Voila comment le chien a la tete de singe a fini ses jours. Je lui souhaite une place la plus chaude dans l'enfer.
Tous les experts en mendecine dans le monde , et toute son arme n'ont pas pu le sauver.
Il a régné sur l’Algérie de 1965 à 1978
Les derniers jours de Boumediène
Jeudi 5 octobre 1978. Le temps est couvert sur Alger. Les rares passagers du vol régulier Alger-Moscou, prévu à 9h15, attendent tranquillement dans la salle d’embarquement lorsqu’ils aperçoivent trois limousines noires s’immobiliser devant la passerelle de l’avion.
De l’intérieur d’une des voitures s’extrait un homme emmitouflé dans son burnous brun avant de s’engouffrer dans l’appareil. Devant le cockpit, l’on a spécialement aménagé un petit coin pour permettre à cet homme de voyager confortablement. L’homme emmitouflé dans son burnous n’est autre que le président Houari Boumediène. Curieusement, on a dérogé au protocole qui sied à ce genre de cérémonie. Aucun ministre, aucun haut gradé de l’armée n’est venu saluer le départ du chef de l’Etat algérien. Hormis son entourage et une poignée d’officiels, personne ne devait savoir que Boumediène doit se rendre en URSS. Le secret doit être si bien gardé que les passagers qui devaient effectuer le voyage vers Moscou sont priés de rentrer chez eux. Seul un membre du gouvernement, Ahmed Taleb El-Ibrahimi, ministre conseiller auprès de la présidence de la République, médecin lui-même, fera partie de la délégation qui accompagnera le président. Pourquoi s’entourer d’un maximum de prudence ? Pourquoi cultiver tant de cachotteries autour d’un voyage d’ordinaire plutôt banal ? A vrai dire, Houari Boumediène est malade. Depuis quelques semaines, son état de santé est devenu si préoccupant que les médecins du Président ont pris la décision de l’évacuer vers un hôpital russe. Pourtant, l’été 1978 s’annonce plutôt radieux pour Boumediène. Au cours du mois de juillet, il se rend avec son épouse Anissa en Yougoslavie pour y passer ses premières vraies vacances. Depuis son accession au pouvoir en juin 1965, le raïs ne s’est jamais vraiment offert une grande plage de repos. Certes, ce célibataire endurci, ce casanier qui adore la compagnie de ses amis et fidèles, notamment Chérif Belkacem, Ahmed Medeghri et Abdelaziz Bouteflika, s’est marié avec une avocate de père algérien et de mère suissesse, mais il a rarement pu profiter des joies de la vie conjugale tant il est pris par ses fonctions. Ami intime du chef de l’Etat Yougoslave, Josip Broz Tito, Boumediène peut donc disposer en Yougoslavie des meilleures commodités qu’offre une luxueuse demeure dans une station balnéaire de la mer Méditerranée. La lecture, la baignade, le repos, la compagnie de son épouse, quoi de mieux pour remettre Boumediène d’aplomb. Mais voilà, en dépit du grand faste et des considérables égards dont il bénéficie lors de son séjour, le Président se sent mal. Il ressent de fortes douleurs au niveau de la tête, mais son entourage ne s’en inquiète pas outre mesure.
Boumediène incapable de gouverner
De retour de Yougoslavie, Boumediène reprend ses activités. Le 19 septembre, il reçoit le leader cubain, Fidel Castro, de passage à Alger avant de s’envoler à la fin du mois en Syrie pour prendre part au sommet des chefs d’Etat arabes. Malgré son état de fatigue, faisant fi des recommandations de son médecin, Boumediène ne veut, pour rien au monde, manquer cette importante réunion qui se tiendra à Damas. « Je tiens à être présent à ce moment. Rien ne pourra me faire changer d’avis », affirmera-t-il, en substance, à ceux qui lui demandent de ménager ses forces. Comme prévu, la conférence sera éreintante. Des heures interminables de discussions, de palabres, de débats et de rencontres en aparté épuisent Boumediène qui, pourtant, jouit d’une solide corpulence et dont les capacités de résistance au travail sont énormes. Une fois de plus, Boumediène se plaindra de temps à autre de ces satanés maux de tête qui l’empêchent de dormir. Sitôt la conférence achevée, Boumediène regagne Alger le 24 septembre. A l’aéroport, une délégation de hauts responsables l’attend au pied de l’avion. Curieusement, ni la télévision ni les journaux, d’habitude si prompts à rendre compte des moindres cérémonies officielles, se gardent de diffuser des images de cette cérémonie. L’absence d’images officielles ne soulève pas davantage d’interrogations, mais cela intrigue tout de même. Les jours passent et les douleurs deviennent de plus en plus insistantes si bien que Boumediène est contraint de limiter les visites sur le terrain, les audiences ainsi que les entretiens avec les membres du gouvernement. Depuis l’été 1978, pas moins de quatre Conseils des ministres ont dû être successivement annulés sans que l’on en connaisse les raisons. De hauts dirigeants étrangers débarquent à Alger sans qu’ils puissent rencontrer Boumediène. Ami de longue date de Boumediène, le vice-président du Vietnam, Nguyên Huu Tho, séjourne à Alger sans qu’il soit en mesure d’obtenir une entrevue avec le Président. Le mystère entoure le raïs. Bien sûr, tout cela intrigue tant que les chancelleries occidentales finissent par ébruiter l’information : Boumediène est dans l’incapacité de gouverner. Dans la capitale, les rumeurs se propagent et agrémentent les discussions du microcosme politico-médiatique. Chacun va de sa supputation. Boumediène aurait fait l’objet d’un empoisonnement lors de son séjour en Syrie. Le Mossad, services secrets israéliens, aurait intoxiqué le Président à l’aide de rayons déclenchés par le flash d’un appareil photo. Boumediène aurait fait l’objet d’une tentative d’un putsch dont il serait sorti blessé. L’hebdomadaire britannique Sunday Express s’en fera l’écho le 14 octobre en affirmant, grâce à une gorge chaude française, que le président algérien a fait l’objet d’un coup d’Etat fomenté par de jeunes officiers. Tout cela expliquerait-il donc sa disparition de la scène publique ? En réalité, Boumediène souffre d’une mystérieuse maladie. Après maintes analyses, ses médecins détectent enfin des traces de sang dans son urine et concluent à une hématurie, une infection qui se caractérise par la présence de sang dans les urines. Infection des reins ? Cancer du sang ? Les médecins demeurent perplexes. Pis, ils sont impuissants face au mal qui ronge Boumediène. Devant la persistance des douleurs, ses proches décident donc d’évacuer Boumediène vers Moscou. Pourquoi l’URSS plutôt que la France ou la Suisse, pourtant réputés pour leurs hôpitaux ultramodernes ? Le gouvernement algérien ne souhaite nullement que la maladie du Président soit rendue publique tellement il est vrai qu’une telle éventualité aurait des conséquences néfastes pour la stabilité de l’Algérie. Décision est ainsi prise de recourir à des soins dans un pays ami. Une fois l’accord des Soviétiques acquis, les vrais motifs du voyage devront rester dans la stricte confidentialité. Ce jeudi 5 octobre donc, Boumediène s’envole vers Moscou. Ce voyage sera l’ultime déplacement vers l’étranger. Contrairement aux usages, Boumediène refuse de se faire admettre dans une clinique spécialisée, où se font régulièrement soigner les apparatchiks soviétiques ainsi que les dirigeants des pays du tiers-monde, amis ou alliés de l’URSS. Il refuse même de recevoir les visites de ses collaborateurs. Les seules personnes qui ont le droit de l’approcher se comptent sur les doigts de la main. C’est le cas, notamment, d’Ahmed Taleb El Ibrahimi. On ne saura jamais les raisons d’une telle prudence de la part de Boumediène. Sans doute l’explication se justifierait par sa légendaire méfiance acquise durant les années de guerre et cultivée plus tard lors de son exercice du pouvoir.