Suite de l'Article :
Le grand virage vers l’extrême gauche révolutionnaire
Déçus, ils se sont retournés vers les mouvements d’extrême gauche. «La
première fois où j’ai brièvement croisé El Ouali Mustapha Sayed, c’était
chez un ami étudiant du nom de Berrada, du Centre de formation des
journalistes. Je n’ai fait que l’entrevoir. C’était un gars longiligne,
plutôt maigre et de taille assez grande. Brun, portant une barbiche
légère, aux traits typiquement sahraouis. De loin, il paraissait
sérieux, voire taciturne», témoigne Abdelaziz Tribek, ancien militant
d’Ilal Amam et auteur d’un livre Ilal Amam, autopsie d’un calvaire
(édit. Saad Warzazi, 2009).
«Je me souviens de lui, justement, en raison
de la réflexion que m’avait faite un Berrada déçu et courroucé : "Ce
gars-là, on l’aide par sympathie, et parce qu’il appartient à une région
à problèmes, mais il nous le rend mal"», témoigne Tribek. «J’ai eu à
l’œil El Ouali, chaque fois qu’on se croisait... Pour moi, c’était un
gars pas réglo du tout. Je l’ai revu très peu de fois, par la suite,
notamment à l’occasion d’assemblées générales de l’UNEM tenues à
l’échelle de l’ensemble de l’Université, où il parlait un arabe
classique aux intonations sahraouies, et de choses (…) qui n’avaient pas
de rapport avec les affaires étudiantes courantes.
El Ouali n’a pas
été attiré, selon toute vraisemblance, par la nébuleuse gauchiste (on
ne trouve sa trace nulle part). Mais, a-t-il eu une influence sur
l’adoption par Ilal Amam d’un slogan creux et déplacé par rapport aux
réalités géopolitiques de l’époque, droit du peuple sahraoui à
l’autodétermination (une motion du XVe Congrès de l’UNEM, tenu en août
1972, y faisait allusion), ou du discours paru dans un article de
Souffles (dans son étape politique) faisant du Sahara une “Nouvelle
Palestine” ?» , s’interroge Abdelaziz Tribek.
En tout cas, le combat de
l’époque portait contre l’occupation espagnole et le «droit à
l’autodétermination» en question n’avait pas le sens indépendantiste qui
est le sien aujourd’hui..
A suivre
Le grand virage vers l’extrême gauche révolutionnaire
Déçus, ils se sont retournés vers les mouvements d’extrême gauche. «La
première fois où j’ai brièvement croisé El Ouali Mustapha Sayed, c’était
chez un ami étudiant du nom de Berrada, du Centre de formation des
journalistes. Je n’ai fait que l’entrevoir. C’était un gars longiligne,
plutôt maigre et de taille assez grande. Brun, portant une barbiche
légère, aux traits typiquement sahraouis. De loin, il paraissait
sérieux, voire taciturne», témoigne Abdelaziz Tribek, ancien militant
d’Ilal Amam et auteur d’un livre Ilal Amam, autopsie d’un calvaire
(édit. Saad Warzazi, 2009).
«Je me souviens de lui, justement, en raison
de la réflexion que m’avait faite un Berrada déçu et courroucé : "Ce
gars-là, on l’aide par sympathie, et parce qu’il appartient à une région
à problèmes, mais il nous le rend mal"», témoigne Tribek. «J’ai eu à
l’œil El Ouali, chaque fois qu’on se croisait... Pour moi, c’était un
gars pas réglo du tout. Je l’ai revu très peu de fois, par la suite,
notamment à l’occasion d’assemblées générales de l’UNEM tenues à
l’échelle de l’ensemble de l’Université, où il parlait un arabe
classique aux intonations sahraouies, et de choses (…) qui n’avaient pas
de rapport avec les affaires étudiantes courantes.
El Ouali n’a pas
été attiré, selon toute vraisemblance, par la nébuleuse gauchiste (on
ne trouve sa trace nulle part). Mais, a-t-il eu une influence sur
l’adoption par Ilal Amam d’un slogan creux et déplacé par rapport aux
réalités géopolitiques de l’époque, droit du peuple sahraoui à
l’autodétermination (une motion du XVe Congrès de l’UNEM, tenu en août
1972, y faisait allusion), ou du discours paru dans un article de
Souffles (dans son étape politique) faisant du Sahara une “Nouvelle
Palestine” ?» , s’interroge Abdelaziz Tribek.
En tout cas, le combat de
l’époque portait contre l’occupation espagnole et le «droit à
l’autodétermination» en question n’avait pas le sens indépendantiste qui
est le sien aujourd’hui..
A suivre