de la BMCE ainsi qu’à des cafés, brisant les vitres, mettant à sac matériels et équipements. Les manifestants incendient pareillement une dizaine de véhicules. D’après le préfet de police de Laâyoune, deux agences bancaires ont en outre fait l'objet d'une tentative de vol, avortée par les forces de l’ordre. Certains habitants joints par téléphone rapportent même que des jeunes vandales auraient pénétré de force dans des domiciles, pillant les biens des occupants et maltraitant ces derniers. Au total, 10 éléments des forces de l’ordre (forces auxiliaires, gendarmerie royale et protection civile), succomberont à leurs blessures, parmi lesquels: Nour Eddine Ouderhm, Momahed Ali Boualem, Yassine Bougataya, Abdelmoumen Ennchioui, Oualaid Ait Alla, Badr Eddine Torahi, Abdelmajid Adardour et Mohamed Najah. Une enquête autour des circonstances du décès de Brahim Guergar Ould Med Ould Hammadi, le fonctionnaire de l’OCP précité, a été par ailleurs ordonnée par le procureur général prés la Cour d'appel de Laâyoune.
Et récupération polisarienne
Pour nombre d’observateurs, il ne fait pas de doute que ces incidents ont été sciemment fomentés, sinon alimentés, par le mouvement indépendantiste et son mentor algérien, eu égard au timing des évènements. Une thèse plausible, le campement ayant été dressé au lendemain de la visite de l’émissaire onusien dans la région, Christopher Ross, et à deux semaines du troisième round de négociations entre le Maroc et le front polisario à New York sous l’égide des Nations Unies. Sans oublier les incidents consécutifs au démantèlement du camp, survenus deux jours à peine après la commémoration par le Maroc du 35e anniversaire de la Marche Verte. Les sbires de Mohamed Abdelaziz et des services secrets algériens, comme n’a pas hésité à le dénoncer la Fédération internationale pour l'autonomie au Sahara (FIAS, basée à Paris) dans un courrier adressé au président américain et au Secrétaire général de l'ONU, chercheraient-ils à saboter les pourparlers ? Sachant que les chances des séparatistes et autres référendaires de sortir «gagnants» de ces négociations s’amenuisent sérieusement, les grandes capitales du monde et la communauté internationale reconnaissant aujourd’hui à l’unanimité la proposition marocaine d'autonomie élargie comme l’unique voie politique réaliste pour sortir le dossier du Sahara de son immobilisme. Quoi qu’il en soit, même en supposant que toute cette chronologie soit le fruit d’un immaculé hasard, la récupération politique par l’organisation de Mohamed Abdelaziz de revendications purement socio-économiques, et sa tentative d’embrigadement idéologique des populations sahraouies, est évidente. Un jeu d’enfant dans une région où le plus infime des évènements ou le moindre soupir de mécontentement prend des allures incommensurables.
Guerre médiatique anti-marocaine
Preuve en est l’acharnement médiatique hispano-algérien à l’encontre du Maroc depuis l’installation de Gdeim Izik. Un campement présenté par des journalistes «objectif», mais étrangement muets sur le sort de Mustapha Salma et autres violations des droits de l’homme à Tindouf, comme un «soulèvement du peuple sahraoui de El Aiun contre l’oppression de l’occupant marocain et pour son droit à l’autodétermination». Aucun reporter ou cameraman de presse n’ayant eu accès à Gdeim Izik, ni pu couvrir les affrontements et les lendemains du lundi 8 novembre 2010, les médias ibères comme ceux du voisin de l’Est se sont exclusivement basés sur les récits par téléphone ou internet des activistes, et sur les dépêches de l’agence de presse séparatiste, dénigrant et réfutant systématiquement les versions des autorités comme des ONGs marocaines. Ainsi, pendant que Abdelaziz lançait sur les ondes de la télévision publique algérienne «un appel à la communauté internationale pour mettre un terme à la répression menée par le Maroc», son agence affirmait que les «forces d’agression marocaines ont utilisé des balles réelles, des grenades lacrymogènes, des matraques, des pierres et de puissants canons à eau contre 28.000 civils pacifiques et sans défense» lors du démantèlement du campement. Intervention «musclée» qui aurait eu le don de faire entrer les Sahraouis restés en ville dans une colère noire, les faisant sortir de leurs demeures, «brandissant des drapeaux du polisario qu’ils sont allés accrocher sur la devanture de tous les bâtiments officiels où flottait jusque-là le drapeau marocain», avant de se faire «réprimer très violemment par les forces de l’ordre». Plus rocambolesque encore, les représentants du polisario à Madrid accusent le Maroc d’avoir provoqué les incidents du lundi 8 novembre 2010 pour faire échouer les pourparlers de Manhasset, et ce, en incitant des habitants de Laâyoune à «saccager des centaines d’habitations, de boutiques et de véhicules appartenant aux Sahraouis de souche, les 70% des résidents de El Aiun étant des Marocains installés là par le gouvernement de Rabat dans le cadre de sa politique coloniale». Une allégation pétrie de contradictions, démentie catégoriquement par le préfet de la police Mohamed Dkhissi, qui a nié toute confrontation entre citoyens lors des actes de vandalismes qu'a connus la ville ce lundi 8 novembre 2010, soulignant que «les seules confrontations se sont produites entre des groupes de repris de justice et les forces de l'ordre, qui ont su garder leur sang froid afin d'éviter des pertes humaines parmi les civils».
Le poids des mots, le choc des photos
Aujourd’hui, et alors que la nouvelle rencontre informelle entre le Maroc et le front polisario s’est clôturée sans avancée probante dans la soirée du mardi 9 novembre 2010, Laâyoune a retrouvé son calme habituel, chacun vaquant à ses occupations quotidiennes. Néanmoins, des interrogations demeurent, notamment quant au délai de réaction des autorités locales, les médias nationaux se demandant comment celles-ci ont laissé une nuée d’habitants (12.000 selon des ONG, 28.000 d’après les séparatistes), avec toute la logistique que cela suppose (dans une région de surcroît étroitement encadrée), acheminer puis monter tranquillement des milliers de tentes sachant les risques de débordements qu’un tel regroupement humain peut présenter. D’autres reprochent aux partis politiques et à la société civile d’avoir cédé le terrain aux recruteurs séparatistes en ne s’intéressant pas suffisamment aux populations et à la vie socio-politique des provinces du Sud, comme elles le font pour les Marocains du Nord ou du Centre. Et ces derniers se disent las pour leur part de l’attitude «d’assistés» des Sahraouis, perçus comme d’éternels insatisfaits…
Mais une chose est «visuellement» sûre, au-delà de la guerre des chiffres et des récits. Si dans les semaines précédentes, l’image du Maroc a été malmenée par le déluge de photos en hommage à Nayem el Garhi, l’adolescent de 14 ans ayant malencontreusement trouvé la mort dans un accrochage à l’entrée du campement Gdeim Izik, les clichés des tués et des blessés dans les rangs des forces de l’ordre marocaines, sauvagement attaquées par les émeutiers séparatistes durant les affrontements du lundi 8 novembre 2010, ont pareillement fait le tour du monde sur la toile ... Dévoilant à l’opinion publique des 4 coins de la planète le visage criminel d’une organisation que ses défenseurs n’ont de cesse de vendre comme un modèle de démocratie et d’humanisme.
Temoignages
Al Hossine Raddit Journaliste correspondant - Laâyoune.
Laâyoune est sous le choc. Les habitants ne sont pas habitués à vivre ces actes de vandalisme. La ville croule sous les pierres et les incendies sans que les forces de l’ordre ne réussissent à contrôler la situation malgré tous les efforts déployés. Entre voitures incendiées et cafés dévastés, Laâyoune est victime de protestataires profitant de l’ambiance tendue de la ville pour se rebeller et créer l’émeute. Les dégâts sont monumentaux… Hormis les dommages matériels, l’image du Maroc est ternie à l’étranger suite à ces actes. Pourtant, toutes les informations sont manipulées. Ce manque de communication sert la propagande séparatiste et empêche le Maroc d’avancer en matière de droits de l’homme. Dommage…
Mohamed Sbai Agence de location de 4x4 – Laâyoune.
En voyant tous ces manifestants aux visages cachés, ces voitures brûlées et ces estafettes des forces de l’ordre à Laâyoune, on se croirait en Irak. Paniqués et désemparés, les habitants cherchent du secours, en vain. La peur atteint le summum lorsque les protestataires rentrent de force dans les maisons, maltraitent les femmes et les enfants et volent leurs biens. Ils ont exigé, le Maroc s’est exécuté, qu’est-ce qu’ils veulent de plus ?
Hammoudi Iguilid,Président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) - Section Laâyoune.
Le 8 novembre 2010, Laâyoune s’est réveillée au son d’affrontements sanglants entre des hommes cagoulés et les forces de l’ordre après l’intervention de celles-ci pour l’opération de dispersion des habitants du camp de Gdeim Izik. Difficile de décrire l’état de la ville lors de ces affrontements. Voitures brûlées, agences bancaires incendiées, établissements étatiques et privés saccagés, goudron fondu, livrets civils déchirés… Les conséquences sont désastreuses. Le boulevard principal de la ville, l’avenue Smara, était la scène directe des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants aux visages cachés derrière des foulards. Ces mêmes émeutiers cagoulés ont d’ailleurs perdu la raison, fracassant les portes des maisons, agressant les familles et les dévalisant… Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc pour stopper l’élan de ces vandales. Dans cette ambiance électrique, tous les habitants de la ville craignaient le pire et se sont enfermés chez eux. Au lendemain des confrontations, les habitants de Laâyoune qui n’ont pas mis de provisions de côté étaient morts de faim. Superettes, épiciers, boutiques, commerces… Tout était fermé. L’avenue Smara, qui connait d’habitude une activité incessante ne comptait qu’une dizaine de personnes mardi soir. La présence des forces de l’ordre aux quatre côtés de la ville a certainement contribué à apaiser la situation, permettant un retour au calme. Mais toute cette histoire est scandaleuse !
Said Isalmou Groupement de recherche et d’études sur le Sahel et le Sahara – Boujdour.
Nous condamnons vivement ces actes de vandalisme à Laâyoune provoqués par la pression de certaines parties anti-Maroc. Le front du Polisario et les responsables de l’Algérie doivent savoir que les Marocains ne permettront jamais à qui que ce soit de toucher une partie de leur pays. Malgré tous ces affrontements sanglants, Laâyoune se relèvera de cette crise passagère et prouvera au monde entier que le Maroc n’est pas un pays à abattre.
Hassan Benalili Association nationale de l’initiative du Sahara pour l’éducation et le développement – Zagora.
Les affrontements sanglants de Laâyoune n’ont fait que renforcer l’amour des Marocains envers leur pays. Le vandalisme a toujours été un moyen de protestation mais n’a jamais permis un dialogue sérieux et ouvert. La région de Zagora soutient Laâyoune qui sera et restera une ville du Maroc malgré les pressions exercées par des parties extérieures. Il faut aussi saluer les efforts déployés par les forces de l’ordre pour réussir à contrôler la situation face aux protestataires.
Al Majhoub Guammaz Surveillant général au lycée «Mly Rachid» - Smara.
Au lendemain des affrontements de Laâyoune, les élèves du lycée «Mly Rachid» à Smara ont organisé un sit-in au sein de l’établissement. Brandissant des drapeaux marocains, ils ont condamné les événements de Laâyoune et scandé des messages contre ces actes de vandalisme. Après l’intervention des forces de l’ordre, le directeur de l’académie régionale a décidé de suspendre les cours en attendant que la vague de protestation passe, et la reprise des cours se fera probablement après la fête d’Al Adha.
Réactions
Le réseau des Sahraouis établis en Afrique subsaharienne
Nous exprimons notre indignation et notre ferme condamnation des actes de vandalisme perpétrés à Laâyoune par des éléments criminels qui s'en sont pris aux biens et agressé sauvagement des agents des forces de l'ordre. Les membres du réseau imputent l'entière responsabilité de ces actes criminels aux services secrets algériens qui ont mobilisé des mercenaires-séparatistes pour semer le désordre et l'anarchie dans les provinces du sud du Royaume. Ces actes hostiles interviennent à un moment où le soutien à la proposition d'autonomie ne cesse de s'élargir au sein de la communauté internationale
Bachir Hammouni Sous-directeur provincial de la Cour d’appel - Laâyoune.
Les actes de vandalisme survenus à Laâyoune ont sérieusement endommagé les locaux, les équipements et les dossiers de la Cour d'appel de la ville. Il s'agissait d'une attaque systématique. Les auteurs de ces actes ont procédé par étapes, s'attaquant, tout d'abord, aux bureaux du sous-sol, avant de saccager ceux du rez-de-chaussée et du premier étage. Ces criminels ont incendié le service des archives de la Cour, le bureau d'instruction, ainsi que les bureaux des responsables judiciaires.
L'Association des tribus sahraouies marocaines en Europe (ATSME)
Nous condamnons avec vigueur les actes de violence qui ont visé les écoles, les banques, les administrations et les biens des habitants de Laâyoune. Ces actes, condamnables et ignobles, sont complètement étrangers aux nobles us et coutumes de notre société sahraouie marocaine. Nous appelons toutes les forces vives de la région et de l'ensemble du territoire marocain à condamner ce type d'actes et rester vigilantes face à toutes les manœuvres étrangères désespérées qui se servent du climat de liberté qui règne au Maroc pour porter atteinte à notre stabilité, à notre développement économique, culturel et social, et à notre forte mobilisation derrière le Roi pour défendre notre intégrité territoriale et notre unité nationale.
Antonin Tisseron Chercheur associé à l'Institut Thomas More.
Le Maroc a connu depuis l'accession au trône du Roi Mohammed VI, des changements politiques et une évolution dans son ouverture, ce qui n'est pas le cas de l'Algérie et du Polisario qui n'ont pas connu un tel renouvellement de cadres. C'est ce problème de générations lié aux régimes politiques et ces enjeux de succession de pouvoir qui font qu'accepter le règlement du conflit du Sahara, tel que le propose le Maroc, risquerait, pour un certain nombre de cadres du Polisario, d'entraîner une perte de pouvoir, d'influence et de statut aux niveaux personnel et du groupe. La résolution de la question du Sahara aurait un impact sécuritaire direct sur la région et des implications économiques et financières à plusieurs niveau
Bernard Kouchner Ministre français des Affaires étrangères.
Il y a un problème d'urgence parce qu'à Lâayoune les chocs ont été très violents, les incidents très graves. On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville, le nombre des blessés et le nombre des morts. Je présente mes condoléances aux familles des victimes, mais nous ne connaissons pas leur nombre et la gravité de leurs blessures, aussi bien du côté marocain que du côté sahraoui. Il faut trouver une solution à ce conflit. La dernière proposition marocaine, qui parlait d'autonomie, a été bien accueillie à l'ONU
Hamdi Ould Errachid Président du conseil municipal de Laâyoune.
Les actes perpétrés ont été instrumentalisés à des fins politiciennes et nous sommes contre une politisation des revendications sociales et le vandalisme… Les citoyens ont le droit d'exprimer leurs revendications sociales dans le calme mais sans recourir à la violence et sans jamais en faire un prétexte pour perpétrer des actes de vandalisme.
Sahara Le Maroc avorte un plan diabolique du polisario
HAKIM ARIF
Le polisario s’est engagé dans un cul de sac. L’Algérie voudrait bien continuer à l’utiliser, mais sans trop de dégâts. Spécialistes des prises d’otages, puisqu’ils ont une expérience de 35 ans maintenant à Tindouf, ils ont trouvé que ce camp ne rapportait pas beaucoup parce que plusieurs pays et ONG internationales savent bien qu’il s’agit d’une prison et que les Sahraouis qui y sont retenus ne sont pas des réfugiés. D’où la solution la plus évidente et la plus directe de créer un camp à quelques kilomètres de Laâyoune et de clamer son «indépendance» par rapport à l’Etat marocain. Au départ, le camp de Gdim Izik était une manifestation pacifique, quoique un peu originale, par laquelle les citoyens voulaient montrer aux autorités qu’ils étaient mécontents des villes dans lesquelles ils vivent. Quoique là aussi, il se trouve parmi les manifestants d’autres qui n’ont aucun déficit social à combler. C’est pourquoi les autorités ont laissé faire. Les protestataires ont monté leurs tentes une à une sans la moindre gêne et ont même organisé le campement avec tout le nécessaire en sécurité, assainissement… Les autorités ont alors entamé des négociations qui ont débouché sur une sortie de crise valable pour tout le monde. C’est à ce moment là que les directives du polisario ont tout gâché. Ses gros bras de l’intérieur ont reçu l’ordre d’empêcher que les campeurs reviennent chez eux. C’était une pièce maîtresse du dispositif sur lequel le polisario devait ensuite bâtir sa nouvelle théorie du camp de réfugiés à l’intérieur même du Sahara marocain. C’est grâce à ce subterfuge que le polisario aurait pu ameuter la presse algérienne, espagnole et la chaîne d’information française France 24, en plus de l’inconditionnelle Al Jazeera et démontrer au monde que le colonisateur malmène les populations sous occupation et qu’il faudrait appliquer les conventions de Genève et impliquer le Haut commissariat aux réfugiés… Le polisario a d’ailleurs rapidement demandé à l’ONU de veiller sur la sécurité des Sahraouis. Malgré tout, les autorités ont pu faire lever le camp et résoudre le problème. Le polisario n’a ainsi plus aucune carte à jouer. Il voulait récupérer un peu de son influence, mais le plan a mal tourné. Ses motivations peuvent être comprises. Selon Antonin Tisseron, chercheur associé à l'Institut Thomas More, le polisario craint la solution de la question du Sahara à cause de la perte de pouvoir, d'influence et de statut qu'elle induirait pour ses cadres. Cette perte d’influence est déjà manifeste. Le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri parle de 30 pays qui ont retiré leur reconnaissance à ce que l’Algérie et le polisario appellent la république arabe sahraouie. Trente pays, cela compte quand on est un petit groupe de trafiquants et qu’on risque de se retrouver un jour devant un tribunal. Pourquoi donc l’Algérie et le polisario maintiennent-ils leur position ? Antonin Tisseron apporte une première réponse. «C'est ce problème de générations lié aux régimes politiques et ces enjeux de succession de pouvoir qui font qu'accepter le règlement du conflit du Sahara, tel que le propose le Maroc, risquerait, pour un certain nombre de cadres du Polisario, d'entraîner une perte de pouvoir, d'influence et de statut aux niveaux personnel et du groupe», analyse-t-il. Le pouvoir au Maroc a changé. Le mode de gouvernance actuel est complètement différent de l’ancien alors que de l’autre côté rien n’a changé depuis 35 ans. L’Algérie, malgré le changement de présidents, n’a pas changé d’un iota, et cela tout le monde le sait, y compris les Algériens eux-mêmes : les affaires importantes ne se traitent pas à la présidence. Chez le polisario, les seuls changements consistent en les retours successifs des séquestrés et des hauts cadres du polisario. Ce qui démontre que le changement de gouvernance au Maroc a séduit les anciens séparatistes. D’autres voudraient aussi continuer de l’intérieur des camps à militer pour convaincre leurs camarades de la pertinence de la solution d’autonomie proposée par le Maroc. Leur sort est, jusqu’à aujourd’hui, inconnu. Ainsi en est-il pour Mustapha Salma. On commence à craindre le pire pour lui, puisque le polisario a déjà assassiné des opposants. Deux ONG américaines de défense des droits de l'homme, "Free my family now" et "Leadership Council for Human Rights" ont lancé une campagne incitant le polisario à dévoiler ce qui est arrivé et à libérer Mustapha Salma. L’histoire de ce militant se rapproche de plus en plus de celles des Européens enlevés régulièrement dans le Sahel par les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). D’ailleurs, le chercheur Tisseron le sait bien, lui qui a participé à la rédaction du rapport publié l'année dernière par l'Institut Thomas More «Pour une sécurité durable au Maghreb : une chance pour la région, un engagement pour l'Union Européenne». Il était justement responsable de la partie liée eu conflit du Sahara. Il a clairement fait ressortir la connexion entre AQMI et le polisario. Ces liens sont dus au fait que le polisario maîtrise les rouages du trafic d'armes dans la région. Il est de ce fait au centre d'«une zone grise, qui favorise les conflits, les tensions et les violences dans la région et sur laquelle il est très difficile d'avoir des contrôles».