La nouvelle Islamolphobie
Du musulman en tant qu�ennemi du "monde civilisé"
Reza Zia-Ebrahimi
June 10, 2002
The Iranian
English text
Lors d'un voyage, j'ai rencontré une touriste américaine. C'était l'époque de la prise en otages de touristes occidentaux aux Philippines par les membres du commando islamiste Abu-Sayaf. Cette jeune fille me demanda si je me sentais responsable� Je n'ai pas compris où elle voulait en venir. Responsable de quoi, de qui? C'est là qu'elle m'expliqua : "en tant que musulman, tu dois te sentir responsable de ce que commettent tes coreligionnaires. Cela me semble normal, surtout pour quelqu'un de sensé." J'ai eu beaucoup de mal à croire ce que j'entendais. Moi, Iranien, enfant du Moyen-Orient, vivant à des dizaines de milliers de kilomètres des Philippines et n'ayant, pour être franc, aucune connaissance de ce pays, je devais me sentir responsable (ce n'est pas peu dire) de ce que Abu-Sayaf y commettait au nom de l'Islam. Peu importe qui je suis, quelles sont mes croyances. Je suis musulman de naissance et cela devrait suffire pour engager ma personne et ma responsabilité.
-Oui, je me sens responsable, lui répondis-je. Cela avait l'air de la satisfaire, elle devait penser avoir un rare spécimen de musulman sensé devant elle.
-Et toi, te sens-tu responsable? lui demandai-je. Elle fronça les sourcils, elle n'avait pas l'air de saisir ma question. Responsable de quoi? me demanda-t-elle à son tour.
-Mais de ce qu'ont commis tes coreligionnaires, l'Inquisition, les croisades, le massacre de la Saint-Barthélemy, la colonisation, les génocides, l'esclavagisme, le servage, les guerres napoléoniennes, la Première Guerre Mondiale, l'Holocauste, les 60 millions de morts de la Seconde Guerre Mondiale, la bombe atomique, le Vietnam et l'assassinat de l'Irak, pour ne citer que les plus atroces.
Elle pensait que ce n'était pas pareil. En effet, ce n'est pas pareil, car parmi les musulmans, il n'y a pas d'individualité. Nous ne formons qu'une seule étoffe, même si nous sommes plus d'un milliard d'individus. Un acte commis par l'un d'entre nous est suffisant pour nous accuser tous. C'est du moins ce que les gens comme elle pensent.
Et cet intéressant dialogue avait pris place bien avant les événements du 11 septembre, avant que l'Islam devienne officieusement mais ouvertement l'ennemi juré de nos belles valeurs occidentales de démocratie et de droits de l'homme. Il fallait bien que quelque chose remplace le communisme défunt. Il fallait bien trouver un autre pôle négatif pour justifier actes politiques, actions militaires et autres guerres contre le terrorisme. La polarisation du monde devait se régénérer.
Nous vivons bel et bien une époque d'islamophobie. De part et d'autre de l'Atlantique, des voix démagogues et terrifiantes de violence flagellent l'Islam, la soi-disante civilisation islamique et les musulmans. Ces voix rappellent dangereusement les pamphlets antisémites de la fin du XIXe siècle ou encore les discours racistes de Mussolini et de Hitler. À croire que le monde ne retient aucune leçon.
M. Silvio Berlusconi, actuel chef d'Etat Italien a déclaré que "la civilisation musulmane est inférieure à l'Europe et à son histoire". Berlusconi occupe le siège qu'occupait Mussolini il y a un demi-siècle. Et l'honorable professeur américain Samuel P. Huntington lui donne l'écho avec son "choc des civilisations". Est-ce que ces personnalités bien-pensantes peuvent nous donner, pour commencer, une définition de ce qu'ils appellent la "civilisation islamique"? Un Sénégalais, au fond de l'Afrique Noire, un Arabe du Moyen-Orient et un Indonésien de l'extrémité de l'Extrême-Orient font partie de la même "civilisation" sous prétexte que ceux d'entre eux qui pratiquent l'Islam se tournent vers La Mecque pour prier? L'individualité n'est pas reconnue en Islam. Les musulmans sont devenus les pions d'un concept supranational et supra-individuel : l'Islam (ou l'islamisme). Concept malheureusement très mal compris, parce qu'absurde, censé regrouper tous les musulmans sous une unique et énorme étiquette. Je n'évoquerai même pas ce que les musulmans ont apporté au monde et à l'humanité, je ne parlerai pas des mathématiques ou de la médecine, je ne voudrais pas me rabaisser au point de faire des "comparaisons de civilisations" comme s'il s'agissait de tuyauterie ou de hit-parade.
Une journaliste italienne nommée Oriana Fallaci vient de sortir un livre, "la Rage et l'Orgueil". Ce livre atteint des records de vente en Italie et en Espagne. Mme Fallaci y opère un amalgame fort grossier entre musulmans, immigrés délinquants et terroristes, et prétend montrer le vrai visage de l'Islam. Elle y exploite tous les thèmes hyper-médiatisés de notre triste époque, terrorisme, insécurité en Europe, prostitution et fondamentalisme ; elle les rapporte à l'Islam, incite à la haine raciale, et vend ainsi des livres. Elle prétend que les musulmans "urinent dans les baptistères et se multiplient comme des rats". Ce livre est paru et se vend. Imaginez un seul instant qu'une personnalité toute aussi éclairée que Mme Fallaci tienne des propos similaires sur les Juifs. Il serait targué d'antisémite, de révisionniste et le livre aurait de grandes chances de ne pas paraître. Des procès pleuvront sur lui, et ce à raison. Mais lorsque le racisme et le révisionnisme visent l'Islam et les musulmans, cela ne dérange apparemment personne. Rares sont les intellectuels qui élèvent leurs voix. Une cause a-t-elle besoin d'un holocauste pour être intellectualisée?
L'islamophobie a, évidemment, un visage beaucoup plus dur et répugnant aux Etats-Unis, par l'action conjuguée de l'ignorance latente du peuple américain à ce sujet, la glorification du sionisme et les événements du 11 septembre. Aux Etats-Unis, musulman souvent équivaut uniquement à Palestinien terroriste (à supposer qu'ils soient 10 000, que représentent-ils sur une population musulmane de 1,1 milliard?) Dans ce pays, l'évocation même d'un éventuel peuple palestinien et de ses souffrances est politiquement incorrecte et peut vous valoir d'être targué d'antisémite et donc d'anti-américain. Cela arrive quotidiennement lors de meetings politiques ou de conférences académiques. La presse alternative américaine nous en fait le rapport tous les jours. La culture de masse qui veut que Islam équivaille à violence, terrorisme et refus de la paix est renforcée par le quasi-refus des autorités intellectuelles et politiques du pays de démentir de tels amalgames. La désinformation accentue ce phénomène. Les événements du Proche-Orient sont rapportés par les "mainstream media" (médias de courant majoritaire, souvent conservateurs et à droite) avec une focalisation presque exclusive sur le point de vue d'une seule des parties à ce conflit : Israël.
L'une des techniques courantes utilisée par l'islamophobe est la référence arbitraire aux textes coraniques, sortis de leurs contextes et présentés aux masses pour leur démontrer un soi-disant rapport intime et organique entre l'Islam et la violence. Une personnalité américaine dont la confession et les orientations politiques n'ont aucune importance ici est apparue dernièrement à la radio avec force références au Coran pour démontrer que le Livre des musulmans incite au Djihad (entendu ici au sens de croisade) et à l'expansionnisme, par conséquent à la violence et à la guerre. Je pourrais très bien, moi aussi, m'adonner à ce jeu stupide et malveillant en citant cette référence tirée de la Tora (Deutéronome 7, 23 et 24) qui utilise même des termes plus extrêmes encore que le Coran:
Sur la chaîne de télévision CNN, un prêtre américain très médiatisé soutenait, lui aussi avec force références coraniques, qu'une religion comme l'Islam qui ne reconnaît pas les droits de la femme ne peut être bonne et pacifique. Je pourrais, en réponse à cet honorable amoureux du Christ et de ses apôtres, évoquer cette injonction énoncée par l'apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens (chapitre 11):
"Le chef de la femme, c'est l'homme (�). Si la femme ne porte pas le voile, qu'elle se fasse tondre. (�) L'homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l'image de la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l'homme. (�) Et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme. (�) Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance."
Tous les discours racistes basés sur la religion sont interchangeables.
Le musulman a aujourd'hui des ennemis qui s'appellent amalgame, ignorance, désinformation, propagande, intolérance et démagogie. Les attaques répétées des médias et de quelques obscures personnalités répugnantes comme Mme Fallaci, se faisant passer pour l'élite intellectuelle de notre époque me font sortir de ma réserve. Que l'on ne s'étonne pas si face à une telle perception partagée par tellement de non-musulmans, la jeunesse musulmane des quatre coins du monde ne cesse, par réaction, d'aller grossir les rangs des organisations fondamentalistes, seul lieu ou leur identité est respectée.
Méditez sur ce simple fait : à Gujarât et à Ramallah, des hommes, des femmes et des enfants meurent assassinés car leur seul crime a été d'être nés musulmans, et non hindous ou juifs. En Italie on vend des livres qui ont pour seul mérite celui d'insulter et de mépriser les musulmans. Sans vouloir dédramatiser les événements, les victimes de ce qui s'appelle "islamophobie" sont sans commune mesure plus nombreuses que celles des tours jumelles ou de la rue Ben Yehuda à Jérusalem. Et tout cela dans la quasi-indifférence générale�
English text
Du musulman en tant qu�ennemi du "monde civilisé"
Reza Zia-Ebrahimi
June 10, 2002
The Iranian
English text
Lors d'un voyage, j'ai rencontré une touriste américaine. C'était l'époque de la prise en otages de touristes occidentaux aux Philippines par les membres du commando islamiste Abu-Sayaf. Cette jeune fille me demanda si je me sentais responsable� Je n'ai pas compris où elle voulait en venir. Responsable de quoi, de qui? C'est là qu'elle m'expliqua : "en tant que musulman, tu dois te sentir responsable de ce que commettent tes coreligionnaires. Cela me semble normal, surtout pour quelqu'un de sensé." J'ai eu beaucoup de mal à croire ce que j'entendais. Moi, Iranien, enfant du Moyen-Orient, vivant à des dizaines de milliers de kilomètres des Philippines et n'ayant, pour être franc, aucune connaissance de ce pays, je devais me sentir responsable (ce n'est pas peu dire) de ce que Abu-Sayaf y commettait au nom de l'Islam. Peu importe qui je suis, quelles sont mes croyances. Je suis musulman de naissance et cela devrait suffire pour engager ma personne et ma responsabilité.
-Oui, je me sens responsable, lui répondis-je. Cela avait l'air de la satisfaire, elle devait penser avoir un rare spécimen de musulman sensé devant elle.
-Et toi, te sens-tu responsable? lui demandai-je. Elle fronça les sourcils, elle n'avait pas l'air de saisir ma question. Responsable de quoi? me demanda-t-elle à son tour.
-Mais de ce qu'ont commis tes coreligionnaires, l'Inquisition, les croisades, le massacre de la Saint-Barthélemy, la colonisation, les génocides, l'esclavagisme, le servage, les guerres napoléoniennes, la Première Guerre Mondiale, l'Holocauste, les 60 millions de morts de la Seconde Guerre Mondiale, la bombe atomique, le Vietnam et l'assassinat de l'Irak, pour ne citer que les plus atroces.
Elle pensait que ce n'était pas pareil. En effet, ce n'est pas pareil, car parmi les musulmans, il n'y a pas d'individualité. Nous ne formons qu'une seule étoffe, même si nous sommes plus d'un milliard d'individus. Un acte commis par l'un d'entre nous est suffisant pour nous accuser tous. C'est du moins ce que les gens comme elle pensent.
Et cet intéressant dialogue avait pris place bien avant les événements du 11 septembre, avant que l'Islam devienne officieusement mais ouvertement l'ennemi juré de nos belles valeurs occidentales de démocratie et de droits de l'homme. Il fallait bien que quelque chose remplace le communisme défunt. Il fallait bien trouver un autre pôle négatif pour justifier actes politiques, actions militaires et autres guerres contre le terrorisme. La polarisation du monde devait se régénérer.
Nous vivons bel et bien une époque d'islamophobie. De part et d'autre de l'Atlantique, des voix démagogues et terrifiantes de violence flagellent l'Islam, la soi-disante civilisation islamique et les musulmans. Ces voix rappellent dangereusement les pamphlets antisémites de la fin du XIXe siècle ou encore les discours racistes de Mussolini et de Hitler. À croire que le monde ne retient aucune leçon.
M. Silvio Berlusconi, actuel chef d'Etat Italien a déclaré que "la civilisation musulmane est inférieure à l'Europe et à son histoire". Berlusconi occupe le siège qu'occupait Mussolini il y a un demi-siècle. Et l'honorable professeur américain Samuel P. Huntington lui donne l'écho avec son "choc des civilisations". Est-ce que ces personnalités bien-pensantes peuvent nous donner, pour commencer, une définition de ce qu'ils appellent la "civilisation islamique"? Un Sénégalais, au fond de l'Afrique Noire, un Arabe du Moyen-Orient et un Indonésien de l'extrémité de l'Extrême-Orient font partie de la même "civilisation" sous prétexte que ceux d'entre eux qui pratiquent l'Islam se tournent vers La Mecque pour prier? L'individualité n'est pas reconnue en Islam. Les musulmans sont devenus les pions d'un concept supranational et supra-individuel : l'Islam (ou l'islamisme). Concept malheureusement très mal compris, parce qu'absurde, censé regrouper tous les musulmans sous une unique et énorme étiquette. Je n'évoquerai même pas ce que les musulmans ont apporté au monde et à l'humanité, je ne parlerai pas des mathématiques ou de la médecine, je ne voudrais pas me rabaisser au point de faire des "comparaisons de civilisations" comme s'il s'agissait de tuyauterie ou de hit-parade.
Une journaliste italienne nommée Oriana Fallaci vient de sortir un livre, "la Rage et l'Orgueil". Ce livre atteint des records de vente en Italie et en Espagne. Mme Fallaci y opère un amalgame fort grossier entre musulmans, immigrés délinquants et terroristes, et prétend montrer le vrai visage de l'Islam. Elle y exploite tous les thèmes hyper-médiatisés de notre triste époque, terrorisme, insécurité en Europe, prostitution et fondamentalisme ; elle les rapporte à l'Islam, incite à la haine raciale, et vend ainsi des livres. Elle prétend que les musulmans "urinent dans les baptistères et se multiplient comme des rats". Ce livre est paru et se vend. Imaginez un seul instant qu'une personnalité toute aussi éclairée que Mme Fallaci tienne des propos similaires sur les Juifs. Il serait targué d'antisémite, de révisionniste et le livre aurait de grandes chances de ne pas paraître. Des procès pleuvront sur lui, et ce à raison. Mais lorsque le racisme et le révisionnisme visent l'Islam et les musulmans, cela ne dérange apparemment personne. Rares sont les intellectuels qui élèvent leurs voix. Une cause a-t-elle besoin d'un holocauste pour être intellectualisée?
L'islamophobie a, évidemment, un visage beaucoup plus dur et répugnant aux Etats-Unis, par l'action conjuguée de l'ignorance latente du peuple américain à ce sujet, la glorification du sionisme et les événements du 11 septembre. Aux Etats-Unis, musulman souvent équivaut uniquement à Palestinien terroriste (à supposer qu'ils soient 10 000, que représentent-ils sur une population musulmane de 1,1 milliard?) Dans ce pays, l'évocation même d'un éventuel peuple palestinien et de ses souffrances est politiquement incorrecte et peut vous valoir d'être targué d'antisémite et donc d'anti-américain. Cela arrive quotidiennement lors de meetings politiques ou de conférences académiques. La presse alternative américaine nous en fait le rapport tous les jours. La culture de masse qui veut que Islam équivaille à violence, terrorisme et refus de la paix est renforcée par le quasi-refus des autorités intellectuelles et politiques du pays de démentir de tels amalgames. La désinformation accentue ce phénomène. Les événements du Proche-Orient sont rapportés par les "mainstream media" (médias de courant majoritaire, souvent conservateurs et à droite) avec une focalisation presque exclusive sur le point de vue d'une seule des parties à ce conflit : Israël.
L'une des techniques courantes utilisée par l'islamophobe est la référence arbitraire aux textes coraniques, sortis de leurs contextes et présentés aux masses pour leur démontrer un soi-disant rapport intime et organique entre l'Islam et la violence. Une personnalité américaine dont la confession et les orientations politiques n'ont aucune importance ici est apparue dernièrement à la radio avec force références au Coran pour démontrer que le Livre des musulmans incite au Djihad (entendu ici au sens de croisade) et à l'expansionnisme, par conséquent à la violence et à la guerre. Je pourrais très bien, moi aussi, m'adonner à ce jeu stupide et malveillant en citant cette référence tirée de la Tora (Deutéronome 7, 23 et 24) qui utilise même des termes plus extrêmes encore que le Coran:
Tiré de son contexte ce texte ne peut paraître que comme une incitation au génocide.
"Le seigneur ton Dieu te livrera ces nations et jettera sur elles une grande panique jusqu'à ce qu'elles soient exterminées. Il livrera leurs rois entre tes mains, tu feras disparaître leur nom de sous le ciel, aucun ne tiendra devant toi, jusqu'à ce que tu les aies exterminés."
Sur la chaîne de télévision CNN, un prêtre américain très médiatisé soutenait, lui aussi avec force références coraniques, qu'une religion comme l'Islam qui ne reconnaît pas les droits de la femme ne peut être bonne et pacifique. Je pourrais, en réponse à cet honorable amoureux du Christ et de ses apôtres, évoquer cette injonction énoncée par l'apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens (chapitre 11):
"Le chef de la femme, c'est l'homme (�). Si la femme ne porte pas le voile, qu'elle se fasse tondre. (�) L'homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l'image de la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l'homme. (�) Et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme. (�) Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance."
Tous les discours racistes basés sur la religion sont interchangeables.
Le musulman a aujourd'hui des ennemis qui s'appellent amalgame, ignorance, désinformation, propagande, intolérance et démagogie. Les attaques répétées des médias et de quelques obscures personnalités répugnantes comme Mme Fallaci, se faisant passer pour l'élite intellectuelle de notre époque me font sortir de ma réserve. Que l'on ne s'étonne pas si face à une telle perception partagée par tellement de non-musulmans, la jeunesse musulmane des quatre coins du monde ne cesse, par réaction, d'aller grossir les rangs des organisations fondamentalistes, seul lieu ou leur identité est respectée.
Méditez sur ce simple fait : à Gujarât et à Ramallah, des hommes, des femmes et des enfants meurent assassinés car leur seul crime a été d'être nés musulmans, et non hindous ou juifs. En Italie on vend des livres qui ont pour seul mérite celui d'insulter et de mépriser les musulmans. Sans vouloir dédramatiser les événements, les victimes de ce qui s'appelle "islamophobie" sont sans commune mesure plus nombreuses que celles des tours jumelles ou de la rue Ben Yehuda à Jérusalem. Et tout cela dans la quasi-indifférence générale�
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