Mettant à profit le refus de nombreux pays africains, dont l’Algérie, d’accueillir le siège du commandement militaire américain (Africom), le royaume du Maroc a négocié et conclu en douce avec les États-Unis l’installation de cette structure militaire sur son territoire.
Mary Carlin Yates, la commandante adjointe civile de l’Africom, disait donc vrai en affirmant lors de sa vidéoconférence à l’ambassade américaine à Alger le 16 janvier dernier, que des pays africains postulaient pour abriter le siège de ce commandement militaire. En fin de compte, c’est le Maroc qui en sera la terre d’accueil. Le Maroc est sur le point de conclure un accord avec les États-Unis sur l’installation à Tan Tan d’une base du commandement militaire en Afrique (Africom). L’information a été révélée par Mary Carlin Yates, lors d’une vidéoconférence similaire à celle d’Alger avec les journalistes marocains à Rabat. La numéro deux de l’Africom a indiqué que des membres du Congrès américain ont mis les dernières retouches à un accord avec les autorités marocaines, au cours d’un récent séjour au Maroc, pour que la base devant abriter le commandement militaire US pour l’Afrique sera édifiée pas loin de Tan Tan dans le sud, à la limite des frontières du Sahara Occidental. C’est la bourgade de Ras Dari qui a été choisie pour abriter ce projet. Des négociations entre le renseignement américain et les services secrets marocains ont préparé le terrain à cet accord conclu par les congressmen US, lesquels auraient visité d’autres pays africains, alliés de Washington, qui étaient sur les rangs pour accueillir le siège de l’Africom. Des experts américains ont réalisé une étude topographique du terrain, qui se prête idéalement à un tel projet en raison de la proximité des côtes atlantiques marocaines, d’où la facilité pour l’US Navy de s’en approcher.
Transmise au Pentagone, la proposition a été entérinée par le département de Robert Gates, qui entamera prochainement la livraison des équipements nécessaires à la construction de la base. En échange de ces facilités, les États-Unis ont proposé au Maroc une contrepartie financière, sous forme d’aide très séduisante, indiquent les mêmes sources. Ceci étant, la présence militaire américaine au Maroc ne constitue pas un fait nouveau dans la mesure où le royaume alaouite a autorisé en 1983 les États-Unis à édifier plusieurs installations de ce genre, dont la plus célèbre est la base aérienne de Ben Jarir, située à une soixantaine de kilomètres de Marrakech. Rabat a également proposé aux USA de construire des bases au Sahara Occidental, mais Washington, qui ne reconnaît que l’administration marocaine dans ce territoire, et non sa souveraineté en raison de la contestation du Front Polisario, a rejeté cette offre. Ainsi, Mohammed VI a mis à profit le refus de nombreux pays africains d’accueillir le commandement de l’Africom, dont particulièrement l’Algérie et le Nigeria, pour soumettre sa proposition. Une aubaine que le Pentagone ne pouvait se permettre de rater au vu de l’hostilité de la majeure partie des États du continent à ce projet. Nombre d’entre eux ont justifié leur position par le fait qu’une présence militaire US sur leur territoire pourrait être à l’origine d’attentats terroristes. Il est de notoriété publique que la nébuleuse Al-Qaïda de Oussama Ben Laden s’attaque aux intérêts américains partout dans le monde.
K. ABDELKAMEL
Mary Carlin Yates, la commandante adjointe civile de l’Africom, disait donc vrai en affirmant lors de sa vidéoconférence à l’ambassade américaine à Alger le 16 janvier dernier, que des pays africains postulaient pour abriter le siège de ce commandement militaire. En fin de compte, c’est le Maroc qui en sera la terre d’accueil. Le Maroc est sur le point de conclure un accord avec les États-Unis sur l’installation à Tan Tan d’une base du commandement militaire en Afrique (Africom). L’information a été révélée par Mary Carlin Yates, lors d’une vidéoconférence similaire à celle d’Alger avec les journalistes marocains à Rabat. La numéro deux de l’Africom a indiqué que des membres du Congrès américain ont mis les dernières retouches à un accord avec les autorités marocaines, au cours d’un récent séjour au Maroc, pour que la base devant abriter le commandement militaire US pour l’Afrique sera édifiée pas loin de Tan Tan dans le sud, à la limite des frontières du Sahara Occidental. C’est la bourgade de Ras Dari qui a été choisie pour abriter ce projet. Des négociations entre le renseignement américain et les services secrets marocains ont préparé le terrain à cet accord conclu par les congressmen US, lesquels auraient visité d’autres pays africains, alliés de Washington, qui étaient sur les rangs pour accueillir le siège de l’Africom. Des experts américains ont réalisé une étude topographique du terrain, qui se prête idéalement à un tel projet en raison de la proximité des côtes atlantiques marocaines, d’où la facilité pour l’US Navy de s’en approcher.
Transmise au Pentagone, la proposition a été entérinée par le département de Robert Gates, qui entamera prochainement la livraison des équipements nécessaires à la construction de la base. En échange de ces facilités, les États-Unis ont proposé au Maroc une contrepartie financière, sous forme d’aide très séduisante, indiquent les mêmes sources. Ceci étant, la présence militaire américaine au Maroc ne constitue pas un fait nouveau dans la mesure où le royaume alaouite a autorisé en 1983 les États-Unis à édifier plusieurs installations de ce genre, dont la plus célèbre est la base aérienne de Ben Jarir, située à une soixantaine de kilomètres de Marrakech. Rabat a également proposé aux USA de construire des bases au Sahara Occidental, mais Washington, qui ne reconnaît que l’administration marocaine dans ce territoire, et non sa souveraineté en raison de la contestation du Front Polisario, a rejeté cette offre. Ainsi, Mohammed VI a mis à profit le refus de nombreux pays africains d’accueillir le commandement de l’Africom, dont particulièrement l’Algérie et le Nigeria, pour soumettre sa proposition. Une aubaine que le Pentagone ne pouvait se permettre de rater au vu de l’hostilité de la majeure partie des États du continent à ce projet. Nombre d’entre eux ont justifié leur position par le fait qu’une présence militaire US sur leur territoire pourrait être à l’origine d’attentats terroristes. Il est de notoriété publique que la nébuleuse Al-Qaïda de Oussama Ben Laden s’attaque aux intérêts américains partout dans le monde.
K. ABDELKAMEL